Reçu dans le cadre d'une masse critique, je remercie BABELIO et les éditions PAULSEN.
Le "ski de rando" s'est développé au cours de ces dernières années. Ce petit livre de 260 pages est adapté pour tous les néophytes comme moi, et qui auraient un jour l'envie de se lancer dans ce sport encore méconnu.
"ski de rando" relate les points importants à connaître comme la maîtrise des techniques, , savoir s'équiper (acheter ses premiers skis de rando), ou encore descendre en autonomie.
Aussi appelé ski sauvage, ce guide explique justement qu'il ne faut pas se lancer sans connaissance dans cette montagne qui peut être dangereuse. Il a toute sa place dans votre sac à dos si vous voulez partir dans cette aventure.
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Ce bouquin de Guillaume Blanc me faisait déjà de l’œil depuis un petit moment, et c’est donc très curieuse que j’ai ouvert. L’auteur débute par une comparaison des parcs nationaux africains et des parcs nationaux européens, et leur représentation dans l’imaginaire de la sauvegarde de la nature. Les parcs nationaux européens sont glorifiés par le lien qu’entretiennent populations résidentes avec leur environnement, et par la mise en valeur qui en découle, à l’image du parc des Cévennes, tandis que les parcs africains doivent être purgés de leurs populations, sans quoi ils ne pourraient être « intacts ». Guillaume Blanc souligne aussi la différence sémantique employée entre Afrique et Europe : « ethnie » pour décrire les Oromos éthiopiens, « peuple » pour décrire les Bretons.
L’objectif de son essai : dénoncer le mythe d’une surexploitation de la nature africaine par les indigènes, lorsque celle-ci est en réalité due à la colonisation. Pour illustrer son propos, il se base sur le parc national du Simien, en Ethiopie, un choix que j’ai trouvé très intéressant : l’auteur rappelle en effet que si l’on considère l’Ethiopie comme l’un des seuls pays d’Afrique non colonisé par une puissance européenne, Ménélik II ne s’est pas privé pour étendre son propre empire, faisant donc de l’Ethiopie un colonisateur, du moins régional ; ce passé peut servir de clef de lecture au conflit autour du Simien et de son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.
Rappelant à quel point la littérature occidentale (Kipling, Blixen…) a contribué à la construction du mythe africain exempt de présence humaine, Guillaume Blanc souligne également les origines coloniales des premières associations de préservation de la nature, dont les objectifs étaient parfois plus de sécuriser des réserves de chasse pour les riches occidentaux que de protéger une nature qui aurait « atteint une capacité de charge maximale » justifiant l’expulsion des populations locales. L’auteur note que la création des parcs naturels est allée systématiquement de pair avec une réduction des droits humains, et des expulsions.
Etrillant l’Unesco et ses critères drastiques pour être recensé sur sa liste, Guillaume Blanc reprend son exemple éthiopien pour montrer que les dirigeants du pays ont des intérêts tout autant économiques que politiques à voir inscrit à l’Unesco le parc du Simien : la visibilité des sites inscrits au patrimoine mondial de l’humanité permet d’attirer des touristes et de faire grimper les prix, tandis que l’impératif de « vide » est une excuse rêvée pour éloigner les populations mursi et afar souvent en conflit avec le pouvoir central d’Addis Abeba.
Une lecture vraiment intéressante pour le point de vue décalé qu’elle offre sur la pseudo préservation d’une nature africaine que son peuple ne mériterait pas, et qui est en réalité un vase clos pour les touristes occidentaux ; à noter toutefois que je n’ai pas trouvé cet essai particulièrement bien écrit ni l’argumentation clairement structurée, même si ce n’est pas une raison pour se soustraire à la lecture si le sujet vous intrigue !
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Guillaume Blanc est universitaire et j'ai eu l'impression de retourner sur les bancs de la faculté en lisant "Décolonisations" avec ses propos introductifs, ses parties, et ses sous-parties. Le cours s'avère néanmoins passionnant. Il arrive à condenser l'histoire de très nombreux pays très différents, à la recherche de points communs et de contrastes. L'ouvrage déconstruit les préjugés, clichés et fausses représentations, de part et d'autre de la méditerranée et des océans. La grande majorité des "décolonisés" sont traités sur le même plan. Ainsi j'étais heureux d'apprendre beaucoup au sujet des anciennes colonies portugaises, telles que le Mozambique et l'Angola, que je connaissais mal. Les connaisseurs de la guerre d'Algérie, d'Indochine et de la Françafrique ne seront quant à eux pas surpris. A noter la présence de cartes très bien réalisées au début de l'ouvrage et de nombreux encarts illustratifs, extraits de discours et d'articles, qui enrichissent le contenu. En résumé, un travail sérieux, bien sourcé et salutaire en ces temps d'ignorance généralisée.
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Excellente étude, dont le principal mérite est de révéler la filiation coloniale des politiques publiques de conservation de la nature sur le continent africain, et en particulier en Éthiopie. Ces politiques se traduisent par une violence sociale et politique, menant à des déplacements forcés de population et des drames humains. Institutions internationales, Unesco en tête, ONG et fonds internationaux comme l’UICN ou le WWF, experts internationaux en prennent pour leur grade, de façon très documentée par les fonds d’archives éthiopiens.
Guillaume Blanc a choisi l’environnement car il en est spécialiste, mais un autre champ d’études (agriculture, énergie, culture…) aurait certainement conduit à des conclusions très proches : l’expertise est construite sur un savoir que l’autre, l’expertisé, est censé ne pas avoir. En conséquence, la traduction de ce savoir en pouvoir (en politique publique), ne peut se faire que contre la volonté de cet « autre ». L’expertise étant toujours au service de l’État (éthiopien ici), qu’elle conseille et qui, lui, s’en sert pour légitimer son action, elle se fait donc « contre » les intérêts des habitants de ces espaces.
En somme, le néocolonialisme, la surpuissance et la déconnexion des institutions internationales des réalités locales sont une nouvelle fois démontrées. Le deux poids deux mesures également, quand l’agro-pastoralisme est l’ennemi de la nature en Éthiopie mais la raison d’être du classement à l’UNESCO des Cévennes. Elles ne sont hélas pas une nouveauté.
L’essai est radical et renvoie in fine aux raisons pour lesquelles la nature doit être « conservée ». L’auteur veut trouver la raison principale dans le maintien d’un mythe d’origine colonial : l’existence d’un Éden africain, entretenu aussi bien par les institutions internationales que les industries des loisirs ou du tourisme, médias et production cinématographiques en tête.
De mon point de vue, l’ouvrage atteint ses limites en se focalisant trop sur cette raison censée fournir la matrice des recommandations des experts internationaux. Il y perd, et ne s’épargne pas, à chaque étape du récit chronologique, des répétitions. Ce faisant, il laisse complètement de côté d’autres considérations qui auraient pu être importantes : enjeux géopolitiques et lutte de pouvoir (y compris dans la définition des normes de conservation) face à des acteurs nationaux, comme la Chine, ou des acteurs non-étatiques, parfois criminels (braconniers, trafics) ; enjeux de contrôle de territoire et de politique intérieure sur une région (le Simien) qui change de main à plusieurs reprises dans les deux dernières décennies du 20e siècle.
Une autre faiblesse de ce livre, est l’absence d’explication des activités agro pastorales pratiquées dans le parc national du Simien. Incompréhensible alors que l’auteur critique fortement experts et consultants qui n’y passeraient que quelques jours et ne connaitraient pas cet espace. Hormis la mention d’élevage de bovins, de chasse (de « résistance ») à l’ibex, l’auteur n’aborde jamais cette question. Que cultive-t-on sur les hauteurs ou les piémonts ? sur les terrasses ? Les lentilles sont mentionnées une fois en fin d’ouvrage. On aurait aimé en savoir plus.
Enfin, sorti du contexte éthiopien, les généralisations sont pour certaines assez faibles. Guillaume Blanc sous-entend que les chiffres sur la déforestation en Afrique sont exagérés, affirmant que les populations déboisent et reboisent au gré des activités économiques qu’elles pratiquent. Cette analyse très rapide évacue largement des contextes comme ceux, par exemple en Côte d’Ivoire ou au Ghana, où il y a réelle déforestation (activités minières notamment), et parfois reboisement… par des cultures de rentes (cacao, palmier, hévéa). Certes, l’homme fabrique des « paysages », et continue à vivre sur place. Mais la satisfaction d’intérêts étrangers, la violence sociale des plantations, est-elle si éloignée de la mise en parcs ?
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Un livre stimulant et passionnant sur un sujet que l'on découvre en le lisant. L'auteur est un spécialiste du sujet (et l'on apprend ainsi qu'il y des spécialistes de l'histoire environnementale contemporaine !).
Toutefois le livre est totalement à charge, les exemples choisis dans quelques régions seulement et s'il a épluché une vaste bibliographie cela ne donne finalement qu'un livre assez maigre, qui tient plus de l'essai que de la thèse de doctorat !
Pour gagner du temps c'est positif, mais en revanche, étant donné le côté pamphlétaire du livre qui expédie par exemple Karen Blixen en quelques phrases du mauvais côté de l'histoire, cela peut paraître parfois un peu abrupt.
Quoi qu'il en soit un livre à lire et qui fera réfléchir !
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350 parcs naturels en Afrique. Beaucoup reconnus au titre du patrimoine mondial de l'UNESCO dont le concept date de 1972. Leur création a été rendue possible par l'expulsion d'un million d'Africains. Notre culture, jusqu'au Roi Lion de Disney, qui trouve son origine dans d'autres productions culturelles beaucoup plus tôt dans le siècle, est imprégnée de l'image d'une nature sauvage grandiose, a priori vide d'hommes, pourtant en péril, menacée, nécessitant une protection absolue. Aux Etats-Unis, les parcs naturels se sont construits sur la volonté de préserver ce qui serait le seul patrimoine authentique d'un Etat neuf et dans la négation des sociétés amérindiennes. En Europe, on valorise d'abord des territoires ruraux où le pastoralisme est défendu comme une source de valorisation des espaces. En Afrique, ces mêmes pratiques agricoles sont présentées comme une source de dégradation environnementale, de même qu'on attribue, de manière finalement fausse, aux paysans africains déforestation et désertification.
Guillaume Blanc démontre par les archives, s'appuyant beaucoup sur le cas éthiopien, combien ces représentations et ces pratiques qui visent pour l'essentiel à éliminer les habitants de la gestion de la nature sont nées à l'époque coloniale, beaucoup en lien avec les pratiques de chasse, ont perduré avec les indépendances, d'abord car des acteurs européens ou américains sont restés les gestionnaires et ressources scientifiques premiers des parcs, aussi pour des raisons économiques (tourisme potentiel), géopolitiques (obtenir une reconnaissance et un soutien des grandes institutions internationales à bon compte), voire politiques (maîtriser des territoires périphériques, potentielles zones grises, en en excluant les habitants). L'UICN, le WWF et l'UNESCO ont contribué à entretenir des stéréotypes nés au XIXème et de fait participé à désapproprier l'Afrique de son patrimoine. Les parcs, de fait, beaucoup, une histoire de l'Afrique sans les Africains. Pour revenir au Roi Lion, peut-être est-il temps de réfléchir à qui sont les lions, qui sont les hyènes ?
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Offre une vision alternative des origines et de la mise en œuvre des grands projets de conservation menés depuis la colonisation jusqu'à nos jours.
Je recommande vivement car il ouvre une réflexion sur la manière dont ces projets sont menés souvent au mépris des populations locales et sans réel fondement scientifique.
Si l'auteur je remets pas en cause l'idée même de conservation, il invite à repenser en profondeur sa mise en oeuvre.
A lire !
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Cet ouvrage de synthèse retrace l'histoire des décolonisations en adoptant un point de vue différent : celui des Suds (en se limitant à une vingtaine de pays pour faire de l'histoire située).
Il se structure autour d'une chronologie allant du XIXe au XXIe siècle et couvre donc les périodes coloniale et postcoloniale. Des empires coloniaux sont abordés mais également le legs colonial sans lequel on ne saurait comprendre les différentes sociétés qui se sont développées.
L'ouvrage est en plus enrichi de cartes, d'encadrés et d'une précise bibliographie.
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MERCI À BABELIO ET AUX EDITIONS GUERIN POUR M'AVOIR ENVOYER CE LIVRE !
Tout d'abord, c'est une édition de luxe que vous aurez entre vos mains, bien mise en page, un papier de qualité et de la recherche dans les textes. C'est une lecture facile pour les grands débutants et une référence même pour les intermédiaires. Le ski de rando par une approche pratique avec toutes les étapes. Vous êtes en refuge et avez un doute concernant la méthode de réduction des risques ? pas de soucis une petite révision de 5 minutes !
en bref, un ouvrage qui trouvera sa place dans la bibliothèque des passionnés et des curieux !
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Le ski de rando de Guillaume Blanc, Philippe Descamps et Olivier Moret m'a rappelé la collection "pour les nuls" car, plus qu'un livre, c'est un guide. En effet, on comprend dès le sommaire que ce n'est pas un livre qui se lit mais plutôt qui se consulte au gré de l'avancement de sa préparation.
Je pense que ce premier tome cible principalement les débutants et ceux qui souhaitent apprendre tout le nécéssaire pour pouvoir sortir en autonomie. On y retrouve des chapitres sur l'équipement nécéssaire, comment préparer sa sortie, les conditions de terrain à consulter, comment gérer un accident etc...
Le livre contient tout un tas de photos et schémas pour appuyer les explications et rendre accessible les propos même pour les plus débutants.
Bref pour résumer, c'est un livre écrit par des férus de rando en ski cherchant à partager leur passion, leur expérience et leur conseil. Un livre que toute personne voulant s'assayer au ski de rando devrait avoir dans son sac à dos!
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