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Critiques de Ildefonso Falcones (237)
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La Cathédrale de la Mer

Un roman historique qui se déroule à Barcelone au XIVème siècle.



C'est l'histoire d'un homme qui vit à une époque aucun cadeau ne lui sera fait.



Les puissants ont le pouvoir et la main mise sur le peuple avec des lois canoniques d'une absurdité exemplaire. La servitude, la position des femmes dans ce monde, celle des esclaves , des notables, des juifs.. rien ne nous est épargné dans ce roman... qui nous montre en détail la vie à cette époque avec également l'inquisition et son pouvoir divin.



C'est également l'histoire d'un homme d'honneur qui a chaque page du roman nous ai rendu de plus en plus sympathique.



C'est un roman historique d'une grande clarté et également un incontournable du genre.

Merci Krout, sans toi, je serais très certainement passée à côté de ce merveilleux roman qui m'a fait voyager dans l'espace et dans le temps.

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La Cathédrale de la Mer

Epoustouflant ! Si vous commencez la Cathédrale de la Mer, ne prévoyez rien d'important dans les jours qui suivent... Il y a fort à parier que vous ne pourrez pas lâcher ce roman avant la fin. Ce fut le cas pour moi et j'ai passé quelques jours intenses à Barcelone, au XIVe siècle.



À première vue, la Cathédrale de la Mer ressemble à une version catalane des Piliers de la terre. Comme dans la fresque de Ken Follett, on y suit la construction d'une cathédrale, Santa Maria del Mar, ainsi que les aventures tragiques de gens du peuple, le serf Bernat Estanyol et son fils Arnau, malmenés par une noblesse à la cruauté implacable. Citons Llhorrenç de Bellera qui utilise son droit féodal pour violer la jeune épouse de Bernat le jour de ses noces, ou Isabel et Grau Puig (oncle par alliance d'Arnau) qui exploitent Arnau et son père sous prétexte de les aider...



Mais bien vite, il se dégage de l'aventure créée par Ildefonso Falcones une identité et un charme propres, liés aux lieux et à la progression du récit. 

Barcelone, avec son port (en réalité une plage), ses "barrios" populaires, son quartier juif de Montjuïc et tous ses habitants.... constitue un personnage à part entière. À la suite d'Arnau et de son frère de misère, Joanet, j'ai vraiment eu l'impression de me promener dans cette ville, dont l'histoire (tirée de la crónica du roi Pierre IV) et la topographie sont extrêmement bien documentées par l'auteur.

Quant au récit, il est structuré de manière à montrer le maximum d'éléments sur cette époque, tout en entretenant l'intérêt croissant du lecteur. Les deux premières parties, "Serfs de la terre" et "Serfs de la noblesse" ont les attributs d'un roman picaresque - si ce n'est l'utilisation d'un narrateur omniscient. À partir des mésaventures de Bernat et d'Arnau, on découvre avec effroi l'arbitraire des mauvais usages en place dans les domaines seigneuriaux, ainsi que les conditions de vie particulièrement difficiles du petit peuple. Et avec Arnau, l'on s'attache à cette confrérie des "bastaixos", qui déchargent les bateaux et, sur leur temps libre, portent les pierres destinées à "leur" cathédrale.

Les deux dernières parties, "Serfs de la passion" et "Serfs du destin", s'animent d'un souffle épique. Tandis que Joan choisit l'habit religieux, Arnau se marie puis part à la guerre où son courage lui attire les honneurs. Là commence son ascension. Elle se poursuivra à la faveur de la rencontre d'un Juif sage et fortuné, qui le lancera dans le métier de cambiste, jusqu'à amasser une fortune considérable. Mais une telle réussite suscite bien des jalousies et des trahisons...



Difficile de ne pas se prendre d'affection pour Arnau : son courage, son honnêteté, sa fidélité à ses idéaux en font le frère ou l'ami que l'on aimerait avoir. Le destin des deux frères offre aussi une habile leçon de vie. Marqué par les injustices subies dans son enfance, Arnau emploiera son pouvoir et son argent pour aider les plus faibles et réformer les mauvais usages. Tandis que Joan, devenu inquisiteur, n'aura pas ce recul et se contentera de perpétuer l'arbitraire et l'infamie.



Et en toile de fond, l'on suit, étape par étape jusqu'à son inauguration en 1384, l'édification de la cathédrale Santa Maria del Mar, montrant qu'une vie humaine suffit à peine à voir l'achèvement d'un tel chef d'œuvre. Les 800 petites pages de celui-ci paraissent bien légères à côté !
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La Reine aux pieds nus

Ce roman est tout simplement un hymne à la liberté.



Une négresse et son maitre traverse l'atlantique afin de rejoindre l'Espagne, mais le voyage ne se passe pas comme prévu, le maître meurt lors de la traversée et fait de son esclave une femme libre. Libre mais seule dans un monde qui lui est inconnu.

Caridad croisera la route de gitans , qui se battent aussi pour leur liberté.



Un roman historique très documenté , qui nous fait vivre à cette époque , qui nous fourni une multitude de sentiments aux travers des pages : de l'amour, de la haine , du dégout et bien d'autres...



L'auteur est un merveilleux conteur. Il sait avec ses mots, nous emmener dans une machine a remonter le temps. mais en plus de cela il arrive a nous faire entendre les musiques et a nous faire ressentir toute la force des chants qui hurlent la douleur de ces peuples persécutés.



Néanmoins il m'a manqué une tout petit truc pour que ce roman devienne une perle.. mais je le conseille quand même plus que vivement.

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Les révoltés de Cordoue

La mezquita de Cordoue... Un endroit qui m'a profondément touchée quand je l'ai visité, bien plus notamment que l'Alhambra de Grenade ou la ville de Séville. Un lieu à la croisée des chemins musulmans et chrétiens, puisque c'est une ancienne mosquée sur laquelle les Catholiques ont ensuite érigé une cathédrale. Et un point central de ce grand roman historique qui s'attache à la vie des Maures en Andalousie au XVIe siècle, entre insurrection, assimilation et cohabitation.



J'ai tendance à l'oublier dans ma vie quotidienne moderne, et les romans historiques me le rappellent à chaque fois : dans le passé, la religion avait un rôle capital, dans la vie publique comme dans la sphère privée. S'il est construit sur un ressort proche du très bon La Religion de Willocks, c'est-à-dire un héros à mi-chemin entre les cultures chrétienne et musulmane (ici maure), Les Révoltés de Cordoue tire son originalité et son intérêt du point de vue adopté : Hernando se sent résolument maure et musulman. Pour autant, il ne considère pas les chrétiens comme des ennemis absolus, il cherche plutôt à les comprendre, parfois à les aider, et constamment à vivre en harmonie avec eux, par des tentatives de syncrétisme, un mariage, des activités ou des amitiés. Le propos est donc nuancé, montrant l'intolérance et les atrocités dans les 2 camps, mais aussi la grandeur d'âme de quelques individus. Très instructif aussi, sans aucun doute.



Ce qui aurait pu être un cours magistral sur l'histoire d'Andalousie, l'Islam des Maures ou leurs différentes actions clandestines devient une belle fresque sous la plume d'Ildefonso Falcones, avec des rencontres, des amours, des trahisons, des deuils, des souffrances, des apprentissages, des études. Bref un excellent roman historique, passionnant et intéressant.



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La Cathédrale de la Mer

Ce livre réunit tous les ingrédients qui font un best-seller. Et il fut effectivement un best-seller mondial ! Publié il y a une quinzaine d'années, La Cathédrale de la Mer est une longue fresque historique, romanesque et humaniste, dont l'action se situe en Catalogne, au Moyen-Age. Oeuvre d'Ildefonso Falcones, un avocat médiéviste barcelonais qui mit plusieurs années à l'écrire, le livre comporte sept à huit cents pages selon les éditions.



Ancré autour de la construction d'une cathédrale, le roman s'apparente plus aux Piliers de la Terre qu'à Notre-Dame de Paris. Mais à la différence de la cathédrale fictive de Ken Follett, la Cathédrale de la Mer existe réellement. Elle se dresse à Barcelone, dans le vieux quartier aujourd'hui branché de la Ribera. C'est un vaste édifice de conception gothique, mais d'aspect massif, sobre, sans ornementation flamboyante. Ainsi la voulait la population locale, qui avait activement contribué à sa construction, en la finançant et en y travaillant. Le roman évoque notamment le rôle clé de centaines de « bataixos » – on dirait aujourd'hui en français des débardeurs – qui, à dos d'homme, avaient apporté un à un sur le site les blocs de pierre extraits dans les carrières avoisinantes.



Alors qu'il avait fallu deux siècles pour construire Notre-Dame de Paris, une soixantaine d'années avaient suffi pour Santa-Maria del Mar. Le roman place ces soixante années sur l'échelle du temps d'un homme, né avec la pose de la première pierre, et dont la plénitude personnelle coïncidera avec la mise en place de la dernière clé de voute.



Cet homme se nomme Arnau Estanyol. Fils d'un serf, il est dès l'adolescence coopté dans la confrérie des « bataixos ». Un rude métier ! Ses qualités et les circonstances lui valent de gravir rapidement les échelons de la société catalane. Devenu un notable riche et puissant, estimé par ses pairs, adulé par le peuple, il n'oublie pas d'où il vient et se pose en défenseur des esclaves et des pauvres. Il est aussi l'ami fidèle des Juifs qui, confinés dans leur « barrio », financent le roi de Catalogne… sans jamais être à l'abri de représailles soudaines et brutales ; il suffira d'une épidémie de peste ou d'une période de famine pour alimenter des rumeurs de sorcellerie et réveiller les bas instincts du peuple, transformé en meute sanguinaire.



Arnau est l'archétype du héros de best-seller : beau, fort, courageux, intelligent, juste, honnête, bienveillant, humble … quoi d'autre, encore ?... J'aurais pu être agacé ! Mais non, je me suis attaché à son parcours, j'ai souffert des tourments et des humiliations qu'il n'a pas manqué de subir. Sa vie n'aura pas été un long fleuve tranquille. Dans la Catalogne médiévale, les seigneurs et les nobles bénéficient de privilèges hallucinants, révoltants, intimes, dont ils abusent sans vergogne dans leurs rapports avec les familles de leurs serfs. Mais il arrive qu'ils trouvent Arnau en travers de leur chemin ; ils lui en gardent alors une rancune et une haine tenaces. Notre héros devra faire face à de lâches machinations ourdies par ceux qui se sont sentis outragés. Il lui faudra aussi échapper aux griffes de l'implacable Inquisition et de ses affreux moines encapuchonnés dans leur robe noire.



Dans ce genre de roman, les personnages sont généralement brossés de façon manichéenne. Face à Arnau, les méchants ; à ses côtés, les bons. Une exception toutefois avec Joanet, un être tourmenté, déchiré entre une affection fraternelle pour Arnau et une rigidité qui le conduira à une intolérance inquisitrice. Et l'amour, alors ? Les femmes séduisantes ne manquent pas, mais le sujet restera longtemps compliqué pour le bel Arnau, trop respectueux des coutumes restrictives du temps. Des coutumes dont les effets pervers font des victimes parmi les femmes du peuple, qui ne peuvent pas toujours échapper au viol, puis à la prostitution.



Peu sympathique, cette Europe médiévale, morcelée en petites monarchies régionales qui se combattent, puis s'allient du jour au lendemain pour guerroyer contre une autre. Lois, monnaies et pratiques commerciales diffèrent d'un royaume à l'autre, parfois d'une seigneurie à l'autre. Elles se télescopent de surcroît avec les exigences de l'Eglise catholique, où le Pape et les Grands Inquisiteurs ont eux-mêmes des conflits d'intérêt. Tout cela dans un enchevêtrement peu clair de trahisons et d'arrangements financiers entre souverains, institutions, corporations professionnelles et communautés. On a beau dire, notre Europe d'aujourd'hui parait paradisiaque à côté.



Quelques longueurs dans ce roman bien documenté, écrit d'une plume efficace sans ambition de style, qui se lit agréablement. L'auteur a habilement orchestré des péripéties variées dans le souci de captiver le lecteur. Un peu artificiel, diront certains. Du moment que cela fonctionne, qui s'en plaindra ?


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Les révoltés de Cordoue

En randonnée en Espagne, j’ai été séduite par les paysages de la Sierra Nevada et par les villages blancs des Alpujarras. Ce roman de Ildefonso Falcones est arrivé à point pour me raconter leur histoire, celle de la culture d’Al Andalus et des héritiers du royaume de Grenade.



À vrai dire, je connaissais peu de choses des Maures, selon des bribes de souvenirs de cours d’histoire, c'étaient les « méchants » et ils auraient été vaincus par un certain Charles Martel… En fait, le roman se passe huit siècles plus tard et commence à Juviles en 1568, à l’époque qui a suivi la Reconquista avec la révolte des Morisques et leur expulsion définitive.



C’est une période mouvementée, avec l’Inquisition et les guerres de religion, mais c’est aussi le cycle infernal de la cruauté qui crée un sentiment d’injustice qui appelle les victimes à la vengeance, celles-ci s’en prennent à des innocents qui deviennent vengeurs à leur tour, complétant une spirale guerrière destructrice.



Même si on sent parfois que l’auteur se passionne davantage pour l’Histoire que pour son histoire, l’écriture fluide, les personnages attachants permettent d’apprécier leurs aventures au long des quarante années et des 1075 pages (édition de poche).



Avec un intérêt pour la région comme point de départ, ma vision du roman n’est pas objective, mais je recommande l’ouvrage aux amateurs de fresques historiques.

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La Cathédrale de la Mer

Il est des lieux qui nous charment et où une partie de notre coeur demeure captif. Barcelone est de ceux-là et c’est un plaisir de s’y retrouver dans « La cathédrale de la mer »



Barcelone, c’est l’Espagne, ou plutôt la Catalogne… Barcelone, c’est la mer et presque la montagne, c’est la ville Olympique moderne et c’est la promenade sur la Rambla et dans le barri Gòtic. C’est aussi l’architecture de Gaudi, mais plusieurs siècles avant ce bâtisseur qui a imaginé la célèbre Sagrada familià, on a construit une autre cathédrale grâce aux dons des fidèles. (En passant, la Sagrada familià, encore en construction après plus de cent ans, c’est vraiment quelque chose d’impensable pour un Nord-Américain!)



La Cadetral del Mar est donc un pivot autour duquel tournera l’histoire de la ville au 14e siècle, avec des personnages au destin tragique comme la pauvre Francesca victime du droit de cuissage du seigneur, mais aussi des personnalités fortes et résilientes, de fiers Catalans qui vont aimer, survivre et prospérer malgré les dangers de la peste, de l’Inquisition et de la guerre.



Une grande fresque bien documentée et bien écrite, qui ravira les amateurs de sagas médiévales et les amoureux de Barcelone.

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Les révoltés de Cordoue

Dans le dernier juif, Noah Gordon évoque la tragédie de l'expulsion des Juifs d'Espagne à la fin du XVe siècle. En sautant d'une critique à l'autre j'ai découvert Les révoltés de Cordoue.



Je ne connaissais pas l'histoire des Maures, chassés eux aussi d'Espagne un siècle après les Juifs, alors qu'ils vivaient avec les chrétiens depuis plusieurs siècles en Andalousie.

La révolte gronde. Les Maures sont de plus en plus oppressés par l'Inquisition, la cupidité et la haine. le cercle infernal de la vengeance est lancé.



Une grande fresque où se mêlent atrocité, amour, ignorance et haine. On construit des cathédrales qui gardent pourtant l'âme d'une mosquée. On prie le même Dieu, pourtant on se déchire. Et les femmes et les enfants dans tout cela font souvent l'objet de terribles injustices. Viols, esclavages… dans un camp comme dans l'autre.



Plus qu'une guerre de religion, c'est une guerre d'intolérance et de pouvoir. le pouvoir de la religion d'aimer ou d'anéantir, de tolérer ou de s'enrichir, d'accorder le pardon ou de se venger.



Un roman passionnant, à cheval entre deux peuples, deux façons d'être et de penser, deux croyances pas si différentes l'une de l'autre finalement. Elles pourraient bien s'accommoder, voir s'enrichir de leurs différences, si on ouvrait les yeux. En tout cas, au nom d'aucune croyance divine on ne devrait autoriser de tels massacres.



Une lecture qui donne envie de visiter l'Andalousie, si riche de toutes ces communautés qui ont foulé son sol, de retrouver les traces des Maures, des Juifs et des chrétiens de ces siècles passés, de donner raison à la tolérance en admirant la Mezquita de Cordoue.



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Les révoltés de Cordoue

Hernando Ruiz ou Ibn-Hamid ? Le nouveau-chrétien ou le musulman ?

Si vous voulez connaitre la réponse, lisez « Les Révoltés de Cordoue », et vous connaitrez tout, je dis bien tout, sur cette période sombre de la fin du 16e siècle en Espagne.



En effet...elle est bien loin l’époque bénie où chrétiens et Maures vivaient en concordance, s’appréciant les uns les autres et se découvrant dans le respect. La Reconquista est passée par là et un siècle après les Rois Catholiques, Philippe II veut éliminer toute trace de musulmans libres. La guerre des Alpujarras (les montagnes entourant Grenade et Cordoue) sera le théâtre d’atrocités, dans le chef des chrétiens comme des Maures. C’est vraiment à partir de la fin de cette guerre que les Musulmans seront brimés et finalement conduits à quitter l’Espagne de force.



Et pourtant...ce roman est un hymne à la fraternisation, à la recherche de lien entre 2 religions finalement pas si divergentes ! Et Hernando/Ibn Hamid se voudrait l’artisan de ce lien, lui qui a connu une vie mouvementée, dont la femme et les enfants ont été kidnappés, qui, de muletier, est devenu ouvrier tanneur obligé de descendre dans une fosse puante pour piétiner le fumier, et puis qui s’est retrouvé élevé au rang d’ami intime d’un Grand d’Espagne après s’être occupé des Ecuries royales, et j’en passe...

Toute sa vie, il a travaillé au rapprochement catholico-musulman, lui-même d’ailleurs est un pur produit métissé de ces 2 religions, puisque sa mère musulmane a été violée par un prêtre...Et il épousera, après une musulmane, une chrétienne pure souche.



Bref, je ne vais pas me mettre à raconter toute l’histoire tellement elle est riche (1077 pages !) mais je peux vous dire que la Mezquita de Cordoue en est un acteur principal, tout comme la famille d’Hernando et son uléma, le sage. Et n’oublions pas l’amour, magnifié par la sensualité mauresque!



Je n’ai qu’un souhait en refermant ce livre : me rendre à Cordoue et me plonger dans la splendeur de cette ville alliant subtilement le monde chrétien et le monde musulman, à l’image d’Hernando.

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La Reine aux pieds nus

Elle a un petit air de Ken Follett en vadrouille chez les Gitans d'Espagne au XVIIIe siècle, cette Reine aux pieds nus... Autant dire donc qu'elle m'a plutôt séduite, avec ses 700 pages de danses, de liberté, de souffrances, de passions, d'amitié, d'injustices et d'amour.



L'histoire se déroule autour d'une famille de gitans de Séville, les Vega. Il y a le vieux Melchor, le grand-père, ancien galérien, farouchement attaché aux traditions gitanes. Ana, sa fille, si fière, si courageuse et si libre. Et Milagros, sa petite-fille, une toute jeune femme, belle, passionnée et têtue, certainement un peu trop pour son propre bien... Autour d'eux d'autres familles de Gitans, notamment les peu scrupuleux Garcia, Caridad l'esclave affranchie au chant si poignant, un prêtre torturé, de nombreux contrebandiers... et aussi beaucoup de tabac, à vendre, à travailler ou à voler !



J'ai été assez vite emportée par l'histoire et intéressée par le contexte historique : l'Espagne du XVIIIeme siècle, les persécutions sur les Gitans, leur mode de vie, le monde des acteurs, la vie en prison, la culture et la préparation du tabac...



Au début, le côté bien-pensant de Falcones m'a un peu dérangée, chez lui on a parfois l'impression que seule la vie des victimes et des opprimés vaut la peine d'être racontée, ici celle des Gitans, des esclaves et des prisonniers, après celle des Baixas ou des Maures ailleurs. Mais il réussit à le faire avec subtilité, mieux encore il traduit la philosophie de la vie des Gitans avec nuance, sans jugement ou glorification inutiles. Et ça, c'est du grand art, aussi beau qu'une manzanilla de Milagros ou qu'un chant de Caridad !



11/xx dans le Challenge Pavés de Gwen21.
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La Cathédrale de la Mer

La cathédrale de la mer est un roman historique qui se déroule au XIVe siècle à Barcelone.

Aranu Estanyol est le fils d'un paysan serf qui a fui sa ferme, poursuivi par la tyrannie d'un seigneur.



En ce temps-là, les paysans esclaves des nobles étaient soumis aux coutumes connues sous le nom de mauvais usages, permettant aux seigneurs d'hériter en partie ou en totalité d'une partie des biens de leurs vassaux, mais aussi le droit de jouir d'une mariée lors de sa nuit de noces, et de bien d'autres encore, faisant ployer les paysans sous le travail, la pauvreté, la soumission totale.



La vie à Barcelone est prospère pour les riches commerçants, les nobles et le clergé jouissant de tous les droits. Ils s'entendent à merveille pour manipuler les petites gens. Ils sont des marionnettes entre leurs mains, soumis à leurs esprits cupides et vils.



L'inquisition fait des ravages. Ceux qui tombent entre ses mains n'ont aucun moyen de se défendre. Les procès contre les hérétiques sont impitoyables.

Les juifs sont haïs et accusés à tort de profanation d'hostie ou de sacrifices d'enfants chrétiens.



La position des femmes est peu enviable à cette époque. Séquestrées, battues, violées, mariées de force, rien ne leur est épargné.



Arnau Estanyol va peu à peu quitter sa vie misérable et acquérir de la richesse et du pouvoir qui lui permettront de lutter contre toutes ces injustices. Mais cette ascension sera entravée par cette noblesse qui n'est pas prête à abandonner ses privilèges et ne reconnaîtra jamais en Arnau, ce paysan serf et fugitif, leur égal. Il soulèvera les foules, réveillera la colère qui sommeille dans le coeur de ses ventres affamés. Il leur donnera la soif de la liberté.



Il travaillera aux côtés des humbles bastaixos, transportant de lourdes pierres pour l'édification de la cathédrale Santa Maria. La Vierge Marie est pour lui l'image de sa mère, il y puisera sa force. Elle le guidera tout au long de sa vie.



Amour, amitié, désespoir, trahisons, complots, vengeances, tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce roman une lecture captivante nous transportant au temps de Pierre IV, dans une Barcelone qui se soulève à l'appel à « l'host » et au cri de « Via fora ».





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La Cathédrale de la Mer

1320, Bernat Estanyol a tout prévu pour une superbe fête pour son mariage avec Francesca. C'est sans compter sur le seigneur de Navarcles qui vient réclamer son dû et cherchera à s'emparer de ses terres.

Bernat s'enfuira avec son fils Arnau à Barcelone où se construit Santa Maria del Mar, la Cathédrale de la mer.

Arnau fasciné par cet édifice participe à sa construction et portera toujours un amour sans mesure pour Santa Maria qui sera témoin de son ascension dans un monde où personne n'est à l'abri de la Grande Peste, de la Sainte Inquisition.



J'ai bien aimé ce livre qui m'a fait pensé aux Piliers de la Terre. Ses 820 pages se lisent avec plaisir: celui de découvrir la construction de cathédrale, la vie terrible des paysans sans droits, l'Inquisition et celui de déambuler dans Barcelone comme dans l'Ombre du vent!

Il ne me reste plus qu'à aller voir cette cathédrale !
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La Cathédrale de la Mer

Il y a du Ken Follett du temps des Piliers de la Terre dans cette magnifique saga qu'est La Cathédrale de la Mer d'Ildefonso Falcones ! Bien sûr, on pourrait s'étonner de l'accumulation d'autant de faits historiques conjugués en une même destinée et de comment le personnage principal survit à tout cela pour gravir des marches aussi hautes, mais l'ensemble vante surtout les qualités des Catalans et celles de la ville de Barcelone dans ce XIVe siècle plus que troublé. C'est un hommage teinté de profondes recherches historiques qui émaille cet ouvrage, car c'est l'occasion pour l'auteur de faire montre de son extrême érudition à propos de l'Espagne médiévale.

En somme, un ouvrage pluriel s'il en est, tant l'intrigue ne peut être réduite à une seule expression. Un chef-d’œuvre de roman historique, puisqu'il sait conjuguer les intrigues aux connaissances pures !
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La Reine aux pieds nus

Mon voyage en Andalousie vient de se terminer, en réalité et en lecture. Et j'ai aimé, oh ça oui, j'ai aimé !



Pendant que je lisais sous le soleil andalou, se profilait dans mon esprit une famille gitane du 18e siècle. Ana, la mère, Melchior, le grand-père, Milagros, la petite-fille. Tous au sang bouillonnant dans les veines, tous n'en faisant qu'à leur tête, obéissant aussi aux lois du cœur.

Et j'ai vu arriver une jeune Noire, ancienne esclave de Cuba, recueillie par les Gitans de cette famille volcanique.

Tous ces gens seront inextricablement mêlés et séparés, souffriront plus que leur part, parce que ce 18e siècle ne supporte pas les Gitans et veut les exterminer dans la grande Rafle, les condamner à vie à la réclusion et aux travaux forcés, les humilier au-delà du possible, à commencer par les nobles qui n'en ont cure et veulent juste profiter de la sensualité de ces femmes.



Tout part de Séville et nous ramène à Séville, après un détour par Cadix, Málaga, Saragosse et Madrid.

Une nature ployant sous le soleil, des rues croulant sous la saleté, des êtres humains se battant pour l'honneur, pour la liberté, pour l'amour, pour la famille.

Des femmes, surtout, qui dansent, qui chantent. Qui se battent. Qui osent. Des reines aux pieds nus.



Olé!
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La Cathédrale de la Mer

Quel destin que celui d'Arnau !

Tel un Ben Hur des temps moyenâgeux, notre héros navigue entre disgrâce et bonne fortune.

Cette fresque historique a largement de quoi tenir en haleine. Amour et passion, asservissement et cruauté, amitié et trahison, ascension sociale et dégringolade...tout y est !

J'ai appris à travers ce beau roman un pan de l'histoire de Barcelone : celui des Bastaixos, hommes forts et courageux qui transportaient sur leur dos les pierres énormes destinées à ériger la basilique Santa Maria del Mar, l'église du peuple.

J'ai également découvert l'univers des cambistes et parallèlement à ce sujet, déploré le sort réservé aux juifs.



C'est d'ailleurs cela qui fait du héros de ce livre un héros magnifique. Malgré ses failles et ses déconvenues, il aura toujours à coeur de défendre les opprimés.



Cela faisait longtemps que ce roman m'attendait dans ma Pal ! Je suis bien heureuse de l'avoir enfin lu et pour ne pas quitter tous ces personnages attachants de suite, je vais me précipiter sur la série !

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La Cathédrale de la Mer

Merveilleux roman . En fait, j'ai envie de mettre "roman" au pluriel. Nous sommes au XIVe siècle, l'histoire débute par un mariage, ce jour devrait être le plus beau pour les mariés mais il vire au cauchemar quand le seigneur des terres use de son droit à violer la mariée le jour des noces. Plus tard, après la naissance de son fils, Arnau, Bernat prendra la fuite et, c'est à Barcelone que débute leur vie. "Romans" au pluriel, car la vie d'Arnau est une succession d'aventures, riche en émotions, riche en couleurs. Pendant tout le récit, la construction de La Cathédrale de la Mer est omniprésente. L'auteur qui a mis dix années à l'écriture de ce livre, termine par des notes qui révèlent la part de fiction mais surtout les faits historiques révélés dans le roman. Un chef d'oeuvre à lire !



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Les révoltés de Cordoue

Comme cela avait été le cas avec Les cathédrales de la mer, j'ai beaucoup appris avec Les révoltés de Cordoue. C'est toute la tragédie des Maures du Sud de l'Espagne de 1560 à 1612 que nous livre Idefonso Falcones dont la richesse des connaissances ne fait aucun doute. Bien que très documenté en faits historiques,ce roman n'est à aucun moment rébarbatif car l'auteur a le don du romanesque et c'est avec passion que je me suis laissée entraînée dans cette grande aventure pendant plus de mille pages. Hernando Ruiz, Hamid ou le Nazaréen sont les trois noms du personnage principal et reflètent la complexité de son identité et le tiraillement de son histoire. Il porte en lui la chrétienté puisqu'il est né du viol de sa mère par un prêtre, il est profondément musulman par les croyances de son peuple. C'est l'archétype du héros un peu à la façon des personnage de Luca Di Fulvio, assoiffé de liberté,de justice, meurtris par les épreuves, débordant de compassion et,bien sûr , amoureux éperdu ! Tous les autres personnages sont captivants,que ce soit ceux créés pour le roman ou les véritables hommes qui ont participés à l'Histoire. Effectuant plusieurs métiers, occupant toutes les places, Hernando n'aura de cesse que de transmettre sa foi, ses valeurs malgré les interdits et les dangers liés à l'Inquisition. Mais c'est une belle âme et la victoire des musulmans n'est pas son unique dessein, il rêve de réconcilier les deux religions. Pour cela il devra mettre en œuvre son intelligence, risquer sa vie et accepter la souffrance d'être longtemps considéré comme un traître. J'ai tout de suite été séduite par ce beau maure aux yeux bleus et tenue en haleine jusque la dernière page. Le plaisir de parcourir à dos de mule ou de superbe étalon les ruelles de l'alpujarras ,de Grenade et de Séville a été le bonus du roman !
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La Cathédrale de la Mer

Pourquoi certains livres nous emportent-ils complètement, alors que d'autres, en apparence similaires, ne font que nous distraire ?



Cela tient probablement à des personnages bien choisis et bien brossés, à un style qui nous parle plus, et au souffle que l'auteur parvient à mettre dans le récit. À mes yeux, 'La cathédrale de la mer' rassemble tous ces éléments, et bien d'autres encore ! De fait, cette grande fresque barcelonaise se distingue des nombreux romans historiques que j'ai lus ces derniers temps. Séduite, je la classerais dans mon top 3 du genre, aux côtés des Trois mousquetaires et du Clan des Otori, donc devant Ken Follett et autres Médecins d'Ispahan.



J'ai adoré la peinture de la Barcelone du XIV siècle : les bastaixos, la 'via fora' et l'host, les 'usatges'... Avec une plume poétique et plein de termes espagnols chantants, l'auteur nous montre toute l'injustice de la vie des serfs, des juifs et des femmes, mais aussi les batailles, les mariages forces, les filles de joie, l'Inquisition et la Peste noire... On peut en plus démêler le vrai du faux dans les références historiques grâce aux quelques pages de notes glissées à la fin par l'auteur.



J'ai aussi adoré l'histoire d'Arnau Estanyol. Je ne sais pas exactement quelle était l'espérance de vie à cette époque, mais une vie aussi longue et remplie que la sienne me paraît bien improbable, surtout avec le mauvais départ qu'il avait pris... C'est peut-être d'ailleurs justement ce qui la rend si forte et passionnante ! Paysan, fugitif, palefrenier, bastaix, gambiste, consul, survivant de la peste et de la sainte inquisition, marié 3 fois, ami des Juifs et d'un esclave maure, entouré de sa grande vraie/fausse famille (frère choisi, mère inconnue, fille adoptive, cousins vindicatifs...), Arnau vit mille et un destins, pour notre plus grand plaisir !



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La Cathédrale de la Mer

J'avais lu il y a plusieurs années Les révoltés de Cordoue du même Ildefonso Falcones et j'avais infiniment aimé. Je m'étais toujours dit que je reviendrai à cet auteur. C'est enfin chose faite. Je crois que ce deuxième livre m'a un peu moins éblouie (trop d'attente, goût devenu différent ?) que le premier mais cela reste un excellent roman historique.



Dans la Catalogne du XIVème siècle, nous suivons la construction de la cathédrale de la mer à Barcelone, mais surtout la vie bien remplie d'un enfant, Arnau Estanyol, né serf et qui deviendra un personnage important. Mais aussi le destins de beaucoup de personnages humbles comme la communauté des bastaixos qui plus que tout autre confrérie contribue à l'édification de cette cathédrale du peuple. le sort des femmes, riches ou pauvres, qui n'est pas enviable, l'époque veut que l'on dispose d'elles sans leur demander leur avis. Elles ont été créées pour servir l'homme, comme les pauvres ont été créés pour être soumis aux riches. Y contrevenir c'est s'opposer à la volonté de Dieu. de même le reproche toujours fait aux juifs d'avoir fait crucifier Jésus nous paraît aujourd'hui étonnant, puisque l'on est à notre époque responsable de ses seuls actes et non de ceux perpétrés par des ancêtres lointains. Il faut vraiment sortir de notre système de pensée pour essayer d'entrer dans celui de ce XIVe siècle. C'est également nécessaire pour comprendre la pensée de Joan, cruel sans s'en rendre compte, tout rempli qu'il est de la pensée de cette période. Je me suis d'ailleurs demandé si Arnaud et son père Bernat n'étaient pas un peu trop en avance sur leur temps, leurs opinions n'étant pas les plus répandues.



J'ai trouvé certains passages sur l'édification de la nouvelle église sur le lieu même de l'ancienne peu clairs, c'est aussi le cas des démêlés entre les rois ou des dispositions financières. Il faut dire que j'étais beaucoup moins intéressée par cet aspect là que par l'histoire de ce personnage attachant, contrairement à mon habitude où l'histoire est surtout prétexte à apprendre sur le domaine ou l'époque. Par ailleurs erreur de traduction ou inadvertance de l'auteur j'ai été assez surprise de lire “infrastructures de Barcelone”, terme qui convient d'autant moins que l'auteur se sert de temps en temps de mots avec une graphie moyenâgeuse comme “utsaitge”



Comme toujours dans ce genre de texte j'ai apprécié le petit mot de l'auteur faisant la part de l'Histoire et celle de la fiction.







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La Cathédrale de la Mer

Très beau roman qui se passe à Barcelone au XIV ème siècle. On accompagne le destin d'Arnau Estanyol qui quitte sa condition de paysan et veut gagner sa liberté.

Il va faire partie du grand chantier de la construction de la cathédrale de la mer.

Des moments fort impressionnants lorsqu'il devient porteur de pierres, se lacère le dos et surprise, se fait soigner par sa femme à l'aide d'huiles essentielles dont on parle tant aujourd'hui.

Les épisodes de l'inquisition espagnole sont assez terribles avec les juifs qui doivent se convertir au catholicisme mais n'en pensent pas moins.

Le roman fait penser aux "Piliers de la Terre" de Ken Folett avec moins de sensationnalisme.

La traduction d'Anna Plantagenet est de grande qualité. Elle fait oublier qu'il s'agit d'un livre traduit.

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