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Critiques de Hubert Monteilhet (68)
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Choc en retour

Un cuisinier de renom qui mène une vie tranquille durant l'Occupation est brusquement dénoncé en juin 1944, déporté à Auschwitz, trimballé par les Soviétiques de Charybde en Scylla, de camps en goulags, pour être enfin libéré en 1948. De retour en France il retrouve son cousin aux fourneaux dans son restaurant, et sans doute aussi dans la chambre nuptiale. Sous le choc, il tente de savoir qui l'a dénoncé.



Ça pourrait être cocasse, puisque le personnage principal aime à rire de tout, ambiance Cuisine au beurre, avec Fernandel et Bourvil. Et bien, ça ne l'est pas.. J'aurais dû me méfier, j'ai encore sur l'estomac l'indigeste Retour des cendres du même auteur. Hubert Monteilhet aime les traits d'esprit et la gastronomie, mais la sauce ne prend pas. L'intrigue est tarabiscotée, le cuisinier a la main lourde sur les invraisemblances, les digressions, le mépris de classe et j'en passe. Le roman ne date pourtant que de 2009 mais il est rassis.
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Le retour des cendres

C'est la diffusion sur Arte du film allemand Phoénix de Christian Petzold qui m'a menée à ce roman de Hubert Montheilhet publié en 1961, dont s'est inspiré le réalisateur.

Le médecin Élisabeth Wolf a passé deux ans dans un camp de concentration. Toute sa famille a été décimée sauf sa fille et son mari Stan -plus jeune qu'elle et qu'elle a épousé sur le tard- un champion d'échecs égoïste qui la croit morte. Epuisée et méconnaissable, elle décide de taire son retour et de se reconstruire avant de renouer les liens avec son mari qu'elle adore. Quand celui-ci la croise par hasard, il est perturbé par sa ressemblance avec sa défunte épouse. Elisabeth décide de cacher sa véritable identité. L'affaire pourrait s'arrêter là... Mais le mari et la fille sont aux abois. La succession de "feue Elisabeth Wolfe" est gelée en l'absence de preuve officielle de son décès. Les deux héritiers décident de l'engager pour qu'elle se fasse passer pour elle-même, rescapée des camps, afin de jouir de ses biens et de ceux hérités de sa famille exterminée… vous suivez? Toute ressemblance avec D'entre les morts (Sueurs froides) de Boileau-Narcejac etc etc..



Le récit est écrit sous forme d'un journal intime, celui d'Élisabeth. Certains romans résistent aux années, voire aux siècles, celui-ci m'a paru affreusement daté. Je passe sur le titre, Le retour des cendres, qui n'a rien à voir avec Napoléon, et qui est quand même un peu douteux, même si l'image de Phoénix plane vaguement sur la silhouette d'Elisabeth. La lecture du roman ne fut pas très agréable, l'intrigue manque de vraisemblance, l'évocation des camps sonne faux, les personnages sont détestables et le ton de l'ensemble est misogyne.

On grimace à la lecture des passages dans lesquels Elisabeth se refait une beauté chez l'esthéticienne, le coiffeur et s'achète des robes, afin de se relooker après la déportation… On déglutit en parcourant les lignes dans lesquelles Elisabeth avoue à Stan que pour pouvoir manger, elle s'est portée volontaire dans le bordel du camp. Ce à quoi son mari vaguement gigolo dans sa jeunesse répond: « Ma pauvre chérie! A un moment ou un autre de notre existence, nous aurons chacun dû faire l'amour pour manger! Nous étions faits l'un pour l'autre… »

Bref, des femmes geignardes bouffées par la dépendance amoureuse à un crétin, une intrigue bancale qui a le mérite de vous pousser à relire TOUS les romans de BIALOT pour vous remettre, un ton un peu ampoulé, et un final en apothéose, tant pis je spoile, avec un « suicide » au gaz…. J'ai détesté le retour des cendres, alors qu'adolescente j'avais été transportée par Néropolis, du même auteur.
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De quelques crimes parfaits

L'écriture châtiée, à la limite du précieux, est la marque de fabrique d'Hubert Monteilhet... C'est ciselé et précis comme la taille-douce des timbre-poste!

Cette fois, l'auteur emmène son visiteur dans les arcanes du crime dit "parfait". C'est délicieux à souhait, dans ce récit où trois personnes ( père, fils et belle-mère) font appel à l'expertise très spéciale du narrateur.

Comment supprimer son prochain et s'en tirer blanc comme neige?

Monteilhet divulgue quelques recettes, appuyés d'historiques exemples.

Ce "divertissement criminel" (comme indiqué en page de garde sous le titre), a le bon goût de ne courir que sur 157 pages... taillé pour un trajet en chemin de fer, à la fin des années 60 pendant laquelle fut publié le bouquin.

cependant, le livre manque une cinquième étoile de ma part, au vu d'une fin qui m'a semblée un peu simpliste....

Un livre à lire sans crainte, donc.
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Les pavés du diable

Ah! Ces Pavés du diable...

C'est avec eux que j'ai découvert, voici plus de quarante ans, la prose soignée d'Hubert Monteilhet. Celle-ci emmène le lecteur dans quelque bourgade de province bien engoncée dans ses routines et qu'en-dira-t'on.

Il faut dire que l'histoire de ces chantages, perverse et malicieuse, convient tout à fait à la narration (et vice-versa).

Les gages, pour chaque fautes maître-chantées, sont assez réjouissantes.

Mais où cela mène-t-il?

Cependant, ce polar des provinces est à remettre dans le contexte d'une époque plus serrée et moins permissive qu'elle ne l'est maintenant (quoique...).

En tout cas, le livre m'a laissé un agréable souvenir et je ne me priverai pas d'en relire quelques beaux morceaux.
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Néropolis

Une brique...mais pas indigeste du tout: on se fiche un peu des heurs et malheurs de Caeso...ce qui passionne, ce sont toutes les notations relatives à la Ville éternelle, à la vie quotidienne, religieuse, politique et..sexuelle des Romains! C'est nettement plus vivant et plus accrocheur que Carcopino, (vie quotidienne à Rome).



J'avoue ne pas avoir senti de plaidoyer "pro domo" pour le christianisme, tant la vie réglée -et déréglée- des Romains a occupé le premier plan de mes intérêts ...



Cela dit, passée cette découverte-ou cette confirmation in situ- je ne crois pas qu'on relise avec autant de passion ce gros pavé..Les péripéties romanesques très vite s'estompent, restent un ton, assez alerte et humoristique et un enseignement qui, lui, perdure...
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Néropolis

J'ai découvert Hubert Monteilhet avec Neropolis lorsque j'étais au lycée. Les années ont passé mais je garde un souvenir très fort de cette vaste fresque des temps néroniens.



L'auteur, grand amateur d'histoires et d'Histoire, nous entraîne à la suite de son personnage principal Kaeso dans les profondeurs de la capitale impériale Rome dans les premières décennies du Ier siècle de notre ère.

Il y a du Dumas chez Monteilhet par l'ampleur de sa dramaturgie. On plonge plus qu'on lit, dans le quotidien de l'Urbs. La grande Histoire rejoint les petites en nous conduisant auprès des premiers successeurs d'Auguste. Le roman s'ouvre sur la folie de Caligula qui fait et défait la chevalerie et l'ordre sénatorial au gré de ses illuminations. On suit Claude et ses épousailles aux relents incestueux. Et évidemment, on s'attarde sur le règne de Néron, entre faste, démesure, art et aliénation.



J'ai eu l'occasion de discuter avec Hubert Monteilhet au Livre sur la place, à Nancy, quelques années après cette lecture. Je l'avais trouvé très abordable, fort intéressant et doté de beaucoup d'humour. Ce qu'on retrouve sous sa plume. Son récit est un enchantement pour tout passionné d'Histoire romaine. Ou pour tout amateur de bonnes histoires. Tour à tout conteur et pédagogue, érudit sans pédanterie, sa prose est un régal. On apprend beaucoup sur la vie à Rome, de la constitution du garum à l'entraînement des gladiateurs, des intrications politiques au quotidien des insulae, du frigidarium des thermes au vomitorium des banquets...



Lecture passionnante et enrichissante à entamer sans la moindre hésitation, au vu du pavé.
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Néropolis

Plus de 700 pages d'histoire romaine ! J'avoue, j'ai acheté ce bouquin en seconde main, plus par hasard qu'autre chose, et lorsque je m'y suis mise je n'étais pas sur du tout d'en voir la fin ! Mais je ne l'ai pas laché.

Ce que j'aime dans les romans historiques c'est justement cette habitude que j'ai de chercher, parrallèlement à ma lecture, d'autres pistes pour vérifier la véracité des éléments du bouquin. Or, dans celui-ci, et Dieu sait qu'il s'agit d'une belle pièce, je n'ai pas du tout ressenti le besoin de faire des recherches parrallèles. J'ai aimé l'histoire, j'ai adoré le style d'écriture de l'auteur qui a beaucoup d'humour, j'ai aimé suivre les aventures de Kaeso. Il est vrai que l'auteur nous peint un tableau pas toujours glorieux de Rome, on se croirait parfois dans un film porno, mais, indépendamment de cela, l'histoire est bien tournée. J'ai aussi aimé l'idée de me repérer dans cette Rome antique, me promener la journée dans des lieux que je retrouvais lors de la lecture de ce bouquin, une fois rentrée dans mon hôtel romain. Une belle découverte.
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Oedipe en Médoc

Dans Babelio, une critique mais sans avis... Le Médoc se faisait remarquer comme un (litre) titre de ma bibliothèque. Bien m'en a pris de le déboucher car ce fut plutôt une bonne surprise.



L'histoire est construite à partir de lettres et de journaux intimes. Les lettres sont photocopiées, traficotées, volées, brûlées de manière machiavélique.

Dans ce roman, on peut évoquer des séries TV (cf. "Le sang de la vigne") et des films (voir le Klapisch cru 2017 "Ce qui nous lie") qui ont amplement "surfé" sur le vignoble et les histoires d'héritage.

L'auteur établit des références à Simenon et on y pense parfois en lisant ce roman agréable.

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L'Empreinte du ciel

Hubert Monteilhet a multiplié les romans policiers faciles, pleins de gouaille et de repas gastronomiques. Ce polar là n'entre pas dans cette catégorie. A partir d'une intrigue tournant autour du Saint Suaire de Turin, qui comporterait en négatif l'image du Christ, Monteilhet se laisse aller dans ses exagérations habituelles et part carrément dans le fantastique vaguement mâtiné de considérations pseudo-scientifique. En un mot si vous avez du temps à perdre...
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Néropolis

Une histoire plus noire que noire sur les vices, les tortures, les meurtres sous Néron. L'histoire est parfois mise à l'écart par des descriptions trop longues mais intéressantes.

Etant donné que je préfère la beauté à la noirceur, j'ai eu beaucoup de mal à le lire.
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Le taureau par les cornes

Le prendre par les cornes certes !

Mais surtout le conduire à l'abattoir.

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Néropolis

Je mentirais en niant que j'ai passé de bons moments au fil des 850 pages de ce roman fleuve. L'histoire de Caeso, un jeune romain feignant de se convertir au christianisme pour échapper aux convoitises de sa belle-mère adoptive rassemble tous les ingrédients de la bonne littérature d'aventure. Là où je suis moins enthousiaste, c'est sur la prétendue exactitude historique du roman. L'auteur nous montre une Rome complètement décadente, où aucune mesure, aucun bon sens n'ont cours, un Emprereur d'une cruauté extrême régnant sur un peuple dépravé dont seuls les chrétiens semblent avoir conservé quelques bribes de sens commun. Monteilhet est complètement fasciné par une sexualité débridée et parfaitement perverse qu'il nous décrit comme omniprésente. On sent chez lui une bonne dose de militantisme au service de ceux qui ont compris le mystère de la vraie croix et ça, éh bien ça me les brise menu. Ceci dit, emmenez Néropolis sur une plage et je vous garantis quelques heures de plaisir.
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Néropolis

Dans la catégorie des romanciers insolites, en voici un qui est bien à sa place : Hubert Monteilhet (1928-2019) est un auteur de romans (essentiellement, mais il a écrit aussi des essais et des écrits polémiques) dans deux genres différents, le roman policier et le roman historique. Et dans ces deux genres, il fait preuve d’une originalité qui le met dans une position étrange, à la fois classique et franc-tireur, à la fois traditionnel et provocateur.

Pour résumer très grossièrement, disons que Monteilhet est un libertin dans la lignée des écrivains du XVIIIème (Choderlos de Laclos, à qui on le compare souvent, l’abbé Prévost, Crébillon, Restif de La Bretonne ou encore Sade), et aussi, d’une certaine façon, aux « Hussards » des années 50 (Nimier et Laurent en particulier). Pour l’élégance du style, jointe à une description des mœurs où se mêlent liberté et impertinence, voire licence. Aussi sans doute pour une vision particulière de la littérature : dans les deux genres qu’il pratique, il dresse (avantageusement, et parfois avec une malicieuse insolence) des tableaux parfois sordides de la société qu’il veut décrire, tout en laissant au lecteur le soin de juger. Ses romans policiers sont plus des romans psychologiques, voire des romans de mœurs, que des romans à énigme classique. Dans ses romans historiques, il fait appel à une Histoire, parfaitement réelle et documentée, mais qui heurte l’idée que nous avons de l’Histoire traditionnelle, parce qu’elle s’oppose souvent à nos opinions morales et religieuses.

C’est en particulier le cas avec « Néropolis » (1984). Néropolis, comme le nom l’indique, c’est la ville de Néron. Le roman, à travers l’histoire de Kaeso, raconte la Rome des julio-claudiens, à la lumière des écrits de Tacite et de Suétone (les deux plus grandes langues de vipère de l’Antiquité), mais également des plus sérieux historiens de la vie quotidienne romaine. Prétexte pour l’auteur de nous mettre sous les yeux la vie décadente des romains, et aussi les fluctuations politiques et sociales, tous comme les premiers pas d’un christianisme brouillon et pas toujours convaincant. Les portraits sont dépeints au vitriol, l’analyse qu’en fait l’auteur est souvent teintée de cynisme et de causticité. Voilà pour les points négatifs. Mais, si l’on veut avoir une idée plus juste de ce pavé (près de 900 pages), il faut souligner le sérieux de la documentation (c’est pas jojo, mais tout est vrai), et surtout le style d’écriture : à la fois élégant (sa marque de fabrique) et plein d’humour, de mouvement et de vie. On ne s’ennuie pas une minute, tant la curiosité prend le pas sur l’ennui, lors des descriptions, tour à tour savoureuses et répugnantes, des portraits réjouissants ou inquiétants…

Nous avions l’habitude de voir la Rome des julio-claudiens à travers les récits primo-chrétiens de Sienkiewicz (« Quo vadis ? ») de Wallace (« Ben-Hur ») ou de Douglas (« La Tunique »), d’autres auteurs plus nuancés comme Graves (« Moi Claude, empereur ») ou Waltari (« Le secret du royaume »), voire Grimal (« Mémoires d’Agrippine »). Monteilhet est un des premiers à nous donner un tableau aussi complet (et complaisant, il faut bien l’avouer) de la Rome du 1er siècle.

A rapprocher du « Royaume des mécréants » de cet autre trublion qu’est Anthony Burgess.

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Néropolis

J'ai eu beaucoup de mal à terminer ce roman historique se déroulant dans la Rome impériale. Ce n'est pas l'époque, les personnages ou même l'intrigue qui m'ont gênée: l'époque est passionnante, les personnages, si pas toujours très subtiles, sont suffisamment réussis pour qu'on s'intéresse à leur sort, et l'intrigue se débrouille, même si un peu lentement.

Cependant, Néropolis souffre d'un défaut rédhibitoire: l'auteur veut nous apprendre beaucoup trop de choses! C'est pour cela aussi que l'histoire progresse si lentement: chaque fois qu'un personnage entre dans une taverne, on a droit à une tartine sur les tavernes dans la robe antique, chaque lettre d'un personnage à un proche donne trois à quatre pages d'explications sur le lieu où il est, où l'histoire de l'Empire ou je ne sais quoi, que le destinataire doit parfaitement connaître. C'est un équilibre à atteindre entre le déroulement de l'intrigue et le contexte historique, un équilibre que tous les romans historiques doivent chercher à atteindre.

Là, c'est raté.

Intéressant, donc, mais totalement alourdi, le roman s'en ressent beaucoup.
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Au royaume des ombres

Monteilhet clôt là sa trilogie des Mousquetaires, qui démarque celle de Dumas, son héros, le baron Arnaud d'Espalungue, étant le cinquième mousquetaire, rusé et fin escrimeur comme D'Artagnan.

Comme dans le Vicomte de Bragelonne, il est question du Masque de fer, qui n'est pas ici le frère jumeau de Louis XIV, mais son père naturel, le duc de Beaufort, petit-fils d'Henri IV qui fut le comparse du cardinal de Retz durant la Fronde et que Dumas met en scène dans Vingt ans après.

A la demande d'Anne d'Autriche sur son lit de mort, le baron d'Espalungue doit révéler au roi (une partie de) la vérité sur sa naissance (cf. de plume et d'épée, premier volume de la trilogie, qui se déroule en 1637), et Louis XIV lui ordonne de mettre Beaufort au secret, ce qui confronte le baron à des dilemmes cornéliens.

C'est toute la première partie du règne qui défile, depuis l'arrestation de Fouquet par D Artagnan, qui meurt lors du siège de Maastricht, jusqu'à la disparition des derniers Mousquetaires, Monteilhet réservant à Porthos un autre sort que Dumas et digne d'un saint

Outre ses aperçus sur l'envers du Grand règne, le roman vaut par l'esprit caustique et paradoxal de Monteilhet, même si on peut préférer ses premiers romans policiers.
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De plume et d'épée

Vous avez aimé « Les Trois mousquetaires » d’Alexandre Dumas ? Question sotte et grenue. Ceux qui n’ont pas aimé ne l’ont pas vraiment lu, et ceux qui ne l’ont pas lu ont raté quelque chose d’important… Peut-être aimerez-vous aussi « De plume et d’épée » », sous-titré « Roman Louis XIII » de cet écrivain plutôt insolite qu’est Hubert Monteilhet. Ceux et celles d’entre vous qui ont lu ma chronique de « Néropolis » connaissent un peu le personnage : écrivain fantasque et imaginatif, il excelle dans deux genres : le polar, et le roman historique.

Dans ce dernier domaine, il a écrit une trilogie qui correspond plus ou moins à la « Trilogie des Mousquetaires ». Du moins dans les dates. Parce qu’au niveau de l’intrigue, Monteilhet, plus près de l’Histoire que Dumas, nous offre une vision différente (mais pas tant que ça, au fond) des règnes de Louis XIII et Louis XIV. Du reste, il serait vain de comparer les deux écrivains : Monteilhet a lu Dumas et lui rend un hommage appuyé, mais « De plume et d’épée » par rapport aux « Trois Mousquetaires » n’est ni une parodie, ni une paraphrase, encore moins une imitation, c’est un roman parallèle (avec des héros qui se croisent, curiosité géométrique), et même un roman-miroir, parce que les personnages, d’un roman à l’autre se répondent, et finalement se complètent.

« De plume et d’épée, roman Louis XIII » (1999) est suivi de « Les cavaliers de Belle-Ile » (2001) et de « Au royaume des ombres » (2003). Si le premier volume se passe sous Louis XIII, Richelieu et Anne d’Autriche, les deux suivants se passent sous Louis XIV.

Le narrateur est Arnaud d’Espalungue, un cadet de Béarn monté à Paris pour y faire fortune. Ça ne vous rappelle rien ? Le prologue nous met tout de suite dans l’ambiance :

« A la désolation de toute l’armée, nous avons porté en terre, en ce jour de disgrâce de l’an 1673, Charles de Montesquiou, comte d’Artagnan, maréchal de camp de Sa Majesté depuis l’année dernière… Avant d’aller se faire tuer à mon côté, Charles, que je chérissais comme un frère d’élection, m’ait confié dans un demi-sourire : « Mes pressentiments m’ont toujours trompé, mon cher Arnaud, et je n’ai aujourd’hui aucun pressentiment : c’est mauvais signe. » Je lui ai tenu la main, devant mon grand Porthos qui avait peine à cacher ses larmes, jusqu’à ce qu’une dernière saignée vînt à bout de son sang généreux. Ce que l’ennemi n’avait su faire, un chirurgien de rencontre l’avait accompli. »

Après la cérémonie, le roi prend Arnaud à part et lui propose la succession de d’Artagnan. Celui-ci décide alors d’entreprendre le récit de ses mémoires.

Depuis son départ de province jusqu’à l’épisode toujours aussi captivant du « Masque de fer », nous suivons les aventures picaresques d’Arnaud, tiraillé entre deux religions, qui a le donc de se mettre dans des situations « pas possibles » de s’attirer les amitiés les plus cordiales, comme les inimitiés les plus fortes (entre autres Richelieu et son âme damnée le Père Joseph).

Encore une fois, « De plume et d’épée » n’est pas « Les Trois Mousquetaires ». Les héros de Dumas, nous les croisons de temps en temps, ils servent surtout à donner corps au roman, à le placer dans la foulée du grand Alexandre. Mais l’intrigue est différente : la restitution de l’époque est plus historique, et plus réaliste. Les mœurs du temps sont décrites avec rudesse parfois (comme dans « Néropolis »), mais comme on dit « en ce temps-là, ça se passait comme ça ». De Dumas, Monteilhet a gardé le style vif et enlevé, enjoué, peut-être plus teinté d’ironie mordante, et aussi cette imagination débordante qui lui fait entre autres, trouver la solution pour donner un héritier au trône de France, ou pour expliquer le mystère du Masque de fer…

Un grand roman d’aventures, donc, plein d’invention et de passion, où les chevauchées haletantes alternent avec de piquantes scènes d’alcôve, les sordides complots avec des tableaux guerriers impressionnants, le destin individuel avec l’épopée.

En selle, mes amis, la Reine vous regarde (Anne d’Autriche, bien sûr !)





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Néropolis

J'ai lu ce livre pour la première fois à sa parution. Il m'avait vraiment emballé, je m'étais entièrement plongé dedans.



Il portait dans mon souvenir un air de nostalgie associé à l'idée qu'il m'avait aidé à obtenir une très belle note lors d'un oral universitaire.



Retrouvant l'ouvrage chez un bouquiniste, m'est venue l'idée de le relire. Je n'aurais pas dû.... L'histoire lente, le contenu fouillé et minutieux m'ont lassé.



Il y a cependant là un bel ouvrage de recherche. Je lui mets donc une note de trois, entre présent et passé.
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La part des anges

Grosse déception en ce qui me concerne, pour ce polar, choisi pour le Challenge des 50 objets de Sallyrose.



D'abord le choix de la forme, à savoir un roman épistolaire, que je n'apprécie pas trop, car je trouve que cela donne un caractère artificiel à l'histoire. A quel moment ce courtier en assurance qui s'improvise détective trouve-t- il le temps d'écrire des lettres de 50 pages (au moins) à sa femme?



Ensuite parce que l'auteur confond polar, chronique gastronomique et documentaire sur le monde du cognac en France. Des pages et des pages de descriptions sur la façon de bien faire des oeufs brouillés, sur l'élaboration du cognac, etc, ce n'est pas ininteressant mais ca plombe le rythme du récit. Et le petit côté réac des considérations des protagonistes - c'était tellement mieux avant, tout se perd ma bonne dame - m'a également agacée.



Enfin, l'intrigue en elle-même m'a paru incroyablement tire-bouchonnée, brouillonne et hautement improbable.



Pour finir (quand même) sur une note un peu positive, j'ai appris que "La part des anges" est une expression dont j'ignorais la signification et que j'ai trouvée très jolie...

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Choc en retour

un cuisinier, un déporté, un voyageur, un enquêteur, un mari, un amant un Tartarin tous ces personnages "joués" par un seul et même homme dans ce roman situé par l'auteur durant la seconde guerre mondiale et juste après en font une histoire rocambolesque et divertissante.
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Les mantes religieuses

Le roman d'Hubert Monteilhet est impressionnant de finesse, véritable bijou subtilement ciselé.

Une ronde de mari cocu, d'amante et d'épouse machiavéliques, d'avocat, d'agent d'assurance... agencée par une succession d'extraits de journaux intimes, d'échanges de lettres, d'articles de journaux...

On pense autant aux "Diaboliques" de Clouzot (ou au "D'entre les morts" de Boileau-Narcejac) qu' aux "Liaisons dangereuses" de Choderlos de Laclos dans cette succession d'attitudes cyniques, pleines de faux-semblants, dont on se demande si finalement quelqu'un en sortira gagnant.
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