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Critiques de Hélène Cooper (30)
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La maison de Sugar Beach

Helene Cooper est issue d'une famille de Congos. C'est ainsi que l'on surnommait les descendants d'esclaves affranchis renvoyés coloniser leur pays d'origine, ici le Libéria. Pour l'anecdote, ses ancêtres furent les premiers à débarquer en Afrique, le cœur et l'âme emplis de promesses...

Une jeunesse dorée, choyée par des parents habitant alors la vaste maison de Sugar Beach. Le conte de fée de notre petite princesse de 14 ans cessera brutalement dans la violence et dans le sang un 12 avril 1980, Samuel Doe venant de perpétrer un coup d'état d'une rare sauvagerie si tant est qu'il en existe de doux et délicat, et par la même signer la fin de l'innocence.

Deux choix possibles pour ces privilégiés déchus, la décadence où l'exil. Ce sera les Younyted Staytes off Amewiqua pour une infime partie de sa famille et l'amorce d'un parcours personnel hors du commun.



Helene Cooper, comme bon nombre d'écrivains, tente d'exorciser ses démons à travers l'écriture.

Un récit autobiographique d'intérêt inégal qui prendra véritablement son envol en 1980. Passée une adolescence feutrée me faisant régulièrement frôler le coma éveillé, c'est dire l'empathie éprouvée à son égard, la poursuite de ce témoignage hors norme rehaussera les curseurs de façon méritoire et conséquente. L'interaction de l'histoire avec l'Histoire passionne autant qu'elle apostrophe. Les déboires s'enchaînent à la vitesse d'un cheval au galop mais cette immuable volonté de faire la nique au destin force véritablement le respect.

Un parcours atypique finalement passionnant qui lui vaudra de compter parmi les journalistes les plus émérites, lui ouvrant ainsi les portes du prestigieux New York Times.

Une histoire bien écrite relatée de façon pudique et touchante. Une ultime anecdote qui vous serre les tripes. Cette Maison de Sugar Beach aura mis du temps à se livrer mais passer à coté aurait été regrettable...



3.5/5

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La maison de Sugar Beach

le Liberia, c'est quoi pour vous ? George Weah et après ?



Et bien, ce livre va vous livrer les secrets les plus intimes de ce singulier pays africain, à travers l'histoire d'Hélène Cooper et de sa famille.



Le Liberia a été créé par des esclaves affranchis d'Amérique du Nord retournant en Afrique. Pour l'équivalent de 300 dollars, ils ont acheté un grand bout de terre appelé à devenir le Liberia. Ces affranchis, ce sont les Congos,en référence au fleuve d'où partaient les convois d'esclaves. Seulement, lorsqu'on s'établit , on prend forcément la place de quelqu'un , les indigènes . Et tôt ou tard , cela pose problème.

Ce livre revient dans une large mesure sur les rapports entre les deux communautés. de façon impartiale , malgré le statut de l'auteur.

Hélène Cooper est une Congo, et mieux que ça , descendante des fondateurs du pays.



Ce livre est une autobiographie certes, mais il fait la part belle à l'histoire du Liberia.



C'est un livre passionnant, autant pour son côté historique certes, mais aussi dans une optique plus romanesque , le sort de chaque personnage n'étant pas écrit par avance.

Que vont devenir les nantis d'y hier après le coup d'état ?

Vaut il mieux émigrer ou lutter sur place et attendre des jours meilleurs ?

La société libérienne va t elle s'émanciper et devenir plus égalitaire avec l'arrivée au pouvoir des indigènes ?



On suit également avec beaucoup d'émotion les rapports entre Hélène et sa demi soeur adoptive Eunice , indigène, ce qui ajoute au récit une dimension "raciale".

Beaucoup de choses , donc, et je n'ai pas évoqué la vie d'Hélène dans son pays adoptif.

Un livre qui se lit comme un roman , très instructif et extrêmement agréable à lire, les expressions libériennes étant assez truculentes par exemple.



A noter que l'auteure a reçu le prix Pulitzer pour son reportage sur le virus Ebola en Afrique de l'Ouest.
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La maison de Sugar Beach

Une fillette descendante des esclaves américains affranchis (la plupart parce qu'ils étaient des métis pas trop foncés, enfants d'un propriétaire blanc) qui ont "fondé" le Liberia (ah bon, ces terres appartenaient à des tribus africaines ?) donc de la classe dirigeante prospère et sûre d'elle, qui vit dans une maison trop grande et a peur des "voleurs de coeur et des esprits de l'eau" devenue grand reporter américaine raconte son enfance dorée, sa soeur indigène adoptée, et ce que le coup d'état et la guerre (ceux qui prennent le pouvoir au nom du peuple améliorent surtout leur vie à eux...) changèrent à sa vie. Elle n'hésite pas à se décrire petite fille gâtée, elle parle des choses anodines qui comptent (elle lit Alice !), et puis de la violence sans édulcorant...

Quelques répétions inutiles mais c'est vraiment très intéressant de découvrir ce pays "colonie américaine" où les "noirs" d'un côté devinrent des "blancs" accaparant terres et richesses car de "meilleure" éducation. L'écriture est plus journalistique que grande littérature mais le rendu de l'anglais du Liberia m'a bien plu.
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La maison de Sugar Beach

Ce n'est pas seulement son histoire que nous livre Hélène Cooper mais aussi celle de son pays, le Libéria.

Petit pays d'Afrique fondé au début des années 1820 par des descendants d'esclaves affranchis qui quittèrent les Etats-Unis pour faire le voyage en sens inverse de celui qui firent leurs ancêtres africains.

Hélène est une Congo, comprenez une descendante de l'un des fondateurs du pays, elle en descend d'ailleurs par son père et sa mère puisque ses deux arrières arrière arrière grand-père ont fondé ce nouveau en pays en achetant des terres aux autochtones moyennant quelques poignées de dollars.

C'est une enfance hyper gâtée que celle de cette petite fille dont les ancêtres, les parents, les oncles, les cousins ont toujours été dans les hautes sphères du pouvoir.

Elle vit dans un monde hyper privilégié et hyper protégé.

La famille vit au bord de l'océan, à Sugar Beach, maison ou plutôt palais de marbre dans lequel rien n'est trop beau.

Elle passe ses vacances en Espagne dans la propriété familiale ou aux Etats-Unis, elle porte vêtements, chaussures et parfums de marque que ses parents lui rapportent d'Europe, des USA ou du Japon.

Elle est scolarisée dans l'école privée la plus chère de Monrovia la capitale, école dans laquelle elle ne fréquente que des fils et filles de Ministres, d'homme d'affaires fortunés, d' Ambassadeurs ou représentants de pays étrangers.

Oui, mais la vie d'Hélène n'est pas la vie de la majorité des libériens qui vivent dans la pauvreté et le dénuement le plus total.

Aussi, lorsqu'en 1980 un coup d'état va faire basculer le pays, la vie d'Hélène va être totalement balayée, sa famille ne sera pas épargnée, et plusieurs de ses proches qui étaient au pouvoir seront assassinés.

Hélène et sa famille vont réussir à fuir aux USA, elle aura bien du mal à s'intégrer dans ce nouveau pays, mais elle deviendra journaliste et travaillera notamment pour le New York Times et le Wall Street Journal et sera même l'une des toutes premières correspondantes de guerre à entrer en Irak avec les troupes d'invasion américaines.

Un récit qui ne nous cache rien ni des extravagances des quelques familles au pouvoir avant le coup d'état de 1980, ni des horreurs des années de guerre civile qui ont suivi et qui ont coûté la vie à près de 150 000 personnes.

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La maison de Sugar Beach

Helene Cooper, a passé la majeure partie de son enfance au Libéria et est aujourd’hui une journaliste aux New York Times, correspondante de la Maison Blanche.

Nous la voyons découvrir ses ancêtres, esclaves affranchis d’Amérique et venus créer le Libéria. La raison qui sépare sa famille de privilégiés Congos, par rapport aux autochtones, plus noirs qu’eux, moins sensibles à l’esclavages de leurs frères, aux études de leurs enfants, à la possession des terres.

La coutume veut que les familles riches adoptent des enfants autochtones des leur plus jeunes âges. Ils deviennent des frères pour les enfants de la famille. Certaines familles plus émancipées considèrent ces enfants comme des membres à part entière de la famille et leur paient des études. D’autres les utilisent comme des serviteurs pour leur enfants répétant l’esclavage que leur ancêtre ont connu et banni.

Helen s’attache beaucoup à Eunice, sa sœur d’adoption. Elles connaissent les joies et bonheurs des sœurs de leur âge et le luxe des familles aisées de leur pays. La révolution éclate avec l’augmentation du prix du riz, alimentation essentielle pour les libériens. Puis se sont les guerres de pouvoir et de massacres, viols sur les populations des rebelles.

Helene ne comprend pas le refus de ne pas suivre sa famille dans leur fuite vers les USA. Elle lui en veut de ne pas avoir de nouvelles d’elle, d’apprendre par d’autre sa descente dans la grande misère, la naissance de son enfant, la peur d’être tuée, de ne pas la considérer comme une confidente pendant qu’elle, Helene connait une vie américaine normale.

Helene par son travail, sa volonté de reconnaissance, découvre la sérénité en Amérique, prend la nationalité américaine puis s’intéresse de plus en plus aux guerres dans d’autres pays si différents du Libéria et pourtant si proches. Au cours d’une expédition de reportage en Irak elle ne se reconnait plus à sa place dans cette guerre, alors que le Libéria connait toujours les génocides.

N’ayant plus de nouvelles d’elle par son entourage, elle va alors pardonner à Eunice et retourner au Libéria, pour savoir aussi ou en est ce pays qu’elle garde dans son cœur.

Un livre émouvant, pas voyeuriste quand aux massacres. J’ai eu du mal au deuxième quart avec le vocabulaire volontairement écrit comme le prononcent les riches familles libériennes, mais je me suis laissé prendre par ce reporter qui garde un regard lucide des gens qui l’entourent, des pays qu’elle visite.

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Madame la Présidente

Entre la biographie, le reportage et le roman s’inscrit l’histoire d’Ellen Johnson Sirleaf, qui en 2006 est devenue la première présidente d’Afrique. Ancienne femme battue et humiliée elle est devenue une icône et leader mondial, elle milita pour le droit des femmes avant, en 2011, d’avoir le prix Nobel de la paix ! Tandis que le pays se remet de la guerre, du virus Ebola, elle prend les choses en mains et négocie avec les Etats-Unis pour obtenir une aide financière et reconstruire son pays, le Liberia. Une histoire de vie incroyable d’un destin d’une femme moderne, qui a su se hisser à la fonction suprême de présidente, elle qui a commencé secrétaire d’état aux finances dans les années 70, gravissant échelon après échelon jusqu’à devenir Madame la présidente. C’est une belle histoire qui laisse rêveur et pourrait inspirer des candidats bien de chez nous.

L’écriture est bonne, et même si certaines parties semblent romancées, l’auteure dresse le portrait d’une femme forte, qui se bat pour ses convictions. Helene Cooper a aussi de quoi rendre jaloux, elle a reçu avec son équipe le prix Pulitzer pour le reportage sur l’épidémie d’Ebola dans l’ouest de l’Afrique. Deux destins de femmes qui ont réussi, inspirantes et une belle découverte littéraire du Liberia.

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La maison de Sugar Beach

Je suis très heureuse de cette lecture qui m'a, une fois de plus, permis de combler un peu mes énormes lacunes concernant l'Afrique.



En faisant son autobiographie, Helene Cooper revient sur l'histoire de son pays, le Liberia. Sa vie et son pays sont en effet intimement liés puisque ses ancêtres ont littéralement fondé le Liberia dans les années 1820. Mais le mythe que je connaissais du pays fondé par les esclaves affranchis aux Etats-Unis se révèle bien plus complexe, plus sanglant et moins glorieux. Car les terres du futur Liberia ne sont pas vierges et les autochtones ne voient pas d'un très bon oeil l'arrivée de ces anciens esclaves venus coloniser leurs terres alors qu'eux-mêmes vivent encore de la traite.



En 1966, année de naissance d'Helene Cooper, la société du Liberia est toujours bâtie sur cette nette séparation entre les descendants d'esclaves affranchis, appelés les Congos, et les autochtones. En tant que Congo, Helene mène une enfance dorée dans l'immense maison de Sugar Beach, entourée de ses parents, de ses soeurs dont sa soeur adoptive Eunice et des domestiques. Elle a des préoccupations de son âge quand on mène une vie protégée. Elle vit dans l'ignorance de la situation politique du pays et de la colère qui couve, comme peut et devrait l'être une enfant. Elle a en revanche bien conscience de son rang et de celui de sa famille, de la différence entre eux et les autochtones, reproduisant les codes et les préjugés et trouvant normaux les privilèges avec lesquels elle vit, totalement inconsciente du système inégalitaire de cette société.



Tout bascule avec le coup d'état de 1980 et le départ aux Etats-Unis qui va rapidement suivre. C'est également là que le récit prend son envol. La première moitié du livre est en effet longue et regorge de détails pas franchement indispensables, à part pour marquer encore plus le choc et la rupture qu'engendra ce coup d'état. Dans la seconde partie, le livre devient passionnant et impossible à lâcher. Il revient sur le parcours incroyable et la volonté impressionnante dont a dû faire preuve l'auteure pour construire sa vie et réaliser son rêve de devenir journaliste. C'est en travaillant sur les injustices sociales aux Etats-Unis et dans le monde qu'elle va reconsidérer sa propre enfance. Petit à petit, le Liberia va ressurgir dans sa vie, ainsi que le besoin de retrouver Eunice.



J'ai beaucoup aimé ce livre qui mêle avec un bel équilibre la petite et la grande histoire. La violence qui s'abat sur tout un pays et cette famille prend aux tripes et j'ai été admirative de la force de caractère de ces personnes, en particulier des femmes : l'auteure, sa mère et ses soeurs. Helene Cooper a construit un texte tout en pudeur et d'une sincérité rare. On sent que cette plongée dans ses souvenirs lui a coûté mais qu'elle lui était nécessaire pour guérir cette blessure profonde de son enfance. Au passage, elle nous offre un récit de première main sur le Liberia contemporain dont la fin est extrêmement touchante.

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La maison de Sugar Beach

Comment se reconstruire après avoir quitté tout ce que l’on aimait, tout ce que l’on connaissait ? Comment devenir une figure parmi d’autres aux États-Unis alors qu’on était tout à l’autre bout du monde ?



Helene Cooper nous emmène au fin fonds de sa mémoire par un roman autobiographique efficace, à la fois tragique et drôle. Elle nous raconte ainsi son enfance dorée, une enfance de Congo, ces descendants d’esclaves américains qui ont fondé le Liberia en 1822 et ont conservé le pouvoir jusqu’en 1980.



"Lorsqu’ils eurent le choix entre l’Amérique et l’Afrique, ils choisirent l’Afrique. Ainsi, cent cinquante ans plus tard, mon enfance ne serait pas celle d’une petite Noire américaine soumise aux préjugés raciaux contre les parasites de l’assistance sociale. Je n’allais pas non plus connaître le lourd destin des petites Africaines subsahariennes, qui ont une espérance de vie d’une quarantaine d’années, quittent l’école à onze ans pour aller chercher de l’eau et cuire le repas sur un feu de charbon, et mettre au monde des bébés à peine plus jeunes qu’elles. "



Un siècle et demi donc pendant lequel les autochtones sont écrasés, leur parole tue et leurs droits oubliés. Et puis, le 12 avril 1980, alors que la petite Helene pense vivre une journée comme les autres, tout bascule. Et le Liberia sombre dans une terrible guerre civile – qui n’épargnera pas sa famille puisque son oncle sera exécuté et sa mère violée – et un chaos qui dure encore de nos jours. Les dictateurs se succèdent, les carnages se multiplient et les Libériens tentent de survivre …



"Le 24 décembre 1989, Charles Taylor prend possession du Liberia et décime le peu qu’il reste à décimer dans le pays après 8 années de massacres et mauvaise gestion sous Samuel Doe. Les Congos du Liberia et une majorité croissante d’Indigènes pensaient avoir connu l’horreur sous Doe. Avec Charles Taylor, ils vont découvrir que l’horreur a des profondeurs encore insoupçonnées."



A chaque nouveau coup d’État, c’est une nouvelle ethnie qui est portée au pouvoir, et punit les autres.



Roman historique donc, écrit par la plume d’une journaliste du New York Times qui analyse tous les tenants et les aboutissants de 20 ans d’histoire mouvementée de ce petit d’Afrique. Mais roman autobiographique aussi, où elle dit toute la douleur d’une enfant qui n’a rien demandé, qui ne comprend pas tout et à qui on demande le plus grand des sacrifices : quitter sa maison, sa famille, son pays, ses amis, sa langue. "Comment tu emballes, forces, comprimes ta vie dans deux valises ?".

Et pourtant, malgré tout, elle parvient à se reconstruire : elle obtient la nationalité américaine, et puis elle finit pas retourner au Liberia, 23 ans plus tard, en tant que journaliste, pour s’apercevoir que le pays qu’elle a quitté à 13 ans n’existe plus, à part dans sa tête.



A partir de sa propre histoire, touchante – même si il lui arrive de rire de la petite fille qu’elle était alors, avec sa lucidité d’adulte – Helene Cooper a écrit un récit passionnant sur le Liberia tel qu’il fut et tel qu’il est aujourd’hui, faisant se télescoper petite et grande histoire. On en apprend à toutes les pages, on grimace devant les atrocités et la folie des hommes, on souffre avec elle, et au final, on termine ce roman essoufflé et décoiffé comme après une longue lutte !
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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La maison de Sugar Beach

J’ai vraiment aimé ce livre car c’est une autobiographie et l’auteur nous raconte ce qu’elle a vécu, cela apporte de la force aux mots et du poids aux événements. J’ai aussi aimé découvrir l’histoire de l’intérieur d’un pays que finalement je ne connaissais pas bien. Elle mêle histoire personnel, faits politiques et historiques. On sort de cette lecture avec une vision plus claire de ce qu’est le Liberia. Coup d’état, guerre civile, esclavage.



C’est très bien écrit, il y a du rythme , l’auteur ne fait aucune concession et nous livre l’histoire du Liberia à travers sa propre histoire. On découvre une situation complexe. J’ai vraiment été touchée par ces destins et les mots de l’auteur m’ont émue. Néanmoins, on peut être un peu surpris par le choix de l’auteur de reprendre des expressions propres aux habitants du Liberia. Mais, on s’y habitue vite et on y fait plus attention tant on est pris dans l’histoire. Cela ajoute à l’authenticité du récit.



Le livre est scindé en deux parties : la première se déroule au Liberia et la seconde aux Etats-Unis. On ne peut pas rester indifférents aux événements cruels de cette période. On suit alors impuissant les destins de ces deux soeurs une restée dans ce pays vivant l’horreur et se battant pour survivre et l’autre partie aux Etats-Unis pour y devenir journaliste.



J’ai apprécié aussi la pudeur de l’auteur, on ne tombe pas dans le pathos, les événements se suffisent à eux mêmes et c’est très bien comme ça. C’est émouvant, et elle nous tiens avec ses descriptions des personnes, des paysages et des odeurs de son pays.



C’est un livre puissant et un vibrant hommage à son pays qu’Hélène Cooper rend à son pays.



VERDICT



A lire d’urgence c’est vraiment un très bon livre. Je le conseille et pas seulement aux adultes je pense que des ados peuvent le lire sans problème.
Lien : http://lilacgrace.wordpress...
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La maison de Sugar Beach

Helene Cooper naît en 1966 au Liberia. Ses aïeux, esclaves affranchis d'Amérique sont arrivés sur ce territoire pour créer ce pays. Helene fait donc partie des Congos, ainsi nommés, qui deviennentt par ailleurs l'élite de ce pays. Son enfance se déroule de façon paisible en compagnie de ses parents, de sa soeur adoptive, Eunice. Passé le temps de l'embellie, de l'insouciance, le vent tourne et la révolte apparaît. Une partie de la famille s'exile aux Etats-Unis. Eunice reste au Liberia.



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Helene Cooper nous livre ici trois pans de sa vie : son enfance aux environs de Monrovia dans cette luxueuse maison de 22 pièces, son exil aux Etats-Unis à l'adolescence suite au coup d'état et enfin sa vie d'adulte, de journaliste.

Elle produit un récit égal en terme d'humour, de qualité, de rythme et surtout d'émotion.

J'ai aimé la narration de sa vie d'enfant sous la houlette d'une mère au caractère bien trempé tout comme certains autres membres de sa famille. L'évocation de ses souvenirs m'a fait sourire tant certains comportements sont inhérents à cet âge là, où que l'on soit dans le monde. Malgré l'exil contraint et la découverte d'un pays qu'elle ne connaissait que lors de vacances familiales, Helene sait saisir sa chance. Quant à la dernière partie, elle est tout simplement magnifique, sublime, touchante malgré ce qu'évoque l'auteur à savoir des guerres, conflits et toutes les horreurs qui s'y rattachent. Rien ne semble diminuer Helene et sa famille qui restent debout, droites, malgré les drames, les séparations et violences subies. Pas d'atermoiements, aucune place pour des tergiversations, une belle exemplarité.

J'ai été émue aux larmes tant j'ai été projetée dans cette maison comme si j'étais une Cooper, une autre fille adoptive. 

Helene, Eunice, Radio Cooper, Elijah Johnson, Oncle Cecil, Philip et tant d'autres personnes de ce récit m'ont offert mon cinquième coup de coeur de 2019.

A lire absolument. 
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La maison de Sugar Beach

Le Liberia est un pays africain, fondé à la fin du 19ème siècle par d’anciens esclaves américains affranchis, aidés par le gouvernement américain. Ces colons ont racheté à bas prix les terres de clans ancestraux et se sont installés là.

Aujourd’hui, il est facile de deviner que cette solution, trouvée pour compenser des atrocités, va engendrer de terribles injustices et des conflits difficiles à surmonter… Quelle idée étonnante que celle de piquer les terres de certains peuples pour trouver une terre d’accueil à un autre peuple, de compenser des horreurs par d’autres horreurs ? (Vous l’aurez compris, je ne parle pas que du Liberia)



C’est ainsi que cent ans plus tard, Helene naît, doublement descendantes des fondateurs de sa patrie et donc au sommet des classes sociales du Liberia. Son enfance insouciante dans la luxueuse villa familiale qui surmonte l’océan va être brutalement interrompue par une guerre civile qui durera des décennies et qui forcera sa famille à s’exiler aux Etats-Unis.

Dans ce roman autobiographique, Helene Cooper met en parallèle sa petite histoire personnelle et la grande Histoire, celle du Liberia. Le contraste est frappant et souvent dérangeant – à dessein – entre ses petites préoccupations quotidiennes et les atrocités subies par la population de son pays.



C’est un roman historique et autobiographique à la fois passionnant et émouvant. Un peu trop de longueurs et de détails politiques pour que je sois totalement conquise, mais c’est clairement un roman à découvrir pour mieux comprendre l’histoire du Liberia et les suites de l’esclavage.

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La maison de Sugar Beach

Livre difficile à noter : j'ai aimé le sujet, je n'ai pas aimé l'écriture.



A travers le récit autobiographique de Hélène Cooper, nous découvrons ce pays unique qu'est le Liberia, en Afrique. Pays à l'Histoire très particulière et malheureusement terriblement tragique. Au début du 19è siècle, une petite colonie d'esclaves Noirs affranchis, venant des Etats-Unis, vient s'installer dans ce coin de terre africaine, achetant des terres aux autochtones ou les combattants pour prendre les terres par la force. Ces Noirs affranchis, seront appelés les "Congos". Ils auront tous les privilèges, et la population indigène finira par se rebeller.



Hélène Cooper, née en 1966, est une "Congo" et tout va bien pour elle et sa famille jusqu'au coup d'Etat qui va plonger le Libéria dans une guerre sans fin, et souffrir tragiquement sous la dictature du tristement célèbre Charles Taylor. Grâce au courage et à la ténacité de sa mère, Hélène et une partie de sa famille pourront se réfugier aux Etats-Unis.



Je comprends l'intérêt de ce livre pour des lecteurs plus jeunes, pas très portés sur l'Histoire, mais personnellement, je l'ai trouvé un peu léger. C'est une autobiographie très autocentrée, dans l'air du temps. Finalement, c'est un livre sur Hélène Cooper, pas sur le Liberia. Le côté historique est réduit au minimum (pour ne pas faire fuir les lecteurs ?), et l'auteur multiplie les détails et anecdotes de l'enfance sans grand intérêt (les shampoings, les disputes avec la petite soeur, les nombreux béguins pour tel ou tel garçon ... au bout du compte, c'est quand même un peu futile et lassant)

C'est sûr qu'on ne risque pas d'être écrasé par la teneur historique du livre, pas trop de dates, courte explication du passé et de la création du Liberia (mais vu à travers l'histoire des grand-parents), pas d'analyse politique. Une impression de survol.



Je n'ai pas aimé l'écriture non plus : ce parti pris de tout raconter avec un air enfantin. Pas de "je me souviens ... ou quand j'étais petite, ..." exprimé par une femme adulte regardant en arrière. Non, c'est la petite fille elle-même qui raconte, tout au présent, dans une écriture extrêmement simpliste (c'est dans l'air du temps aussi).



J'attendais plus de cette lecture.



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La maison de Sugar Beach

J'ai lu beaucoup de récits de ce type, c'est à dire des romans autobiographiques qui racontent les guerres, la misère, la vie d'un pays malmené. Mais celui-ci a réussi à me surprendre tout d'abord par son point de vue. En effet Hélène est une congo, une privilégiée, qui a été spectatrice de premier plan de la guerre de son pays, le Liberia. Qui nous livre sans concession de son regard d'enfant, ce qu'elle a vécu. On perçoit bien sa prise de conscience de ses privilèges, le parallèle avec les USA qui l'ont accueillie ado après l'exode des congos. Le dernier tiers du livre, et son retour aux racines, est un tournant intéressant. Ce livre pas misérabiliste est un beau récit de vie. Bien écrit, j'ai aimé m'y plonger. Une très belle découverte!
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La maison de Sugar Beach

Dans ce récit autobiographique, on découvre des faits peu connus en suivant la vie d'une des descendantes des fondateurs de ce pays, le Libéria. On plonge facilement dans un récit haut en couleurs où des personnages typiques se côtoient, entourés de coutumes, croyances et superstitions propres à l'Afrique. Le vie de la famille Cooper est décrite avec beaucoup de détails et dans un langage culturel caractéristique.
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La maison de Sugar Beach

« Si j’avais pu prévoir la peine que j’aurais à écrire ce livre, j’aurais passé ma jeunesse à lire des classiques plutôt que des romans à l’eau de rose » dira, en page de Remerciements, l’autrice libérienne…et ça se sent.



En fait, c’est une autobiographie mais écrit dans un style journalistique, au lieu de littéraire. Pour un article, même long, ça va. Pour un roman, c’est lourd.



N’empêche que sa vie relatée a une valeur historique certaine; c’est une histoire de cas généralisable des plus intéressants.



La fin de l’autobiographie est émouvante.
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La maison de Sugar Beach

Belle découverte

C'est une histoire qui commence dans la joie et puis la guerre civile s'en mêle et là, c'est le début des pleurs et des séparations. Comment des êtres liés se retrouvent éparpillés sur deux continents....Et comment se retrouveront-ils.... C'est juste une très belle histoire magnifiquement écrite...
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La maison de Sugar Beach

J'ai beaucoup apprécié ce livre. Il va à l'essentiel, est très imagé, l'auteur ne se répète pas. Pas d’épanchement nostalgique sur l'enfance perdue, le style est direct mais pas sec. C'est un très bon roman autobiographique - document sur le Libéria. J'ignorais la plupart des infos qui se trouvent dans le livre qui vous apprend quantité de faits mais sans vous submerger de dates ou de noms avec lesquels nous ne sommes pas familiers.

Un style fluide et un contenu dense mais accessible. Très bien.
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Madame la Présidente

Passionnant !!!
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La maison de Sugar Beach

*1776 / indépendance des Etats-Unis

*1822 / « En 1822, le Liberia est fondé par une société américaine de colonisation (The National Colonization Society of America, « la société nationale d'Amérique de colonisation »), pour y installer des esclaves noirs libérés. C’est le début de tensions entre les Américano-Libériens et la population autochtone. » Citation Wikipédia

*1847 / première nation d’Afrique à obtenir son indépendance

*1865 / abolition de l’esclavage aux Etats-Unis

*12 avril 1980 Coup d’état au Libéria



Ce qui précède est un bref calendrier historique que j’ai eu en mémoire pour comprendre l’histoire retracée dans le livre par Helene Cooper, celle de son pays, le Liberia, état d’Afrique de l’Ouest, situé entre l’océan Atlantique, la Guinée, la Sierra Léone et la Cote d’Ivoire.

Il y a également un aperçu de la période esclavagiste aux Etats-Unis.



La période historique couverte par le récit va de 1820 à 2003.

C’est également la propre biographie de l’auteure.

A ce double titre, le livre contient 2 ingrédients majeurs pour me plaire, l’Histoire et le récit autobiographique.

L’auteure, née en 1966, de famille Congo, appartient à la classe dominante. Elle nous raconte son enfance, son adolescence, elle nous parle de ses parents, elle imagine la vie de ses ancêtres esclaves aux Etats-Unis, de leur arrivée sur le sol africain…

Après le coup d’état, on assiste à l’éclatement de sa famille, de la société civile, de la fuite aux Etats-Unis, de son pays déchiré par multiples guerres civiles, …

Ce fut une bonne lecture, bien écrite, entremêlant les époques, allant d’un pays à l’autre, comme un voyage dans le temps et autour du monde.

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La maison de Sugar Beach

Hélène Cooper est née au Libéria dans les années 60. Issue d'une famille aisée, ses ancêtres étaient des esclaves américains affranchis qui ont quittés l'Amérique pour s'installer au Liberia au 19ème, des congos. Des hommes qui par leur statut de héros, de responsables politiques ont acquis une position fort enviable par rapport aux indigènes locaux. Mais de toute ceci, Hélène n'a cure, petite fille qui vient de s' installer dans une immense villa et qui s'effraie de ces nuits dans la grande chambre où elle doit désormais dormir seule. Sacrifiant à la coutume, ses parents lui trouve alors une compagne en la personne d'Eunice, jeune indigène de basse condition. Si les débuts de la cohabitation sont difficiles, les filles finissent par nouer une amitié forte. Leur vie se poursuit insouciante jusqu'au coup d'état de 1980 qui obligent Hélène et sa famille à fuir le pays, en laissant Eunice...



Hélène Cooper nous livre ici un récit autobiographique qui mélange destinée individuelle et Histoire nationale du Libéria. Le lecteur découvre son enfance libérienne, le quotidien d'une famille d'importance que tout le monde connaît et respecte. On navigue entre les jeux naïfs de l'enfance, les premières amours, le déchirement du divorce parental et les grandes lignes de l'histoire libérienne à travers le parcours des ancêtres d'Hélène qui ont participé à la création de cet état.

A la moitié de l'ouvrage, tout bascule et Hélène doit faire face à des violences insoupçonnées. Sa famille fuit aux Etats-Unis où elle peine tout d'abord à reconstruire sa vie. Son cœur est encore au Libéria ainsi que sa sœur Eunice. Peu à peu, elle réussit à devenir une vraie américaine et se lance à corps perdu dans le projet de devenir une grande journaliste reporter. Oubliant son pays d'origine pour mieux avancer, Hélène finira pourtant par revenir à cette terre qui l'a vu grandir.



Autant annoncer la couleur tout de suite : ce livre m'a profondément ennuyé....

Contrairement à d'autres lecteurs, je n'ai pas réussi une seule seconde à m'intéresser au parcours d'hélène Cooper. La longue trajectoire de ses ancêtres, la multiplicité de leurs noms qui m'ont totalement perdue, l'insouciance de cette famille aisée qui a des "boys" pour la servir, leur formidable maison de 22 pièces, cette petite Eunice qu'on vient adopter pour mieux réconforter les 2 filles de la famille, l'occultation d'Hélène par rapport à Eunice pendant x années, son retour coupable au Libéria : tout ça m'a laissé de marbre et je n'ai ressenti aucune empathie devant leur parcours plus ou moins chaotique.

Je dois dire que, pour une raison que j'ignore, le continent africain ne m'intéresse pas. Aussi plonger dans l'histoire du Libéria envers lequel je n'ai aucune curiosité outre mesure ne m'a pas aidé à m'enthousiasmer pour cet ouvrage.

Certes, j'ai découvert l'histoire de ce pays à travers le destin des Cooper mais pour autant, je ne m'en trouve pas plus riche. Bref, je pense que ce livre n'était tout simplement pas pour moi. Inutile de m'étaler donc et de trouver des raisons.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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