Citations de Isabelle Alonso (134)
Que la vie privée et la politique soient tricotées ensembles n'a rien de nouveau. Ce qui est nouveau c'est que ça se voit.
Qu'une femme se contente du strapontin, qu'elle joue sans rechigner son rôle de faire-valoir, qu'elle taise ses ambitions et ses désirs, on trouve ça normal.
" À la maison, il aide, il est gentil. Sur tout le taf que représentent la maison et les enfants, j'en fais au moins 80%. Il fait les 20%restants. On a exactement le même diplôme.
À la maison quand il fait quelque chose , c'est à moitié. Ça m'énerve. La nuit si le petit pleure, c'est moi qui me lève. Lui, il n'entend pas. Regarde ailleurs.
Les bains, pas de problème. Jouer non plus. Il le fait volontiers, parce que c'est plutôt marrant. Moi, je cours tout le temps. Si je n'avais pas ma famille, ma mère et ma sœur, je ne m'en sortirais pas. Ça fais tellement de chose à gérer en même temps.
- J'ai l'impression que personne ne vois la professionnelle en moi. Tout le monde me parle de mes gosses, même au travail alors que moi je n'en parle pas... Je suis dégoutée. J'adore mes enfants, mais ils ne me définissent pas . -
La prostitution en est un pilier, bénéficiant d'une organisation séculaire et changeante. Sur ce marché où les filles jouent le rôle de produit à consommer, braquer systématiquement le projecteur suer elles est certes spectaculaire, mais c'est aussi une manière de taire l'essentiel.
C'est toujours sur elles que tombent les stigmates et l'opprobre.
Les vrais bénéficiaires du négoce, clients et proxos, déresponsabilises, restent dans une ombre propice à la perpétuation du système.
Il n'y a pas de violence, dit-on. Si tout le monde y trouve son compte, où reste le mal ? Personne ne souffre ! Apres tout, celles qui le font ça les regarde.
Et ceux qui consomme aussi, ça les regarde. Les autres n'ont rien à dire.
Ça ne les regarde pas.
Quand le patriarcat ne peut passer par la porte, il passe par la fenêtre.
Il a été remis en cause qu'en surface. En profondeur, il se maintient.
Les femmes sont un support privilégié qui sert à vendre et à symboliser tout et n'importe quoi.
Un soir de campagne électorale, enfants couches, cuisine rangée, dossiers repliés, la ménagère de moins de cinquante ans allume la télé, histoire de se détendre.
Un candidat à la présidentielle promet alors que, grâce à lui, on va pouvoir - travailler plus, pour gagner plus ! -. C'est vrai, ça, entre trois et cinq du matin, elle fait rien, cette flemmarde.
Pendant ce temps là, les Chinois pédalent et les Indiens phosphorent. Loose totale. Bande glandeuses. La ménagère de moins de cinquante ans a comme une envie de mordre. Mais elle est trop fatiguée pour réagir. Ah ! Y a une femme aussi ! Une candidate ! Pas trop tôt! Une candidate qui a quatre enfants, et qui travaille. Elle va le dire, elle. Elle va en parler. C'est sûr ! Elle connait la question, l'a affrontée personnellement. L'espoir revient. -Votez pour moi parce que je suis différente, à ça saute aux yeux. Et je saurai faire aussi bien ! Une femme ou un homme, je ne vois pas ce que ça change ! -
Les hommes n'ont rien fait. Si ça change autant voter pour un homme.
Parce que faire l'homme, les hommes le font mieux que nous. Y a rien à attendre de la réalité. La ménagère zappe. Ailleurs, y a des - beautiful people, riches et pleins d'enfants rieurs. Au moins, ça fait rêver.
Les garçons colonisent la plus grande partie de la cour en jouant au foot, qui leur est montrée en permanence comme un univers aussi valorisant qu'intégralement masculin quand il se joue à haut niveau. Les filles se débrouillent pour jouer en lisière, dans l'espace restant. Certaines traditions sont nées directement de la mixité. Ainsi des garçons regroupes devant les toilettes des filles pour les invectiver au passage. Elles y vont a plusieurs pour se protéger des des quolibets.
Des que tu as des enfants, les patrons doutent de te disponibilité. Ils renouvellent les CDD, jusqu'à douze fois en ce qui me concerne. Ça te laisse en position de précarité, l'évolution de ta carrière est compromise.
On ne s'appuie pas sur quelqu'un qui risque de se défausser. Mais c'est eux qui ont crée la situation, pas moi.
Écraser les femmes, c'est la condition sine qua non du machisme. On pense à ces systèmes sociaux fondés sur l'humiliation permanente des femmes, qui font baver d'envie les pleurnicheurs de chez nous.
Et dont le reliquat, ici et maintenant, est encore notre pain quotidien. le machisme trouve ses privilèges naturels et allant de soi. Meilleurs salaires, meilleurs carrières par la seule légitimité que lui confère une injustice millénaire qui commence seulement à s'atténuer.
Ce n'est pas supportable... T'es enceinte, alors tu vas manquer, alors on ne te donne plus de responsabilités, parce que tu ne vas pas être là pendant les quelques semaines que tu vas consacrer...À quoi au juste ? À une nouvelle vie ! Ça devrait nous valoir de la considération, mais non, on devient suspecte, peu fiable...
À la maison, quand il fait quelque chose, c'est à moitié. Ça m'énerve. La nuit, si le petit pleure, c'est moi qui me lève. Lui, n'entend pas. Les couches, s'il peut passer à travers, il n'hésite pas. Regarde ailleurs. Les bains, pas de problème. Jouer non plus. Il le fait volontiers, parce que c'est plutôt marrant. Moi, je cours tout le temps.
Si je n'avais pas ma famille, ma mère et ma sœur, je ne m'en sortirais pas. Ça fait tellement de choses à gérer en même temps.
- J'ai l'impression que personne ne voit la professionnelle en moi. Tout le monde me parle de mes gosses, même au travail alors que moi je n'en parle même pas... Je suis dégoutée. J'adore mes enfants, mais ils ne me définissent pas. -
- Dans la génération d'avant, les quinquas, il y a beaucoup de femmes qui n'ont pas eu d'enfants. Mais moi je refuse de renoncer. Je ne vois pas pourquoi je renoncerais à quoi que ce soit. Je suis une bonne professionnelle, et je tiens à être mère. Il faut que ça change.
Rentrer à la maison ? Hors de question. -
Les nourrissons sont un investissement indispensable à l'avenir du pays. Désormais les femmes libres de choisir leur vie, d'assurer leur propre autonomie financière. Et d'exiger de la collectivité une réorganisation sociale qui tienne compter de leur apport spécifique. Vital. Précieux.
Accoucher doit donner des droits des vrais droits. Légitimes. Pas des hochets qui ne servent qu'à satisfaire la bonne conscience d'une société qui a toujours vécu aux dépens des flemmes.
Moi je ne veux aucun traitement de faveur au prétexte que je suis fragile. Je ne suis pas fragile du tout, et je l'ai prouvé. Je veux de la justice, ça n'a rien à voir...
Les femmes privées de reconnaissance à l'extérieur et accablées d'éternelle charges ménagères finissent par devenir ce personnage qui souffre autant qu'elle fait souffrir : la mère sacrifiée. Qui peut tourner à la mère abusive.
Le foyer reste le terrain premier d'un rapport de forces ancestral qui a la vie dure. Les hommes étaient les chefs de famille et les femmes leur servante. Ça laisse des traces, et des profondes. Le prince charmant passe en mode infirme domestique.
Partager les taches domestiques, c'est aussi mettre une terme à la pesanteur née des frustrations des femmes eunuques.
La modernisation du pays, c'est d'abord avant tout la construction d'un encadrement bienveillant et efficace à la combinaison entre maternité t ambitions professionnelles des femmes. On leur doit bien ça, et ça sera rentable à long terme... Au travail, monsieur Fabius ! Et tou-te-s les autres...