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Critiques de Hans Fallada (255)
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Seul dans Berlin

A mon sens, ce roman devrait faire partie du programme obligatoire. Je n'aime pas le concept d'obligation en ce qui concerne la culture. Pourtant, quand je vois le tournant que prend le monde, je me dis qu'on a raté quelque chose. On a peut-être mal enseigné l'Histoire. On a peut-être pris pour acquis que « plus jamais ça », et qu'il était impossible que des jours comme ceux de 1933-1945 remontent à la surface. On s'est trompé. On ne devrait jamais rien prendre pour acquis. Je sais qu'ici même, sur Babelio, de nombreux lecteurs et lectrices ne partageront pas mon point de vue, seraient prompts à me jeter que nos démocraties ne valent pas un clou et que les régimes autoritaires ont des qualités, et que ce « on » ne désigne que d'insupportables bobos dans mon genre.



Le 3ème Reich, comme tout régime autoritaire, récompense ses nervis, pille les ressources (matérielles et biologiques) et assure sa survie par une terreur froide et implacable. Il récompense les médiocres et les psychopathes, éteint toute forme de pensée, de réflexion et de remise en question par une brutalité barbare. Sous des apparats de droit, ces régimes cultivent en réalité le non-droit.



Lorsqu'on pense au Troisième Reich, viennent d'abord en tête les images de la guerre, la campagne de France, l'opération Barbarossa, le 6 juin, le drapeau soviet flottant sur le Reichstag. Pourtant, avant cela, il y a d'abord eu la main mise sur tout un peuple, la mise sous silence des contestations, l'achat de la paix sociale par les camps, les exécutions de masse, les récompenses distribuées aux plus lâches et aux plus ignobles. Il est trop facile, rétrospectivement, de juger un peuple. Trop facile de les imaginer tous coupables ou à l'inverse, tous victimes. Une majorité d'Allemands se sont pourtant fourvoyés. Cela ne s'est pas fait par magie ou parce que ces gens étaient idiots. Il y eut une concordance d'évènements et surtout un long travail de sape idéologique.

Il est difficile d'imaginer comment une bande de psychopathes a pu régner de cette manière et mener un pays de plus de 60 millions d'habitants au seuil de la destruction totale.

Pourtant, c'est arrivé.



Ce roman a le mérite précieux de nous raconter comment cela arrive. Comment tout un peuple peut se retrouver sous l'emprise de ses dirigeants, et comment le moindre geste, même le plus anodin, peut vous mener à la torture puis à la mort. Indispensable et précieux.





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Seul dans Berlin

Roman sur le nazisme et la vie quotidienne à Berlin dans les années 40, Seul dans Berlin nous plonge entièrement dans la vie d'un petit immeuble et de ses habitants. Nous y croisons une famille de nazis convaincus, une vieille dame juive, un couple qui viennent de perdre leur fils au front, un ancien juge qui se cache et sans oublier le truand, celui qui est prêt à vendre sa mère pour de l'argent ou la protection des SS. Ces destins se croiseront à l'infini jusqu'à la fin du roman.

Seul dans Berlin est principalement centré sur l'histoire de ce couple, les Quangel, ayant perdu leur fils unique. C'est dans ce climat que commence leur rébellion. Le dépôt de cartes postales critiquant le Reich et le Führer. Leur destin sera bien évidemment malheureux.

C'est dans une atmosphère bien anxiogène que se déroule l'intégralité du roman. La délation, la torture, le pillage et divers crimes jalonnent l'intrigue. Il suffit de peu pour perdre sa place, qu'on soit juif ou non, qu'on soit un bon SS ou non.

J'ai adoré ce roman qui m'a fait froid dans le dos. Nous avons tendance à oublier les multiples sévices et souffrances que le peuple allemand lui-même à subit pendant ces années où Hitler a dirigé l'Allemagne. Personne n'a été protégé ni à l'abri de la fureur du régime. C'est un livre à lire, important, car au-delà de la dimension humaine, les faits historiques rapportés sont très intéressants. Je sors de cette lecture avec un goût amer, sûrement lié au réalisme glaçant des faits décrits.
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Seul dans Berlin

Ce long livre (750 pages d’un texte serré) est fait de scènes brèves, schématiques, volontiers répétitives, rapportant la vie quotidienne dans le Berlin accablé par la peur et les restrictions. Les personnages sont des nazis alcooliques, sots et arrogants, frisant le ridicule ; l’inspecteur de la Gestapo, lucide mais fataliste serviteur de sa hiérarchie ; plus leurs épigones, petites crapules manipulées par les vrais salauds. Face à eux, trois victimes : Frau Rosenthal, une « vieille juive » qui perd la tête et se suicide, et les époux Quangel, qui, après la mort de leur fils au front, déposent 48 cartes postales dans Berlin pour dénoncer l’aveuglement mortifère du führer (la quatrième de couverture traduit « qui inondent la ville de tracts contre Hitler »).



L’écriture est faite de longs monologues intérieurs, parfois grotesques, semés de points d’interrogation et d’interjection, dans le même style émotif pour la plupart des personnages, sans crainte des répétitions. On ne trouvera pas ici la radicalité du désespoir de 1984 — un autre totalitarisme et un tout autre auteur, Hans Fallada n’est pas George Orwell — ni aucune mention de l’énormité morale et massacrante de la Shoah, bien que « Seul dans Berlin » date de 1947 comme « Si c’est un homme ». Primo Levi qualifiait généreusement « Seul dans Berlin » de « l’un des plus beaux livres sur la résistance allemande antinazie ». Je ne connais pas d’autre roman sur ce thème.

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Seul dans Berlin

Un livre dont je n'avais jamais entendu parler et que j'ai découvert sur ce site. Un livre qui évoque une période sombre de l'Histoire, mais au combien intéressante dans ce qu'elle révèle de la nature humaine dans ce qu'elle a de pire et de meilleur. Ce n'est pas un livre sur la résistance proprement dite, mais sur le courage de ces allemands conscients que celui qui devait restaurer la grandeur de l'Allemagne et assurer à tous un avenir meilleur faisait surtout régner la terreur, l'horreur et la mort. L'acte de résistance du couple Quengel peut sembler dérisoire et vain face au régime nazi, mais il revêt un courage extrême dans ce climat de peur et de délation .Ecrit dans une langue simple avec de nombreux dialogues, le climat anxiogène où chaque phrase peut-être interprétée comme une attaque contre le führer ou l'Allemagne nazie, où nombreux sont qui sont prêts à dénoncer ou vendre leur voisin ou leur collègue par peur, intérêt ou conviction pèse comme une chape de plomb sur tout le récit et sur la vie des protagonistes. J'ai trouvé très émouvant, le rapprochement de ce couple dans ce projet commun, qui leur fera prendre conscience de la place que l'autre occupe dans leur vie et dans leur coeur, leur simplicité et leur droiture qui s'oppose à la bassesse d'autres personnages. Un roman qui pousse à s'interroger sur l'âme humaine et sur les actions des hommes.
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Seul dans Berlin

Témoignage de la vie à Berlin sous le III ème Reich.



Hitler n’a pas seulement terrorisé le monde international, il a également terrorisé son peuple. Un quotidien où suspicion, délation, violence instaurent un climat de tension extrême pour chaque civil allemand, qu’il soit ou non adhérent au parti.



Un lecture en apnée tant la peur et la tension sont palpables dans ce récit. Un roman difficile mais éclairant.
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Seul dans Berlin

Une très bonne pioche pour mon tout premier roman de l’année 2024. Un livre extraordinaire, d’une fausse simplicité. Un chef-d’œuvre de sensibilité et de lucidité. Un texte magnifiquement écrit. Hans Fallada aurait pu commencer sa prose par « Il était une fois » tant il raconte cette terrifiante période avec légèreté et humour.



Pendant l’époque hitlérienne, nous suivons le quotidien de plusieurs personnages habitant un immeuble de la rue Jablonski à Berlin, tous les exemples de la nature humaine y sont représentés. Toutes les nuances de la psyché humaine sont évoquées. Le peuple allemand meurt de peur, plus personne n’a confiance en l’autre, la délation devient la norme, la terreur est le seul sentiment qui les relie et le vernis de la civilisation explose.



On découvre :



L’intellectuel rebelle de la première heure et M. Fromm, le peuple juif assassiné avec Mme Rosenthal.



Anna et Otto Quangel incarnent les ouvriers membres du parti (l’économie est florissante depuis 1933) puis ils s’en détourneront. Ils sont les héros du livre à la vie intérieure puissante. Ils incarnent la résistance, vaine, mais extraordinairement forte pour rester des gens convenables.



La jeunesse qui commence par lutter et puis se détourne pour vivre sa vie avec la jeune Trudel. Et celle qui meurt avec Ottochen.



La lie de l’humanité vicieuse et immorale avec Barkhausen et Kruge, le nazisme avec les Persicke.



Enfin l’espoir avec Kuno.

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Seul dans Berlin

« Qu’aurais-je fait en pareilles circonstances ? ».

Cette question, je me la suis posée tout au long de la lecture de « Seul dans Berlin », d’Hans Fallada.



Œuvre magistrale de la littérature germanique, ce roman offre une plongée fascinante dans le Berlin des années 40, capitale nazie galvanisée par sa victoire française.

Inspiré de l’histoire vraie d’Otto et Elise Hampel - deux âmes courageuses - l’auteur met ici en avant un pan de l’histoire allemande peu présent dans les productions littéraires racontant la Seconde Guerre Mondiale : celui de la résistance intérieure à Hitler, une résistance minuscule mais résolue.



« C'est l'un des plus beaux livres sur la résistance allemande antinazie. »

Primo Levi



Ce récit qui aurait pu être noir et terrifiant est rendu - à l’inverse - lumineux et poignant par ses personnages dans lesquels brule une rage brute intacte contre le Führer et son régime.

Avec eux, c’est la peur qui nous tord le ventre, le désespoir qui nous gagne et l’espoir qui nous ranime.



A la manière d’un roman policier, ce roman d’une densité remarquable - au style sobre et percutant - nous tient en haleine par un fil narratif prenant qui nous emporte jusqu’à la dernière page : ce pavé littéraire sublime se lit d’une traite, le cœur serré.



Ce classique de la littérature est résolument un indispensable magistrale !



Le saviez-vous ? Hans Fallada a écrit de roman de près de 900 pages en seulement 24 jours et drogué à la morphine.

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Le Buveur

Le roman raconte la descente aux enfers d’un citoyen qui a tout pour être heureux mais qui, suite à une succession de problèmes, va se réfugier dans l’alcool et s’y complaire. L’auteur nous entraîne dans la déchéance et les bas-fonds, et nous raconte, à travers le protagoniste, sa propre histoire…



C’est un récit assez sombre qui laisse peu d’espoir, j’ai accroché au style de l’auteur et à l’histoire, malgré le thème difficile. Il y a une sorte d’euphorie malsaine qui se dégage des pages dans laquelle on se laisse facilement emporter.
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Seul dans Berlin

Ce n’est pas un ouvrage qui « classiquement » décrit l’horreur et l’ampleur des crimes nazis. Au contraire, nous sommes placés au cœur d’un système fondé sur la délation et la surveillance réciproque. La vie quotidienne à Berlin n’offre absolument aucun espace de liberté. La hiérarchie brutale, inepte, monstrueuse s’impose. Une classe dirigeante, illégitime et bassement cupide (le parti national-socialiste, les SA, les SS, la Gestapo) s’immisce dans tous les faits et gestes du quotidien.

On comprend en 1940, à Berlin, qu’il est extrêmement difficile de lutter même de façon insignifiante. Les actes de résistance de Otto et Anna n’en sont que plus méritoires.

C’est un roman qui interroge grandement sur les fondements des régimes totalitaires.

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Seul dans Berlin

Ce roman est un des premiers textes anti-nazi publié par un auteur allemand après la seconde guerre mondiale (1947).

L'histoire est basée sur des dossiers que la Gestapo avait constitué sur un couple d'ouvriers Berlinois qui avait écrit des cartes postales contre les nazis et les avaient déposés dans les couloirs d'immeubles.



L'auteur pose un regard critique sur la société et appelle à l'humanisme. A travers l'histoire d'Otto et Anna Quangel, il dépeint la quotidienneté des gens anonymes qui, d'abord soumis et terrifiés, vont finalement s'opposer au régime. On découvre que, plus que la haine, c'est la peur qui est à l'origine de la passivité du peuple allemand face au régime d'Hitler.



Les qualités de l'auteur ne sont pas sur le plan stylistique (le vocabulaire et les tournures de phrases sont assez banales) mais sur le plan de la justesse de vision. Hans Fallada décrit avec tendresse et cruauté le monde des gens normaux. Une réalité à laquelle on s'identifie, des personnages ordinaires, prolétaires que l'on suit avec angoisse, colère et espoir.



J'ai beaucoup aimé ce roman. Les premiers chapitres sont un peu longs mais, une fois les nombreux personnages campés, on est immergé dans l'Allemagne souterraine qui essaie de résister à l'infamie nazie avec des armes bien fragiles, des grains de sable dans une machine infernale. Leurs actes semblent infimes, voire inutiles et pourtant, ce sont ces gens-là qui ont sauvé l'Allemagne. Sans eux, l'Allemagne était irréductiblement perdue.



Ce roman a été adapté au cinéma.
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Seul dans Berlin

C'est un beau roman qui met en avant les différentes opinions des allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale. Je soutenais les Quangel, même si leur action semblait minime, sans effet. La conséquence de leur acte, de ce fait, semble disproportionnée !



Le roman met aussi en avant l'horreur qu'a subi les allemands qui ne se pliaient pas au régime nazi, comment le Parti avaient pignon sur rue pour tout. Comment des personnes lambda ont-elles pu commettre des crimes pareils envers des voisins, des proches parfois ?



J'ai lu principalement des livres témoignages de juifs ayant subi les camps de concentration. Ce livre-là change le point de vue, et c'est ça que j'ai trouvé intéressant. C'est pourquoi je conseille fortement ce livre (même si ce n'est pas tiré d'une histoire vraie, je reste persuadée que l'auteur est proche de la vérité).
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Le Buveur

Avec "Le buveur" Hans Fallada nous plonge et dans la société allemande de son époque (né en 1893,décédé en 1947), et dans la descente aux enfers d'un alcoolique.

Erwin Sommer, miné par de mauvaises affaires et une supposé influence néfaste de son épouse, boit un jour le verre qui le conduit à d'autres verres, à d'autres appréciations sur sa vie, à d'autres amours imaginés.

Bientôt dépendant sans se l'avouer, bientôt dépouillé par un logeur véreux, bientôt voleur, bientôt violent sur sa femme; il se retrouve emprisonné puis interné puis divorcé et laissé à jamais dans une "maison de santé" guère différente d'un asile - prison à vie.

Erwin a tout perdu, sa raison,sa santé, son épouse, sa position sociale, son argent, sa liberté. Tout cela sacrifié pour Elinor, la reine de l'alcool (une serveuse profiteuse et la métaphore de sa dépendance).
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Seul dans Berlin

Quel livre terrifiant, stupéfiant, magistral, unique en son genre dans le style ambiance délétère, pourtant bien nécessaire à la transmission mémorielle du souvenir; en hommage aux victimes civiles de guerre. Personne ne devrait plus ignorer les menaces toujours de plus en plus probantes aux portes de L'Europe, le monde qui nous entoure sur la guerre et l'occupation d'un pays.

La résistance civile contre l'ennemi, le courage d'une poignée d'hommes et de femmes ayant perdu la chair de leur chair en luttant dans l'ombre au péril de leur existence contre les exactions SS. Très peu de tout ce qu'il m'a été possible de lire sur cette période épouvantable de la vie de tous les jours subie par les habitants juifs ou non d'un immeuble en Allemagne m'a autant secoué, révolté, mise à terre...

Toutes ces personnes persécutées dans leur propre pays par le régime hitlérien. Un jeune recruté par le parti nazi, favorisant les dénonciations entre les civils et leur voisinage, les pillages systématiques des logis vidés de leurs occupants, embarqués par la gestapo.

Certainement le LIVRE le plus émotionnel psychologiquement, où, le ressenti de Hans Fallada traduit de l'allemand, revu et corrigé par André Vanderwoorde, transperce comme une arme de poing, elle assassine au plus profond de soi, sur des faits au demeurant encore récents pour l'auteur en 1947: un vécu abominable sous l'emprise traumatique de l'occupation.
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Quoi de neuf, petit homme ? (Et puis après ?)



Dans l’Allemagne des années 30, le couple Pinneberg essaie de survivre. Elle est fille d'ouvrier et lui employé, d’abord comme comptable puis comme vendeur de vêtements.

Leur quotidien est médiocre et ils doivent choisir des logements de plus en plus petits. Lorsque Johann perd son travail à la suite de quotas à atteindre, c’est Emma qui doit faire bouillir la marmite par de petits travaux de couture.

C’est surtout une histoire d’amour.



Ce roman présente la République de Weimar et la montée du nazisme. Ce qui m’a surprise, c’est la quantité de règlements et la complexité et le nombre de démarches pour obtenir des aides.

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Seul dans Berlin

SEUL DANS BERLIN de HANS FALLADA

Mai 1940, la France capitule. Dans Berlin, Baldur Perike, petit SS terrorise sa famille et l’immeuble où il vit. Les voisins Quangel apprennent au courrier que leur fils est mort. La vieille juive, frau Rosenthal dont le mari vient d’être arrêté se réfugie d’abord chez les Quangel puis chez le juge Frome. Dénoncée par Perike, elle se défenestre. La mort de leur fils va transformer les Quangel qui décident de lutter contre le régime nazi à leur façon, ils vont déposer des cartes postales avec des petits textes.

« Mère! Le führer a assassiné mon fils! »

« Faites passer cette carte, travaillez lentement, jetez du sable dans les machines, tout ce que vous ferez en moins aidera à finir cette guerre plus vite »

La première carte trouvée sera amenée à un membre du parti puis à la Gestapo. Une course poursuite va s’établir entre les Quangel( qui n’imaginent pas les perturbations qu’ils créent dans le système) et la police criminelle représentée par Eschrich, un vieux de la vieille!

Au delà de la passionnante histoire que raconte FALLADA, c’est l’ambiance de l’époque, les peurs, les vengeances, les profiteurs de tout poil qui cherchent surtout à gagner de l’argent, l’idéologie leur servant de paravent. Un livre qui démonte particulièrement bien tous ces mécanismes à l’œuvre. Sombre, évidemment mais sans tomber dans le glauque. Merveilleux personnage que ce Otto Quangel, qui est tout sauf un héros, il a peur de tout et de tout le monde mais il dépassera ses frayeurs et osera, quand bien même son action peut sembler dérisoire.
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Seul dans Berlin

Cela faisait longtemps que je voulais lire ce roman écrit par un allemand juste après la deuxième guerre mondiale, parce qu'il était souvent cité comme une référence sur la vie au jour le jour dans un état totalitaire.

Il raconte en effet le quotidien des habitants d'un immeuble à Berlin à compter de 1940, et plus particulièrement, le destin d'un couple qui se met à écrire et à déposer aux quatre coins de la ville, des cartes postales critiquant le régime en place.



J'avoue que j'ai failli abandonner ma lecture à plusieurs reprises parce que les personnages développés dans la première partie ont vraiment eu du mal à captiver mon intérêt (les longs passages sur Enno ou Barkhaunsen m'ont vraiment ennuyée par exemple). C'est lorsque le récit se resserre autour du couple Quangel qu'il prend, à mon sens, toute son ampleur, mais que de longueurs auparavant…D'autant que le style n'a rien d'exceptionnel non plus.



Hormis cette importante réserve sur une partie des personnages, j'avoue qu'il décrit parfaitement les rouages d'une société vivant sous le carcan d'un état totalitaire :

La peur en premier lieu qui pousse à ne rien faire et à subir en silence, l'arbitraire qui fait que la vie de chacun peut basculer à tout moment pour un motif futile (par exemple, le simple fait de connaître « un résistant » ou d'être de sa famille peut vous envoyer à la torture et à l'échafaud même si vous ignorez tout de ses activités et il est donc absolument impossible d'être en sécurité dans un tel régime), la vulgarité et la violence de ses élites (ici les SS qui recrutent des hommes primitifs et valorisent leurs plus bas instincts), la propagande permanente et l'endoctrinement via les Jeunesses Hitlériennes, les employeurs etc.,



L'auteur décrypte parfaitement comment une société tout entière peut basculer puis être maintenue dans un régime délirant et d'une violence inouïe. Un message à ne jamais oublier. C'est là qu'est sa réussite.



L'atmosphère est donc très noire à l'instar d'une partie des personnages. Le malheur, la peur, les dénonciations, la petitesse sont dans toutes les pages. Le plus beau passage à mon sens est celui de la rencontre en prison d'Otto et du chef d'orchestre.

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Le cauchemar

Hans Fallada nous livre un récit autobiographique sous couvert de roman historique avec des thèmes de prédilections, l'alcool, les maladies mentales et surtout la morphine qu'on retrouve dans plusieurs de ses oeuvres.

Contrairement à " Seul dans Berlin" où nous découvrions un couple résistant, dans "le cauchemar" le couple est fuyant, replié sur lui car trop envahis par les addictions respectives.

Une étude de la société berlinoise et de la campagne allemande post seconde guerre mondiale et un an avant de disparaitre lui-même, " sans filtre" de ces habitants qui n'ont pas retenu la leçon de la défaite et que l'auteur honni tout au long de ce roman sauf quelques individus qui trouvent grâce aux yeux du Dr Doll personnage principal.

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Seul dans Berlin

Quel livre !!! Immersion totale au cœur de Berlin sous le IIIe Reich, le cœur serré, en apnée, ce pavé de Hans Fallada est un chef d’œuvre.



Détrompez-vous, ici il n’est pas question de suivre la guerre sous la loupe, mais des habitants de la rue Jablonski. Le couple Quanjel qui vient d’apprendre que leur fils unique est mort pour le pays, déchiré par cette nouvelle, Otto et Anna décident de se rebeller contre le führer en semant des cartes anti nazies dans la capitale.



En parallèle de ce couple gravitent quelques personnages clés qui tentent de survivre tant bien que mal dans ce climat apocalyptique. Un jeune SS infecte, une juive apeurée, l’ex mari de la factrice, Enno, les voilà tous à quémander le moindre marks, le moindre abris pour tenir un jour de plus.



Ce livre est teinté d’un réalisme effroyable et stupéfiant. Divisé en quatre chapitre, on avance les pieds noués dans une espèce de litanie funèbre qui monte dans la gravité page après page. On assiste impuissant à la misère d’un peuple jugé comme le pire criminel à la moindre pensée anti nazie. On assiste à l’absurdité exécrable de la guerre, la mort ou la révolte. Penser n’est plus de mise, penser devient un crime, une arme qui se retourne contre soi.



Une longue descente aux enfers attend les penseurs, les rebelles, les lâches, les saints. Il y a dans ce livre la révolte et la grandiloquence des grands auteurs du XXe siècle, on pense à Germinal, aux Misérables, au Voyage au bout de la nuit, à tous ces écrivains qui ont vu et senti la misère, l’injustice, la peur, l’enfer et ont tel Hans Fallada transcrit une réalité historique sans précédent.
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Seul dans Berlin

Une plongée dans le nazisme vu de l’intérieur à travers les habitants d’un immeuble à Berlin. L’auteur (allemand) décrit le quotidien de ces Allemands qui subissent ou participent à ce régime totalitaire. Un livre qui marque durablement le lecteur et permet de prendre conscience de la réalité de leur quotidien.
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Seul dans Berlin

Pendant une bonne cinquantaine de pages, peut-être même un peu plus, je me suis demandée si ce livre allait vraiment me plaire... et puis la galerie de personnages s'est étoffée, tous aussi intéressants les uns que les autres, présentant toute une palette de comportements bien pesés : ceux qui ne changeront jamais, ceux qui changent sous l'effet du choc, parfois trop tard, ceux qui deviennent des héros dans leur volonté de résistance alors que rien ne les y prédestinait, ceux qui font semblant de ne rien voir, ceux qui suivent et qui s'en accomodent, ou ceux encore qui veulent se montrer pire que le mal... Encore un conseil de lecture de membres Babelio, sans qui je n'aurais probablement jamais découvert ce livre, alors merci !
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