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Citations de Jacques Audiberti (78)


XLIII
Bannir la mort
extrait 1
  
  
  
  
Rien ne sombre, rien ne tombe.
                  L'acte fend l'éternité.
Nulle tombe si profonde
                  ne défend d'avoir été.

L'heure passe. Dans l'espace
                  sa besace elle répand.
Rien n'efface chaque trace
                  de limace et de serpent.

L'intacte bosse compacte
                  de membres comme des vers,
tant de souples, tendres couples
                  que ligote un sac de nerfs,

je la force sous l'écorce.
                  Mille ans plus tôt je saisis
l'acropole d'une épaule
                  dans les coussins cramoisis.



p.153
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MARTYRS

Qui frappe ? Encore les voisins,
le cinéma, les bons apôtres...
Tirez-vous donc, bande d'oursins !
Elle avait mes yeux, pas les vôtres.
Vous n'allez pas m'expliquer, vous,
le goût de soleil de sa bouche,
ses pauvres bras, ses cheveux fous.
Un trésor, c'est pour qu'on y touche.
Nous, la zone, ne possédons
pour tout charme et toute rapaille,
que le regard de nos lardons,
leur odeur de sucre et de paille.
D'abord, et d'une, on m'acquitta.
Laissez cette bon Dieu de porte !
Ils savent bien, ceux de l'Etat,
qu'il faut à tout prix que ça sorte,
et que ça pète quelque part,
même sur le dos d'un moustique.
Le populaire désespoir
rejoint la haute politique.

...

«Clic. Clac. Clic. Clac. Comme une abeille
«le fouet pi... que le cheval...
«Zut ! J'ai renversé la bouteille.
«Maman ! Ne me fais pas de mal !
«Tu vas encor te mettre en nage.
«Aï ! Maman, ne m'esquinte pas.
«Qui t'aidera pour le ménage
«Au revoir !. Embrasse papa...»
Va-t-en ! Va-t-en ! Fumier ! Salope !
Crève encor un coup si tu peux !
Tu me fouilles... Tu m'enveloppe...
les enfants, ce que c'est pompeux !
Comment veux-tu que je supporte
ton nez, tes dents comme du riz,
vingt kilos de lumière morte,
toi, méchante, qui me souris.
Il n'est pas un homme, ni même
quelqu'un de plus qu'un homme, qui
reçut un plus lourd diadème
que moi Zoé, sentier Blanqui.
Sous ma robe de pourpre immonde,
mon voile d'or sinistre à voir,
je suis la reine de ce monde.
Je suis la peine sans espoir.
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Engendrer signifie qu'on douta de soi pour accomplir sa vie. L'enfant détruit le parent.
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Et trop de beauté, tu sais ce que ça veut dire ? Ça veut dire un peu de laideur.
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Rien ne tient. Rien ne vaut. Chaque bouche est un piège. Tous les bras se cassent en deux dès qu'on les touche.
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Ne vous tourmentez pas pour le roi. Il les aura, va ! les petites, la vérole. C'est pas malin, de deviner. Le sort de l'homme est bien connu. Les petites, la vérole...
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CRÉATION


Extrait 5

[…]

La forêt profonde, auberge à moustiques,
dans la main du singe admire cinq doigts.
Les crayons qu'il faut aux mathématiques
par paquets épais campent dans le bois.

Le lézard écrit le secret de vivre.
Mais sous l'acajou languit le savoir.
Chaque papillon vole, étrange livre
où sont peints des yeux peu faits pour y voir.
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CRÉATION


Extrait 3

La lave ensemencée
appelle le contour.
La possible pensée
Flotte dans l'air trop lourd.

L'étincelle de Dante
énerve le moment.
La bête de la plante
s'arrache, adieu maman !

Les petits du reptile
serpentent dans l'humeur
Nul d'entre eux n'est utile.
Un qui manque, tout meurt.
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CRÉATION


Extrait 1

L'inavouable signe
de la création
enchevêtre la ligne
de la conception

à l'obscure matière
de la fécondité.
L'époque humanitière
s'apprête à débuter.

Regarde, enfant ! regarde
ce qui n'est pas encor,
Parler, qui s'y hasarde ?
Aristophane dort.
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Devient-on sage de ce que l'on devient vieux, ou vieillit-on à force de sagesse ? Est-ce qu'on meurt de ce qu'on n'a plus rien à faire, ou n'a-ton plus rien à faire par cela même qu'on est mort ?
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Stèle aux mots (extrait)


…De vous je sème ici la terre qui prélude,
impurs et purs marchands de l’espace éternel,
même quand le buisson du monstre personnel
arme et menace, de désirs, la solitude.

Il faut, puisque la terre objurgue, sœur du Loir,
sur des bourgeonnements de mots gros de réponse,
ignorant si le blé fleurit si je l’enfonce,
bâtir l’extase avec le péril de vouloir.

Vouons-leur du silex la nature compacte.
Eux dormir, eux durcir, sous Platon, sous César,
pour des soleils demain, d’autres sommeils plus tard.
Jusque-là, le plus grand, donc Dieu, qu’il se contracte.

Mais le suc de ce mot gagne de toute part.…
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LE FIGUIER DE LA TOUR


Omettez l'algue pourpre, les belles
femmes, leurs buissons bleus sur le sable.
Omettez le tonnerre des bielles
quand rougit le chaton périssable.

Omettez le glaçon de vos braises,
le sel roux des baisers, tous funèbres,
qui recouvre, au sommet des vertèbres,
la cuvette où pourrissent les fraises.

Omettez, sans retard, le mystère
plus sérieux du vent de novembre
qui rappelle, du fond de la terre,
les morts qui vous léguèrent leur membre.

Omettez même l'œuf de la mère,
et le poids de la main paternelle,
sur vos langues le sel éphémère
du mur de la maison éternelle.

Tu n'as plus, maintenant. Fortunée,
pierre au cœur ni ton cœur dans la pierre.
Ici toute à toi seule bornée,
mort le roi, morte aussi la sorcière,

tu verras te sourire la grande
roue au bout du chemin blanc de cendre.
Vous décernerez une guirlande
de lis de beurre, dur, qu'on peut prendre,

au premier, parmi vous, qui repère
dans les airs sa vieille âme, démente,
et qui d'un déchirant coup de pierre,
la descend, et charma la tourmente.
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NAISSANCE DE L'HOMME



Telles des buveuses de thé
prompte et réticentes
les formes de l'étrangeté
sur les pierres glissantes

commençaient à se préférer
aux yeux de l'inconstante
que brode, sur son doigt carré,
le sel de son attente.

Se perçoit l'harpège, soudain,
d'une limpide goutte
et les limaces du jardin
se mettent à l'écoute.

S'ébrouant à mesure qu'il
déserte la mêlée,
un toujours plus noble et subtil
oiseau prend sa volée.

Des carambolages obscurs
de ce qui se dénoue
il naquit pour coudre les murs
du rêve et de la boue....

p.167-168
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_"Alors, d'un seul coup, j'ai compris que je devais me taire. J'ai compris qu'il allait de nouveau me parler. Je ne peux pas t'intimer cette voix." Il posa son visage dans ses mains. Puis il écarta ses mains, comme des portes. Du ton de la douleur, il dit: "J'ai dû dormir une seconde."
Il sortit du lit, s'assit sur le rebord. Une jambe sur l'autre, se massait un pied. "Tu comprends, n'est-ce pas? Tout notre saleté de vie, depuis Christophe Colomb, Pépin le Bref, Abraham et compagnie, toute cette pouillerie de fumier, les guerres, les injustices, tout ça, pour lui, ça s'était passé dans un clin d’œil.
"J'ai dû dormir une seconde"... Quand je pense que c'est à moi qu'il s'adressait!"
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Les faits divers proprement dits vont du vol à la tire à l'enfant martyr, en passant par l'attaque à main armée et le crime passionnel.
Sociologues et psychiatres se sont efforcé d'acclimater, d'hospitaliser dans la Science les causes, fréquences et catégories de faits divers.
Les sociologues ne sont guère allés au delà du numérotage, précisant, par exemple, qu'à Paris, bon an mal an, les suicides se groupent de préférence fin juin et début septembre, de quoi faire naître une pitié supplémentaire pour les victimes, lesquelles pourraient, à toutes leurs raisons d'en vouloir à la vie, ajouter l'amertume d'avoir obéi à un barème, à un pourcentage, alors qu'elles croyaient peu ou prou bénéficier de l'atroce gloire d'oser une décision d'une suprême indépendance.
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L'île de Port-Cros.

Dos croisés sous les fleurs, future Corsica,
l'étoile où jusqu'au coeur le bras du pin se risque,
saignante d'arbousiers, résonne de lentisque...
Dans le ciel de la mer sous le riche mica

de son pourpre soleil émeraude et muscat
à l'oc trop investi nos dieux elle confisque,
l'infini cigalon, le tendre souffle. Puisque
mon enfance, divine, avec eux s'embarqua,

par les gorges d'azur je rejoigne cette île
où ma source cotise à la braise subtile.
Les cymbales du mâle et le vent revenu

m'y proposent mes airs au large impérissables
et sur la chair limpide et pucelle des sables
je découvre soudain l'ombre de mon pied nu.
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A un ami Siennois.

Vêtus par le flottant jupon des capitans,
des alezans que coiffe une femme plume
le pavé sous le fer tinte comme une enclume
dans la ville navale aux plaines du printemps.

Au difficile instant loin des natals étangs,
quand la première lampe, obscurément, s'allume,
j'accède à Sienne nostre et mon coeur, puisque il hume
déjà le souffle chaud du coeur que tu lui tends,

ne se dérobe pas sur ces rampes austères.
Je crois que je retourne aux suaves mystères
d'une patrie où mal je me tranche de toi.

De ta case, que je ne vis, je me recorde.
Je la touche. Elle est vide. Et je t'aimais ! Pourquoi
quêtons-nous du destin, même ailleurs, qu'il nous morde ?
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Florence.

Tu ne pus, toi, cité, substituer Agnelle.
Exaspère la perle éparse de tes sorts.
Fais tes nobles enfants donner, desquels tu sors,
et le porteur, surtout, de la face que nielle

la flamme et qui me fixe, horrible, lorsque en elle
la mienne je découvre et que nous sommes mort.
Tes chaises, où Jésus gîte moins que l'amor,
ta colline d'oiseaux comme l'ombre d'une aile,

tes banales bontés ne m'accomplissent pas.
Ne se noue à mon cou le vieux pont de tes pas.
L'Agnelle ne viendra jamais poser sa tendre

bouche contre ma bouche et, sur mes deuils, ses yeux
pour qu'ensemble assumant conquérir et me rendre
j'égale ton bel Arne au cours silencieux.
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Il faut que le monde soit clair. Si les cœurs étaient clairs, le monde serait clair.
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Des le commencement, c'était une comédie, voila la vérite!
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