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Critiques de Hadrien Klent (96)
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Paresse pour tous

Emilien Long, l'économiste candidat à la présidentielle, est gentil, comme tous les membres de son équipe de campagne (le gentil businessman, le gentil vieil écolo, le gentil Youtubeur, le gentil Arabe, la gentille bobo parisienne, etc.), comme la journaliste du Monde qui suit sa campagne (au début, on a eu peur, on a cru qu'elle serait peut-être méchante), comme son voisin de calanque, comme le journaliste politique de la télé (il était méchant avant mais est devenu gentil en s'installant à la campagne et en cultivant son potager).

Oui, tout le monde est gentil, bienveillant, enthousiaste, cultivé, intelligent, sauf la méchante candidate adverse qui dit des gros mots, est très méprisante et s'en fiche de détruire la planète.

Bref, allez directement à la fin, les pages de bibliographie sont les seules intéressantes d'un ouvrage tellement niais qu'il réussit à desservir ce qu'il est censé promouvoir - une réorganisation socio-économique à partir de la baisse drastique du temps de travail (et ça, Dieu sait que je suis pour!). Ou, du même auteur, lisez le très bon "La grande panne".
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La grande panne

Avant toute chose, merci aux éditions du Tripode qui ont généreusement mis ce texte à disposition en PDF. Alors que nous sommes en confinement, ce texte ne peut que faire écho à notre actualité et je vous encourage vivement à le lire.



Voici l'histoire en bref : Suite à l'explosion d'une mine de graphite en Italie, un nuage extrêmement inflammable se forme et menace d'explosion tout contact avec les lignes à haute tension. L'Italie en premier chef, puis la France, sont donc contraintes de prendre des mesures pour parer le danger et décident de couper le courant pour l'ensemble des territoires. L'histoire se déroule dans le regard de plusieurs personnages, leurs rôles sont variés et vont du révolutionnaire gauchiste au président la république en passant par un brocanteur ou encore un général d'armée. Cette diversité des points de vue crée un récit dynamique, plein d'humour et riche de réflexions puisque l'on aborde aussi bien les arcanes du pouvoir en temps de crise que le regard critique d'un anti-système. On alterne donc les regards et les lieux, et le tout forme une fresque cohérente au ton léger mais qui ne manque toutefois pas d'acuité sur les jeux de pouvoirs.
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Et qu'advienne le chaos

Brillantissime. Impossible de dévoiler l'intrigue. A ire ABSOLUMENT
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Paresse pour tous

La période du Covid et son confinement ont été difficiles à vivre pour la majorité des Français. Beaucoup se sont remis en question, se sont interrogés sur le monde dans lequel nous vivons et ont décidé de changer radicalement de vie, c'est aussi le cas d'Emilien Long, notre narrateur. Emilien vit à Marseille, il a deux enfants en garde alternée avec son ex-femme, travaille au CNRS et... ah oui j'oubliais... il est prix Nobel d'économie. Lorsque Emilien réfléchissait à son prochain livre dans son cabanon de Sormiou, une petite calanque au sud de Marseille, ce spécialiste du travail en France se dit qu'il pourrait reprendre les idées de Paul Lafargue. C'est ainsi que naît son essai Le Droit à la paresse au XXIè siècle. Dans ce livre aux multiples pistes pour repenser la société, le fil conducteur est une réduction du temps de travail à trois heures par jour soit la semaine de quinze heures.



Le livre connaît un franc succès, Emilien, poussé par ses amis, décide de se lancer, il sera le candidat à la paresse à la prochaine élection présidentielle. C'est ainsi que débute la vie politique d'Emilien Long. Entouré par une équipe de choc mais surtout de proches (novices dans le jeu politique mais pas sans convictions) j'ai nommé le Grand Huit : Johanna Serpette, sa chef au labo du CNRS ; Rémi Lachemise, un ancien camarade de classe prépa ; Alphonse Burnous, un jeune youtubeur à la tête d'une chaîne de vulgarisation économique ; Eva Durand, son éditrice depuis des années ; le Baron, un agriculteur septuagénaire qui pratique la permaculture depuis des décennies ; Souleymane Coly, poète et ancien diplomate ; Marguerite Dupont, informaticienne spécialisée en logiciels libres et Nasser Belkeca, patron d'une petite PME. Ensemble, ils ouvrent leur QG de campagne dans un ancien couvent de Marseille avec l'espoir de porter une voix nouvelle et qui sais peut-être plus...



On prend un immense plaisir à suivre la campagne électorale, à voir ce candidat insolite, sincère, droit dans sa démarche se débattre pour trouver les signatures (avec un âne, je n'en dis pas plus), exister médiatiquement, exposer clairement son projet face à des opposants railleurs et sans idées. Hadrien Klent fait preuve d'une grande habileté (la trouvaille du débat d'entre-deux-tours est juste géniale) et a le mérite de rendre très crédible la candidature d'Emilien Long. De très nombreuses pistes de réflexion et des idées concrètes sont évoquées dans le roman et cela aurait presque pu me réconcilier avec la politique. Malheureusement Emilien Long n'est qu'un personnage de fiction, c'est bien dommage, j'aurais bien glisser dans l'urne un bulletin Emilien Long pour 2027.



Un roman très intelligent et bien construit. Un véritable coup de cœur ! Un grand bravo aux éditions du Tripode, qui après Olivier Mak-Bouchard me font découvrir un autre auteur très talentueux en la personne d'Hadrien Klent.

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Et qu'advienne le chaos

Purée, un livre de SF. Même que j’ai tout compris, que je l’ai fini super vite et que j’ai trouvé ça super bien.



Alors je vais rien vous expliquer parce que ça serait 1) laborieux et 2) vous gâcher la surprise, mais sachez que :



-vous allez découvrir la théorie des calques, au moins aussi importante dans la compréhension du monde que celle de la relativité (n’ayez pas peur, je vous rappelle que j’ai réussi à comprendre),



-suivre plusieurs histoires comme dans une série télé (à coup de chapitres courts),



-lire du Shakespeare (« Timon d’Athènes », dont est tiré le titre du roman),



-rencontrer des personnages étranges (un orthodentiste, un avocat militant, un psychanalyste, entre autres), avec en prime une histoire d’amour (décidément…)



-le dévorer parce que le rythme est trépidant.
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Paresse pour tous

Enfin un livre à thèse qui est un véritable roman. Ce livre, lu dans le cadre de mon club de lecture, une sympathique association de rêveurs de tous bords, un peu comme l'équipe d'Emilien Long, quoique plus modeste, est un semeur d'idées intéressantes. Il remet en perspective certains aspects de notre monde qui fonce dans le mur, et c'est un de ses mérites, il amène à la réflexion, à l'introspection, voire à la remise en question.

Il y a aussi plein de reproches à lui faire ; certains aspects du projet, notamment l'éducation, ne sont pas abordés, les personnages sont des bobos plutôt privilégiés, etc. Il n'en est pas moins vrai que l'ouvrage est plutôt bien foutu.

Je me réjouis de lire la suite.
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Paresse pour tous

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi vite... Plus de 350 pages, en seulement trois jours ! Cette lecture effrénée est révélatrice de mon enthousiasme pour cet ouvrage. Je l'ai trouvé percutant, audacieux, nécessaire, revigorant, profond et léger à la fois.



Bien que l'ensemble de la démonstration ne soit pas faite dans le livre (et quelque part c'est presque dommage !), ce projet fou d'une semaine de quinze heures paraît très sensé, dès lors que l'on prend en compte l'ensemble des composantes d'une société. Car l'auteur nous le rappelle plusieurs fois : à quoi bon la croissance économique, si elle ne va pas de pair avec une amélioration de la santé humaine ? Si elle conduit à la dégradation de notre environnement et à une hausse des burn-out et autres troubles modernes de notre société ? Et donc, en miroir : serait-ce si grave de perdre des points de PIB, si cela signifie être plus autonome énergétiquement ? Être en meilleure santé ? Moins dépendre pour notre alimentation des importations ? De réduire la pauvreté et la précarité ? Pour ma part, mon choix est fait (bon après, je confesse que j'étais déjà un peu convaincu : je suis déjà en temps partiel car je trouve que l'on travaille trop...)



Au-delà du débat autour du temps de travail, j'ai beaucoup aimé comment le livre met en lumière la construction d'une campagne électorale, le jeu médiatique qui l'accompagne (et qui pourrait lui aussi changer), la confrontation entre la théorie et la conviction, simple, d'un candidat et tous les champs inexplorés à étudier (quelle application pour la culture ? Quel système agricole ? Quelle logique en matière d'urbanisme ? Etc.).



Un grand livre, à lire absolument !
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Paresse pour tous

Quel titre ! Quel beau programme politique !



J’ai aimé Émilien, Prix Nobel d’économie, qui se lance dans la campagne présidentielle sur le postulat de la semaine de 15h (soit 3h de travail par jour).



J’ai aimé son équipe de bric et de broc (un poète africain, son éditrice, un you-tubeur…) qui y croit et fait des émules.



J’ai aimé leur QG de campagne dans un vieux couvent.



J’ai aimé qu’Émilien ait la garde alternée de ses jumeaux et passe malgré tout du temps avec eux.



J’ai aimé le parallèle avec la candidature de Coluche.



J’ai découvert la BD L’An 01 de Gébé.



J’ai aimé que ce petit candidat aille parler avec toutes les mouvances politiques, même les plus obscures : on sent qu’il est vraiment à l’écoute de ses opposants.



J’ai aimé les hamacs omniprésents, comme pour me rappeler qu’il faut savoir prendre le temps.



L’auteur démontre qu’une autre société est possible, loin du discours habituel qui nous conduit dans le mur, études économiques à l’appui.



Pour un peu, j’aimerai voter pour Émilien.



Quelques citations :



Ils ont leur petit nez rouge et nous disent Croissance ! Travail ! Start-up ! Moi je dis, simplement, décroissance, temps libre, bénévolat. (p.133)



Ce droit à la paresse, ce n’est pas un droit au rien. C’est, au contyraire, le droit à tout. A tout ! (p.244)



L’image que je retiendrai :



Celle du cahier Babar d’un de ses enfant qu’Émilien utilise pour écrire ses discours : tout est réutilisable.
Lien : https://alexmotamots.fr/pare..
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Paresse pour tous

Et si on travaillait 3 heures par jour ? Autrement dit 15 heures par semaine ?



Pochade ? Provocation ? Pas dus tout ! Alors que les 35 heures hebdomadaires ont tant de contempteurs, c’est le très sérieux projet que défend Emilien Long, éminent économiste lauréat du prix Nobel, dans son dernier ouvrage en date, Le Droit à la paresse au XXIe siècle.



A sa sortie, le livre fait évidemment grand bruit. L’économiste est l’objet de toutes les railleries, mais son propos s’appuie pourtant sur des années d’études du travail et de la productivité validées par nombre de ses pairs. Autour de lui, certains trouvent l’idée si intéressante qu’Emilien se voit encouragé à se présenter à la présidence de la République.



Nous sommes à deux ans des élections de 2022 et Emilien finit par se laisser convaincre. Considéré d’abord comme l’un de ces candidats fantaisistes voués à ne recueillir que quelques milliers de voix, il va bel et bien finir la course en tête : lorsque s’ouvre le roman, il ne reste que quelques minutes avant l’annonce du résultat du second tour. Comment Emilien a-t-il pu accomplir pareil chemin, tel est l’objet de ce roman décapant qui retrace les quelque 746 jours d’une campagne électorale aussi débridée qu’iconoclaste…



Ainsi résumé, on pourrait croire que ce roman est une farce. Eh bien détrompez-vous. Même si le ton est volontiers espiègle, le propos est on ne peut plus sérieux, et tout ce que dépeint Hadrien Klent, qui ne cesse de multiplier les effets de réel, nous invite immanquablement à interroger nos modes de vie et de consommation, et leur impact sur notre santé et notre planète.



Klent, par la voix de son héros, remet en cause le dogme du travail et du productivisme, source de tant de maux : mal-être, dépression, perte de sens à ce que l’on fait, épuisement de nos ressources naturelles.



Klent nous propose rien moins que d’inverser le sens de nos priorités. Alors que depuis plus d’un siècle la productivité n’a cessé de croître, nous n’avons quasiment plus réduit le temps de travail. Résultat, on aboutit à une surproduction de biens… qui nous condamne à surconsommer pour justifier ce rythme. Mais est-il réellement nécessaire de changer de téléphone portable tous les deux ans, de posséder une télé toujours plus grande, de refaire la moitié de notre garde-robe à chaque nouvelle saison, de manger de la viande deux fois par jour, creusant au passage toujours plus vite notre tombe en mettant notre planète à feu et à sang ? Comme le dit si bien l’auteur, « au lieu de diviser par quatre le temps de travail, nous avons multiplié par quatre nos besoins ».



Si vous pensez que travailler quinze heures par semaine est utopique, Emilien Long vous répondra que réduire le temps de travail limitera largement le nombre de maladies professionnelles, qui ont un coût colossal pour la société ; qu’en dégageant du temps libre, il deviendra possible de participer à des projets collectifs dont l’ensemble de la collectivité pourra bénéficier ; qu’en réduisant de 1 à 4 les écarts de salaires dans les entreprises, cela n’entamera en rien leur rentabilité ; enfin qu’en arrêtant de surproduire des biens, nous pourrons espérer cesser d’asphyxier notre planète et garantir ainsi la survie de notre espèce.



Alors c’est vrai, je fais personnellement partie des gens qui trouvent totalement absurde qu’une partie de l’humanité se ruine la santé en obéissant à des cadences infernales quand l'autre crève de ne pas avoir de travail. Aussi avais-je sans doute une certaine appétence pour le sujet. Mais franchement, vous ne croyez pas que ça vaut le coup de réfléchir à tout ça ?



Et pour ma part, s’il prenait à Hadrien Klent l’idée de se présenter aux prochaines élections, je n’hésiterais sans doute pas longtemps avant de glisser mon bulletin dans l’urne…




Lien : https://delphine-olympe.blog..
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La grande panne

Imaginez la France privée, sur toute l’immensité de son territoire, d’électricité pendant une longue fin de semaine !! Scénario catastrophe que décrypte, jour après jour, Hadrien Kent.



En Italie, un incendie criminel dans une mine de graphite met le feu aux poudres et, petit à petit, avec le vent, le nuage de graphite détruit toutes les lignes électriques italiennes. Pour une fois, le nuage ne s’arrête pas à la frontière française, ce qui pousse le gouvernement a agir de façon drastique et couper le courant pour laisser passer le nuage dévastateur.

Facile d’appuyer sur un bouton pour tout couper, mais les conséquences… « Nous sommes à la fois maîtres de la décision, je veux dire du moment où l’on va appuyer sur le bouton, et incapables de prévoir les conséquences de cette décision. En l’occurrence, nous ne pouvons nous appuyer sur aucun plan préétabli. Nous sommes au croisement d’Orsec, de Biotox, de Piratox et Piratom ».

Le gouvernement doit s’exiler ou rester à l’Elysée. C’est la première option qui est choisie et l’île de Sein parait être le meilleur repli. Ce qui est dit est fait.

La grand panne fait un heureux, Jean-René Hunebelle journaliste de son état qui va offrir à sa ronéo une nouvelle naissance avec la publication de son journal, diffusé à l’ancienne..

Un roman polyphonique avec beaucoup d’intervenants ce qui rend nécessaire et pratique la datation et la localisation en début de chapitre. Quel foisonnement, un peu trop parfois. Petit à petit les pièces du puzzle s’imbriquent.

L’île de Sein devient le lieu du gouvernement et tant de monde sur peu d’espace donne un aspect décalé qui m’a plu, avec un président cyclothymique. Nous sommes en direct du lieu de pouvoir, de décision. Je les regarde s’activer comme je regarde une fourmilière, avec curiosité, comme un pastiche du gouvernement de Vichy en 1940

Je suis heure par heure, ce challenge, ce défi. Au milieu de tout ça, il y a les anciens étudiants d’une même promo genre Voltaire qui entourent le président. Leurs petites histoires d’amitié, d’amour, de jalousie émaillent le livre. Il n’y a qu’à la toute fin que je comprends leurs relations, pour certains des idéaux bafoués.

Plusieurs histoires dans ce livre peut-être trop fourmillant, quand je vous parlais de fourmilière, nous y revoilà !!



Une fiction politique maîtrisée qui pourrait avoir des prolongements réalistes à travers les craintes actuelles d’attentats ou de catastrophe naturelle.



Petit sourire un brin ironique. Les media nous tannent avec la vague de froid et.... si elle engendrait une grande panne ! Sus aux bougies !


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Paresse pour tous

Juste ça fait du bien !

Ca fait du bien de lire cette utopie rafraichissante et très bien fournie en références, en pensées sociologiques. Agréable d'aborder ce sujet qui aurait pu être un essai sous la forme d'un roman et de ses personnages.

Un peu trop hauts en couleur ces personnages, un peu trop naïve cette campagne politique sans gros coup médiatique, évidemment impossible de croire à une réalité. J'aurai même pu dire "c'est pas de la grande littérature mais"... mais l'écriture est très bonne à vrai dire, car fluide, car les pages se tournent vite. Il y a quelque chose de dynamisant, de frais, de drôle, de joyeux dans ce livre.

Je me suis même plongée dans la suite, qui rentre davantage dans les découpages du pouvoir, de la direction de l'Etat, de la présidence et des ministère. A nouveau une proposition pour une société plus à gauche et plus épanouie pour tous. Une jolie façon pour l'auteur sous pseudonyme de diffuser un essai politique riche en propositions.
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La vie est à nous

Si vous aviez loupé l’épisode précédent, je vous en rappelle les grandes lignes : après avoir publié un essai prônant la réduction du temps de travail à quinze heures hebdomadaires, l’économiste nobélisé Emilien Long est poussé à se présenter aux élections présidentielles de 2022… qu’il parvient contre toute attente à remporter. Paresse pour tous relatait les deux ans de campagne présidentielle qui avaient précédé cette victoire.



Trois ans se sont maintenant écoulés. Entouré de son équipe gouvernementale, Emilien a mis son programme en œuvre - non sans se heurter à un certain nombre de résistances. L’enjeu désormais est double. Le premier est de faire adopter par l’ONU une résolution engageant les autres Etats à abaisser à leur tour le temps de travail sans réduction de salaires, pour tout à la fois lutter contre la pauvreté en réduisant les inégalités, et agir en faveur de l’environnement en rejetant le dogme de la croissance. Le second est de faire approuver par référendum une révision de la Constitution française afin de mettre en place un système de co-présidence de la République à six membres dans le but de dépersonnaliser le pouvoir et de mettre définitivement fin au mythe de l’homme providentiel. L’un et l’autre de ces projets vont être soumis au vote à vingt-quatre heures d’intervalle. Le roman relate la semaine qui précède ces échéances.



Si j’avais beaucoup apprécié Paresse pour tous, j’ai trouvé ce deuxième volume plus réussi encore. L’auteur entre en effet dans le détail des conditions concrètes rendant possible et réaliste une mesure qui, aux yeux de certains, peut sembler utopique, voire totalement insensée - les chantres du libéralisme économique, on s’en doute, mais, plus largement aussi, toute une partie de la population encore imprégnée de l’idée que le travail et la consommation constituent le cœur de l’existence. Il s’agit donc de déconstruire ce qui n’est guère plus qu’une idéologie afin de permettre à chacun, individuellement, de devenir maître de son existence et de son temps, ce qui doit avoir pour conséquence ultime la préservation même de nos conditions de vie. Car la réduction du temps de travail a pour corolaire une forme de sobriété : produire moins pour consommer moins, mais mieux. Se libérer du travail, c’est aussi se libérer de la consommation à outrance, de cette frénésie de possession prétendument constitutive de notre bonheur pour développer collectivement les conditions d’un épanouissement et d’un accomplissement individuels.



Hadrien Klent conserve ici le ton facétieux qui donnait toute sa saveur à son précédent roman. Mais ne vous y trompez pas, le fond reste on ne peut plus sérieux. Le programme déroulé tout au long du récit s’appuie sur une argumentation solide résultant d’une réflexion et d'une analyse économique tout à fait convaincantes, pour peu que l’on veuille bien retirer ses œillères.



Je ne serais toutefois pas honnête si je vous affirmais que le roman était exempt de toute caricature : certains protagonistes secondaires, tels les deux personnages incarnant l’opposition, n'y échappent pas - mais sont-ils si loin de notre personnel politique ? Là n’est cependant pas l’essentiel. Le roman joue sur une forme de satire qui ne prétend pas au réalisme mais invite le lecteur à déplacer son regard et modifier sa perspective pour remettre en question la perception qu'il a du monde qu’il habite. La réflexion qu’il nous incite à mener ne manque certes pas de pertinence ni de bon sens. Pour ma part, je la trouve suffisamment convaincante pour ne pas la balayer d’un revers de main. Sauf à vouloir poursuivre sur la voie qui est en train de nous conduire droit dans le mur.
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La vie est à nous

Ce n’est pas compliqué : je veux me glisser et vivre dans les pages de cette suite à "Paresse pour tous".



L’auteur continue de présenter l’utopie parfaite de gauche et c’est tellement, tellement inspirant.



Une lecture ultra enthousiasmante et une conclusion brillante au diptyque.
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Paresse pour tous

Il y a quelque temps encore, je n'aimais pas abandonner un livre, car je trouvais que ça ne respectait pas le travail de l'auteur, mais maintenant que je vieillis vraiment, il me reste tant de livres et d'auteurs à découvrir que j'ai franchi le pas.

Tout cela pour dire que j'ai donc arrêté de lire cette politique-fiction qui partait d'une bonne intention mais qui ne m'a pas convaincu, Au bout d'une cinquantaine de pages, je n'arrivais pas à être intéressé, la faute sans doute à ma déception au niveau du personnage central, que j'espérais plus convainquant et combatif. Et pourtant le sujet m'emballait, car je trouve moi aussi que l'être humain passe trop de temps à travailler, et qu'il faudrait, dans une société utopique qu'il puisse choisir son rythme de travail. Vaste sujet très complexe !
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Paresse pour tous

Et bien moi si un "Emilien Long" se présente aux élections, je vote pour lui ! Pour balayer ce système coincé dans un cycle infernal qui ne fait que se répéter. Ce livre est assez intelligent pour nous faire réfléchir à ce que pourrait être un autre système que le nôtre, à une autre façon de voir les choses, en prenant li'dée d'une journée de travail à 3h pour nous laisser le temps de faire d'autres choses tout aussi intéressantes que le travail.

Bon pour nous c'est raté cette fois, puisque grâce à nos chers politiciens, nous allons travailler encore plus longtemps.

Le programme de Mr Long serait en effet un vrai programme "écologique" (travailler moins c'est poluer moins, c'est certain... j'ai adoré par exemple développement de l'idée des jardins pour les maisons... je n'y avais jamais trop penser ainsi, mais cultiver quelques légumes, c'est consommer vraiment au plus près !).

Et il y a des tas d'autres exemples où un programme "réducteur" serait vraiment bénéfique, au lieu de discours et d'actes complètement en opposition de phase.

Quand on regarde toutes les alertes dont on nous rabat les oreilles à longueur de journée : le réchauffement climatique, la polution, etc...

Et qu'en parrallèle on constate comment on nous innonde de pub pour acheter toujours plus de choses ; nouvelle voiture, téléphone, télévision...

Je me dis qu'on se moque vraiment de nous et qu'il serait temps que les choses évoluent.

Etlutter contre le productivisme comme le propose Emilien Long pourrait être une solution !

Alors je conseille de lire ce roman. Pour aborder avec légèreté et humour des thèmes liées à la décroissance et au retour à une vie plus simple.

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La vie est à nous

Quel plaisir de lire cette utopie ! Si le début m'a semblé un peu léger, trop beau pour être vrai, au fil de la lecture je me suis réjouie de voir se déployer le bien vivre porté par Emilien et ses équipes. On finit par y croire, et que vive la coliberté !
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Paresse pour tous

J'adore le titre de ce livre. Rien que pour ça je pensais l'acheter mais il faut savoir être raisonnable. Le résumé a achevé de me convaincre. Sous cet air drôle, ce livre n'en reste pas moins très intéressant et nous donne à réfléchir. Je l'ai lu au moment des dernières élections. Je trouvais ça drôle de le sortir de ma PAL à ce moment là. Encore plus au regard de certaines choses que j'ai pu entendre dans le débat.



On suit un économiste un peu flemmard qui va rencontrer le succès suite à la sortie de son dernier livre consacré à la paresse. Sauf que cela tombe peu de temps avant les dites élections. Lui qui ne voulait que proposer une autre façon de vivre se retrouve dépassé par les évènements. Il finira par se présenter aux élections sans penser un seul instant pouvoir gagner.



Emilien Long, notre économiste, est à l'opposé de ce que la société attend du citoyen lambda. Il est un peu un anti-héro. Il est lent et flemmard, divorcé et un peu à côté de ses pompes. En tout cas, il en donne l'impression. On sent beaucoup de calme et d'humilité.



J'ai adoré l'idée de ce livre. L'auteur va au bout de son idée et de sa réflexion. Pour sa campagne, Emilien Long va faire campagne d'une manière tellement originale que si ça se passait dans la vraie vie, je pense que beaucoup de gens s'y intéresseraient. Et surtout, le logo choisit est juste génial. J'aurai adoré avoir le t-shirt😁.



Il y a tellement de choses à dire mais je préfère vous laisser l'effet de surprise. Je m'attendais à rire et j'ai ri mais pas pour les raisons que je croyais. Le raisonnement est presque infaillible. Certaines scènes sont jouissives (je pense au débat entre la première ministre et l'économiste). Rien que ça me fait sourire. Et surtout c'est tellement plus proche du citoyen lambda.



En bref, ce roman est une réussite que je relierai pour l'humour et pour le raisonnement si simple et intelligent de l'auteur. Je pense que tôt ou tard, je me procurerai le précédent par curiosité.




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La grande panne

Je m'attendais à voir dans ce roman, comment une société industrialisée pouvait s'adapter à une coupure générale de courant, façon Ravage de Barjavel; ce n'est pas ça. On assiste plutôt à la façon dont le pouvoir gère cette situation: quelles mesures mettre en place, comment communiquer autour de cet évènement, etc. On suit également les errements, espoirs, remords de 3 ou 4 personnages un peu plus importants que les autres. Ce n'est pas déplaisant comme lecture, mais je n'ai pas très bien compris de quoi, finalement, voulait nous parler l'auteur. À suivre plusieurs lièvres, on finit par n'en suivre aucun. Ce n'est donc, selon moi, pas une mauvaise lecture, mais pas non plus une lecture transcendante.
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Paresse pour tous

Et si on ne travaillait plus que 3h par jour? Idée révolutionnaire qui fait d’abord sourire, à partir de laquelle Hadrien Klent propose une œuvre hybride, à mi-chemin entre l’essai et la fiction, écrite et construite avec une grande intelligence !



Émilien Long, prix Nobel d’économie, emporté par le succès de son livre « Le droit à la paresse au XXIeme siècle, directement inspiré des théories de Lafargue, se lance dans la folle aventure de la course aux présidentielles avec un programme plus qu’inédit: repenser la société en mettant au centre le temps libre et non le travail.



Hadrien Klent nous donne à voir une autre façon de vivre dans laquelle le capitalisme et sa logique productiviste serait totalement remis en question au profit de la décroissance, d’une activité ralentie. Sortir enfin du sacro-saint travail-production-consommation!

Il en profite également pour remettre en question la façon de faire de la politique actuellement, totalement déconnectée des réalités de terrain et des enjeux de notre époque, un constat que je partage totalement !



Avec un ton léger et humoristique, il déroule une utopie qui prend peu à peu corps pour devenir une possible réalité, notamment en s’appuyant sur de réelles études données pour étayer son propos et en faisant des propositions concrètes qui ne semblent, tout à coup, plus si grotesques que ça.



Et si ? Et si un avenir où le travail ne nous occuperait plus que 3h par jour était possible ? Et si un avenir où la vie, la nature, la solidarité et l’entraide serait au cœur du système était possible ?



On pourrait reprocher à ce récit un peu trop de facilité dans le chemin parcouru par ce candidat atypique mais que cette lecture a été exaltante !!!



Merci à l’auteur de m’avoir fait entrevoir, durant ces quelques heures de lecture, l’infime possibilité d’un si bel espoir!

Si vous aussi vous pensez que le système actuel est arrivée au bout et doit être repensé, sans violence, lisez Paresse pour tous, je peux vous assurer que vous n’avez rien lu d’aussi enthousiasmant depuis longtemps!



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Paresse pour tous

Une candidature de la paresse à l'élection présidentielle ! Évidemment, la paresse, c'est une affaire trop sérieuse pour que de vrais candidats osent s'en saisir, et ça n'est concevable qu'en littérature... Paresse pour tous, c'est l'histoire d'une campagne, d'une campagne combien plus intéressante que la vraie, la nôtre, là, celle d'en ce moment.

Le rapport au travail, peut-être la réflexion à mener la plus importante en cette première moitié de XXIe siècle. De cette question et des réponses qu'on est capable d'apporter, dépendent tellement d'enjeux, de justice sociale, environnementaux, sanitaires, philosophiques, etc. Or, elle passe complètement à la trappe, ou presque, dans notre campagne présidentielle actuelle, écrasée qu'elle est par les sempiternelles obsessions de l'extrême-droite sur l'immigration et sur le "déclassement" de la France dans le monde (comme si elle, l'extrême-droite, avec ses idées de repli, de rejet de l'autre, et son agressivité permanente, allait la rendre plus lumineuse et plus rayonnante) qui confisquent totalement le débat public.

Et puis, même sans cela, de toute façon, on considère trop généralement le sacrifice au travail comme une loi de la nature, quelque chose d'obligatoire et même de souhaitable. On le regarde encore trop comme une source naturelle de mérite. Et le sens, à vrai dire, on n'y pense même pas, et on accepte de produire quantité de choses inutiles, de mettre notre santé et le monde en pièces. La valeur travail est sans doute une des plus grandes absurdités de notre histoire contemporaine, car elle empêche de poser la question de l'utilité, du sens en-soi de notre travail, qui est différent du sens par rapport à un système, lequel peut très bien s'auto-entretenir dans une mécanique stupide.

Moi qui l'étais déjà, "paresseux", au sens où l'entend Émilien Long, le candidat de la paresse dans le livre, c'est-à-dire au sens noble du terme - moins s'agiter par principe, dans une logique aveugle, pour son travail, afin de pouvoir davantage s'occuper des choses essentielles, prendre du temps pour soi et pour les autres, pour la contemplation et la littérature -, cette lecture est loin de m'avoir calmé ! C'est décidé, je vote Émilien Long !
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Des écrivains aux prénoms rares

Première question, facile: quel était le prénom de l’immense romancier Balzac ?

Eustache
Honoré
Maximilien

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