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Critiques de Graeme Macrae Burnet (183)
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L'Accusé du Ross-Shire

Réalité ou fiction ? J'avoue que cette question m'a taraudé tout le long de ma lecture.

Ce qui est certain c'est que l'auteur a fait un travail de recherche très important, et a construit ce livre de façon à ce que le lecteur participe à l'enquête et se fasse sa propre opinion.

On imagine très bien, à la lecture de cette histoire, les conditions de vie des divers personnages et l'injustice qui devait régner à cette époque dans les Highlands.

J'ai vraiment aimé la construction du roman avec tous ces documents qui permettent d'analyser la situation et c'est peut-être à la lecture des aveux écrits de Roderick que je me suis posé le plus de questions : en effet, comment un jeune paysan de 17 ans, à cette époque, dans une région si misérable de l'Ecosse et même s'il était très doué à l'école, peut-il avoir un vocabulaire si riche ?

Alors réalité ou fiction ? Je vous laisse le découvrir...
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Une patiente

Rebecca Smythe, patiente de Collins Braithwaite, souhaite enquêter sur la mort suspecte de sa sœur qui était également patiente de Collins.



Elle le soupçonne d’être plus ou moins impliqué dans son décès et tout du moins de savoir quelque chose.



Au fur et à mesure des pensées de Rebecca, livrées sous forme de carnets, on comprend qu’elle-même souffre de troubles de la personnalité et que le sulfureux Collins possède également des zones d’ombres.



L’auteur nous offre un duo patient-psychothérapeute détonant.



J’ai beaucoup aimé suivre les carnets de Rebecca qui nous livre ses pensées, son enfance et aussi sa vie actuelle. C’est un roman où les points de vue s’alternent et dans lequel la vérité est bien cachée.
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Une patiente

Thriller psychologique totalement atypique !

On ne sait jamais de la première à la dernière page s'il s'agit de fiction ou de réalité. La construction en est tout à fait originale et l'auteur se plaît à semer le doute tout du long.

Londres. Dans les années 60.

Veronica, jeune bourgeoise londonienne brillante se suicide. Rien dans son comportement et l'avenir brillant qui se dessinait devant elle ne prévoyait qu'elle mette fin à ses jours. Pour comprendre ce geste, sa sœur, décide de se faire passer pour Rebecca Smyth, personnage à l'opposé de son caractère, afin de rencontrer le sulfureux psychothérapeute Collins Braithwaite qui avait reçu en consultation Veronica. Elle raconte dans 5 cahiers sa démarche, sa vie étriquée mais libérée grâce à Veronica, ses souvenirs. Entre ses cahiers, on découvre également la vie de Braithwaite, ce psy totalement égocentrique, alcoolique, pervers.

Mais qui des deux est le plus "dingue" le plus dissolu ? Qui va sortir indemne de cette histoire ?

Étonnant ce roman ! Vraiment original ! Il sort vraiment des sentiers battus !
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L'accident de l'A35

Quelle ne fut pas ma surprise quand, en presque fin de livre, je me suis rendue compte que ce dernier était écrit par un Ecossais pur souche. Comment un roman policier aussi « simenonien » pouvait-il être écrit par un habitant d’outre-Manche ?



Car L’Accident de l’A35 est une plongée minutieuse dans la vie de province à la française. La vie un peu terne de cette petite ville, Saint-Louis, sise à quelques encablures de Mulhouse, est décrite avec une telle précision !



Ce roman policier décortique avec justesse la vie de plusieurs personnages englués dans leur quotidien jusqu’au bord de la faille. Une torpeur de tous les instants, à peine ébranlée par le décès d’un avocat de la bourgeoisie du coin.



Bertrand Barthelme se tue au volant de sa grosse berline un soir de pluie. C’est l’inspecteur Georges Gorski, chargé de l’affaire, qui doit annoncer la nouvelle à la veuve. Curieusement, cette dernière ne s’effondre pas et montre assez peu de tristesse. Tout comme le fils, Raymond, plus enclin à s’occuper de ses premiers émois sexuels.



Intrigué, Gorski pousse l’enquête dans ses sombres recoins : que faisait-donc l’avocat sur cette route au milieu de la nuit ? Et si cette famille de notables sans histoires n’était pas le modèle d’un long fleuve tranquille ?



“L’accident de l’A35” est le troisième roman de l’ Ecossais Graeme Macrae Burnet et la deuxième enquête de Georges Gorski, flic alsacien, après “La disparition d’ Adèle Bedeau”.



Un polar au style lent, bien plus intéressé par la psychologie de ses personnages que par les fondements de l’enquête policière. A lire, si les polars sans trop de rebondissements et dans le paysage d’une province tranquille ne vous rebutent pas.
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La disparition d'Adèle Bedeau

Ce polar est très bien fait mais ne m’a pas complètement séduite.

Au début de l’intrigue, j’ai retrouvé par touches l’atmosphère troublante et charmante du roman graphique de Camille Jourdy, Rosalie Blum, où un homme qui s’ennuie beaucoup nourrit une véritable obsession pour une femme insignifiante qu’il croit connaître : il se met à la suivre et à la surveiller quotidiennement.

Dans La Disparition d’Adèle Debeau c’est un peu ça : Manfred Baumann, un banquier un peu médiocre, s’ennuie viscéralement et se sent désespérément seul et isolé, tout en fuyant le contact social. Il se met alors à fantasmer sur Adèle, la serveuse du bar où il se rend chaque jour. Un soir, Adèle disparaît : tous les soupçons pèsent sur Baumann au regard du policier chargé de l’enquête, Gorski.

L’auteur réussit à camper avec beaucoup de finesse et de détails une atmosphère lourde, sinistre, à l’image des films de Chabrol, comme La Cérémonie, où les personnages sont aussi rustres que fascinants. Il dépeint à merveille une routine sclérosante dans une petite ville d’Alsace, où s’enlisent les deux personnages principaux, à priori insignifiants, mais finalement d’une grande complexité, d’une grande cohérence, et très similaires. Autant Baumann que Gorski porte un passé douloureux et vit dans la frustration. Pour compenser, chacun se perd dans l’alcool et l’errance : errances de Baumann dans les bars sinistres, dans les rues grises, dans les regards qu’il sent peser sur lui, dans des délires paranoïaques et des fantasmes érotiques qu’il nourrit auprès de femmes qu’il ose à peine frôler. Errances de Gorski entre de maigres indices, des enquêtes hasardeuses qui piétinent, une reconnaissance professionnelle avortée et une épouse presque castratrice. À la fin, chacun connaît la mort : mort ultime de l’un qui se jette sous les rails d’un train, et mort professionnelle/intime de l’autre qui n’aura jamais de reconnaissance ni dans son travail, ni auprès de sa femme qui le quitte. L’auteur parvient donc à merveille à bâtir des personnages doués d’une grande épaisseur psychologique, aux destins similaires étroitement mêlés, qui souffrent et se comprennent malgré leurs antagonismes.

Tout est cohérent, bien construit, mais plus la tension monte, moins on respire, et plus je me suis sentie engluée, à l’image des personnages dans leur grise routine. J’ai éprouvé une forme de saturation quant aux tergiversations incessantes de Manfred et quant à ses délires paranoïaques presque asphyxiants. La tension est insupportable, la chute est d’autant plus brutale et brillante : l’auteur réussit un véritable coup d’éclat.

Après relecture de la préface, j’ai compris que l’auteur souhaitait brouiller les pistes, en faisant croire au lecteur que son récit avait déjà été écrit par un certain Raymond Brunet et adapté au théâtre puis au cinéma par Chabrol. Cependant, il m’a fallu un certain temps pour comprendre la clé du roman : « Tout est vrai sans que rien ne soit exact ». Je me suis longtemps interrogée et m’interroge encore sur l’impact de cette citation de Simenon sur l’intrigue policière elle-même. A la lumière de cette citation, j’ai été jusqu’à me demander si le personnage de Gorski n’était pas le fruit de imagination de Baumann, une sorte d’incarnation de sa propre conscience.

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La disparition d'Adèle Bedeau

Dans la tête d'un parano



La recherche de romans policiers ne le fait pas remonter. Il est simplement classé dans les romans contemporains. Il est vrai qu'il n'y a pas de recherche palpitante ni de description bien gore de scènes de crime, mais il y a bel et bien une enquête autour d'une disparition, mise en parallèle avec une intrigue plus ancienne, et un inspecteur "Gorsky" patient, minutieux, persévérant, qui dénoue opiniâtrement l'écheveau.



L'histoire se passe en Alsace, étonnant pour l'oeuvre d'un Écossais, mais celui-ci prétend reprendre un livre sans grand succès (quasi autobiographique) d'un certain Raymond Brunet (anagramme facile) natif et habitant de Saint-Louis , charmante ville d'environ 30 000 habitants sise à 30 minutes de Mulhouse, à la trijonction de la France, de l'Allemagne et de la Suisse.



J'ai eu du mal à me sortir du XIXe siècle que les premières pages m'avaient fait imaginer : l'austérité, le patriarcat, le premier costume, les classes sociales, les parties de cartes au bistrot du coin, la quantité d'alcool bue dans ce livre ainsi que la somme de cigarettes qui y sont, sans vergogne, fumées... Eh bien non, nous sommes dans la dernière décennie du XXe siècle. Burnet réussit donc bien à nous entraîner dans le doute qu'il installe dès le début en semant le mystère sur l'auteur et les éléments biographiques qu'il aurait pu semer dans son oeuvre.



J'ai aimé suivre les raisonnements de l'inspecteur, mais aussi être installée aux premières loges, dans la tête de Manfred Bauman, qui analyse en permanence ses attitudes voulant éviter tout ce qui pourrai attirer l'attention sur lui et lui nuire : magnifiques tergiversations de parano qu'on imagine schizophrène.



J'ai aimé le déroulement imperturbable de cette enquête sans coup d'éclat nous conduisant tranquillement à sa déconcertante résolution.



8 bonnes heures de lecture, quasiment d'un trait.



Essayez !
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L'accident de l'A35

Un roman en trompe l'oeil, de la préface à la postface, le corps du livre n'étant que le ventre mou d'une ville de province, dont les organes, lieux et personnes sont disséqués avec la précision d'un entomologiste. le commissaire Gorski n'est fine mouche que par à coups, sinon noyé dans un jus gluant de mésestime de soi. Sa femme, la fille du maire, le quitte, l'humilie, la voie est ouverte pour que le piètre zigue fantasme sur l'épouse d'un décédé un brin louche.

Le style séduit puis lasse à force de grossir ce qui est insignifiant et n'advient jamais. Du grand art pour rien, j'oublie dare-dare.


Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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L'accident de l'A35

Un roman simple et tranquille sur une enquête hasardeuse due au hasard.

« Bertrand Barthelme, figure incontournable d’une petite bourgade, est retrouvé mort. A priori un simple accident de voiture. Mais est ce vraiment le cas? »

À lire sur une aire d’autoroute.
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La disparition d'Adèle Bedeau

J'ai été happée par ce livre dès la (fausse) préface, puis par le rythme, l'écriture, les personnages, le décor, a cheval entre Simenon et Chabrol.

Une pointe d'humour presque noir, du mystère, beaucoup de questions sans réponse, une psychologie des personnages parfaitement huilée,

Je compte bien approfondir en lisant les autres romans de cet écossais dont ses héros évoluent dans un petit village lorrain.

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L'accident de l'A35

Roman de la même veine que le précédent "la disparition d'Adèle Bedeau". Il s'agit d'une histoire assez banale qui manque vraiment de suspense. Plutôt ennuyeux à lire.

N'est pas Simenon qui veut ?

Je suis donc déçu par se troisième roman de l'auteur.

J'espère que le prochain sera à la hauteur du premier (l'accusé du Ross-Shire) que j'avais vraiment apprécié.

Attendons ...
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La disparition d'Adèle Bedeau

Roman d'atmosphère sans réel suspens, lent , où l'on suit la vie très rangé d'un vieux garçon nommé Manfred qui a ses habitudes (petites et grandes) et qui brutalement se retrouve à une enquête policière lorsque la serveuse de son restaurant favori disparait.

Atypique. Les personnages sont très bien croqués et les parcours parallèles de Manfred et de Gorski sont touchants.

Une vraie réussite!

Mais attention ne pas y chercher de l'action ni quoi que ce soit de ce genre...
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L'accident de l'A35

Bertrand Barthelme, figure locale de la petite ville Saint-Louis pas apprécié du tout, est victime d’un accident de voiture et laisse une veuve pas particulièrement bouleversée ainsi qu’un fils plutôt satisfait et imbu de lui-même.

Notre personnage principal, l’inspecteur Gorski voit plus qu’un simple accident dans cette perte et se déroule alors une enquête classique médecin légiste, interrogatoire, suivi de suspect. En parallèle de son enquête il affronte lui-même ses démons mais surtout l’échec de son couple.

J’ai un avis mitigé sur cette lecture. SI j’ai trouvé la lecture facile grâce à un style fluide, des personnages bien travaillés, un dénouement intelligemment ficelé, je me suis demandée tout le long pourquoi le déclic n’avait pas opéré pour que je me cramponne à l’histoire alors que je voulais savoir à quoi était dû cet accident. Je n’ai compris qu’à la fin, je n’ai pas réussi à m’attacher à l’inspecteur, je n’ai pas eu envie de m'intéresser à l’inspecteur, personnage central d’une enquête. Dans un polar j’ai besoin de trouver sympathique au moins l’enquêteur même (et surtout) avec ses failles. IL y a chez ce policier paumé une nonchalance qui ne m’a pas charmée. Heureusement tout n’est pas centré sur lui et le suivi de l’enquête n’a pas été perturbée et la lecture intéressante grâce aux autres personnages qui même s’il ne sont pas sympathiques sont bien mis en forme.

Le rythme est lent mais l'écriture est fluide ce qui m'a permis d'aller jusqu'au bout du livre malgré l'absence de déclic flagrant qui me l'aurait fait dévorer.

J'ai trouvé mon compte en poursuivant ce roman sans m'y cramponner.

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L'accident de l'A35

Un accident banal sur l’autoroute, une veuve pas très éplorée, un fils qui mène l’enquête et enfin, un flic alcoolique qui va venir mettre son grain de sel dans les affaires secrètes de cette petite ville de Saint Louis. Ça c’est le topo de départ. Mais très vite l’auteur nous amène sur un autre terrain que celui de l’enquête. Scène après scène, telle une pièce de théâtre, il va nous faire entrer dans la vie quotidienne des personnages. Au début de ma lecture, j’ai souvent été hypnotisée par certains chapitres. Sous la plume de l’auteur, un simple déjeuner au restaurant prenait la forme d’une fresque sociale passionnante.



Et puis… mon intérêt s’est étiolé. J’aurais aimé une petite montée en puissance dans la 2ème moitié du roman qui m’aurait raccrochée au wagon. Malheureusement, ce ne fut pas le cas et j’ai terminé le roman, laborieusement, en lisant même parfois quelques pages en diagonale.



⭐️ En bref ⭐️

C’est un roman policier original sur la forme et sur le rythme. L’auteur possède un vrai talent pour nous faire entrer dans l’intimité des personnages et provoquer chez le lecteur un attachement rapide à leurs destins. La plume est belle, travaillée et fluide en même temps, mais le rythme de l’enquête, beaucoup trop lent, m’a lassée passée la seconde moitié du roman.



Ce livre est vraiment plein de qualités. Je suis persuadée que de nombreux lecteurs se délecteront de ce style si particulier, tout en douceur. Malgré tout, le résultat est mitigé pour moi. Mais comme toujours, si ce roman vous tente, ne m’écoutez pas et foncez !
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La disparition d'Adèle Bedeau

Graeme Macrae Burnet signe là un très bon roman qui nous plonge dans le Saint-Louis des années 80, petite commune de 20 000 âmes, dans l’Est de la France.

C’est le restaurant La Cloche qui lie nos trois personnages principaux. On y retrouve tout d’abord un habitué : Manfred Baumann. Ce vieux garçon solitaire, mal dans sa peau, a passé sa vie à vouloir se faire oublier. Pourquoi ?! Seul lui le sait. Adèle Bedeau, jeune indolente, est l’unique serveuse de ce restaurant où tous les hommes la reluquent et envers laquelle Manfred nourrit certains fantasmes. Enfin, il y a Georges Gorski, notre inspecteur, dont le commissariat n’est pas très loin de ce lieu de vie et d’habitués.

A Saint-Louis, il ne se passe jamais rien. Du moins, jusqu’à la disparition mystérieuse d’Adèle. Et là, tout s’emballe. Manfred est soupçonné. Cet homme est trop bizarre pour être honnête. Il met mal à l’aise. Il fout les jetons. Et puis, il a déjà tué mais ça, seul lui le sait.



L’auteur nous plonge dans la psychologie de ce personnage particulier (qui m’a fortement fait penser à Norman Bates, dans Psychose d’A. Hitchcock), qui se sent constamment traqué, qui n’est à l’aise ni dans son corps, ni dans sa vie et qui a tout du coupable idéal. Mais l’est-il réellement ?

Si l’on ne devait retenir qu’une chose de la lecture de ce roman c’est bien que rien n’est tout noir, ni tout blanc et que les nuances de gris chez l’Homme sont infinies.

C’est pour tout cela que je recommande vivement la lecture de ce roman policier.

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La disparition d'Adèle Bedeau

J'ai eu beaucoup de mal à me mettre dedans.... l'ambiance est pesante, oppressante.... on se pose énormément de questions sur les personnages.

L'auteur nous distille les informations au compte goutte ça aurait pu marcher.... les ingrédients y étaient cependant la mayonnaise n'a pas pris.

Un flop pour moi pas total.... mais flop qd même.



Résumé :Manfred Baumann est un solitaire. Timide, inadapté, secret, il passe ses soirées à boire seul, en observant Adèle Bedeau, la jolie serveuse du bar de cette petite ville alsacienne très ordinaire.

Georges Gorski est un policier qui se confond avec la grisaille de la ville. S'il a eu de l'ambition, celle-ci s'est envolée il y a bien longtemps. Peut-être le jour où il a échoué à résoudre une de ses toutes premières enquêtes criminelles, qui depuis ne cesse de l'obséder.

Lorsque Adèle disparaît, Baumann devient le principal suspect de Gorski. Un étrange jeu se met alors en place entre les deux hommes.



Une affaire en apparence banale, des vies, une ville, qui le sont tout autant... Graeme Macrae Burnet nous démontre ici avec une incroyable virtuosité que la banalité n'existe pas : elle est la couverture de l'inattendu. À la façon des grands maîtres du noir, de Simenon à Chabrol, il transfigure avec un incroyable talent l'histoire de ses deux héros, paralysés par un passé mystérieux, dont la délivrance réserve bien des surprises
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La disparition d'Adèle Bedeau

La disparition d'Adèle Bedeau est le roman des faux-semblants. Dès la préface, l'auteur se joue de nous, en parlant d'une nouvelle édition, d'un mystérieux écrivain français, d'un film inconnu de Claude Chabrol. J'ai trouvé ça un peu facile, comme si l'auteur, le vrai, se cachait derrière un autre. le personnage de Manfred Baumann m'a intrigué tout d'abord. Un homme d'habitudes que sa routine rassure, mais il fallait bien que quelque chose se cache derrière la banalité. Et c'est l'inspecteur Gorski qui va le découvrir.

La banalité est partout, dans les bars un peu miteux d'Alsace, dans le rapport des gens entre eux. Ce côté ville de province fait référence à Chabrol. Mais le face-à-face Baumann/Gorski m'a fait surtout penser au Garde de vue de Claude Miller. C'est cette ambiance particulière, pesante, d'une petite ville où tout le monde se connaît, où si tout est banal rien n'est anodin, qui m'a plu.

Au fil des pages, mon intérêt s'amenuisait. Le personnage principal m'était de plus en plus antipathique. Cette manière d'écrire à la Simenon, de proposer une sorte de nouveau Maigret, ne m'a pas convaincu et j'ai fini par me dire que cela manquait d'originalité. Que Graeme Macrae Burnet se cachait encore un peu plus derrière un autre. Et en refermant le livre, je n'avais pas envie de découvrir son autre roman, mais plutôt de me ruer sur l'oeuvre de Simenon. Ce qui est une réussite pour l'hommage l'est moins pour la création originale.

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L'Accusé du Ross-Shire

Les éditions Sonatine, plus habituellement positionnées sur un créneau polars et thrillers plus conventionnels, ne craignent pas de s’aventurer hors des sentiers battus tout en restant dans leur domaine d’origine.



L’accusé du Ross-Shire est d’ores et déjà un ouvrage inclassable : ni policier, ni récit, ni biographie, il est un peu tout cela à la fois car il’ s’appuie sur une multitude de supports documentaires, alors que l’auteur est à l’origine à la recherche de ses ancêtres.



Il résulte de cela, bien avant l’idée même d’une recherche du coupable, un tableau fort intéressant de la société de l’époque, du rapport du peuple à la noblesse et à la seigneurie, des mœurs, de la justice, de la mainmise de la religion sur les âmes et de l’extrême pauvreté des contrées reculées écossaises.



La multiplicité des supports documentaires font de ce livre un ouvrage vivant, captivant, facile à lire sans pour autant manquer d’exigence. L’auteur campe des personnages justes et tout en nuance.



C’est rudement bien fait, cela sort du thriller classique tout en restant dans" l’esprit thriller " dont la vénérable maison Sonatine a le secret.


Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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L'Accusé du Ross-Shire

Tout commence par des recherches de l'auteur sur son ancêtre, Donald "Tramp" (ouf, à une lettre près !) Macrae, né en 1890 à Applecross, en Ecosse. Il tombe sur des articles de journaux relatant le procès d'un de ses ancêtres, Roderick Macrae. Il a retrouvé son mémoire qu'il a rédigé en prison entre le 17 août et le 5 septembre 1869, alors qu'il attendait son procès. Roderick Macrae, "petit paysan de dix-sept ans inculpé d'un triple homicide sauvage commis dans son village natal de Culduie, dans le Ross-Shire, au matin du 10 août 1869." Dans la préface du livre, l'auteur nous présente l'ouvrage. Ce dernier est constitué du récit de Roderick Macrae, de dépositions, d'un glossaire, de rapports médicaux, d'un extrait d'un mémoire sur la folie des criminels et du procès, avec des extraits d'articles de journaux. 



Mais voilà, on est en droit de se demander si tout le récit et tous les documents sont réels ou fictifs. L'auteur écossais avoue avoir mêlé réel et fiction, recherches et imaginaire. Le résultat est vraiment déroutant pour le lecteur. Entre le récit de Roderick Macrae et certains documents, il existe des contradictions, des oublis étranges de la part du jeune homme. Par conséquence, on doute. On doute du début à la fin. L'auteur l'explique à la fin de sa préface :



"Il n'est pas possible, presque un siècle et demi plus tard, de connaître la vérité sur les événements relatés dans ce livre. Les récits présentés ici comportent plusieurs divergences, contradictions et omissions, mais, mis bout à bout, ils forment la trame d'une des affaires les plus fascinantes de l'histoire judiciaire écossaise. Naturellement, j'ai fini par me forger une opinion personnelle, mais je préfère laisser le lecteur tirer ses propres conclusions." (page 15)





Peu importent le côté fiction et les passages réels rapportés, le livre de Graeme Macrae est fascinant de par ses thèmes sur la violence quotidienne, l'abus de pouvoir, la vie paysanne, le système judiciaire de l'époque, l'envie d'ailleurs et la folie meurtrière. Ce n'est pas qu'une simple enquête à mener. C'est l'histoire d'une famille qui sombre lentement, qui s'enlise dans la solitude et la noirceur, puis qui explose. Les crimes atroces du fils, Roderick Macrae, résultent de ce climat violent qui règne sur cette famille pendant 18 mois. C'est une intrigue pas si simple que cela en a l'air. Une question nous taraude : comment un jeune homme a été capable de perpétrer un tel massacre ? Etait-il conscient de ses actes ou empreint d'une folie meurtrière ?



Le récit de Roderick Macrae nous présente une famille endeuillée, pauvre et profondément triste. Una, la mère de Roderick, est morte en couches un an et demi auparavant. John, le père, servant catholique, est un paysan très violent qui n'hésite pas à lever la main sur ses enfants. Le vide que sa femme a laissé a véritablement fait sombrer cette famille.

Roderick est un jeune homme très solitaire qui adore se promener la nuit. Il fait des promenades nocturnes car chez lui, il semble percevoir "des silhouettes se dresser dans la fumée". Puis, il nourrit d'obscures pensées depuis l'enterrement de sa mère :





"Quant à moi, j'étais tout à fait certain que ce n'était pas en raison de péchés de mon père que notre mère nous avait été enlevée, mais des miens. Je méditai le sermon de M. Galbraith et résolus à cet instant, avec la terre grise sous mes pas, que lorsque l'occasion se présenterait, je deviendrais le rédempteur de mon père et le délivrerais de l'état misérable dans lequel mes péchés

l'auraient réduit." (page 41)





Quant à Jetta, la sœur aînée, elle est réduite à remplacer sa mère, contrainte même de dormir avec son propre père...





"La jeune fille charmante et joyeuse fut remplacée par un personnage soucieux et maussade, aux épaules voûtées, et, sur insistance de mon père, vêtu de noir telle une veuve." (page 42)





La mort d'Una, qui incarnait la joie de vivre, a plongé la famille dans un sombre et violent climat. Une descente aux enfers.





"Au fil des jours, aucun d'entre nous ne voulut être le premier à égayer l'atmosphère par quelque espièglerie ou ritournelle, et plus le temps passa, plus nous nous figeâmes dans nos sombres façons." (page 42)





Bientôt, la famille est prise en grippe par le constable du village, Lachlan Mackenzie, qui représente l'autorité. Ensevelie sous les dettes et les amendes, la famille Macrae perd une partie de son terrain et s'isole du reste des villageois. Roderick est persuadé que son père est victime d'acharnement de la part du constable qui est également leur voisin, surnommé Lachlan le Large. L'auteur nous fait ainsi découvrir le système de classe écossais de la fin du XIXe siècle, où chacun reste à sa place sous peine d'exclusion. La violence ne vient pas en effet que de la famille, mais aussi du constable, qui semble agir en véritable despote, d'après le récit de Roderick. Là encore, le lecteur doute : le jeune homme se contredit à plusieurs reprises. A-t-il menti ou a-t-il oublié d'indiquer certaines choses ? 



Autre thème intéressant et déterminant, celui de l'emprise des origines. A maintes reprises, l'instituteur de Roderick insiste auprès de son père afin qu'il suive des études. Il a des capacités. Il peut devenir enseignant par exemple. Mais le père s'obstine à refuser, et Roderick est d'ailleurs de son avis : il doit aider son père à la ferme. Et pourtant, plusieurs fois il souhaite partir de chez lui et fuir cette vie sans avenir. 





"(...) Culduie n'avait rien à offrir aux gens comme nous. Alors pourquoi rester ?" (page 160).





Un jour, il décide même de partir seul sans prévenir personne. Mais ce voyage est impossible pour lui. "Tel un chien attaché à sa longe, j'avais atteint les limites de mon territoire." (page 166). L'emprise de sa famille sur lui est telle qu'il semble prisonnier de ses origines paysannes.



Les rapports médicaux et le procès nous apprennent beaucoup sur le comportement de Roderick, sur certaines choses qu'il n'a pas écrites dans son récit. Beaucoup de notions sur la folie des criminels nous sont rapportées. Elles sont très accessibles au lecteur et on comprend peu à peu les véritables raisons du triple homicide, sans pourtant en être certains... Les documents rassemblés en parallèle du récit de Roderick nous donnent beaucoup d'informations sur son "projet" de meurtre. Nous avons d'autres points de vue, de médecins, de journalistes, qui rendent le livre véritablement riche et fascinant.



Enfin, j'ai beaucoup aimé ce livre, qui comporte plein de symboles. Un animal revient notamment assez souvent dans le récit de Roderick : le corbeau. Cet oiseau, comme vous le savez, est symbole de malheur, de mort et selon Edgar Alan Poe, il incarne même un démon. Sans aller jusque-là, on est surpris de constater que Roderick joue avec les corbeaux, soigne même l'un d'entre eux. Cette familiarité accentue le caractère étrange du personnage. A croire que les corbeaux annonçaient déjà un destin funeste pour toute cette famille.



En bref, L'Accusé du Ross-Shire est un thriller atypique, inclassable. Il mêle réalité, Histoire et fiction. Les documents du livre (dépositions, rapports médicaux, procès, etc.) apportent une autre vision, un autre angle à l'intrigue. Roderick Macrae est un jeune paysan de 17 ans accusé d'avoir tué sauvagement trois de ses voisins. Il n'a jamais nié les meurtres. Mais ses mobiles restent flous. Comment et pourquoi les a-t-il massacrés ? Est-ce à cause de la violence quotidienne qu'il subissait ? Est-ce à cause de l'acharnement dont était victime sa famille ? Ou est-il simplement fou ? A nous de nous faire notre propre opinion. L'auteur réussit à nous captiver, à nous impliquer dans l'enquête, à nous faire réfléchir sur la folie meurtrière et à nous apprendre beaucoup sur les mœurs et la psychiatrie de l'époque. Ce livre déroutant, passionnant et original vous fera passer assurément un très bon moment de lecture !
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L'Accusé du Ross-Shire

Tout d'abord, je souhaite remercier chaleureusement toute l'équipe de Babelio, ainsi que les Editions Sonatine, pour m'avoir fait découvrir ce terrible roman.

Je dis "terrible roman" car il relate une véritable tragédie familiale dont je suis sortie très émue.

J'imagine le choc qu'a dû ressentir l'auteur, Graeme Macrae Burnet, en découvrant dans les archives écossaises ce qui est arrivé à ces ancêtres. Il est d'ailleurs extrêment rare d'avoir à sa disposition des sources si riches et complètes. Cela dit, il faut bien reconnaître que rien ce que nous découvrons dans ce dossier n'est banal!



J'ai beaucoup apprécié avoir affaire à différentes sources documentaires : dépositions des principaux témoins, rapports médicaux des légistes et rapport psychiatrique ainsi que les minutes du procès.



Le récit est très bien rapporté au travers des écrits de Roderick Macrae. Il semble nous parler d'outre tombe pour nous décrire le quotidien et les moeurs des pauvres paysans écossais. Ce qui tranche et glace le sang, c'est son ton frais de jeune homme intelligent, curieux et sensible au monde qui l'entoure avec les actes qu'il reconnaît avoir commis.

Il nous parle aussi d'injustice et de comment une succession d'actions humiliantes et dégradantes instiguées par la "victime" Lazchlan Mckenzie à l'égard de la famille Macrae l'ont conduit à n'avoir pour seule issue que ce qu'il a fait. Car ce sont bien les persécutions et l'acharnement de cet homme détenant le pouvoir qui vont entrainer l'irréparrable.



Les autres sources évoquent un monde révolu depuis plus de 120 ans dépeignant l'état d'avancement de la psychiatrie à cette époque avec bien sûr, la naissance de théories plus ou moins "fumeuses" relatives à l'anthropologie de la criminalité (études du physique, hérédité...), et la procédure judiciaire de l'époque.



Bien que l'on connaisse -dès le début- l'issue de cette tragique histoire, on ne peut s'empêcher d'espérer qu'un évènement intervienne en faveur de Roddy, ne serait ce que pour commuer sa peine. C'est donc la gorge sérrée que j'ai lu les lignes relatant les faits qui eurent lieu au petit matin du 24 septembre 1864. Et puis,...reste cette idée dérangeante qui trotte : "un crime peut-il être légitime"?







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L'Accusé du Ross-Shire

Merci à Babelio et aux éditions Sonatine pour l'envoi de ce bel ouvrage !



Dès les première pages on croit avoir affaire à des meurtres qui se sont réellement passés en 1869. Je me dis, super, une histoire basée sur de vrais faits (j'aime beaucoup lire des documentaires sur les meurtres ou des histoires inspirées de faits réels). Du coup je saute sur mon ordinateur et je tape le nom de l'accusé. Pas grand chose sinon qu'au final : ce n'est pas une histoire vraie. Donc l'auteur choisit de nous faire croire que tout ceci était réel, sauf que non. Pas trop fan de cette entrée en matière mais je me lance.



1869 : Roderick Macrae, 17 ans, avoue de son plein gré avoir tué trois personnes de sang froid. Il n'éprouve aucun remords. Mais pourquoi a-t-il agi de la sorte ?



D'abord, quelques dépositions des voisins et connaissances de l'accusé nous aiguillent très peu sur ce qui s'est réellement passé. Je dirai plutôt que c'est un amuse-bouche avant de passer au récit de Roderick Macrae.

Il a écrit lui-même ce qu'était sa vie à cette époque et ce qui l'a conduit à faire l'épouvantable. On découvre sa vie dans les Highlands, une vie simple mais difficile, entouré de son père (assez strict), de sa soeur Jetta et des jumeaux, nés en dernier. Il nous dévoile son caractère assez solitaire, plutôt morose. Et c'est une vie cruelle qu'il nous étale : déjà la mort de sa mère. Puis ses études, qui se passent bien puisqu'il est un bon élève, très bon même, puisqu'il se fait remarquer par son professeur qui voudrait lui offrir une autre vie que celle qui l'attend à la ferme : une ambition vite réprimée, le rêve d'une vie ailleurs aussitôt anéanti par son père. Ses amours ?éconduits par la fille de son pire ennemi, Lachlan le Large, qui va anéantir sa famille par son arrogance.



On se dit : quelle vie horrible ! Et la fin nous étonne peu, du coup. Une fin tragique.



Alors, au fil du livre on passe aux rapports médicaux, et au procès. A vous de lire la fin !



J'étais assez emballée au début car on nous distille très peu d'informations sur ce qui s'est réellement passé (pas de détails sur les meurtres), et on se demande comment un jeune garçon renfermé a pu en arriver là. Au vu des événements qu'il va vivre, on comprend mieux. Néanmoins j'ai trouvé la lecture du récit de Roderick assez longue, avec très peu de rebondissements. The Times nous dit que ce livre est "passionnant"... Je n'ai pas trouvé. C'est assez linéaire, pas de surprises sauf peut-être .

Le procès m'a semblé très très long . Oui c'est intelligent, mais ce n'est pas passionnant, et en somme c'est un fait divers assez banal. Alors peut-être que j'étais en manque de sensationnel à la lecture, je ne sais pas, toutefois il m'a manqué quelque chose.



J'ai aimé la période où ça se passait par contre, je trouvais que l'univers où évolue Roderick était très bien décrit. La nature qui l'entoure et l'atmosphère sont réalistes. Mais voilà, il m'a manqué du piquant, des rebondissements. Dommage.
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