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Citations de Imbolo Mbue (158)


Si nous ne vidons pas nos ventres, n'allons-nous pas mourir de constipation ?
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Nous pouvions rester des heures sous l'auvent sans échanger un mot pour que, ensuite, j'aie l'impression d'avoir eu la plus enchanteresse des conversations. C'est seulement en sa compagnie que je me suis rendu compte du bruit qui régnait dans le monde et du bonheur de ne pas y participer.
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Rappelle-toi ce qui est arrivé, dit le passé. Envisage ce qui pourrait arriver, dit l’avenir. Le passé gagne toujours car ce qu’il avance est vrai – ce qui est arrivé vit en moi et m’enveloppe, toujours présent. Je ne peux me fier à l’avenir et ses incertitudes.
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Une maison, jamais ne s'en va
A chaque retour, une maison est là
Que tu partes pour trouver fortune
Que tu partes pour fuir l'infortune
Que tu partes pour partir
A chaque retour
Ton retour que nous tous espérons
Ta maison toujours sera là
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Comme cela est triste de traiter nos amis dans le besoin comme nous traitons nos ennemis. D'oublier que chacun de nous pourrait un jour devoir également chercher un toit.
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Les boulons là qui tiennent ton cerveau en place, dit-il en pointant un doigt sur sa tempe, ils se sont desserrés, pas vrai ?
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Le lendemain, tandis qu'il allait et venait chez les Edwards, Jende pensa à Leah et eux ex-employés de Lehman. Il pensa à l'état dans lequel se trouvait la ville et l'état dans lequel se trouvait le pays. Il pensa qu'il était terriblement étrange, triste effrayant que les Américains, ce peuple-là, parle de crise économique, une expression que les Camerounais avaient entendu à la télé et à la radio presque quotidiennement à la fin des années 80, à l'époque où le pays avait plongé dans la récession. (…)La même chose se produisait maintenant en Amérique. L'affaire était grave. Très grave. Personne ne pouvait dire combien de temps le pays mettrait pour émerger de ce chaos que l'effondrement de Lehman avait causé.
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Trop d’hommes perdent la notion de leur véritable nature, ce qui conduit les plus avides d’entre nous à considérer le reste de leurs semblables comme un festin à dévorer.
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Vous croyez être les seuls à souffrir ? demande-t-il. Partout dans le pays, des villages et des villes souffrent pour une raison ou une autre. Votre eau est impure. Dans tel village, les soldats violent les filles. Dans tel autre, une autre société abat les arbres et le sol s’érode. À moins que des pierres précieuses n’aient été trouvées dans le sous-sol, alors là les soldats débarquent armés d’un arrêté gouvernemental les autorisant à sécuriser la zone et ce faisant à tuer des gens parce que… Ont-ils besoin d’une raison ? Le village ancestral de ma femme, pas très loin du mien dans la région de Bikonobang, a été annexé par le gouvernement pour y développer une réserve animalière, tous les habitants doivent plier bagage et trouver un autre endroit où vivre. Que pensez-vous que ces villageois ont pu faire pour s’y opposer ? Rien. Des dizaines d’entre eux ont fait le voyage à Bézam, ont pleuré et supplié qu’on les aide – vous savez ce qui s’est passé ? On leur a dit de rentrer chez eux et d’attendre, l’aide ne tarderait pas à arriver. Alors ils sont rentrés chez eux et ils ont attendu, attendu. Parfois, ils retournent à Bézam, ils retournent à Bézam un nombre incalculable de fois. Mais rien ne change. Pas pour eux. Pas pour vous. Vous pouvez aller construire un autre pays ailleurs si celui-ci ne vous convient pas ; les gens qui possèdent le nôtre l’aiment tel qu’il est.
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J'ignore les moyens dont dispose une fille pour faire payer les crimes de certains hommes mais il me reste toute la vie pour le découvrir.
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Une nuit, après dix ans de règne de Son Excellence, je me suis tournée vers mon mari dans le lit et je lui ai demandé ce qu'il jugeait pire : les maîtres européens ou Son Excellence. Les fous qui avaient crée cette mascarade de nations ou les serviteurs qui avaient repris la charge de l'empêcher de se désagréger ? Mon maria haussé les épaules et dit qu'il ne pouvait choisir. Les maîtres valaient peut-être mieux, ai-je dit. Il n'a pas répondu. il s'est retourné et s'est rendormi.
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Vince eut un rire, (fils du banquier)
"Je n'aime pas l'Amérique, répondit-il, mais c'est là qu'est ma famille, alors je suis obligé de la supporter.
- Je ne comprends toujours pas ce qu'il y a de si dur pour vous à supporter (dit Neni).
- Toutes ces conneries que la masse ne voit pas ... cette bêtise ambiante.
Ces gens scotchés sur leur canapé à regarder des émissions à la con, interrompues par des pubs à la con destinées à leur donner envie d'acheter des produits à la con.
Scotchés devant leur ordinateur pour acheter des trucs vendus par des entreprises pourries qui prennent pour des esclaves d'autres humains et anéantissent les chances pour leurs enfants de grandir dans un monde où ils seront réellement libres.
Mais tu vois, tant qu'on a notre petit confort, qu'on fait des économies et que les entreprises créent des postes à soixante heures par semaine avec congés maladie, qu'Est-ce que ça peut faire si on se rend complice de tout ça ?
Autant continuer notre petit bonhomme de chemin pendant que notre pays continue quant à lui de perpétrer des atrocités dans le monde entier.
- Si tu veux, donne-moi ta nationalité américaine et je te donne ma nationalité camerounaise ! " dit Neni en riant.
Mais Vince, lui , ne rit pas.
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- Pourquoi êtes-vous venu aux États-Unis si votre ville est si belle?
Jende eut un rire, un rire bref et gêné.
"Mais monsieur, dit-il. L’Amérique , c'est L'Amérique.
- Je ne comprends pas ce que vous voulez dire par là.
Tout le monde veut venir en Amérique, monsieur. Tout le monde. Être dans ce pays, monsieur. Vivre dans ce pays. Ah! c'est la plus grande chose au monde, monsieur Edwards.
-Ça ne me dit toujours pas pourquoi vous êtes ici."
Alors Jende réfléchit..
"Car mon pays n'est pas bon, monsieur, commença-t-il. Il n'a rien à voir avec L'Amérique. Si j'étais resté dans mon pays, je ne serais rien devenu du tout. Je serais resté un rien du tout. Mon fils serait devenu un homme pauvre comme moi, qui suis devenu pauvre comme mon père. Mais en Amérique, monsieur, je peux devenir quelqu'un. Je peux même devenir un homme digne de respect. Mon fils peut devenir un homme digne de respect."
- Et c'est totalement impossible dans votre pays?
.- Totalement monsieur.
- Pourquoi?
....
"Parce que dans mon pays, monsieur, ... pour devenir quelqu'un, il faut déjà être quelqu'un quand vous naissez. Si vous ne venez pas d'une famille riche, ce n'est pas la peine d'essayer. Si vous ne venez pas d'une famille qui a un nom, ce n'est pas la peine d'essayer. C'est comme ça, c'est tout, monsieur. Une personne comme moi, vous voulez qu'elle devienne quoi dans un pays comme le mien?
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- Oh, non, frappe-moi, ma parole, répondit-elle. Leve ta main et frappe-moi encore ! Tu t'es fait battre par l'Amerique et maintenant que tu ne sais plus quoi faire, tu crois qu'il faut me battre, moi. Alors, vas-y, ma parole, et frappe..."
Alors il la frappa. Il la frappa fort. Une claque, fourbe, sur la joue. Puis une autre. Et une autre. Et une autre encore, assourdissante, sur l'oreille. Les coups pleuvaient sur elle avant même qu'elle lui demande d'en redonner.elle poussait des cris perçants, stupéfaite; elle tomba à terre en gémissant.
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il se demandait souvent s'il valait la peine de quitter son pays pour partir en quête d'une chose aussi futile que l'argent.
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Mais je me suis sortie de tout ça, comme vous le voyez. J'ai réussi à aller à l'université, à trouver un travail, à me loger, à apprendre comment me comporter et me fondre dans ce nouvel environnement pour que plus jamais personne ne me regarde de haut, ou comme une moins que rien. Parce que je sais d'où je viens et ce que j'ai accompli pour en arriver-là....
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"Combien de temps resterez-vous à New York ? lui avait-on demandé.
— Seulement trois mois, monsieur. Seulement trois mois, et je jure que je vais revenir."
Et il avait avancé des preuves pour montrer sa bonne foi : une lettre de son supérieur le décrivant comme un employé zélé, si amoureux de son travail que jamais il ne le laisserait tomber pour aller vagabonder en Amérique ; le certificat de naissance de son fils pour prouver que rester là-bas reviendrait à l’abandonner ; son droit de propriété sur une parcelle de terrain que son père lui avait donnée, afin de montrer qu’il comptait bien revenir pour y faire bâtir quelque chose ; une autre lettre du service d’urbanisme de la mairie, obtenue en payant un lointain oncle qui travaillait là-bas, déclarant que Jende avait déposé un dossier de permis de construire pour une maison ; et une dernière d’un ami qui avait fait le serment que Jende ne resterait pas aux États-Unis, car tous deux comptaient ouvrir un débit de boissons lorsqu’il reviendrait.

L’employé de l’ambassade avait été convaincu.
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"Le mieux pour avoir des papiers et rester, c'est l'asile. Ça, ou épouser une vieille blanche édentée du Mississippi."
C'est ce que Winston avait dit à Jende qui , tout juste remis du décalage horaire, venait de passer une demi-journée à arpenter Times Square, émerveillé.
"Que Dieu nous préserve des malheurs, lui avait répondu Jende. Je préférerais avaler une bouteille de kérosène et mourir sur-le-champ."
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Je leur ai dit de ne pas en vouloir au Charmant - les hommes qui se croient supérieurement intelligents trouvent parfois des idées sans tenir compte des tenants et des aboutissants, mais il est inutile de leur en faire la remarque.
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Mes souvenirs pâlissaient et pourtant j'aurais tout fait pour les retenir.
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