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Critiques de Hugues Micol (86)
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Black-out

Le format de cette BD est plutôt luxueux, c'est ce qui nous frappe au premier abord. C'est une BD en noir et blanc sur de grandes cases et de belles planches. On sera vite subjugué par la beauté de ces illustrations. Sur la forme, il n'y a rien à redire.



Cela raconte le parcours d'un jeune homme qui souhaite percer à Hollywood dans les années 30 et 40. C'est l'acteur célèbre Cary Grant qui va le guider dans ce milieu cinématographique.



Ce métis noir d'origine chinoise et amérindienne va essentiellement jouer des rôles ethniques dans les plus grands classiques du cinéma de cette âge d'or des productions hollywoodiennes : chef indien, révolutionnaire mexicain, dandy oriental. Son nom sera souvent oublié des génériques de fin.



Maximus Wyld n'a pas été une grande vedette mais il a été le premier à ouvrir la voie à d'autres qui se sont fait remarquer comme Eddie Murphy ou Will Smith. Il est vrai que je préfère nettement Morgan Freeman ou Denzel Washington.



On va revisiter d'une manière différente le mythe du rêve hollywoodien. On va découvrir ce qui se cache derrière et cela sera assez loin d'une vision réconfortante. La ségrégation faisait également rage dans le cinéma.



J'ai beaucoup aimé cette biographie car elle va au-delà de l'histoire de ce jeune homme qui va devenir acteur, à la fois guerrier, gangster ou dissident. Il est question du pouvoir des images. Il se rend compte que le film divertissement est un mirage assez séduisant mais qui ne reflète pas la réalité historique comme le massacre des peaux-rouges par l'homme blanc quand le western nous montre tout le contraire au point de soutenir le cow-boy.



C'est quand même un triste destin que de terminer condamné injustement pour espionnage à la solde des soviétiques dans le cadre du maccarthysme et de se voir disparaître de toutes les bobines de films tournés antérieurement comme pour effacer votre trace. C'est quand même tragique dans le fond.



Cette BD est assez intelligente dans le concept, dans la narration et dans la mise en forme. C'est indéniable. Et puis, elle semble réparer une injustice même s'il s'agit d'une fausse biographie. Cela rend un véritable hommage au talent et au courage des artistes noirs.



Je pense notamment à Hattie McDaniel qui jouait Mammy dans « Autant en emporte le vent » ce qui lui a valu l'oscar de la meilleure actrice dans un second rôle en 1940. Nous la retrouverons d'ailleurs dans cette présente œuvre comme d'autres protagonistes de cette grande époque du cinéma.



J'ai également bien aimé cette conclusion avec une Rita Hayworth, le sex-symbol féminin des années 40, qui ne l'a pas oublié malgré sa maladie d’Alzheimer à la fin de sa vie.
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Agughia

Je n'ai pas trop aimé cette BD cyberpunk dont l'action se situe dans le futur.



Le dessin est déjà très spéciale avec ses couleurs criardes et son trait anguleux. Il faut vraiment aimer ce style graphique datant des années 70. J'ai eu vraiment beaucoup de mal.



Par ailleurs, au niveau du scénario, nous avons un récit assez chaotique qui met en scène des personnages assez bizarres dans un monde en perdition et profondément injuste. Le ton est assez décalé avec un peu d'humour malgré tout.



Le thème est celui du tourisme spatial qui peut détruire l'environnement. C'est une île où les habitants semblent être dépossédés de leur coin. Le responsable est un puissant lobby qui œuvre à l'aménagement du territoire pour son plus grand bénéfice. On peut dire sans se mouiller que c'est une transposition de ce qui se passe en Corse.



Je préfère pour une fois passer mon tour. On ne peut pas tout aimer dans la BD. C'est ainsi.

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Les contes du 7ème souffle, tome 1 : Aohige

Calme... Rien ne bouge...

Soudain la tempête éclate,

Danse le roseau !

Ramon p48



Samouraï descendu de son cheval d'arçon

Déjà Poney retenaient ses leçons

Un peu Classico-cliché comme une Bd sur le Tibet,

Ninosairosse s'en Lhassa...

Volume 2 peut être pas qu'il le lira...
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Histoire dessinée de la France, tome 4 : Les ..

Remarquable présentation de la période charnière entre antiquité et moyen-âge que cette semi-BD.



Une présentation qui nettoie au karcher tout ce que l’on croit savoir, pour en éliminer les impuretés.

Ce que j’en retiens avant tout, c’est que l’Histoire c’est un peu comme la mécanique quantique : de la réalité intrinsèque, on ne peut se faire une idée qu’en terme de probabilités ; l’observateur a systématiquement une influence sur le système observé.

En Histoire, cela peut être un processus parfaitement conscient. Bruno Dumézil nous en montre moults exemples : Grégoire de Tours embellit Clovis pour forger une figure grandiose du début de la dynastie mérovingienne, pour son époque qui en a grand besoin. Les historiens carolingiens démontent l’image des derniers rois mérovingiens dits « fainéants », ce qui justifie la prise de contrôle par les carolingiens. Les historiens français du 19ème siècle (Augustin Thierry en tête de gondole) vont plutôt présenter les Francs comme des envahisseurs barbares et chercher des origines gauloises à la Nation. Les historiens allemands (Gustaf Kossinna en porte-parole), de leur côté, vont au contraire mettre en avant l’honneur et la grandeur des Germains face à la décadence de l’Empire romain. Et j’en passe.

La partie BD vient d’abord, puis c’est l’indispensable dossier, complémentaire et non pas redondant. Une brève biographie des personnages qui interviennent dans le récit ainsi qu’une riche bibliographie renforcent la structure. Dans l’ensemble, les Barbares perdent ici de leur barbarisme, et le gouvernement mérovingiens s’en sort avec les honneurs.



Revers de la médaille, cette méthode transforme ce qui s’est vraiment passé en un flou difficilement concevable. Elle érode les prises sur lesquelles l’amateur s’accroche pour escalader la montagne de l’Histoire et retenir un tant soi peu les événements. Il lui faut à présent concevoir des structures plus complexes, des associations « période historiques-période d’observation » qui, pour moi du moins, ont un aspect frustrant tout autant qu’un aspect satisfaisant pour l’esprit.



Hugues Micol est remarquable au dessin. Un humour discret, des tentatives de reproduction de toiles de maître dont il anime les personnages et les fait agir. J’essaierai de trouver d’autres œuvres de sa part. De même, je lirai certainement d’autres épisodes de cette Histoire dessinée de la France.

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Histoire dessinée de la France, tome 4 : Les ..

Plus on connaît notre histoire, mieux on comprend notre époque. C'est ce qu'affirment régulièrement professeurs et chercheurs. Cet album en est la preuve éclatante ! Enfin, c'est la pensée qui m'est venue souvent au fil de ma lecture. Non seulement, on apprend beaucoup sur cette période - de la chute de Rome à Pépin le Bref, mais Bruno Dumézil, historien, ne nous fait pas mystères des points restés dans l'ombre et des différentes interprétations souvent élaborées pour servir un discours politique dans le but de flatter les gouvernants et créer une identité nationale, pour mieux rassembler ou désigner un ennemi "juré"...



"Le barbare est nécessaire. Surtout s'il appartient à un passé lointain. Les européens ont donc fait appel aux peuples du haut Moyen Âge, soit pour se trouver des ancêtres, soit pour dénoncer de supposés ennemis héréditaires. Et quand les Français ne pouvaient plus voir les Allemands en peinture, ils se sont mis à peindre les tableaux montrant les anciens Germains. C'est ainsi que le XIXe siècle, âge d'or des nationalismes, a façonné le passé... à son image !"



Beaucoup d'humour dans le texte et dans les dessins de Hugues Micol qui n'enlèvent rien au sérieux de cet ouvrage, mais apportent ce petit côté jouissif qui aide à retenir et appréhender les choses. La Une de Kloser, les dossiers de l'écran... donnent tout de suite le ton à cet album !



Dans une première partie, la bande dessinée nous ouvre à cette période, déroulant la chronologie des événements et des acteurs marquants, qui ont laissé une trace plus ou moins importante, dans nos mémoires ou nos livres d'histoire. Les rois (pas si) fainéants, Dagobert, Clovis... et j'en passe et non des moindres.



"L'histoire se fait avec des dates, mais aussi avec des individus : puissants ou misérables, hommes ou femmes, clercs ou laïcs... N'oublions pas les animaux, dont l'existence silencieuse influe souvent sur le fonctionnement d'une société."



Ensuite dans une seconde partie Bruno Dumézil démêle le mythe des connaissances réelles ou supposées de ces temps souvent délaissés et si mal jugés, et nous fait partager son savoir, de façon claire et simple.



"l'histoire se fait aussi avec des historiens, qu'ils soient anciens ou contemporains : leurs idées, leurs projets, leurs erreurs d'interprétation, leurs mensonges, parfois, orientent la vision que nous avons d'une époque."



Merci à Babelio et aux éditions La Découverte et La Revue Dessinée pour l'envoi de ce livre, qui donne envie de découvrir les prochains tomes.
Lien : https://page39web.wordpress...
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Agughia

Ambiance de dystopie cyberpunk sur une île de méditerranée transformée en station balnéaire du futur, les touristes s’entassent, les autochtones s’en sortent comme ils peuvent, c’est pollué, sale, grouillant de monde. Hugues Micol nous présente un futur pas très reluisant.

Un touriste se fait voler un colis dans un taxi, Agughia est la voleuse, une trafiquante, débrouillarde et agile qui essaye de s’en sortir avec des petites combines. Le problème, c’est que le touriste volé travaille pour un grand consortium installé en orbite, et l’affaire prend de bien trop lourdes conséquences.

Je n’ai pas été très emballé par le graphisme, efficace et dynamique, mais les couleurs sont trop agressives et l’ensemble trop fouillis. Par contre, l’intrigue est prenante, pleine de suspense, bien construite, l’aspect dystopique assez glaçant, basé sur un capitalisme sans éthique, et les personnages classiques dans ce genre mais bien campés. C'était un bon moment de lecture.
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Black-out

Black-out ressemble à un documentaire, un témoignage sur le cinéma hollywoodien.

Maximus Wyld est un acteur métis, de sang indien, noir, asiatique, européen. Il perce à Hollywood dans les années 30 à 50, dans la mesure où un métis peut le faire. A travers cette biographie, on découvre la perversion et l’hypocrisie de cet univers, le racisme passif, ou plus ouvert, son éthique douteuse, et aussi l’anticommunisme avec son apogée à l’époque du MacCarthysme.

Le graphisme est en noir et blanc, inspiré du style brut des comics pulp au dessin réaliste des années 50. Il nous immerge dans l’ambiance de l’époque.

Ma lecture a été assez heurtée au début, les dialogues ne sont presque que des discours militants, des griefs, des revendications. Il n’y a pas vraiment de rythme, le récit n’est qu’un amoncellement de faits, de rencontres, j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire. Mais sur la fin, cela s’emballe un peu, cela devient alors plus politique, avec la lutte contre le communisme qui vient s’ajouter au racisme institutionnel.

Le plus important ne se situe cependant pas là, le tour de force de cette bande dessinée, c’est d’avoir réussi à faire passer cette fiction pour un véritable témoignage, et peut-être que ce faux rythme de narration participe à cette réussite. On a envie que cette histoire soit vraie, les faits réels se mêlent à la fiction, c’est un véritable documentaire sur le milieu hollywoodien de cette période, sur l’organisation raciale, cette forme d’apartheid, et dans tous ça, Maximus Wyld prend réellement vie, j’avoue même que je doute encore de son inexistence, et c’est justement l’objectif de cette bande dessinée, est-ce vraiment une fiction et peut-on effacer quelqu’un de l’histoire, on entre dans une problématique orwellienne, l’épilogue de cette bande dessinée est vertigineuse.

Si cette lecture a été lassante par moments, elle laisse une très forte impression au final.

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Histoire dessinée de la France, tome 4 : Les ..

Un album remarquable !



Ce qui est particulièrement plaisant dans cet ouvrage est que les deux auteurs arrive à nous raconter et également à mettre en scène une histoire ultra complexe et très mouvementée que peu d’entre nous maîtrise ! Bien entendu, c’est fait de façon très intelligente, très pointilleuse sans aucune zone d’ombre mais sans jamais se départir de l’humour. J’avoue que j’ai eu un bon et franc moment de rigolade lorsque j’ai vu la réapproriation de la couverture du magazine people Closer à la sauce médiévale !!! Rien que pour ça, je ne peux que vous conseiller la lecture de ce tome ! Ce qui est également subtil, c’est cette façon de déconstruire les clichés véhiculés par notre mémoire et même voir notre roman national en faisant appel à des références contemporains que nous pouvons tous aisément comprendre !



Vous l’aurez compris c’est un coup de coeur ! On apprend des tonnes de choses, j’ai redécouvert certaines anecdotes que j’avais totalement oublié ou bien encore des personnages totalement inconnus. Si le côté bande dessinée est captivant c’est notamment grâce aux dessins, grâce aux planches très colorées que nous propose Hugues Micol. Moi j’ai eu un vrai coup de coeur pour ses dessins représentant les barbares, plus clichés on meurt ! Mais il ne faut pas négliger aussi la fin de cet album où Bruno Dumézil prend la parole et nous raconte simplement la complexité de cette période en utilisant des titres accrocheurs et des références qui ne parlent pas seulement aux historiens !



Bref, c’est un sans faute ! Je vous le recommande mille fois ! Et je pense que je vais continuer à lire quelques tomes de cette très belle collection.
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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Terre de feu, Tome 2 : Les noctambules

Ce deuxième tome nous réserve de beaux moments de magie sombre, d’étranges tensions, avec quelques moments d’anthologie, comme celui où l’indien s’empare des révolvers. On y sent plus la patte de David B. même à travers le graphisme. Je regrette presque qu’il n’ai pas illustré cet album lui-même.

En fin de compte, cet album m’a relativement déçu, et d’autant plus que je suis un fan inconditionnel de David B. L’intérêt de l’histoire tourne surtout autour de l’indien qui, en s’appropriant les armes des colons, trahit l’esprit de son peuple, mais dans cette histoire, il y avait beaucoup d’autres directions qui sont laissées en suspens, non abouties. On attendait de savoir où nous mènerait Lord Hexam et des deux femmes, Lord Wales ne participe plus vraiment à l’histoire, et les deux armées, communistes et anarchistes, n’arriveront jamais au manoir, sans qu’on sache pourquoi et leur présence paraît superflue. Si David B. prend un malin plaisir à nous perdre dans ses scénarios, à nous balader dans une forme de réalisme magique, en général, il nous laisse toujours les clés et une issue qui s’impose. Ici, certaines pistes semblent laissées pour compte, laissant un goût d’inachevé.
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Terre de feu, Tome 1 : L'archer rouge

David B. nous envoi en Terre de Feu à l’extrême sud du Chili, dans une aventure mêlant Western et fantastique, avec des chasseurs d’indiens sanguinaires, un indien aidé par des forces magiques, un manoir avec un mystérieux Lord et deux jeunes femmes médiums. L’univers mis en place par David B. est lourd et intrigant, chargé de tensions, un merveille d’imagination. Le graphisme de Micol est un peu trop sombre, mais en adéquation avec le récit, comme acéré par les vents piquants et la violence des protagonistes. Voici un premier tome très alléchant.
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Histoire dessinée de la France, tome 4 : Les ..

Ce tome 4 de l'Histoire dessinée de la France est une réussite. L'historien et l'auteur de BD sont parvenus à un bon équilibre entre dimension pédagogique et artistique. Comme pour les tomes précédents, on apprend une multitude de choses sur la période couverte, ici celle allant de la chute de l'empire romain (en gros) à l'avènement des Pépinnides, juste avant l'entrée en scène de Charlemagne. Thusnelda, Alaric, Childeric, Clovis, Chilpéric, Galswinthe, Clovis II, ils sont tous là. Ces noms ne vous parlent pas tous ? Normal, l'histoire officielle les a quelque peu "oubliés", sauf pour Clovis, ou a cherché à les décrédibiliser (l'image des rois fainéants). Il a fallu attendre les travaux des historiens de la seconde moitié du 20e siècle pour mieux les connaître, et malgré cela de nombreuses images d'Epinal persistent encore. Les auteurs expliquent la réalité de ces personnages, de leur période et environnement respectifs, et ça décoiffe parfois. La place de la religion est particulièrement bien restituée, et le rôle de certains chroniqueurs (Grégoire de Tours et Venance Fortunat) dans la transmission (fidèle ou arrangée) des évènements est décrit de manière très juste. Toutes ces informations ne sont pas assénées ou exposées doctement mais mises en scène avec une bonne dose d'humour qui fait mouche. Une réussite.
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Scalp : La funèbre chevauchée de John Glanton e..

Episode qui m'était totalement inconnu, la chevauchée sanglante de John Glanton et sa bande alimente l'imaginaire texan depuis plus de 150 ans. de 1847 (voire 1849, pour son gang) à 1850, ce hors-la-loi, qui préfigure quand même les Texan Rangers, a écumé le Texas et le nord du Mexique afin de défendre son Texas, ses droits, mais aussi de voler, de violer, de scalper (avec l'oreille pour bien montrer que le scalp vient d'un Indien), et de chercher de l'or (parfois dans la besace de ses victimes)...



Au bout du compte, quand la horde aura déplu à tout le monde, d'un côté et de l'autre de la fontière, ce sera la curée. Retour de bâton habituel.



Le récit est strictement linéaire. On a droit à l'équipée sanguinaire du premier au dernier jour (avec quelques suites, évoquant le reste de la bande et son petit-fils... suites inutiles).



Ce qui frappe, c'est le graphisme. L'usage du noir et blanc, très dur (encre de chine? je ne suis pas un expert) renforce les atrocités. C'est cru, explicite, et nécessaire, incontournable, à mon avis. On est plus proche de McCoy que de Blueberry (ne mentionnons pas Lucky Luke...).



Il y a du Goya, j'ai vu dans les dessins pleine planche, où tout se mélange, s'entremêle, l'évocation de la série Los Disparates du peintre espagnol.



Au final, je reste mitigé. Autant le graphisme m'a saisi, bousculé et fasciné, autant le récit en lui-même m'a laissé assez hésitant.
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Scalp : La funèbre chevauchée de John Glanton e..

John Glanton. Un nom tristement célèbre. Combattant pour l’indépendance du Texas au moment de la guerre américano-mexicaine (1846-1848), il devient par la suite chef d’une bande de massacreurs d’indiens sans foi ni loi. Du Texas à l’Arizona, il sème la terreur partout sur son passage, habité par une folie destructrice et une rage meurtrière aussi abjecte qu’infinie.



Un Far West sauvage, cradingue, malsain, loin des images d’Épinal. Racket, assassinats, viols, beuveries, Glanton et sa clique n’ont aucune limite. Pour prouver aux autorités mexicaines que les indiens ont bien été rayés de la carte et se faire payer la prime de 200 dollars par tête de pipe, il prélève le scalp avec une oreille (ça évite tout malentendu). Couteaux ou armes à feu, tout est bon pour mener à bien une chevauchée démoniaque ne cessant de repousser les frontières de la barbarie.



L’épopée sanglante de Glanton se traduit dans l’album par une fureur graphique s’affranchissant des cases dans un noir et blanc charbonneux, torturé, proche de l’hallucination. Micol ne juge pas, il ne cherche pas à comprendre ou à excuser, encore moins à condamner. Il s’en tient aux faits dans toute leur horreur et leur cruauté, loin d’une quelconque analyse psychologique. Tout juste fait-il du meurtre, du viol et du scalp de la fiancée de Glanton dans sa jeunesse un élément déclencheur pouvant expliquer son comportement sans pitié.



La représentation de la violence est tout simplement sidérante. Micol exprime la bestialité et la rage meurtrière à travers de véritables tableaux où les corps s’entremêlent (à l’image de la couverture d’ailleurs) dans une forme de frénésie incontrôlable. La force d’évocation de ces illustrations pleine page aux allures de gravure fourmillant de détails et de mouvement m’a laissé sur le c…



Un album terrible, implacable, exhalant des odeurs de poudre et de sang, dont le réalisme mettra mal à l’aise plus d’un lecteur, qu’on se le dise.




Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Soslan le lumineux

Dans le Caucase, en Ossétie du nord, vivait un peuple illustre : les Nartes. Ils étaient batailleurs et friands de belles histoires. Fiers pillards, à la fois barbares et raffinés, ils défendaient farouchement leur liberté... Un jour, Satana, la plus belle des femmes de leur peuple, vient laver son linge au bord d'une rivière. Elle conçoit un enfant né d'une pierre fécondée par un berger. Il s'appelera Soslan et sera si grand et si fort que tous le croiront indomptable et imbattable. Mais, suite à une intervention du diable, il aura un demi-frère Syrdon qui vouera sa vie au mal et à la destruction de Soslan. Lequel a une faiblesse. Si son corps a partout la dureté du roc, ses genoux sont restés de chair... Epreuves et tribulations ne manqueront pas au héros à la brillante épée...

Cette épopée traditionnelle dédiée à la mémoire de Georges Dumézil dont les recherches sur les mythologies anciennes (Alains, Scythes) ont permis à Bizouerne de découvrir les légendes ossètes est relativement originale. Soslan se bat contre les géants, descend jusqu'en enfer chercher quatre feuilles pour pouvoir se marier avec sa belle et trouve même le moyen de se venger après sa mort. Le lecteur pourra faire des parallèles avec d'autres mythes ou légendes (Isis et Osiris, Roland de Roncevaux, Ulysse, le Minotaure et bien d'autres...) par tel ou tel détail en reconnaissant que les différences sont néanmoins plus importantes que les ressemblances. Reste que dans l'esprit les valeurs véhiculées (force, courage, honnêteté et droiture) sont les mêmes. Le mal est inséparable du bien. Il est en lutte permanente avec lui. Et même s'il triomphe à la fin, cette victoire n'est qu'un leurre. Un texte, joliment illustré par les dessins d'Hugues Micol, qui peut se lire à plusieurs niveaux de sens et par tout public.


Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Histoire dessinée de la France, tome 4 : Les ..

Les temps barbares... Une période qui s'étend de la chute de Rome à Pépin le Bref, comme l'indique ce volume 4 de l'Histoire Dessinée de la France, collection co-éditée par La Revue Dessinée et La Découverte.



Une bande dessinée pour raconter l'Histoire, de France ou d'ailleurs, ce n'est pas nouveau et ça peut être périlleux : à trop vouloir plaire à tous, on peut passer à côté de son sujet.



De plus, la période en question, coincée entre l'Antiquité et le Moyen Age, n'a même pas de nom qui fasse vraiment consensus. C'est dire si elle reste mal connue encore de nos jours.



Impressionnés par l'obstacle, les auteurs Messieurs Dumézil, historien ( un vrai), et Micol, dessinateur ( un vrai aussi) ?

Pas du tout. Et ils ont raison.



Ils maîtrisent leur sujet, sur une centaine de pages de bandes dessinées, suivies d'une soixantaine de pages de texte récapitulant, éclairant, complétant la première partie.



Le ton est volontiers décalé, badin. On y a le rire potache et anachronique. Mais le fond est sérieusement documenté.

Ce n'est pas parce qu'on rigole qu'on nous raconte n'importe quoi.



Pour ne pas nous perdre, il est fait référence aux rois fainéants, ou à ce bon Dagobert qui a réjoui quelques enfances dont la mienne avec ses déboires vestimentaires et autres.



Et ça tombe bien parce qu'après tout, ces Temps prétendument Barbares ne risquaient pas d'évoquer grand-chose d'autre aux néophytes comme moi. Je le mets au passé puisqu'après cette lecture, j'en sais un peu plus, et que ça m'a beaucoup intéressée !



Certes, les incertitudes ne sont pas camouflées, les interprétations non plus. Mais elles m'incitent à en apprendre davantage. Et pour ce faire, la bibliographie en fin d'ouvrage ouvre toutes les perspectives.



Merci à Babelio ( Masse critique) et aux éditions La Découverte et La Revue Dessinée de m'avoir permis ce voyage dans le temps !



Je vais certainement prolonger l'expérience avec les autres volumes de cette collection, dont l'ambition est de proposer, je cite : "une relecture originale et décapante du récit national."

Pour Les Temps Barbares de Bruno Dumézil et Hugues Micol, objectif atteint !
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Scalp : La funèbre chevauchée de John Glanton e..

« Cesse de t’agiter, fils. Assois-toi et écoute cette histoire… » ainsi débute, sous des airs de conte de fée, un des album les plus étourdissants du moment.

Entre les canyons du grand ouest américain, le Texas et la frontière mexicaine, John Glanton et ses acolytes multiplient les pillages et les viols. Tour à tour soldats, mercenaires ou simples bandits de grand chemin, ils sèment partout où ils passent la terreur et la mort durant deux décennies (1840-1850).

Basée sur une histoire vraie, cet album est aussi effrayant sur le fond qu’’impressionnant sur la forme. Hugues Micol déploie ses talents prodigieux de dessinateur, pour non pas illustrer mais bien transcender son propos, à tel point que le lecteur peut en avoir la nausée. La crudité des actes, la densité d’un noir et blanc sans concession sont largement contrebalancés par un traitement graphique brillantissime. L’immensité des paysages sauvages s’opposent aux trognes des personnages, aussi bêtes que moches et violents. Des scènes de purs westerns au fond de profonds canyons s’entremêlent aux représentations gothiques de la mort qui ne sont pas sans rappeler les rites hallucinatoires de tradition mexicaine ou vaudous. L’alternance de dessins en double ou pleine page avec des vignettes libres donnent au récit un rythme de danse macabre, alors que reviennent régulièrement des images venues des pires cauchemars. Une lecture qui m’a laissé sans voix et à bout de souffle.

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Terre de feu, Tome 1 : L'archer rouge

J'adooooooooooooore !

David B. au scénario, Hugues Micol au dessin (Les contes du 7ème souffle ...) : quelle association ! (sic)

En toile de fond, des mercenaires payés pour massacrer les indiens.

De nombreux personnages mystérieux aux obscurs desseins.

Une merveille.
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Saint Rose : À la recherche du dessin ultime

Totalement loufoque, déjanté!

Difficile de résumer l’histoire d’une bande de personnages, mi animaux mi humains pour certains, sosies de Sartre et de De Beauvoir pour d’autres, ou encore pseudo Hubert Bonisseur de la Bath.

En quelques mots, un auteur de BD va solliciter une bande d’aventuriers pour retrouver son dernier dessin, volé au cours d’une soirée dans une boîte de nuit….

Le dessin très coloré, parfois abusant de couleurs criardes, assez grossier, donne une atmosphère particulière et renforce le clivage que l’album semble faire entre les lecteurs.

A chacun donc de se positionner!
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Black-out

Moi aussi j'aurais aimé que cette histoire soit vraie...mais voilà une bande-dessinée qui dont le but est de dénoncer les travers d'Hollywood et pour cela l'auteur invente un personnage mi indien mi afro-américain, ce que m'a laissé dans le flou...artistique aussi : je n'ai pas aimé le graphisme....
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Les contes du 7ème souffle, tome 1 : Aohige

Les contes du 7ème souffle manquent justement d’un peu de souffle épique. Le conte n’est jamais désagréable en lui-même et on en devine assez rapidement la moralité. C’est sympa mais sans le petit plus qui ferait de cette série une œuvre maîtresse. Il y a un manque manifeste d’émotion.



Il faut également dire que j’ai trouvé le graphisme assez moyen notamment dans le dessin des personnages. Il n’y a pas une impression de grâce qui se prêterait parfaitement à l’atmosphère du Japon médiéval. Je préfère nettement le réalisme dessiné à la manière d’un Okko par exemple.



J’ai conscience que tout ceci n’est qu’une question de goût et on n’a pas forcément les mêmes d’un lecteur à l’autre.



Au final, cela se laisse lire mais dans une parfaite indifférence.
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