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Critiques de Ivan Jablonka (461)
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En camping-car

Quoi de plus opportun que ce livre pour accompagner notre dernier voyage en Camping-car dans le marais poitevin!

Ivan Jablonka fait une apologie de la liberté offerte par ce type de vacances, mais ça c'était avant...



L'auteur propose une socio-histoire, mais le propos n’est pas vraiment sociologique et la narration n’est pas vraiment sensible. Le ton est distant et si j'ai retrouvé quelques souvenirs d'itinérance, c'est plus en associant des idées que dans le texte lui-même.



Au final, c'est un livre un peu foutraque, l'auteur ne dit-il pas que : "mes livres sont plusieurs choses à la fois, histoire, sociologie, anthropologie, enquête, récit, journal de bord, biographie, autobiographie, oraison, littérature, avec des trucs qui s'ouvrent et des trucs qui coulissent".



Le "en même temps" des allers retours entre souvenirs d'enfance et sociologie du tourisme n'a pas marché pour moi.

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Laëtitia

Un documentaire sérieux et dépassionné, dont j'aimerais tant voir plus de journalistes et plus de politiques s'inspirer. Au delà de l'intention louable et réussie de redonner son identité à Laetitia, le traitement de ce "fait divers" est exemplaire de sobriété. Et c'est ce recul qui fait tout son intérêt, par un regard lucide sur les failles de notre société, et par l’analyse sans compromis mais sans haine de ce qui amène certains à déroger à ses règles, d’autres à en être les victimes. Le travail est celui d’un universitaire qui sait poser les questions que suscite ce drame, et chercher des réponses. Les allers retour chronologiques dont je ne suis d’ordinaire pas fanatique sont ici bien gérés et participent avec simplicité aux interrogations de l’auteur. Le style est clair. Le sujet est dur, mais la lecture est enrichissante.
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Laëtitia

Dans les faits divers les plus monstrueux comme celui de Laëtitia Perrais ou celui de la famille Romand, la lumière est, malheureusement, souvent mise sur le tueur. Je me souviens avoir lu le livre d’Emmanuel Carrère – L’Adversaire- qui montrait de la part de l’auteur une véritable fascination pour ce faux médecin qui, pendant 20 ans, a menti à tout le monde avant d’assassiner sa famille. Et je reconnais avoir été fascinée par ce livre, par cette histoire. Mais, et les victimes ? Elles sont tout le temps éclipsées par leur assassin, elles « ne sont plus que pour avoir péri ». C’est injuste et révélateur de notre société voyeuriste. Si j’ai lu ce livre, c’est parce que j’ai vu qu’Ivan Jablonka voulait mettre la lumière sur cette jeune fille qui a eu le malheur de croiser la route de son meurtrier. L’auteur a voulu la faire sortir de la case « victime » pour la faire revivre sous nos yeux, lui redonner son identité, sa personnalité, son passé.



Autant dire que la vie de Laëtitia fut courte mais aussi placée sous le signe de la violence : une petite enfance chaotique entre un père immature et violent, une mère bien trop fragile. La voilà retirée, avec sa sœur jumelle, à ses parents pour ensuite être ballotées à droite, à gauche avant de se retrouver en famille d’accueil, sous la responsabilité d’un homme autoritaire, M. Patron, qui s’avèrera par la suite, être un individu peu recommandable. Est-ce à dire que ce début de vie catastrophique l’a conduite dans les bras de son assassin ? A lire cet ouvrage, on a l’impression qu’effectivement, tout a concouru dans sa vie, à cet instant T où elle a croisé Tony Meilhon. C’est douloureux à lire, j’ai eu la gorge serrée à la lecture de certaines pages. Le moins que l’on puisse dire c’est que c’est un livre que je ne suis pas prête d’oublier.

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Un garçon comme vous et moi

La masculinité a cessé pour moi d'être un problème, une question en suspens. J'aimerais bien savoir en quoi je suis un homme et même, si j'en suis un ?"

L'auteur fait une enquête sur lui-même, il cherche à cerner ce que veut dire 'être un homme'. et livre une profonde et singulière recherche sur la condition masculine, sur le malaise de se sentir pas forcément appartenir à tous les oripeaux de la masculinité

Ivan Jablonka offre aux lecteurs une profonde « autobiographie de genre » qui dévoile une intimité à la fois intime et universelle, et restituant la complexité humaine et l’éclat de l’enfance dans ses enthousiasmes, ses questionnements, et ses peines.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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En camping-car

Plutôt déçue par ce livre qui se situe entre l’essai sociologique et l’autobiographie de jeunesse de l’auteur. Il n’est pas désagréable à lire ; l’historien qu’est Ivan Jablonka profite des voyages en combi lors de sa jeunesse pour partager son savoir en évoquant des passages de l’Histoire de l’Antiquité jusqu’aux années 80. Etant de la même génération, j’ai apprécié retrouver l’évocation d’objets de mon enfance dans les souvenirs rédigés de l’auteur, mais je trouve que son récit ici souffre de simplicité. Des passages du journal « de bord » d’Ivan enfant sont recopiés et analysés au regard d’un adulte, puis c’est au tour de questions posées au père sur leurs voyages dans l’espace méditerranéen ou américain… J’ai eu l’impression de lire un travail d’écriture encore au stade de brouillon…
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Laëtitia

Laëtitia, prénom d'origine latine dont l'étymologie signifie la joie... La Laëtitia du titre d'Ivan Jablonka, Laëtitia Perrais, n'a hélas pas pu bénéficier de l'espoir porté dans son prénom.



Elle et sa jumelle naissent dans une famille chaotique et destructurée de la région nantaise. S'ensuivent foyers et familles d'accueil. Pour finir assassinée en 2011 à seulement 18 ans. L'affaire fait grand bruit en France et Nicolas Sarkozy prononce de virulents discours contre l'ignominie commise sur cette pauvre gamine.



Ivan Jablonka s'appuie sur divers témoignages et sources pour reconstituer le drame mais également le parcours des deux soeurs. Plus on avance et plus on découvre, atterré, la cruauté qui prédomine leur courte existence. Du fait divers et de la biographie de Laëtitia, l'auteur élargit son angle d'approche, englobe le traitement médiatique et politique de l'affaire. On apprend ainsi ce qui fait un "bon fait divers" pour les médias. Un rien cynique mais réaliste. Dans un chapitre très marquant intitulé "Faits divers et faits démocratiques", il démont(r)e par ailleurs le processus de récupération politique de ce meurtre et des éléments révélés par l'enquête (notamment le comportement du père d'accueil).



Ivan Jablonka mêle ici approche journalistique, historienne et sociale, ce qui semble être sa patte au vu de ses autres titres. En ressort la triste et trop courte vie d'une jeune fille née sous une étoile rancunière, narrée avec sérieux et empathie mais sans le côté voyeurisme où un tel sujet pourrait conduire. D'ailleurs il suffit de regarder le livre lui-même: titre et couverture sobres et concis, absolument rien de racoleur dans son extérieur. Pas plus qu'à l'intérieur.



J'ai apprécié la méthode et le style de l'auteur. Il signe avec Laëtitia un travail remarquable. La lecture de son ouvrage n'en reste pas moins difficile et douloureuse, tout en donnant de quoi réfléchir, sur la médiatisation entre autre.
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Laëtitia

Laëtitia Perrais, 19 ans, disparaît une nuit de janvier 2011, dans un petit village de Loire-Atlantique. Très vite, les soupçons s'orientent sur un enlèvement et une séquestration. Un trentenaire est soupçonné, Tony Meilhon, condamné à plusieurs reprises pour des braquages et divers délits. Si Meilhon reconnaît avoir heurté le scooter de la jeune fille avec qui il avait eu une relation sexuelle, il nie l'avoir tuée volontairement. La découverte du corps de Laëtitia, la sauvagerie extrême avec laquelle elle a été mise à mort avant que ses membres soient retrouvés éparpillés en plusieurs endroits prouvent que Meilhon, drogué et alcoolique, s'est déchaîné littéralement sur la jeune fille. Ce fait divers horrible fait la une des journaux ; les pouvoirs politiques accusent la Justice d'avoir mal fait son travail en laissant sans surveillance Meilhon alors qu'il était en train de devenir ultra violent. C'est alors que l'on découvre que Laëtitia et sa sœur jumelle Jessica, placées en famille d'accueil, auraient été victimes de violences sexuelles au sein de leur propre foyer d'accueil.



J'avais repéré ce récit il y a quelque temps déjà et j'ai eu l'occasion de l'acheter tout récemment.

J'ai beaucoup aimé cette lecture qui prend aux tripes, d'ailleurs j'ai lu rapidement ce livre, notamment la première partie sur l'enlèvement et la découverte du corps de Laëtitia. Une fois commencé, j'ai eu du mal à m'arrêter dans ma lecture. J'ai trouvé un peu moins intéressantes les parties consacrées au fonctionnement de la Justice ou à la médiatisation de l'affaire par Nicolas Sarkozy.

Le style d'I. Jablonka est clair, facile à lire et agréable, il écrit vraiment bien et est très accessible. Des détails ont bien sûr donnés sur le corps mutilé de la jeune fille mais sans exhibitionnisme ni voyeurisme, l'auteur réussit à être précis mais en gardant un immense respect pour la défunte.

Il y a un travail de recherche pointu fait sur les violences faites aux femmes, les enfants placés en familles d'accueil, la Justice.

Ce récit m'adonné envie de (re)voir les émissions consacrées à cette affaire criminelle, je pense que je vais y consacrer un peu de temps. j'ai déjà fait quelques recherche sur Google pour me rappeler du visage de Laëtitia et de son meurtrier.

Laëtitia, nous ne t'oublierons pas.
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En camping-car

"Soyez heureux!"..

Oui allez Hop ! je suis heureuse en lisant ce livre ...en route pour une multitude de souvenirs d'enfance en mode Vintage !..La couleur Orange et pull marine, pieds dans l'eau, parties de monopoly interminables...

Quel doux écho à cette période bénie que sont les vacances, quand on est petite et que l'on a la chance de partir en Camping car ou en caravane ! ...c'est le même parfum de nostalgie sur des routes de France ou d'Espagne...ou battant la campagne, les vacances étaient simples et pleine de découvertes !..je verserais presque une petite larme en refermant cette page d'histoire enfantine...qui ne reviendra plus. Une petite musique douce et tendre à ce roman autobiographique.

Plongez avec délice, achetez vous des sucettes et reprenez vos chemins de traverse d'enfance et retourner en vacances !... un roman délicieux.
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Laëtitia

Voilà un livre que je m'étais promis de ne pas lire : du voyeurisme, selon moi, dont le seul intérêt était commercial, pour l'auteur.



Or, ce livre s'est trouvé entre mes mains, et j'ai ouvert les premières pages. Je n'ai plus pu décrocher.



Ivan Jablonka, l'auteur, universitaire en sciences humaines, explique son projet : Laëtitia n'est connue que comme un nom de victime, qui apparaît sur la notice Wikipédia de son meurtrier. Ce livre est une enquête biographique sur sa vie et a pour but de lui redonner une identité, autre que celle de victime.

De plus, ce "fait-divers" a, à l'époque, eu des retentissements politiques (exploitation par Sarkozy), juridiques (les magistrats de Nantes se sont mis en grève), médiatiques et sociétales (le père de la famille d'accueil qui hébergeait Laetitia a par la suite été accusé d'agressions sexuelles).



Cette enquête, car c'en est une, nous tend un miroir forcément laid mais extrêmement précis de notre société contemporaine : comment certains enfants, dans des familles fragilisées, deviennent victimes désignées ou bourreaux. Comment fonctionne l'Aide sociale à l'enfance. Comment les économies dans les secteurs sociaux et juridiques ne permettent pas à des personnels compétents de faire correctement leur travail. Pourquoi les médias s'intéressent à certaines affaires et comment travaillent les journalistes. Comment fonctionne une enquête de police et quelles sont les relations de celle-ci avec la Justice.



Ivan Jablonka a interrogé les proches de Laëtitia, depuis sa petite enfance, famille, amis, collègues. Il dresse le portrait d'une jeune fille vivante. Il a enquêté auprès de tous les services qui ont été mêlés à sa destinée.



C'est réellement intéressant, car au-delà du destin individuel, forcément tragique, ce livre parle de notre pays et de notre société contemporaine. Le lire, c'est mieux les comprendre aussi.



Laissez vos préjugés de côté : Laëtitia n'est pas un croisement de Paris-Match et de Faites entrer l'accusé. C'est un ouvrage très fouillé et de surcroît très bien écrit (l'auteur parvient à introduire une dimension poétique dans les passages les plus dramatiques), c'est un miroir qui nous est tendu sur notre société.



A conseiller, vraiment.
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Goldman

Goldman d'Ivan Jablonka n'est pas une autobiographie de Jean Jacques Goldman puisque l'auteur n'a pu rencontrer celui-ci et n'a pas non plus s'appuyer sur les archives personnelles du chanteur.

Ivan Jablonka s'est donc appuyé sur des milliers d'interviews, des extraits de journaux et sur ses souvenirs de" fan" de Jean Jacques Goldman pour écrire une biographie sociologique, historique légèrement hagiographique

La lecture du livre est facile et nous replonge dans les années 1980 à 2000 à coups de succès, de Top 50 .

Ivan Jablonka fait une lecture sociologique de la carrière de Jean Jacques Goldman. Tour à tour le communisme, le prolétariat, la nouvelle gauche croisent la route de notre chanteur " personnalité préférée des français"

Jablonka insiste aussi avec raison sur la judéité de la famille Goldman. Thème de judéité que l'on retrouvera souvent dans ces chansons : la minorité, l'exil, le voyage , la shoah.

Jablonka s'interroge aussi en historien sociologue sur cette disparition des radars depuis les années 2000.

Reste que le côté hagiographique tempère la réflexion menée. Jean Jacques Goldman ressemble à la statue d'un commandeur indéboulonnable. Tout dans la vie de Jean Jacques Goldman mérite satisfécit.

On peut lire sa carrière dans ce sens entre succès singulier et collectif, la création des Enfoirés et des Restos du cœur avec Coluche. On peut aussi se rappeler qu'il fut un chanteur de variétés avec midinettes et une musique rock très standardisée.

Que restera de cette lecture : un peu de nostalgie, un rappel des années 80/90. Mais sûrement rien de plus.

Le livre s'estompera comme s'est estompé Jean Jacques Goldman.


















Lien : http://auxventsdesmots.fr
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En camping-car

L'auteur nous raconte ses souvenirs de vacances en famille, lorsqu'il était enfant puis adolescent et qu'il parcourait l'Europe du Sud et le Maroc en camping-car avec ses parents et une ou deux famille(s) amie(s).

Au-delà des anecdotes, ce livre est surtout l'occasion pour Ivan Jablonka de s'interroger sur le bonheur : le sien et celui souhaité par son père pour sa tribu. Son père qui fut un enfant caché lors des années sombres et de la Shoah et qui voulait que ses enfants soient heureux à tout prix.

Mais la joie des uns ne se trouve pas toujours là où le pensent les autres.

Ce livre est aussi un magnifique témoignage de gratitude à l'égard de parents aimants et attentionnés, chacun à leur manière (la mère, professeur, ouvrant les siens à la culture des antiquités).
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Des hommes justes : Du patriarcat aux nouve..

J’ai reçu cet essai à lire dans le cadre du Grand Prix des Lectrices 2020 du magazine Elle. Chacune des participantes fait partie d’un jury mensuel et reçoit 3 livres de littérature générale, 2 polars/thrillers et 2 essais. Elle doit alors les lire et sélectionner son préféré dans chacune des catégories. Les livres sont ensuite envoyés aux autres jurées des autres mois qui doivent aussi les lire et leur attribuer des notes. Mes collègues du jury du mois de septembre ont donc sélectionné l’essai « Les hommes justes » d’Ivan Jablonka. L’autre essai en lice était “Soir de fête”, de Zineb Dyief et Mathieu Deslandes aux Editions Grasset, qui n’a donc pas été retenu.



J’avoue que des deux essais, « Soir de fête » me tentait plus que celui-ci. Pourquoi? Peut-être parce que je n’ai pas l’âme d’une féministe convaincue. J’en avais entendu malgré tout beaucoup de bien, ce qui m’a un peu rassurée. Pour ceux qui me suivent sur mon blog, vous l’aurez sûrement constater que le domaine des « essais » n’est pas un univers que je lis très souvent. C’était donc un exemple criant pour sortir de ma zone de confort.



Ma lecture fut quelque peu laborieuse. Attention, ce n’est pas le travail de l’auteur qui est à remettre en cause. Je pense que c’est sûrement parce que je ne me suis jamais très intéressée au féminisme et à toute son évolution au fil des années. En plus de compter un nombre important de pages, c’est un livre très dense. Les exemples développés sont nombreux, l’auteur les puisant dans les religions, la sociologie, l’histoire.



Je l’ai souvent parcouru en piochant les passages qui m’intéressaient plus, le laissant parfois deux ou trois jours sur ma table de nuit pour en revenir ensuite plus tard. Finalement, les inégalités hommes-femmes sont ancrées depuis le Paléolithique.



Le livre est découpé en 4 parties : le règle de l’homme, la révolution des droits, les failles du masculin et la justice de genre. Malgré un découpage en sous-parties plus courtes, l’accumulation d’informations a été pour moi trop conséquente, au point que finalement, je ne sais pas si j’en retenu grand chose. Sous la forme d’un travail didactique, il n’est pas toujours facile d’y consacrer que le temps d’un trajet en transport en commun, surtout si le casque antibruit est resté bien sagement à la maison (pauvre de moi!).



Le travail de recherches à l’écriture de ce livre a dû être pharaonique quand on regarde les références et l’étendue dans lesquelles l’auteur s’est plongé. Historien de formation, il n’hésite pas à remonter très loin dans l’histoire pour les prémisses de la patriarcat. Je pense avoir eu beaucoup de mal à adhérer à ma lecture par le côté très intellectuel de ce livre. Effectivement, quand je lis, j’aime me déconnecter de mon quotidien et m’évader intellectuellement. Or, dans le présent ouvrage, difficile de le lire sans devoir rester concentré et attentif. J’ai l’impression que c’est un livre qu’on parcourt au fil de ses envies, sans forcément le lire d’une traite.



Clairement dans l’air du temps, l’auteur a voulu, à côté de cela, tenter d’éclairer de sa lumière, un sujet longtemps tabou qui a finalement été mis sous les feux des projecteurs par le scandale du hashtag #MeToo en 2017. Le chemin est encore long et doté de nombreux obstacles mais quand on observe d’où l’on vient, c’est déjà un bond de géant accompli.



Je tire malgré tout mon chapeau à Ivan Jablonka pour son travail titanesque, même si pour moi, cet essai ne restera pas parmi mes coups de coeur de l’année et plus particulièrement, de la rentrée littéraire.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Laëtitia

Laetitia

Ivan Jablonka

Mise au défi de lire un livre traitant d'un fait divers mon choix s'est porté sur Laetitia d'Ivan Jablonka, un essai récompensé par de nombreux prix entre autres le Médicis général 2016..Je savais d'avance que ce genre de lecture ne me convenait pas , ce que je n'imaginais pas c'est la souffrance que je me suis imposée. Je dis bien souffrance je ne vois pas d'autre qualificatif.

Bien sur le travail réalisé par Ivan Jablonka n'est en rien responsable , encore bien moins , bien entendu, le parcours de vie de Laetitia Perrais. Une vie bien trop courte et si lourde .... Non cela ne tient qu'à moi . Je suis devenue "allergique" à la couverture médiatique de tous les faits divers quel qu'ils soient. En général elle s'accompagne d'une logorrhée verbale insipide et redondante et d'une persécution inépuisable des familles , témoins et intervenants. Voilà je l'ai dit, j'assume mes propos. Je garde intacte ma compassion pour les malheureuses victimes et leurs proches .

Une dernière pensée pour Laetitia ...
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En camping-car

Entre 1982 et 1988, la famille d’Ivan Jablonka a exploré l’Europe du Sud, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à bord d’un camping-car, un combi Volkswagen Transporter T3 Joker Westfalia de couleur beige durant leurs vacances d’été.

Sept étés merveilleux à une époque où il n’y avait pas Internet, les téléphones portables, les Nintendos ou autres écrans pour captiver les enfants au détriment du paysage. Sept étés merveilleux où l’auteur a connu la liberté de s’arrêter où bon leur semblait, d’organiser leurs journées comme ils le voulaient, de s’amuser, de nager, de visiter ou non les monuments, de bouder, bref, de profiter d’heures pleines sans contraintes. Sept étés merveilleux qui lui permettront plus tard de prendre conscience que ces voyages ont été ses humanités et qu’ils ont fait de lui l’être cultivé et instruit qu’il est.

Je n’ai pas parcouru l’Europe du sud, encore moins l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Je n’ai pas campé avec mes parents pour la bonne raison que même avant leur divorce, mes parents ne passaient pas leurs vacances ensemble, alors camper ! Par contre, je me souviens de l’été 1981, des six semaines passées en Italie et surtout du voyage de retour en 4L en une journée (Florence-Joigny dans l’Yonne en une seule étape) avec à l’arrière ma sœur qui passait ses cassettes d’Yves Duteil à fond. Et pour ne pas être en reste, je chantais Malicorne ou Anne Sylvestre. « En camping-car » m’a rappelé ces instants bénis de mon enfance et de mon adolescence, et dans une moindre mesure, cette sensation de liberté. Pas d’heures, pas d’obligations, pas de devoirs, juste la possibilité d’infinis. J’ai bien conscience que ma critique est très subjective mais l’ouvrage de Jablonka m’a fait penser à « Je me souviens » de Georges Pérec où, derrière les souvenirs personnels de l’auteur, se cachent les nôtres. On ressent la même chose en lisant « En camping-car ». Ce qui explique pourquoi j’ai pris du plaisir à le lire. Pourquoi lit-on ? Pour se retrouver parfois, ce fut le cas avec cet ouvrage. Je remercie les éditions Seuil et le magazine Elle de m’avoir fait ce plaisir.


Lien : https://labibliothequedeneko..
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Laëtitia

J'ai repéré ce livre depuis sa sortie et j'avais vu une interview de l'auteur qui m'avait intéressé. J'ai donc enfin pris le temps de lire cet ouvrage et hasard complet du calendrier j'ai commencé ma lecture le soir même ou Faites entrer l'accusé traitait de cette affaire.



Je ne me rappelais pas beaucoup de cette affaire cependant quand j'ai vu le nom du meurtrier cela m'a rappelé un petit peu cette affaire, triste réalité ou on se rappelle plus du nom des coupables que de celui des victimes.



Ivan Jablonka a suivi le parcours de Laëtitia, au travers notamment les récits de sa soeur jumelle, de l'avocate chargée de l'affaire, des parents biologiques de Laëtitia, de sa famille adoptive. De la portée politique de l'affaire avec Nicolas Sarkozy, de la grève des magistrats qui va s'en suivre.



Le récit est juste sans être larmoyante mais vraiment éprouvant car la vie de la jeune Laëtitia a été chaotique du début à la fin.



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Laëtitia

Vie martyrisée.



Laëtitia Perrais avait dix-huit ans la nuit du 18 au 19 janvier 2011 quand elle fût assassinée. Ce fait divers est devenu une affaire d’État après que Nicolas Sarkozy ait accusé les magistrats d'avoir laissé le coupable sans suivi. Suite à cette affaire, Ivan Jablonka a décidé d'écrire l'histoire de Laëtitia.



Excellente lecture. Ce livre ne se veut pas uniquement une reconstitution d'une affaire criminelle, il est également un essai historique et sociologique. C'est réussi, Jabonka parvient à parfaitement concilier ces trois aspects. Les chapitres alternent entre la vie de Laëtitia et le déroulement de l'affaire.



L'auteur part d'un terrible postulat: Laëtitia est née dans la violence, c'est pourquoi elle est morte dans la violence. En effet, sa vie ne sera qu'un mélange de maltraitance parentale et d'errance. Elle trouvera une relative stabilité dans une famille d'accueil qui se révélera également toxique. Au final, différentes figures masculine (le père, le "père d'accueil", le meurtrier) violenteront Laëtitia durant sa courte vie.



Malgré cette vie chaotique l'auteur réussit à rendre à Laëtitia sa dignité. Elle redevient par sa plume un être humain, avec certes ses peines et sa fin tragique, mais aussi ses joies et son évolution vers la lumière. J'ai été d'autant plus impressionnée qu'il ne tombe ni dans la condescendance, ni le misérabilisme. Non, Jablonka raconte tout simplement qui était Laëtitia avec respect.



Au final, un excellent livre qui apporte un questionnement intéressant sur les faits divers.
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Laëtitia

Sur quelle planète pouvais-je être en cet hiver 2011 pour ne pas me rappeler ce drame ? Rien, pas le moindre souvenir d'une photo exposée dans un journal télévisé, ni de la polémique déclenchée par Mr Sarkozy entraînant la grève des magistrats. Ce livre aurait été un roman, j'aurais pu dire que l'auteur en faisait trop dans le sordide et le misérabilisme. Malheureusement, rien n'est plus vrai que ce fait divers dont Ivan Jablonka se fait l'historien.



Me voilà totalement partagée à la fin de cette lecture. Si j'ai compris dans un premier temps, l'hommage que voulait rendre l'auteur à Laëtitia, cette jeune fille victime tout au long de sa courte vie de la loi des hommes et morte en femme libre parce qu'elle avait dit non, si j'ai été totalement émue par son destin et par celui de sa sœur, j'ai moins aimé la façon dont il a été fait. Devant l'étalage de tous ces détails sordides et redondants, j'ai eu l'impression de me complaire dans une espèce de voyeurisme vis à vis du malheur d'autrui, comme si je lisais cette "fameuse" presse spécialisée dans le fait divers glauque. J'ai déploré le manque de chronologie qui entraîne toutes les répétitions. Je n'ai pas aimé non plus l'impression laissée, malgré lui sans doute, par l'auteur parisien et cultivé qui parle d'une province "barbare".

J'accorde un 12/20 à ce livre dont le plus réussi est, à mes yeux, la couverture noire avec "Laëtitia" écrit en rouge, comme une épitaphe sur une stèle funéraire.
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Laëtitia



Laëtitia Perrais, 18 ans, a été enlevée et assassinée en février 2011 dans la région nantaise.

Sa disparition, l’enquête puis le procès de celui qui a été condamné ont fait l’objet du fait divers le plus médiatisé du début du XXIème siècle.

Yvan Jablonka, écrivain-historien, décide en 2014 d’écrire un livre sur cette affaire afin de donner une humanité à la jeune femme et de comprendre les ressorts politiques, juridiques et médiatiques qui ont émaillé cette enquête.

La construction permet de lire ce récit comme un thriller puisque les différents éléments qui le composent sont progressivement abordés en alternance avec la recherche du corps qui a duré environ 2 semaines.

Ce récit est très didactique. Il explique au lecteur le fonctionnement des institutions judiciaires qui sont alors remises en cause par le Président de la République, Nicolas Sarkozy. Les accusations de celui-ci entraîneront une des plus importantes grèves de la magistrature et sont à l’image de l’utilisation des faits divers par le Président tout au long de son mandat.

Par ailleurs, l’auteur détaille tous les critères de l’affaire qui en font un fait divers « rentable » : la beauté de la jeune fille, son statut d’enfant martyrisée et placée en famille d’accueil, le contexte général au moment de la survenue des faits.

Enfin, l’auteur relève le défi de rendre vivante la victime. A travers le récit de son existence parsemée de violence et de mépris, il dresse un portrait tout en subtilité de cette jeune fille que le lecteur arrive très vite à visualiser.

Un docu-fiction passionnant qui place le fait divers dans la littérature, tout comme l’avait fait Truman Capote avec De sang froid

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Les vérités inavouables de Jean Genet

Malgré son titre un peu sensationnel, "Les vérités inavouables de Jean Genet" est un très bon livre. L'auteur s'attache à révéler la véritable personnalité de Jean Genet et surtout, à lire de façon critique ses ouvrages, ainsi que les études qui leur ont été consacrées. Genet en effet n'est pas séparable des commentateurs et journalistes qui l'ont fabriqué dans le monde littéraire et présenté au public, et il est l'unique écrivain dont les oeuvres complètes s'ouvrent par un essai de Jean-Paul Sartre, qui donne par avance aux lecteurs la bonne façon de le lire et de l'interpréter. Ivan Jablonka fait donc office de déchiffreur de légendes, d'intellectuel démystificateur, s'attachant à abattre le mythe, forgé par Jean Genet lui-même, du poète-voleur en guerre contre une société injuste. D'autre part, il montre comment Jean Genet, admirateur du nazisme, fut "toiletté" par ses protecteurs "résistants", comme Sartre, et transformé en écrivain politiquement correct. La seconde partie de l'ouvrage est fascinante, car elle décrit en détail l'opération de repêchage par la gauche intellectuelle officielle des années 45-60, d'un écrivain mal-sentant venu de l'autre bord.



Cela suffirait à recommander chaudement la lecture de cet ouvrage, si par ailleurs l'auteur ne proposait une nouvelle définition du genre biographique et de sa méthode. Ivan Jablonka rejette l'illusion d'exhaustivité qui anime beaucoup de biographes, pour proposer une méthode plus problématique, plus réfléchie, allant plus directement aux points nodaux du sujet, en utilisant les documents les plus divers, pour faire sortir la biographie littéraire du champ clos de la littérature et de la psychologie. La société, l'histoire, l'économie, tout le contexte matériel et humain dans lequel a évolué l'écrivain, nous apparaissent et contribuent à l'explication biographique. Pour Jean Genet, l'Assistance publique, l'Occupation, les années d'après-guerre éclairent son oeuvre, qui ne sort peut-être pas grandie de cette mise en contexte.
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Des hommes justes : Du patriarcat aux nouve..

« Où sont les hommes?.. »…( chanson détournée)



Un bon point de voir un homme s'attacher à un certain militantisme féministe. C'est suffisamment rare pour être souligné. Apparaît aussi une certaine crainte existentielle: « Mais que vais-je donc devenir?



Plus sérieusement, voici un gros essai très documenté qui tente de définir et compiler les inégalités entre hommes et femmes et leurs évolutions. De la domination masculine posée en principe de base historique jusqu'aux mouvements revendicatifs actuels, le travail de Ivan Jablonka nous interroge sur une nouvelle définition du statut masculin face aux positions d'exigence des femmes et au changement des mentalités en famille, au travail, en intimité.

Le livre est riche et exigeant, de par sa taille et par les informations collectées sur fond de science, de société et d'Histoire. J'y ai pioché des passages passionnants et d'autres beaucoup plus roboratifs.



Chers messieurs, il vous faut évoluer! Votre vision est rétrograde et il vaut mieux s'interroger sur soi que de subir un changement imposé et espérons-le, inéluctable. Ce n'est pas moi qui le dis...



Tout cela s'annonce fort louable, cher auteur. Merci au moins d'avoir essayé. Un essai dans l'air du temps.

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