Billy lui avait expliqué ce qui distinguait un automatique d'un revolver. Le chargeur tendu par un ressort et le barillet à cylindre. L'automatique était plus rapide, avait remarqué Billy, mais avait tendance à s'enrayer, alors que le revolver était plus lent mais plus fiable. Avec un revolver , on laissait moins d'indices, car n'on éjectait pas de douilles dans tous les coins, mais par ailleurs, c'était plus long à recharger. La solution , c'était d'en avoir un de chaque, insistait Billy.
Dans une bagarre, la première chose à faire, c’était d’avancer vers son adversaire, et non pas reculer. En cédant du terrain, on lui accordait assez d’espace pour qu’il puisse vous balancer un bon swing. « Il faut se rapprocher de lui tout en le gardant à distance. » Un conseil dont je me suis fait une règle.
Et c'est le petit Garry, je ne te reconnais pas sans ton déguisement.
Débrouillard, il l’était peut-être même un peu trop, mais il manquait de classe. Le pardessus en poil de chameau, ça lui allait comme des manchettes à un lapin. En outre, il était trop « artiste » pour faire un bon imprésario. Ce n’était pas un homme de l’ombre, il lui fallait occuper le devant de la scène avec son propre numéro. En fait, la plupart de ces figures de la pègre avaient bien plus d’assurance que les vedettes du show-bizz. Au Stardust, les vraies stars, c’étaient les gangsters.
Le Mod qui venait de parler portait une parka de l'armée avec The Who- Maximum R&B écrit au pochoir dans le dos. "The Who? Mais c'est quoi ce truc-là?" se demanda Billy Il y avait une flèche qui sortait du O. Ca n'avait pas de sens. Et en guise d'uniforme porter une parka kaki.. Il avait dû la trouver dans un surplus militaire. Billy aussi faisait partie des surplus de l'armée.
On s’observe. Pour vérifier qui est là, qui d’autre, dans le groupe, se livre au même exercice pour examiner l’objet de son intérêt. Regards las qui clignotent, rendus vitreux par le speed, le café et les cigarettes.
Les coups, les tenailles, la gégène, tout ça ne servait qu’un seul but et personne n’a été foutu de le voir : faire ramper un mec, l’avoir totalement à sa merci, c’était ça qui le faisait jouir.
Pas facile d’y arriver si t’as la trouille. Rien de tel que la trouille pour avoir la bouche sèche. Un bon mollard et le métal chauffé à blanc. Ça peut pas foirer.