AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Hallgrimur Helgason (136)


- Un très mauvais garçon. Au lieu de faire mes devoirs, je passais mon temps à voler et à baiser des filles.
Je sens le sourire se glacer sur le visage de God-mon-dur. Je ferais mieux de prendre garde à ce que je dis.
- Mais je le faisais dans la position du missionnaire !
Commenter  J’apprécie          10
- Quand j’avais trente ans, j’étais à la rue. Je buvais beaucoup. Je ne voyais pas la lumière. Quand le vin rentre, le cerveau sort. (Dixit God-mon-dur)
Commenter  J’apprécie          10
[…] je croise le premier badaud de la nuit. Un homme mince aux cheveux gris fait du jogging, vêtu d’un tee-shirt rouge taché de sueur. Son visage est tordu de douleur, comme s’il jouait le christ sur la croix. Ce n’est qu’une question d’années avant que le footing soit interdit, tout comme la cigarette.
Commenter  J’apprécie          10
Le gros défaut de Hanna, c’est son haleine incroyablement fétide […] Et pourtant, si elle était la seule femme de notre escadron, et si nous étions coincés en montagne pendant un mois, je rêverais d’elle à partir du septième jour.
Commenter  J’apprécie          10
A l’écran, un crétin d’acteur tente de jouer les pro de la gâchette, tenant son flingue comme un amateur – j’ai l’impression de voir le pape avec une ventouse à chiottes.
Commenter  J’apprécie          10
Je fis un pas en arrière et déboutonnai mon enfance.
Commenter  J’apprécie          10
Son ventre bedonnait mais sa peau semblait dure comme pierre, et belle à voir. Et du fait de cette solidité, il y avait chez cet ambassadeur turc, malgré sa laideur, quelque chose d’irrésistible, même pour une enfant islandaise.
Lorsque j’eus vidé l’assiette d’argent de Madame, je sentis le sucre me parcourir l’échine et fut prise d’une furieuse envie de me serrer contre l’homme, contre son torse velu. Mais comme ma mère était là, je me contentais de me rapprocher de l’ambassadeur et de poser ma paume contre sa bedaine recouverte par une chemise blanche. (Je ne m’étais pas trompée, elle était dure comme fer). […]. Ma mère, d’un blanc de givre, vira au rouge automnal, et mon taureau turc se transforma en nazi cordial, eut un rire contenu sous sa barbe et dit dans un allemande trottinant :
- Oui, je suis plein. Non, que dis-je ? Je suis repu !
Prit ensuite la petite main islandaise recouverte de noix de coco, et sauva la mise en détournant la conversation sur les delights qu’ils venaient de consommer.
Commenter  J’apprécie          10
Je n’aimais pas trop les Britanniques, que je trouvais insipides et arrogants et qui, pour couronner le tout, avaient envahi notre pays. Il s’agissait là sans nul doute de l’influence de mon père. Je n’avais pas hérité de son admiration pour Hjalti mais suivais ses tracs en me méfiant toujours des Rosbifs. Plus tard, je fis la connaissance de cette nation qui me sembla tout à fait comparable à l’Islande : des têtes de mule excentriques encerclées par la mer bien que leur conservatisme fut aussi profondément ancré en eux que notre progressisme en nous.
Commenter  J’apprécie          10
Le mot danois helvede, enfer, n’est pas assez fort pour décrire ce qui m’attendait désormais à l’école de la rue d’Argent. Les filles me brulaient les cheveux à la bougie et les garçons déposèrent une fois des excréments frais et odorants dans mes bottes [ …]. Je portais au visage l’expression de la nation soumise – la fierté, la fierté, la fierté ! – et ne laissai rien paraître, je descendis les pieds dans la crasse danoise sous les hurlements extasiés et blessants des Lasse et autres Bjorn. [ …]. Les larmes aux yeux, et une boule dans la gorge de la taille d’une grenade, je longeai la rue Kobmagergade vers le quartier de Stroget, [ … ]. Ce fut Helle qui me reçut. La cuisinière avait une poitrine généreuse contre lequelle il faisait bon se blottir. Elle était plutôt petite et avait les avant-bras toujours découverts ; ils avaient la forme de baguette de pain (une forme qui n’est pas travaillée mais lève toute seule au four) encore chaudes et odorantes. Son visage lui-même était couvert de levure et semblait prêt à la dégustation : les dents blanc crème, les lèvres douces et sucrées et les joues d’un brun pâtissier parsemées de taches de rousseur qui faisaient penser à des graines de sésame sur un biscuit. Mais ce jour-là, il fut difficile de se laisser choir contre cette poitrine danoise.
- Allons, serions-nous un peu triste aujourd’hui ? Oh, mais quel incident ! Allons donc à la salle de bains régler ça tout de suite !
Elle promit de ne pas dire à ma mère que j’étais revenue avec un petit cadeau dans mes bottes.
Commenter  J’apprécie          10
Hans Henrik Bjornsson souffrait de ce que certains appellent la paralysie admirative, et d’autres le mutisme de la renommée. Les symptômes sont clairs. En présence d’un leader ou d’une star de cinéma, le patient perd la parole et sa propre volonté. Toute pensée fuis son cerveau et le visage entier se transforme en un sourire canin, avec la même langue pendante. C’est une affection des plus sournoises, et qui accable les personnes les plus improbables. Dès lors, elle peut faire du plus noble des hommes un vulgaire chien baveux.
Commenter  J’apprécie          10
A cette époque, le silence était un pilier de la culture islandaise. On ne réglait rien par le dialogue, et on se posait plus de questions qu’on n’en posait aux autres. On croyait pouvoir taire une vie entière en se taisant éternellement. C’était compréhensible, car nous vagabondions sur les flots d’un millénaire muet, marin comme terrien, où les mots n’avançaient pas le travail et n’avaient leur place que dans un livre au salon. C’est pour cela que la langue islandaise n’a pas changé en mille ans : nous ne l’avons jamais utilisée.
Commenter  J’apprécie          10
Je crois que les allemands avaient ma préférence, un délicieux mélange du Grand Nord qui éructe et du Sud maniéré, de l’Ouest rigoureux et de l’Est azimuté. Mais après la guerre, c’étaient des hommes brisés. [ … ] Les Londoniens, eux, sont positifs et Jolly, mais je trouvais leur célèbre sens de l’ironie trop mécanique et fatigant à la longue. Il est probable que cette machine à sarcasmes ait fini par avoir raison de leur essence profonde. La machine française, elle, alimente en revanche une véritable gravité, et les français peuvent pousser un homme aux frontières de la folie à la simple évocation du genre des substantifs. L’italien élève chaque femme au rang de reine jusqu’à la maison où elle devient soudain une serpillère. Le Yankee est enthousiaste et voit les choses en grand : il veut toujours vous emmener sur la lune. […] Les Russes me plaisaient beaucoup, en vérité, c’étaient les plus Islandais d’entre nous : ils descendaient chaque verre cul sec, se plongeaient avec passion dans le chaos, connaissaient une infinité d’histoires et ne se prenaient jamais au sérieux, sauf arrivés au fond de la bouteille. Ils se mettaient alors à pleurer leur mère qui vivait à deux mille kilomètres de là, mais venait chaque mois à pied leur apporter leur linge.
Commenter  J’apprécie          10

C’est là le problème-clé de la vie de femme : nous souhaitons être regardées sans avoir à dire un mot et être écoutées sans être vues. Nous voulons vagabonder librement, mais que les yeux et objectifs du monde se lancent à notre poursuite. Du moins, le temps que jeunesse se passe.
Commenter  J’apprécie          10
La pureté et la clarté de l’Afrique fut des plus surprenantes pour moi. A vrai dire, ce continent me rappelait l’Islande. Parcourir en voiture le sentier gravillonné du parc national de Kruger n’était pas sans évoquer ces quelques fois où je m’étais faufilée entre les arbustes du chemin qui mène à þingvellir, notre vieux parlement. Le parc de Kruger est, ce qu’on pourrait appeler un zoo sans clôture, et on y est libre de conduire à travers des colonies de lions. Il est cependant déconseillé de faire coucou aux hyènes par la fenêtre du véchicule, à moins d’espérer devenir manchot. Ce paradis naturel gigantesque fut créé par les Africaners, après l’extermination de quelques tribus : afin que le Blanc puisse observer d’autres créatures plus cruelles que lui, il lui fallait tout d’abord dévorer quelques noirs.
Commenter  J’apprécie          10
Dans notre brigade, nous avions perdu cinq vies, six jambes, trois bras et quelques doigts. C'est triste à dire, mais mes frères unijambistes doivent toujours se battre pour survivre. On peut les voir tituber sur leurs béquilles à travers les rues de Zagreb ou de Split, quêtant une kuna en tendant leur sébile. Notre gouvernement les a oubliés, bien que son pouvoir repose sur leurs membres disparus. J'ai eu la chance de ne perdre aucun membres aux mains des Tchetniks, mais parfois je me demande si je n'aurais pas préféré être séparé de mes jambes plutôt que de mon père et de mon frère. La guerre pose des questions auxquelles la paix ne peut répondre. C'est pourquoi il y aura toujours un nouveau conflit.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai eu la chance de ne perdre aucun membre aux mains des Tchetniks, mais parfois je me demande si je n'aurais pas préféré être séparé de mes jambes plutôt que de mon père et mon frère. La guerre pose des questions auxquelles la paix ne peut répondre. C'est pourquoi il y aura toujours un nouveau conflit.
Commenter  J’apprécie          10
Mais rappelle-toi la vie, ma petite Lóa. Il est bien plus amusant de la vivre que de la regarder passer.
Commenter  J’apprécie          10
Courir sur l'asphalte islandais en fines chaussettes d'été américaines met les pieds croate à rude épreuve. Mais bon je ne vais pas me mettre à chialer. Je suis un tueur à gages, pas un prêtre.
Commenter  J’apprécie          10
Soudain, les veines de mon cou deviennent aussi épaisses que les cordes d'une basse électrique Fender.
Commenter  J’apprécie          12
Et je me souviens de papa. De sa réapparition, tel un ange aux cheveux gominés émergeant de l'onde.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Hallgrimur Helgason (292)Voir plus

Quiz Voir plus

La Vague

Qui s’oppose fermement à la Vague

David
Laurie
Robert
Amy

7 questions
42 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}