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Citations de Giorgio Faletti (43)


Il l'avait compris quelques mois plus tard, un certain 11 septembre, quand il avait vu sur son écran de télévision les deux tours géantes et triomphales s'effondrer comme seules s'effondrent les plus grisantes, les plus sottes illusions. Au nom de Dieu, des hommes lançaient des avions contre des tours surpeuplées, cependant que d'autres, tout près de là peut-être, confortablement assis dans des bureaux hi-tech, calculaient déjà le profit boursier que leur rapporterait la catastrophe. Et que d'autres ailleurs, partout, gagnait leur vie en fabriquant et et vendant des mines et, pour Noël, sans même penser à mal, offraient à leurs enfants des cadeaux achetés en mutilant d'autres enfants. La conscience n'était qu'un accessoire, dont la valeur fluctuait avec les prix du baril du pétrole. Alors, au milieu de tant d'inanité, de tant de désarrois sanglants et mortiféres, quoi d'étonnant si de temps en temps surgissait un solitaire égaré, qui écrivait en lettre de sang les mots de son destin : "je tue"
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Et l’homme, désinvolte et déterminé, continue de larder sa victime de coups de poignard, cependant que chacun de ses gestes est capté par les caméras et surgit aussitôt sur les écrans. Yoshida voit la lame plonger dans sa chair, y plonger encore, et encore, le sang éclore en larges taches rouges sur sa chemise blanche, le bras de l’homme se lever et retomber dans la pièce et sur les écrans géants, la lame de son poignard se rougir et dégoutter de son sang. Il voit, encore, et encore, encore, ses yeux affolés de terreur remplir l’espace indifférent des moniteurs.
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Il est toujours bon d’être au courant des choses qu’on devrait ignorer. Surtout quand on fait partie d’une équipe de football.
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Trouver quelqu’un qui t’accepte tel que tu es est la chose la plus difficile du monde. La plupart se contentent d’une image superficielle, et tant pis si elle n’a rien à voir avec toi.
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Au nom de Dieu, des hommes lançaient des avions contre des tours surpeuplées, cependant que d’autres, tout près de là peut-être, confortablement assis dans des bureaux hi-tech, calculaient déjà le profit boursier que leur rapporterait la catastrophe. Et que d’autres, ailleurs, partout, gagnaient leur vie en fabriquant et en vendant des mines, et, pour Noël, sans même penser à mal, offraient à leurs enfants des cadeaux achetés en mutilant d’autres enfants. La conscience n’était qu’un accessoire, dont la valeur fluctuait avec les prix du baril de pétrole.
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C'est un univers d'herbe, de shorts tachés de boue, de lignes tracées à la peinture blanche, d'huile de massage, de chaussettes mouillées, de bobos et de blessures. Déchaînement de liesse, clameurs d'encouragements, vociférations de rage.
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Personne autant qu’une femme découragée ne peut en deviner une autre.
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Pareilles choses existaient dans la réalité ? Non, c’était impensable. Cela ressemblait plus à une idée de scénariste à succès, bien installé sur la terrasse d’une villa de Malibu pour travailler en sirotant un cocktail. De telles affaires revenaient de droit à des enquêteurs californiens avec le visage de Bruce Willis ou de John Travolta, des flics au physique athlétique et à la gâchette facile, non à un commissaire monégasque désormais plus proche de la retraite que de la gloire.

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Au fond, ce n’était que cela, les vacances : oublier.
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L'expérience, ça ne sert qu'à comprendre de quelle manière on va souffrir, ou jusqu'à quel point on fera souffrir son entourage. A prendre conscience que, comme quand on se rase, on est seul devant le miroir avec un rasoir dans la main. Certaines blessures, même infimes, ne cessent jamais de saigner.
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« Où sont les corps ?
- Par ici, venez voir. »
Maintenant que ses yeux s’étaient accoutumés à la pénombre, Hulot vit que la traînée de sang s’élargissait en une flaque rouge au pied de l’escalier, puis disparaissait au-delà d’une porte ouverte. Il tomba en arrêt devant la table dépliée, sur laquelle une main avait tracée en lettres de sang deux mots :
Je tue…
Ses doigts étaient maintenant dix petites barres de glace. Pour se calmer, il s’obligea à respirer profondément par le nez. Alors, il perçut l’odeur douceâtre du sang et de la mort, l’odeur qui attire l’angoisse et les mouches.
Il suivit cette odeur douceâtre et pénétra dans la cabine. Au moment où il arriva sur le seuil de la porte ouverte, le froid de ses doigts gagna instantanément tout son corps et il ne fut plus qu’un bloc de banquise vacillant.
Étendus sur le lit, l’un à côté de l’autre, il y avait les cadavres d’un homme et d’une femme, entièrement nus. Sur le corps de la femme, on ne remarquait pas de blessures apparentes, mais sur celui de l’homme, au niveau du cœur, une large plaie rougeâtre avait largement imbibée le drap de sang. Du reste, il était partout, le sang : sur les mirs, sur les oreillers, sur le sol. Il semblait impossible que ces deux pauvres corps sans vie eussent contenu tant de sang.
Le commissaire s’obligea à regarder les visages des deux morts. Mais ils n’en avaient plus. L’assassin avait enlevé la totalité de la peau qui couvrait leurs têtes, cuir chevelu compris, comme on écorche un animal à fourrure.
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La vie est ainsi faite, Jean-Loup : il y a des choses qui nous arrivent parce qu’on les recherche, d’autres qui nous tombent dessus. On ne les a pas choisies, on aurait aimé les éviter, mais elles arrivent et ensuite, on n’est plus le même. Dans ce cas, deux solutions : ou l’on fuit et on essaie d’oublier, ou on les affronte. Quelque choix qu’on fasse, on sera changé de toute façon. On peut seulement décider si on sera changé en bien ou en mal.
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Le Grand Prix de Formule I qui venait d’avoir lieu, était le signal de l’été monégasque. A partir de maintenant, les jours, les soirées et les nuits de la Côte allaient être un va-et-vient d’acteurs et de spectateurs. D’un côté des limousines avec chauffeur transportant des gens à l’expression suffisante et ennuyée. De l’autre, des petites cylindrées remplies de gens en sueur et pleins d’admiration. Comme ceux-ci plantés devant les vitrines éclairées que reflétaient leurs yeux. Certains se demandaient sûrement où trouver le temps d’acheter telle veste ou tel bijou ; d’autres, où trouver l’argent. Ils étaient le jour et la nuit, deux catégories extrêmes, entre lesquelles existait une variété impressionnante de nuances de gris. Beaucoup vivaient dans le seul but de jeter de la poudre aux yeux, beaucoup d’autres avec celui de s’en protéger.
Jean-Loup songea que les priorités de chacun étaient, somme toute, assez lisibles. Il était peu d’endroits au monde où leur liste fût aussi facile à établir. En première place, la chasse au pognon : certains en avaient, d’autres le convoitaient. C’était simple. Un lieu commun l’est d’autant plus qu’il contient une grosse quantité de réalité. L’argent ne fait peut-être pas le bonheur, mais en l’attendant, c’est une agréable manière de tuer le temps : telle était sans doute la conviction de tous ces gens.
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Mais les policiers consciencieux, comme les médecins, ne pensent pas à toutes les vies qu’ils ont préservées. Matin et soir, en dépit de tout éloge comme de tout reproche, ils se regardent dans le miroir et ne songent qu’à celles qu’ils n’ont pas pu sauver.
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- J’ai l’impression que tu n’aimes pas beaucoup les gens.
- Et toi, tu les aimes ?
- Pas toujours. Mais en général, j’essaie de les comprendre. Et quand je n’y arrive pas, j’essaie au moins de ne pas les juger.

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Je tends une main, la paume bien ouverte. Il comprend et fouille dans sa poche, puis m’allonge un billet tout froissé, comme il se doit quand il s’agit d’argent facile. Sauf que cette fois, c’est moi qui l’ai gagné, sans tricher. C’est un jeu vieux comme le monde et j’en connais les règles. Daytona aussi, sauf qu’il ne s’abaisse pas à les appliquer. Il préfère qu’on le fasse à sa place et, comme tant d’autres, il est prêt à payer pour ça.

Il me dévisage, pendant que j’empoche l’argent.

— Pas de blague, Bravo.

Je hausse les épaules.

— Ce n’est pas mon genre, tu sais bien.
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L’Ascot Club fait face à un gros immeuble de bureaux occupé par la Costa Britain. Quatre étages sur une bonne partie du pâté de maisons, de l’angle de la via Tempesta jusqu’au piazzale Lotto. Béton, métal et verre. Et des néons toujours allumés qui illuminent les plafonds et les bureaux déserts, pour rappeler à tout le monde que dans cette ville, même quand on se repose, on pense encore au travail.

Un groupe vient de sortir par la porte vitrée. Ce sont les femmes de ménage. Elles ont vidé les corbeilles, passé l’aspirateur et nettoyé les toilettes. Forçats de la nuit, elles ont trimé jusqu’à l’aube pour que les forçats du jour trouvent tout en ordre. Deux d’entre elles se sont éloignées, pour rejoindre leur lit ou déjeuner. Les autres sont restées là, à parler, elles ont peut-être comme nous l’impression qu’à cette heure du matin l’air vaut la peine d’être respiré. J’en vois une qui s’est arrêtée pour allumer une cigarette, un peu à l’écart. Grande et mince, assez gracieuse malgré ses fringues informes. Elle a de longs cheveux châtains, le visage clair, lumineux.
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Moi, c’est Bravo, et je n’ai pas de bite.

Voilà pour les présentations. Se balader avec un surnom au lieu d’un nom véritable, ça n’est pas un problème. On est ce qu’on est, laissons tomber les ficelles administratives qu’on traîne derrière soi comme des serpentins après le bal du Carnaval. Ma vie n’aurait pas changé d’un poil si j’avais eu un vrai nom à donner en même temps que ma poignée de main. Je n’aurais rien gagné, rien perdu. Rien évité non plus : ni sommet, ni ravin, ni écueil. C’est sans regret. Ne pas avoir de nom, c’était pouvoir se cacher dans un angle mort, être un visage à peine entrevu, une silhouette tout juste esquissée, le néant : personne. Étant ce que j’étais, ça m’offrait toutes les opportunités, ni plus ni moins.
Quant au détail anatomique, ça mérite qu’on s’y attarde un peu.
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Moi, c’est Bravo, et je n’ai pas de bite.
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Comment lui dire que les livres sont une malédiction. Les optimistes sont convaincus d'y trouver le savoir, les réalistes savent qu'ils leur montrent seulement l'étendue de leur ignorance. La conscience de ses lacunes, voilà ce qui fait la différence entre un individu et un autre. L'âge, l'aspect, la classe, tout ça ne compte pas vraiment.
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