AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Guillaume Perilhou (43)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Ils vont tuer vos fils

Guillaume a quinze ans et n’est pas comme les autres. Il aime les garçons et ne déteste pas s’habiller en fille. Il accuse son père d’attouchements sexuels lorsqu’il était plus jeune, mais la frontière paraît mince au juge pour enfants entre ces attouchements et la toilette normale d’un petit enfant sous la douche. ● Le livre commence sur des chapeaux de roue mais ne tient pas toutes ses promesses. ● Lorsque Guillaume se retrouve en hôpital psychiatrique, on a l’impression de lire des choses déjà lues cent fois, dans des livres qu’il cite pour certains, comme A la demande d’un tiers (2019) de Mathilde Forget, Le Fumoir (2020) de Marius Jauffret ou encore A la folie (2021) de Joy Sorman. ● Quelques formules bien trouvées cependant : « Moi aussi vous me direz j’avais des choses en tête mais je voulais compenser par le sexe, c’était un dérivatif, ça dépend des gens ça soit t’en as envie pour oublier soit t’attends d’oublier pour en avoir envie. » ● « Ce principe de la chambre d’isolement c’est un truc de schizophrène : à l’extérieur, quand on est fou, pénalement on n’est pas jugé responsable de ses actes, mais chez les fous quand on fait une connerie on est puni. » ● « Quand on fait des gosses on se dit qu’ils seront une version améliorée de nous-mêmes, on ne prévoit pas qu’ils puissent être moins bien et pourtant ça arrive. » ● La société « hétéronormée » en prend pour son grade : « [D]u fait que le mot gay soit inapproprié – les homos sont dépressifs, n’importe qui le serait à moins avec tout ce qu’on se prend dans la gueule, les moins chanceux deviennent alcooliques ou tombent dans le chemsex mais c’est une autre histoire –, comment ne pas rejeter un monde qui n’est pas le nôtre ? en vouloir à la Terre entière à commencer par ses parents, se sentir inadapté, à côté de la plaque, un peu là surtout ailleurs. Les enfants hétéros sont attendus, le monde les attend : on espère rencontrer la première copine du petit garçon, on veut qu’il en ait une dès la maternelle d’ailleurs, vous avez remarqué le nombre de parents qui demandent à leur fils de trois ans Alors Malo, comment elle s’appelle ta copine ? Alors Benjamin, c’est qui ta chérie à l’école, c’est Chloé ou Mélanie ? On apprend aux enfants à tomber amoureux, on est impatient de les marier qu’ils en aient à leur tour, on espère laisser à travers eux une part de nous-mêmes. » ● Malheureusement le récit, pourtant bref, manque de dynamisme, s’enlise ; il fait tourner le lecteur en rond. C’est dommage car le début du roman était prometteur et le livre avait, a priori, tout pour me plaire !
Commenter  J’apprécie          532
Ils vont tuer vos fils

Guillaume a toujours aimé se déguiser. S'il tombe amoureux, c'est de Jordan ou de Mathis. Sa mère semble jouer le jeu. Pourtant, et on ne sait pas quel faisceau de circonstances, il se retrouve interné dans un service de soins psychiatrique, et traité par électrothérapie. L'environnement et la prise en charge sont synonymes de souffrance, mais il se lie d'amitié avec un autre patient, qui lui apporte un peu de lumière dans ce monde de ténèbres.



Le thème est porteur bien que souvent traité. Mais j'ai l'impression de ne pas avoir tout compris :



pourquoi Guillaume se retrouve t-il enfermé. Rien dans ses agissements ensemble relever de la psychiatrie ? le récit en semble pas dater des années avant guerre où l'homosexualité était considérée comme une pathologie.

C'est d'autant plus étonnant que dans l'histoire, on aurait plutôt envie de s'attaquer au cas du père, dont l'attitude semble plus que douteuse

Enfin la mère, la seule à avoir un comportement plutôt adapté, ne semble pas avoir son mot à dire.



Le récit perd ainsi de sa crédibilité et l'empathie qu'aurait dû inspirer le personnage est plus difficile à concevoir.



En ce qui concerne l'écriture, je ne vois aucun obstacle à utiliser un style oral avec un affranchissement des règles de bases, mais dans ce cas, il faut le tenir. Trouver dans la même page un « moins pire » puis « les bois naissant d'un chevrillard à l'orée de la forêt » offre un contraste difficile à comprendre.



Avis mitigé pour ce premier roman, qui manque d'une structure plus consistante.





160 pages L'observatoire 24 Août 2022


Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          460
Ils vont tuer vos fils

Guillaume est différent, il aime se déguiser et embrasser ses petits amis. Mais il a des crises d'anxiété et est interné dans un hôpital psychiatrique, où il se fait un ami...

J'avais apprécié l'image de la couverture où on voit un petit garçon à la fenêtre mais finalement, j'ai eu du mal avec l'écriture : le narrateur enchaine des phrases qui expriment brutalement ses pensées.

La chronologie n'est pas clairement établie, on navigue entre présent et passé, sans but précis. Pourtant, j'ai apprécié les passages où il parle de sa relation forte avec sa mère ou celle avec son père qui reste dans un brouillard imprécis...

Au final, j'ai une impression un peu floue d'une personnalité particulière dans une sombre famille sans avoir vraiment réussi à comprendre ce roman.

Commenter  J’apprécie          210
Ils vont tuer vos fils

« Cherchez le garçon

Trouvez son nom… »



Dans Ils vont tuer vos fils, le garçon s’appelle Guillaume.

Mais parfois Guillaume se pare des colliers maternels, enfile ses escarpins rouges et devient Raffaella.



Guillaume a 15 ans et rêve de liberté. D’être lui. De s’écouter. De céder à ses pulsions.

Guillaume n’est pas à l’aise dans sa vie, ni dans son corps.

Parce qu’il ne répond pas à la « norme », Guillaume va être encore plus privé de cette liberté qu’il revendique.

Enfermement. Camisole chimique. Électrochocs.



(le titre du roman, inspiré de la chanson Kill your sons de Lou Reed, fait écho aux expériences homosexuelles du chanteur, envoyé dans un centre médicalisé afin qu’il y reçoive un traitement aux électrochocs)



Hospitalisé en psychiatrie, Guillaume s’éprend de Clément, atteint de phobie scolaire et d’anorexie mentale.



L’écriture, proche du style oral, peut déconcerter. Les pensées s’enchaînent, le récit navigue entre présent et passé, la narration s’enlise parfois dans des digressions.



Pour ma part, je trouve au contraire que la plume sert le propos et les questionnements du narrateur, dont le cerveau est soumis à l’action de psychotropes et qui à cause de sa « différence » et du manque de repères, navigue en « zone grise ».



Thématiques proches / romans (plus ou moins) dans la même veine :

- Zéro Gloire de Pierre Guénard

- Avalanche de Raphaël Haroche

- De sel et de fumée d’Agathe Saint-Maur



Je ne vous épargnerai pas un (très mauvais) jeu de mots : le roman n’est pas gai, gai ;-)



Perso j’ai bien aimé.
Commenter  J’apprécie          160
Ils vont tuer vos fils

Lu d'une traite emportée par la plume de l'auteur de ce qui est un premier roman.

Cet ado qui se cherche m'a tout de suite plu. Guillaume ou Raffaella? Enfant victime d'attouchements paternels, il dénonce...mais il n'est pas cru; un peu trop homosexuel peut-être aux yeux de la justice? Il va aller de foyer en HP où il rencontre l'amour avec Clément, anorexique: ils fuguent sans succès: retour à la case départ.

Il fait des crises de violence et a des hallucinations (effet des médocs ou des électrochocs?)

je suis toujours très intéressée par ce qui frôle la "folie".

Commenter  J’apprécie          120
Ils vont tuer vos fils

L’éveil progressif de Guillaume à son homosexualité est douloureuse et lui vaut une brouille avec père et mère qui le conduit dans un hôpital psychiatrique qui n’est pas l’endroit le mieux adapté pour soigner son mal être. Le cheminement de ce jeune garçon qui se rêve en « raphaella » est évoqué avec une grande sensibilité et une grande délicatesse qui nous rappelle la difficulté d’affirmer sa différence.
Commenter  J’apprécie          120
Ils vont tuer vos fils

Voici un premier roman que j'étais relativement impatient de lire et qui m'a pourtant beaucoup déçu. Cet avis sera court (je vous entends là au fond dire "ahhh enfin !") parce que je n'ai pas grand chose à en dire.



Guillaume a 15 ans et une flamboyante fureur de vivre, même s'il ne fait rien comme le monde autour de lui le souhaiterait. Pris dans les méandres des services sociaux, cet adolescent qui aime jupes et talons va inquiéter au point de finir hospitalisé en psychiatrie.



Là-bas, entre deux traitements par électrochocs il fera la rencontre d'un autre garçon auquel il s'attachera et qui rallumera chez lui cette fascinante envie de liberté.



J'ai eu beaucoup de mal à me laisser emporter par cette lecture, et j'ai très rapidement été dubitatif quand à la direction qu'elle prenait. S'il y a de beaux moments dans ce court récit, il n'a pas réussi à me passionner plus que ça.



📖 Ils vont tuer vos fils de Guillaume Perilhou paraîtra le 24 août 2022 aux éditions de l'Observatoire. 160 pages, 17€.
Commenter  J’apprécie          110
Ils vont tuer vos fils

Avec un titre inspiré d’une chanson de Lou Reed « They’re gonna kill your sons, until they run away », ce roman parle de la difficulté d’être gay dans un monde qui rejette la différence.



Extraverti, excessif, habité par un amour débordant pour sa mère, Guillaume se sent depuis toujours fille au fond de lui, aimant se déguiser, faire sensation et plaire.



Mais dans son milieu bourgeois de Quimper, il n’entre pas dans la peau du bon fils, d’autant plus que le divorce de ses parents et les gestes abusifs de son père engendrent en lui une forte instabilité.



A l’adolescence, il tente de se libérer de ce carcan social et se lance dans le tournage de vidéos de « drag » sur les réseaux sociaux qui lui permettent d’être pleinement lui-même.



Mais la société n’est pas prête à l’accepter tel qu’il est et les persécutions dont il est victime le font basculer dans les crises d’angoisse. Après avoir exploré la marge, il finit en hôpital psychiatrique pour être soigné comme malade mental.



En côtoyant la vraie maladie, comme l’anorexie de Clément qui deviendra un de ses premiers amours, Guillaume va trouver une force de caractère salvatrice pour s’affirmer et se défendre contre l’adversité.



« Je porte en moi la force de ceux qui n’en ont pas eu besoin. »



Quand l’intolérance provoque un malaise tel, que le simple fait d’être gay conduise en HP, on s’interroge sur la société dans laquelle on veut vivre et élever nos enfants.



Offrant un témoignage plein d’émotion et d’amour, ce roman cru et saisissant de Guillaume Perilhou est un cri de détresse. Car il y a encore dans notre monde soit disant « évolué », des hommes et des femmes qui subissent une violence morale et physique, simplement parce qu’ils n’entrent pas dans le moule étriqué qu’on leur octroie.



Il faut absolument lire « Ils vont tuer vos fils » pour s’imprégner, pour partager et pour changer.

Commenter  J’apprécie          80
Ils vont tuer vos fils

Guillaume, 15 ans, est homosexuel et oublie son mal-être en s'imaginant parfois être Raffaella. Porter un pantalon à fleurs ou des débardeurs féminins le fait se sentir bien et sa mère, qu'il aime profondément, accepte tout cela, elle qui est souvent éloignée du monde de son fils, à la limite de la naïveté face au regard des autres, et qui ne veut qu'une chose, que son fils soit bien.



"𝘓'𝘢𝘮𝘰𝘶𝘳 𝘲𝘶𝘦 𝘫𝘦 𝘳𝘦𝘴𝘴𝘦𝘯𝘵𝘢𝘪𝘴 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘦́𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘴𝘪 𝘨𝘳𝘢𝘯𝘥 𝘲𝘶'𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘮𝘦 𝘮𝘢𝘯𝘲𝘶𝘢𝘪𝘵 𝘮𝘦̂𝘮𝘦 𝘲𝘶𝘢𝘯𝘥 𝘫'𝘦́𝘵𝘢𝘪𝘴 𝘢̀ 𝘴𝘦𝘴 𝘤𝘰̂𝘵𝘦́𝘴."



Avec son père par contre, c'est différent. Avocat, il s'est très peu, voire pas du tout, occupé de lui lorsqu'il était petit, trop investi dans la préparation de l'examen du Barreau, puis il est réapparu dans sa vie d'une manière particulière, avec des gestes incestueux.

Placé en foyer suite à ses révélations, puis en hôpital psychiatrique suite à de fortes angoisses, il vit tout à 100% : ses peurs, ses questionnements, ses amours.



"𝘓𝘦𝘴 𝘫𝘰𝘶𝘳𝘴 𝘩𝘦𝘶𝘳𝘦𝘶𝘹 𝘭𝘦 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘱𝘢𝘳𝘤𝘦 𝘲𝘶'𝘪𝘭𝘴 𝘯𝘦 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘱𝘢𝘴 𝘯𝘰𝘮𝘣𝘳𝘦𝘶𝘹 𝘮𝘢𝘪𝘴 𝘱𝘢𝘳𝘧𝘰𝘪𝘴 𝘫𝘦 𝘮𝘦 𝘥𝘦𝘮𝘢𝘯𝘥𝘢𝘪𝘴 𝘴𝘪 𝘤𝘦 𝘯'𝘦́𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘱𝘢𝘴 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘤̧𝘢 𝘲𝘶'𝘰𝘯 𝘮'𝘢𝘷𝘢𝘪𝘵 𝘮𝘪𝘴 𝘭𝘢̀, 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘮'𝘦𝘮𝘱𝘦̂𝘤𝘩𝘦𝘳 𝘥𝘦 𝘥𝘢𝘯𝘴𝘦𝘳."



Là, il tombe éperdument amoureux de Clément, un patient, interné pour angoisses lui aussi. C'est alors que débute une relation belle et forte, qui accapare tout son esprit.



L'écriture dense et sans ponctuation habituelle donne un rythme soutenu et oppressant au récit. Les réflexions fusent et percutent le lecteur. Leur intensité sont à la hauteur des ressentis de Guillaume. C'est un garçon à fleur de peau, très sensible et hyper émotif, qui veut vivre comme il le souhaite, en affirmant qui il est sans se soucier du regard des autres.



J'ai beaucoup aimé cette lecture que j'ai trouvée très touchante, avec une plume belle et incisive, vraiment marquante! Ce fut un réel coup de coeur!


Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          70
Ils vont tuer vos fils

Guillaume Perilhou raconte l'histoire d'un adolescent, placé en foyer par une juge pour enfants qui veut l'éloigner de la mauvaise influence de sa mère. Ennuie, humiliation, Guillaume aime les garçons, aime s'habiller en fille. Malheureusement, il est atteint de graves crises d'anxiété, ce qui va l'emmener à être interné en psychiatrie, où il va se faire un ami..



Guillaume tombe amoureux de Clément, lui aussi interné, une relation débute qui va lui accaparer tout son esprit, toutes ses pensées, tout son temps, tout son âme.



Un premier roman rythmé, à la plume précise, sans concessions, dense, sans vraiment de ponctuation. C'est touchant, car c'est le récit d'une soif de liberté, le récit d'une fureur de vivre, de casser les codes d'une société bien trop étriquée.



Les thématiques sont vastes et denses pour un si petit livre, voilà peut-être le seul petit bémol que je peux faire de ce premier roman : l'homosexualité, l'inceste, la dysphonie des genres, la folie, l'internement, la mythomanie..



Malgré ce dernier petit point, ce premier roman reste à lire en particulier pour sa liberté, sa tolérance, son audace, son espoir et son authenticité ;-)
Commenter  J’apprécie          60
Ils vont tuer vos fils

Guillaume a 13 ans et il aime les trucs de filles depuis qu'il est petit. Ce n'est pourtant pas un crime ! Au début du roman, Guillaume est dans le bureau du juge où il accuse son père d'attouchements. Mais la juge est sceptique, où est la limite entre la toilette qu'un père fait à son fils et l'inceste ? Finalement, Guillaume sera séparé de sa mère et envoyé en foyer. Mais là n'est pas sa place, il veut juste être libre Guillaume, libre de porter des vêtements féminins, des talons hauts et de se faire appeler Rafaella. Cette recherche de la liberté à tout prix est complètement incomprise par son environnement et le conduit en hôpital psychiatrique.



C'est un roman difficile car même si ce n'est pas un récit, l'auteur s'est appuyé sur sa propre expérience de l'homophobie. Et c'est un sujet touchant qui me bouleverse. Je ne comprends pas pourquoi on ne pourrait pas se foutre un peu la paix les uns aux autres !! Le point de départ de ce roman que Guillaume Perilhou dit porter en lui depuis des années, est un jugement qui a été rendu à Venise en 2017. Un jeune ado jugé trop efféminé par les responsables de son école qui ont alerté les services sociaux, a été retiré à la garde exclusive de sa mère par la justice sous prétexte qu'il n'avait que des modèles féminins (sa mère et sa sœur) et que c'était le manque de son père qui l'avait "corrompu". Le gamin de 13 ans avait donc été placé en foyer ! Guillaume va donc, sous la plume de l'auteur, subir la même bêtise.
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
Commenter  J’apprécie          50
Ils vont tuer vos fils

Histoire catastrophique du fils unique d’un père toucheur et d’une mère absente, elle-même abusée par son père. Dysphorie de genre — qui se limite à l’apparence, jeux, vêtements, parure — mais qui attire insultes et harcèlement, adolescence tragique à la découverte du désir homosexuel et des gestes sans amour. Puis une hospitalisation en long séjour psychiatrique dont on ne saisit pas l’indication mais où la situation s’aggrave : électrochocs, fugues, hallucinations. L’amant, compagnon d’infortune, lui-même hospitalisé pour phobie scolaire, retourne dans sa famille avec une anorexie mentale suicidaire. L’épilogue est juridique. Pour les coups aux infirmiers à la deuxième fugue ? La logique médicale est illisible mais le style est superbe, court, précis, rageur, témoin probable d’une expérience personnelle, bien que le livre se présente comme un roman. Le titre vient d’une chanson de Lou Reed, largement citée mais non référencée.
Commenter  J’apprécie          50
Ils vont tuer vos fils

Guillaume, 15 ans, est envoyé en foyer par la juge des enfants après avoir accusé son père d'attouchements. Lui qui aimait mettre des robes, danser devant sa webcam ne peut plus donner libre cours à son alter-égo Raffaella.



Après une grève de la faim il est interné en hôpital psychiatrique où il subit électrochocs et camisole chimique. Mais il va y rencontrer Clément, atteint de phobie scolaire et d'anorexie.



La difficulté à trouver son identité, à vivre son homosexualité, la folie, sont au cœur de ce roman. Il comporte des passages très forts sur les maltraitances subies à l'école de la part des autres élèves " l'école était un animal sauvage capable de tuer ou d'épargner, rampant sans faire de bruit" et sur les hôpitaux psychiatriques " Ce principe de l'isolement c'est un truc de schizophrène : à l'extérieur, quand on est fou, pénalement on n'est pas jugé responsable de ses actes, mais chez les fous quand on fait une connerie on est puni. Vous voyez la logique ? Non, mais peut-être justement que la logique est là, faire des trucs de dingues pour rester cohérent."

Si j'ai eu du mal à être touchée par Guillaume j'ai été particulièrement émue par Clément et ses fêlures. Une écriture incisive et pleine de rage, une narration avec très peu de ponctuation, de courts chapitres, qui navigue entre présent et passé. Un récit assez flou qui finit par tourner en rond.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
Commenter  J’apprécie          50
Ils vont tuer vos fils

Une lecture ultra déstabilisante aux messages multiples mais parfois mal transmis.



La plume est perturbante au possible et va jusqu’à nous empêcher de respirer à la fin, une expérience dingue et saisissante.



En revanche la conclusion, trop floue à mes yeux, me laisse sur ma faim.

Commenter  J’apprécie          50
Ils vont tuer vos fils

Ce récit est un peu flou. Autant que l’est l’esprit de Guillaume qui a 15 ans se retrouve en hôpital psychiatrique pour avoir entamé une grève de la faim après qu’il a accusé son père d’attouchements, qu’on ne l’a pas vraiment cru et qu’il comprend qu’il ne faudra plus porter les jupes et les talons hauts dont il aime pourtant se parer quand il se laisse être Raffaella.

C’est un texte dont jaillissent quelques réflexions intéressantes et essentielles sur la quête d’identité, la différence, la liberté, la famille, l’amour de soi et des autres.

J’ai bien aimé la fin aussi qui laisse place à l’interprétation, sans savoir si c’était une intention de l’auteur ou une maladresse d’ailleurs.

En somme, c’est un texte qui se perd un peu dans ses intentions. Un texte ambitieux mais au sujet et à la forme devenus banals et il n’est pas très agréable pour le lecteur d’avoir un sentiment de “déjà lu” face à cette histoire forcément si singulière pour la personne qui l’a vécue.

Un roman qui laisse alors sur sa faim, faute de réussir à trouver la bonne distance ou le bon angle peut-être. Il se lit d’une traite et s’oublie presque aussitôt.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          40
Ils vont tuer vos fils

A la suite du @vleel_ de rentrée qui recevait entre autres maisons d’éditions, les éditions de l’Observatoire, je me précipitais chez mon libraire pour commander « Ils vont tuer vos fils », le premier roman de Guillaume Perilhou.

Guillaume. C’est aussi le prénom du narrateur, un ado de 15 ans qui vient de dénoncer les attouchements que, dans son jeune âge, lui faisaient subir son père, auprès d’une juge dubitative qui semble n’y voir que les gestes normaux d’un père lavant son fils. Un doute qui vient alimenter la colère d’un jeune qui, déjà, vit dans l’incertitude. Souvent, sa chambre devient la scène sur laquelle il revêt jupes et talons pour laisser vivre Raffaella. À moins que ce ne soit le contraire. Sa chambre est peut-être la coulisse d’une vie dans laquelle Raffaella doive abandonner jupes et talons pour endosser le costume masculin qui sied au sexe de Guillaume. Dans la certitude d’être attiré par les garçons, Guillaume se sent Rafaella et s’en cache de moins en moins. Devant autant de complexité, la société est perplexe et la juge place Guillaume en foyer puis en hôpital psychiatrique. Là, sous l’action des médocs et des électro-chocs, Rafaella semble s’effacer au fur et à mesure que grandit l’envie de liberté. Une envie portée par la tempête qui secoue le cœur et l’esprit de Guillaume : il est amoureux de Clément, un jeune patient de l’hôpital. Un amour qui leur donnera des ailes à tous les deux, faisant d’eux des Icare impétueux, libres et fragiles.

Pour son premier roman, Guillaume Périlhou s’est offert une plume… mordante. Épousant la fougue adolescente du narrateur, l’écriture est réaliste, parfois crue, toujours juste. Ignorant les virgules et économisant les points, les phrases à rallonge jouent le grand huit des émotions de Guillaume, alternant des sensations d’apnée aussi étouffante que la camisole sociale dans laquelle Guillaume se sent contraint, et des sensations d’exultation aussi débordante que la camisole amoureuse dans laquelle le jeune homme se glisse pour retrouver le goût de la liberté. Entre asphyxie et euphorie, certains lecteurs pourraient se sentir perdus, loin, détachés. Personnellement, je me suis vite attaché à Guillaume, et ai pris rapidement le goût de ce qui finalement ressemble à un immense monologue au rythme échevelé, où l’on prend à peine le temps de respirer, faisant fi, entre autres, des normes du récit qui voudraient des guillemets, des tirets pour déterminer les parlants… Ici, il n’y a que la parole de Guillaume dans sa vérité, son entièreté, ses limites et son intimité, sa soif de liberté et son désir presque fou d’être lui. C’est dur, mais c’est bon.
Commenter  J’apprécie          40
Ils vont tuer vos fils

Un roman d'une incroyable justesse, qui plonge dans le creuset de l'initiation adolescente, de la lutte contre l'injonction d'un monde abrupt pour en faire jaillir une soif d'être. Le personnage nous emporte avec lui dans sa rage de vivre et nous la transmet avec énergie. A lire !
Commenter  J’apprécie          40
Ils vont tuer vos fils

Guillaume est trop tout : trop amoureux, trop extravagant, trop libéré, trop vivant. À la manière d’un monologue intérieur, Guillaume Perilhou nous plonge dans la tête d’un garçon “étrange”, aimant porter les jupes de sa mère et embrasser d’autres garçons.

Un garçon qui ne plait pas, surtout aux services sociaux, parce qu’il se fait appeler Raffaella lorsqu’il porte des talons et qu’il disparaît pendant des jours pour vivre ses idylles de jeune amoureux.

Ce sont ces petites choses qui le mèneront à l'hôpital, là où il doit abandonner toutes ses particularités pour espérer sortir de l’asile.

Ce roman prouve que la médecine ne peut rien, face à la rage de vivre d’un garçon, certes différent, mais pas moins humain.

Commenter  J’apprécie          40
Ils vont tuer vos fils

J'ai une faiblesse pour les personnages qualifiés de fou, de différent, de hors norme, et avec ce roman, on est en plein dans le sujet. J'ai vu passer moult commentaires positifs, et très enthousiastes, que je n'ai pas lus pour m'éviter le spoil. Merci aux Éditions de l'Observatoire pour cette lecture troublante, d'autant que le narrateur porte le même prénom que son auteur. Un auteur qui a le bon goût de mettre une épitaphe de Nicolas Gogol tirée de Le journal d'un fou, "Il n'y a pas de place dans ce monde ! On le pourchasse ! Maman !" La folie sous tous ses états a toujours été un moteur puissant de la création littéraire. 



Guillaume, c'est un jeune garçon qui grandit dans une famille monoparentale, avec une mère perturbée et instable, si absente à elle-même et son enfant que les services sociaux finissent d'ailleurs par les lui enlever, un père absent dès le départ, en bref, un couple qui l'a été juste le temps de concevoir Guillaume. Qui grandit et se découvre attirer par les robes, et le maquillage, et par les garçons. Qui devient le bouc émissaire à l'école comme souvent les enfants qui affichent leurs différences, qui portent des pantalons un peu trop colorés. Guillaume est un enfant sans repère, sans personne pour les lui donner, qui finit en foyer après des accusations de maltraitance de son père.



Le récit est court, mais intense. Il est fractionné en une multitude de courts chapitres, qui tirent au maximum jusqu'à la demi-dizaine de pages. Le flux narratif est lui-même très peu limité par une ponctuation régulière. Il tente visiblement de rétablir le fil de la réflexion, souvent distendue et irrégulière de l'adolescent, assommé par benzodiazépines et antipsychotiques, au sein de l'établissement psychiatrique. La narration en elle-même est le premier indice de l'esprit troublé de Guillaume. Si c'est sa transformation intempestive en Raffaella qui est l'une des sources de son internement, un changement de sexe occasionnel, une transformation en une version féminine de lui-même, on assiste à la lente dérive de l'esprit de Guillaume. Ou la façon de caser les enfants dont les différences ne sont pas autrement assimilables que par la case maladie. 



Si la vie en institut psychiatrique n'est pas un havre de paix, et si le but est de soigner, le séjour de Guillaume pose question, il en ressort plus malade que lorsqu'il y est entré, une machine à broyer les gens, aussi bien du côté judiciaire que médical. Un récit acide, à vif, de la vie gâchée de Guillaume, celui qui ne rentrera jamais dans les standards sociaux, et de ceux qui évoluent autour de lui, aussi malmenés par cette standardisation élevée au rang de loi inique, inscrite dans le code de la morale, qui n'a pas eu besoin d'être publiée au JO. Et l'hôpital psychiatrique comme un huis-clôt ou les souffrances rebondissent indéfiniment les unes contre les autres, les individus fonctionnant comme des miroirs reflétant cette matière insaisissable. 



C'est un récit dérangeant, car il perturbe tous nos repères, car il nous plonge dans un milieu que l'on se refuse à voir, les hôpitaux psychiatriques sont bien souvent dotés de jolis parc, pratiques pour dissimuler la souffrance, la déraison et tout ce que l'on ne veut pas montrer. Guillaume Perilhou nous plonge directement au milieu de ceux et celles que l'on tente à tout prix à faire rentrer dans des cases, et si ce n'est pas dans celles de la normalité, ce sera dans celles de l'anormalité, car le monde est binaire et manichéen, c'est peut-être plus facile de le catégoriser pour palier ses angoisses et anxiétés diverses et variées. L'auteur a su cerner les mal-être des individus, qui ne font que se bousculer à côté de la figure de Guillaume : un grand-père au passé tellement lourd qu'il l'en a dissous la chaire, et rongé jusqu'à l'os, une mère qui porte également le sien et qui l'empêche de jouer son rôle, un père irresponsable, un ami qui a perdu l'appétit. Et ce n'est pas forcément le plus évident à lire, encore moins à écrire, j'imagine, car on se passerait bien de jeter le regard sur les faiblesses de nos vies, mais cette capacité à pointer si exactement, avec les mots justes plaqués dessus, donne à cette lecture un aspect plus purificateur, inscrit le lecteur dans une démarche presque cathartique.



C'est un premier roman que les poncifs qualifieraient volontiers de coup-de-poing, je penserais de mon côté davantage à une métaphore utilisant un objet coupant et pointu. Et on le referme avec une sensation de malaise encore plus diffuse, Guillaume est un adolescent attachant, la figure même de l'enfant auquel on se lie fatalement, au-delà de tout sentiment d'empathie ou de compassion. Le constat, quant à lui, que la sensibilité et les différences sont peut-être pathologiques aux yeux de ce qui constitue nos cadres sociaux, est relativement inquiétant. 
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
Commenter  J’apprécie          31
Ils vont tuer vos fils

Avoir quinze ans, on le sait, c’est souvent compliqué.

Quand on est un garçon, qu’on aime porter des robes, danser et devenir parfois Raffaela, alors les tourments deviennent étouffants.

Guillaume a à peine quinze ans quand la justice s’en mêle et décide de la séparer de sa mère pour l’aider « à devenir un homme ». Le foyer puis l’hôpital psychiatrique, parce que les écorchures de l’enfance ne semblent pas suffire pour le punir. On veut le soigner de ses déviances- médicaments, électrochocs, pratiques barbares asphyxiantes pour mieux exterminer le « mal » qui le domine.

Mais à quoi bon.

Car heureusement quand on a quinze ans, comme Guillaume, on a surtout une envie folle de vivre et d’aimer comme les autres. La tentative d’abrutissement par des traitements drastiques et répétés n’y fera rien.

Guillaume c’est la fougue, c’est l’amour, c’est l’intensité, c’est un cœur qui bat très fort, plus vite que les autres pour exister tout simplement. C’est une voix exaltée et pressée qui n’a pas le temps de ponctuer ses mots, qui se libère des contraintes, qui respire pour vivre vite et sans limites.

Il rêve de fuites romanesques, d’Italie et de vivre à l’air libre son amour pour Clément. Une histoire d’amour et de liberté.

Alors, même si je n’ai pas été entièrement rassasiée par l’intensité initiale du texte, qu’il m’a semblé que sa force ne parvenait pas à prendre véritablement son envol et que j’ai eu parfois l’impression d’une histoire déjà lue ou vue… malgré tout le texte de Guillaume Périlhou est fort, percutant et nécessaire. J’ai aimé la sensibilité de Guillaume, son exaltation sans limites, sa folie douce à vivre la vie qu’il a décidé de vivre. J’ai eu mal face à cette société asphyxiante et capable du pire face à un garçon simplement amoureux de la vie et désireux d’être libre.

Une histoire qui m’a rappelé par certains aspects le film Boy Erased de Joël Edgerton dans lequel il est question de ces communautés et ces centres aux Etats Unis imposant une thérapie de réorientation sexuelle aux adolescents gays. Mais le texte de Guillaume Périlhou est plus intimiste et porte en lui un souffle de vie irrésistible.

Alors même si je lui ai trouvé quelques faiblesses, il reste un texte à lire, comme un incontournable ajoutant sa pierre à l’édifice de la tolérance et de la liberté.

Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Guillaume Perilhou (129)Voir plus


{* *}