Un avocat renommé accepte de défendre un ancien chef de bande auquel il s'était lié adolescent, dans les années 80. Il accepte, à contrecoeur, mais aussi pour se protéger d'autres gamins qui le harcèlent. Par manque de caractère, il est plutôt soumis aux uns et aux autres. Gérone, où soufflait un vent nouveau, une liberté à conquérir après la mort de Franco. était alors une ville pauvre, une frontière virtuelle séparait les quartiers mal famés des plus respectables où vivait le narrateur. Il accepte de les suivre dans de petits larcins, jusqu'au braquage d'une banque. Curieusement, il ne sera jamais inquiété, mais il reste poursuivi par la culpabilité. Différents protagonistes donnent leur version de l'énigmatique chef de bande Zarco, devenu célèbre. Les liens qui unissent les différents protagonistes sont décortiqués analysés, tout en restant flous dans une atmosphère de danger et de griserie.
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e récit de Javier Cercas au sujet d'un grand-oncle mort pendant la guerre d'Espagne à peine sorti de l'adolescence mais du côté franquiste est très émouvant. On y retrouve le souci du détail qui le caractérise (ce qu'il sait -par témoignage ou par document- il l'écrit mais par contre s'il n'en est pas sûr (pas de preuve mais une idée qui paraît sensée) il le confie au "littérateur"
Ce "héros" familial" semble s'être rendu compte que la guerre dans laquelle il s'engage, il se trompe, il croit être du bon côté mais il défend les intérêts des richesses et des puissants à leur place, il y va pour éviter que son frère n'y aille, la guerre ce n'est pas Vélasquez mais Goya. Et Celas dépeint le généralissime comme un mauvais général qui ne cherche qu'à exterminer les rouges, les républicains, ceux qui se sont dressés devant l'injustice. Certes la république et la démocratie ont fait beaucoup d'erreurs, causé beaucoup de tort à des gens qui auraient du être de son/leur côté mais ils ont préféré l'ordre soutenu par l'église (dont il parle peu) en réaction aux attitudes incompréhensibles de ces hommes qui brûlent des récoltes.
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Exceptionnel récit de la guerre d'Espagne et de la gestion emotionnelle des liens familiaux qui s'imposent dans notre vie actuelle. Ecriture de grande qualité pour un grand auteur.
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Le monarque des ombres de javier Cercas.
Longtemps Javier Cercas a voulu ne pas écrire sur Manuel Mena, ce grand-oncle phalangiste mort à 19 ans dans la bataille de l'Ebre, resté le héros d'une famille dont Cercas ne partage pas les idées. C'était pour lui une honte, cet héritage familiale. Mais il s'est cependant attaché à réunir des témoignages, a compulsé des archives et peu à peu l'oncle a pris chair, et mené Cercas à une réflexion nouvelle sur sa famille et sur l'Espagne en général, sur les héros morts pour des idées, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, et sur la nécessité d'écrire dessus.
Cercas rapporte donc finalement l'histoire de cet oncle, alternativement historien objectif et écrivain en quête de sens. Et il se montre à l’œuvre dans sa démarche jouant avec un humour, parfois lourdingue sur opposition, historien/littérateur.
Tout cela est a priori bien intéressant, Mais Cercas caricature ici sa propension à s'interroger et tourner en rond, tergiverser, y revenir et encore . Sans compter les fastidieux rapports de bataille, je me suis embourbée dans la prose pesante de Cercas, qui prend plaisir à se rouler dans les méandres complexes de ses interrogations, gavant le lecteur d'un propos répétitif et redondants.
C'est à regret car la réflexion, quoique tortueuse, pourrait être passionnante, et le personnage est, on s'en rend compte en même temps que l'auteur, plus complexe qu'il n'y paraît.
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L'enquête prenante que mène l'auteur pour comprendre ce qui a conduit son grand-oncle à devenir franquiste.
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C'est l'un des premiers romans de l'auteur, et c'est mon dernier. J'ai aimé. j'ai du mal à suivre la vie du narrateur par rapport aux romans suivants.
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J'ai lu ce livre il y a un mois environ et j'ai du mal à me le rappeler!
Je dirais que le style est bon mais cette intrigue biscornue m'a laissé une impression d'inachevé et d'incohérence.
C'est une mise en abyme mais je m'y suis un peu perdue!
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Álvaro occupe un modeste emploi de juriste qui lui permet de vivre dans un appartement modeste. Et surtout qui lui laisse le temps pour sa passion. Son ambition ? Ecrire un roman. Le protagoniste jette-t-il son dévolu sur ses voisins et ne reculera devant rien pour parvenir à l’écriture de son œuvre.
Il trouve par ailleurs le moyen de nouer des relations rapides avec des personnes avec qui il n’a jamais entretenu de relations particulières. Celles-ci se limitant à un « bonjour…Au revoir ». On peut déjà y voir une petite incohérence. Par ailleurs on déplore peut-être le manque d’attachement au personne principal pour qui on ne ressent ni empathie ni antipathie, ce qui aurait pu rendre la nouvelle plus prenante. Ceci est forcément dû à la rapidité de l’histoire.
Une nouvelle « sur le modèle classique du marionnettiste manipulé », comme le font remarquer les éditeurs, pour ainsi dire « efficace ». Le travail d’indices est bien mené si bien qu’en y prêtant attention on ne remarque seulement qu’à la fin toutes les pistes laissées par l’auteur.
Pour conclure, on pourra lire dans une note de l’auteur « ce livre est mon meilleur livre. J’ajouterai que, même si j’ai corrigé quelques détails de style et de ponctuation, le présent texte ne diffère pas de l’original ».
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Ce livre m’a été recommandé par un collègue d’origine espagnole. Je suis assez partagée après la lecture de cet ovni littéraire (OLNI donc !) : ce roman-document se découpe en 3 parties : d’abord ce qui amène l’auteur, journaliste, à écrire sur Sanchez Mazas, puis l’histoire et le rôle de Sanchez Mazas pendant les derniers jours de la guerre civile et ses suites et enfin une dernière partie, la plus surprenante, centrée sur un personnage, Mirallès qui donne finalement au roman sa raison d’être.
Rafael Sanchez Mazas est un écrivain poète, leader politique qui fournit au journaliste-narrateur le thème de son roman par une histoire vécue pendant les derniers jours de la guerre civile, devenue quasiment une légende : alors qu’il tentait de s’enfuir pour échapper à une exécution imminente par les troupes républicaines, un soldat le voit mais lui laisse la vie sauve. 60 ans plus tard, Cercas retrouve cette histoire et décide d’en faire le point de départ de son récit et enquête alors pour savoir ce qui s’est passé, retracer le parcours de Sanchez Mazas, fondateur de la Phalange espagnole. A la fin de son enquête, il croit son récit bouclé mais le trouve « bancal », manquant de relief. Il est prêt à renoncer quand sa rencontre avec le Chilien Bolano lui donne la piste de Mirallès à explorer. Cette dernière partie du roman est, selon moi, la plus réussie car elle a une portée plus universelle, autour des thèmes de la guerre et de la liberté des peuples, de l’héroïsme en temps de conflit.
J’ai apprécié le questionnement de l’auteur sur son rôle d’écrivain, sa façon de nous livrer ses intentions et les raisons de ses choix narratifs. J’ai aussi aimé son point de vue dans la dernière partie…mais je suis un peu passée à côté de l’histoire de Sanchez Mazas et je pense qu’il m’a manqué des notions importantes sur l’histoire espagnole pour tout comprendre et interprété…Mes lacunes en histoire m’ont empêché, je pense d’apprécier pleinement la portée de ce récit, et je le regrette.
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