AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.51/5 (sur 518 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Tunis , le 01/07/1945
Biographie :

Hédi Kaddour est un poète et romancier français.

Il est traducteur de l'anglais, l'allemand et l'arabe. Il a enseigné la littérature française et la dramaturgie à l'École normale supérieure de Lyon et l'écriture journalistique au Centre de formation des journalistes (CFJ) puis au Centre de formation des métiers de la presse (CFD).

En 2005 paraît son gros roman d'aventure, Waltenberg (Gallimard), 720 pages, qui plonge dans l'histoire passionnante des hommes et des lettres du XXe siècle.

Ce livre, qui mêle aventure et espionnage, abrite également une trame sentimentale teintée de mélancolie. Il a reçu le Goncourt du premier roman et a été classé "Meilleur roman français de l'année 2005" par le magazine Lire.

Ajouter des informations
Bibliographie de Hédi Kaddour   (18)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

C à vous https://bit.ly/CaVousReplay C à vous la suite https://bit.ly/ReplayCaVousLaSuite — Abonnez-vous à la chaîne YouTube de #CàVous ! https://bit.ly/2wPCDDa — Et retrouvez-nous sur : | Notre site : https://www.france.tv/france-5/c-a-vous/ | Facebook : https://www.facebook.com/cavousf5/ | Twitter : https://twitter.com/CavousF5 | Instagram : https://www.instagram.com/c_a_vous/ Au programme : Des souvenirs de télévision avec Ève Ruggieri et ses débuts, les fous rires de Denise Fabre, les grosses têtes de Laurent Ruquier ou encore la dream team de l'information sur France 2 : Anne-Sophie Lapix, Laurent Delahousse, Julian Bugier et Leïla Kaddour, ils informent à eux quatre 7 millions de Français du lundi au dimanche. Mais aussi, celle qui a tout raflé aux dernières Victoires de la musique, Zaho de Sagazan, elle est venue célébrer ses 4 Victoires sur le plateau de C à Vous.

+ Lire la suite
Podcasts (1)


Citations et extraits (127) Voir plus Ajouter une citation
À Moscou, il a repris ses rendez-vous avec Vassilissa, sans se cacher, de Vèze n'a jamais rien caché de sa vie privée, ça évite d'avoir à répondre à des questions de sous-fifres ou de croupes-de-coq, il inscrit tout sur l'agenda de son bureau, sans se gêner, des choses comme visite de mademoiselle Vassilissa Soloviev, ou sortie, mademoiselle, Soloviev, souvent il écrit en deux mots, ma demoiselle, sur un agenda qui est quand même une pièce officielle, exprès, ne rien cacher, avoir la paix, Vassilissa est grande, blonde, mathématicienne, spécialiste des algèbres non commutatives et nièce d'un maréchal, oui, membre du Comité central, c'est surtout pour ça qu'on leur fout la paix, Vassilissa a les gestes nets et la fesse musclée.
Commenter  J’apprécie          240
La fille aurait levé un simple attaché culturel, elle serait déjà en résidence à Magadan, au moins à lakoutsk, ou alors on aurait seulement rappelé l'attaché culturel, mais là elle toise tout le monde, on peut toujours essayer de lui faire des ennuis pour avoir couché avec un héros de la Seconde Guerre mondiale, et les Russes savent que s'ils demandent le rappel de De Vèze il ne sera pas remplacé par un gaulliste, c'est une espèce en voie de disparition, ils préfèrent le garder, de Gaulle aurait pu le convoquer, lui dire :

« Alors, de Vèze, on couche ! »

Mais de Gaulle n’est plus là, et qui sait ? il se serait peut-être contenté de marmonner :

« De Vèze ? Il fait son métier d'homme. »
Commenter  J’apprécie          230
De Vèze a sauté trois fois sur les mines de Bir Hakeim. il fallait ouvrir le passage, de Vèze, vous prenez un des brens, vous y allez, et quand on sautait et qu'on était encore vivant on revenait prendre un autre bren, on repartait jusqu'à ce que ça passe.

De Vèze n'a jamais donné de détails, pas par modestie, mais parce qu'il n'aimait pas les brens, ce qu'il aurait voulu c'était un avion, et ailleurs qu'à Bir Hakeim, il aurait aimé commencer plus tôt, en pleine chevalerie, pilote de chasse au-dessus de Londres, un spitfire, comme Mouchotte, quand quelques centaines de types entre dix-huit et vingt ans ont réussi à bloquer Hitler, la bataille d'Angleterre, un rêve, ou alors chez les Américains, l'aéronavale, la bataille de Midway, au même moment qu'à Bir Hakeim, vers dix heures du matin, en un instant quelques dizaines de pilotes coulent les porteavions japonais et c'est fini, le Japon a perdu et il sait que ce n'est plus qu'une question d'années. À chaque fois une poignée de types dont tout dépend.

En Afrique c'était différent, un tout petit machin dans un corps d'armée de deux cent mille hommes, ça pouvait être héroïque, mais pas décisif, pourtant Bir Hakeim, ça n'était pas si mal, même si c'était une retraite, c'était aussi une aventure, ça préparait El-Alamein, le vrai tournant, des rochers, deux armées.
Commenter  J’apprécie          220
Laganier n'aimait pas l'Amérique, il parlait de décadence, de nouvelle barbarie éclairée à l'électricité, de ploutocratie mécanisée, les autres le laissaient dire, c'était pas ça l'important, l'important c'était la terre, les mesures qui permettaient de récupérer plus de terre indigènes quand on aurait bien calmé les arabes, on avait le droit de le faire, c'était même un vieux slogan de gauche, la terre à ceux qui la travaillent ! C'est ce que plusieurs prépondérants avaient dit à Gabrielle quand ils avaient appris qu'elle écrivait un article sur eux et l'histoire de la colonisation, leurs pères avaient débarqué sur cette terre avec des vêtements noirs, un baluchon et ce qu'ils savaient faire ; un savoir venu de très loin dans le temps, avait écrit Gabrielle, des hommes aux mains vides mais qui avaient en eux des choses fortes. Ça n'étaient pas les plus riches qui traversaient la Méditerranée, ni les plus malins, mais ils possédaient quelques-uns de ces morceaux de savoir qui demandent des siècles pour se mettre en place dans la tête des hommes, et ils arrivaient dans un pays mal cultivé, un ancien jardin pourtant, avait dit Ganthier à Gabrielle, le jardin numide, mais c'était peut-être une légende à la Ganthier, une légende dorée, avec ses fruits, légumes, olives, amandes, melons, un jardin qui avait ensuite été transformé en machine à blé par les Romains, le blé qui avait tué les autres cultures, on n'en avait rien su à l'époque, tellement c'était beau ce blé, et parce que personne n'avait d'assez bons yeux au-delà des trente ans à peine que durait alors une vie d'homme. Et la ruine était venue sans qu'on la voie, ruine au long cours, on le savait aujourd'hui, dans l'amertume, mais cette fois c'était peut-être une légende noire, sécheresse et famines dans tout le bassin méditerranéen, et les gens prenaient ça pour une malédiction, la faute à leurs histoires de dieu unique ou au contraire la vengeance d'un unique contre des idolâtres, mais en réalité c'était la faute au blé, qui met tant de joie dans le cœur des hommes quand les épis sont bien lourds, les Romains en avaient eu besoin pour leurs villes à plèbe, un million de boisseaux par mois pour la Rome d’Auguste et de ses successeurs, pain gratuit pour le peuple, le nord de l’Ifriqiya devenu grenier à blé, où l’on arrache les vignes, les oliviers même, et les agrumes, et quand tout est submergé par la marée blonde, on descend vers le sud, des terres encore plus ingrates, et moins de pluie, moins de rendement, sur de plus grandes surfaces, les nomades sont chassés, on capture aussi les fauves, lions, panthères et autres, on envoie à Rome, et on déboise aussi pour le blé, le carnivore se raréfie, et le paradis du blé devient un paradis des herbivores, un sol qui se dénude encore plus sous le broutement des chèvres, gazelles et moutons, et rien pour amender la terre, un an de blé, un an de repos avec de mauvaises herbes pour herbivores, on croit que ça suffit, et la terre s’envole au vent, moins de verdure donc moins de pluie, mais on ne le sait pas, et quand ça pleut ça emporte la terre, les plantes se mettent à ramper pour survivre, et ça devient un pays de ruine romaines sur une terre en ruine ; quand arrive de nouveaux conquérants ça se redresse, et ça retombe, pendant des siècles, et arrivent d’autres conquérants, à dieu unique, pas le même mais toujours unique, conquérants peu agriculteurs disent les uns, ayant au contraire le culte de l’eau, disent les autres, et le pays se reprend parfois, puis retombe, se reprend, et les colon en habit noir arrivent d’Europe sur une terre où on laboure encore avec un soc en bois brûlé, et les nouveau ont dans la tête et les bras un savoir plus efficace, c’est comme les armes, tromblon de fantasia contre fusil lebel et canon de 75, l’état d’un pays lent, des siècles surtout de turquerie disent les uns, de bigoterie au point que les bras finissent par vous en tomber, disent les autres, et on ne savait pas trop où ça avait commencé ce fameux progrès, là-bas, en Europe, ni comment, peut-être un hasard, un climat qui se réchauffe, ou un meilleur fer, pour la faux, bien meilleur que la faucille avec laquelle, ici, on moissonne encore accroupi en chantant ; avec la faux on a plus de foin, plus d’animaux, plus de fumier, la charrue remplace l’araire, on invente la herse, le collier d’épaule, le rouleau… Et tout ce qui avait demandé des siècles pour s’établir dans les têtes, les choses et les corps, voilà que les nouveaux l’attribuaient soudain à leur génie, les autres n’étant pour eux que des demeurés, eux étaient les modernes, ils avaient compris, et celui qui a compris a droit à la terre, et on a pris : les friches d’abord, puis les terres des nomades, terres tribales vites sans tribus, ils ont repliés la tente, les nomades, ils l’on mise sur l’âne, ils sont repartis, qifâ nabki, arrêtons-nous et pleurons, dit l’autre, mîn dhikrâ…manzili, sur les traces d’un campement, ils ont l’habitude, et cette fois on leur a laissé leur tente et quelques chèvres, alors qu’avant, pour récupérer l’impôt, les gens du Souverain leur confisquaient tout et ils ne pouvaient même plus changer d’herbe, juste bons à venir en arracher entre les tombes au bord des villes, on leur a laissé la tente pour qu’ils aillent plus loin, et quand ils sont partis on a fait de grand domaines, des centaines, des milliers d’hectares, c’est rentable, surtout qu’après on rappelle les nomades expropriés, pour travailler, ces gens-là, quand ils sont bien encadrés et qu’on ne les lâche pas, ça peut aller, et ils sont très frugaux ! Avec les colons sont aussi venus tous ceux qui vont avec, artisans, maçons, mécaniciens réparateurs, employés de la poste ou du gaz, boulangers, instituteurs, curés, tâcherons, patron de bistrot, contremaîtres, gens durs à la tâche et durs à vivre, intolérant et prolifiques, ayant cru en cette terre comme d’autres avaient cru en l’Amérique, en plus petit, oubliant le temps qu’il leur avait fallu pour en arriver là, appelant génie de la race ce que les siècle avaient permis d’accumuler, se désignant comme détenteurs d’une supériorité de nature, et les plus malins choisissant un mot plus rare que « supériorité », la supériorité pouvant être de fait, alors disons « prépondérance », il y a du droit dans ce mot, de la valeur, du légitime.

(P372-375)
Commenter  J’apprécie          190
Montaubain n'a pas le défaut des profs, il n'a jamais l'air de parler pour des ignorants.
Commenter  J’apprécie          232
Hédi Kaddour
démesure…


démesure

les astres
sont des incandescences feutrées
dit-il en citant un penseur ancien
ou la lune est une barque
il marche avec les autres
en traitant de la démesure
à ras de terre les objets s’aggravent
et les voix d’elles-mêmes s’atténuent
dans ce qui se fait vrai silence
Commenter  J’apprécie          180
A un moment, Abdoulfaraj fit un geste vers la petite bande et les clients entrés avec lui : je manque à tous mes devoirs, j'ai oublié de vous présenter ma petite société, ma société en miettes, un monde que l'alcool réunit mais qui est déchiré par beaucoup de schismes (...) Il y a le traditionaliste résigné et, à côté de lui, le traditionaliste actif ou salafiste, puis le nationaliste radical, le nationaliste modéré, le social démocrate, le socialiste révolutionnaire, le communiste, le faux persécuté, nous en avons plusieurs exemplaires, avec une ou deux vraies victimes, il y a aussi le mystique soufi, très aimé des Occidentaux, le radical embourgeoisé, le comploteur organisé, l'anarchiste solitaire, le croyant, qui dit que si l'on croit ça ira mieux, l'incroyant pour qui tout le mal vient de croire, mais l'incroyant n'apparaît dans toute sa splendeur que lorsque l'alcool a bien circulé, et c'est un rôle temporaire, il y a aussi le panarabe, et même un turcophile kémaliste !
Commenter  J’apprécie          150
Néron ordonnait aussi des supplices, mais il ne s'en faisait pas un spectacle. Tandis qu'aujourd'hui, avec Domitien, la pire des misères c'est de le voir faire et d'en être vu, de suivre le regard de poisson mort qu'il lui suffit de fixer sur l'un des sénateurs pour qu'aussitôt tout l'assemblée se mette à fuir le regard de la victime, les plus audacieux osant même soupirer, pour faire sentir à cette victime qu'ils souffraient du sort qui va lui être infligé, tout en manifestant à l'empereur une soumission d'autant plus méritoire qu'elle est douloureuse. Et des centaines de faces sénatoriales blanchies par la terreur s'inclinent devant un visage divin teinté de cette rougeur dont Domitien se fait depuis longtemps un masque contre la honte.
Commenter  J’apprécie          150
Belkhodja s'était empressé de trouver un surnom pour Kathryn Bisho: bagrat eccheitân, la vache de Satanvous croyez qu'un jour nous aurons le droit de faire des erreurs et d'en profiterd'autres femmes avaient fini par s'en apercevoir au hammam qui est, pour beaucoup,le lieu de la perversion des femmes
un jour il apprit qu'en ville on ne disait pas de lui qu'il avait épousé une vache de Satan mais une anesse du bon Dieu.
Commenter  J’apprécie          140
c'est très simple, nous sommes beaucoup plus civilisés que tous ces indigènes, nous pensons beaucoup plus, donc nous avons le devoir de les diriger, pour très longtemps, car ils sont très lents, et nous nous groupons pour le faire le mieux possible, nous sommes l'association, l'organisation la plus puissante du pays !

(P24)
Commenter  J’apprécie          140

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Hédi Kaddour (747)Voir plus

Quiz Voir plus

quiz de l'attaque des titans

comment s'appelle le personnage principal du manga

Reiner
harry
Eren
Arold

10 questions
80 lecteurs ont répondu
Thèmes : quizz , manga adulte , titansCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..