Polar catalan au style étonnant, entre un présent explicatif assez protocolaire (beaucoup de répétitions des fonctions des protagonistes) et un passé plus fluide, comme si le héros (Melchor, flic évidemment taciturne, mais grand amateur des Misérables) était plus à l’aise dans le second. On apprécie l’épilogue hors enquête et son rôle dans le cours de la vie du héros… Me tâte encore pour lire la suite.
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Livre réflexif où l'auteur raconte la genèse de l'écriture de son livre: les recherches historiques, les enquêtes, les entretiens avec les protagonistes d'une histoire qui eut lieu début 1939 vers la frontière française en Catalogne. Un chef phalangiste, Rafael Sanchez Mazas, échappa par miracle à une exécution par les Républicains, et l'auteur tente de retracer en détail la chronologie des évènements.Trois parties composent ce livre court: les amis de la Forêt, les Soldats de Salamine, Rendez-vous à Stockton. La 1ere et la 3e se lisent facilement et avec intérêt, en revanche la 2e est un peu ennuyeuse pour qui ne connaît pas cette période de l'histoire contemporaine espagnole, car elle est parsemée de noms inconnus pour un Français. Elle est en revanche certainement passionnante pour qui s'intéresse aux racines de la montée du fascisme en Espagne. L'impact que le livre a eu en Espagne s'explique peut-être par une peinture non simpliste de la fin de guerre civile, et l'émotion que provoque le personnage anonyme de Miralles, authentique héros inconnu de tous.
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L'histoire racontée par plusieurs protagonistes de Zarco, délinquant charismatique, qui passe 30 ans de sa vie en prison. Son avocat, ancien membre de la bande, un policier qui l'avait arrêté la première fois, le directeur de la prison de Gérone peignent par touches successives différents éléments de sa vie, et la vérité n est jamais certaine.
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L'écrivain espagnol Javier Cercas part à la recherche de son histoire familiale, et en particulier de celle de son grand-oncle Manuel Mena, mort pendant la guerre d'Espagne alors qu'il était engagé dans les troupes franquistes et membre du parti phalangiste. L'auteur veut comprendre qui était ce personnage, érigé en héros par sa famille, notamment sa mère. Pourquoi s'est-il engagé dans cette guerre contre les républicains, comment ne pas avoir honte de ce passé familial et comment le faire sien? C'est toute la quête de Javier Cercas dans ce récit, où on le suit le temps de ses recherches, à l'issue desquelles la réalité pourrait se révéler un peu différente de ce que l'on s'imagine. Les scènes de bataille sont un peu longues et, si la guerre d'Espagne reste une période historique passionnante, on peut légitimement se demander si l'auteur n'a pas écrit ce livre plus pour lui-même et sa mère que pour ses lecteurs. Témoignage intéressant et agréable à lire, mais qui sera assez vite oublié...
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passionnant. Troublant marquant et touchant car sans aucun jugements. Quand le romanesque fait œuvre de récit historique , dégagé de tout romantisme superflu
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A l’été 1994, Javier Cercas est un journaliste qui s’est essayé sans succès à l’écriture de romans. C’est résigné qu’il interviewe, pour le journal local, le fils de Rafael Sanchez Mazas, un des fondateurs de la Phalange espagnole. Son interlocuteur lui raconte alors un fait qui va constituer la trame du récit : l’exécution manquée, vers fin 1937, de Sanchez Mazas par les républicains à la fin de la guerre civile. Ce qui retient plus particulièrement l’attention de Cercas, c’est qu’un milicien républicain l’aurait retrouvé quelques instants après sa fuite et l’aurait laissé s’échapper sans plus d’explication.
Marqué par cette histoire et par la volonté de comprendre ce qui a pu pousser un soldat en déroute à ne pas capturer, voire exécuter, l’un des responsables de la guerre civile en cours, Cercas décrit, dans une première partie, les recherches et les innombrables doutes qui accompagnent tout écrivain dans le travail préalable à la rédaction. L’auteur est alors le personnage central de son roman, ou plutôt de son récit réel comme il le répète à l’envi tout au long de son ouvrage.
Dans une seconde partie, il narre la vie de Sanchez Mazas et, au travers de ce personnage, le basculement de l’Espagne dans la guerre civile. Les deux premières parties peuvent apparaître un peu déroutantes, voire même pauvres et répétitives, tellement l’auteur s’entête à décrypter un épisode précis s’étant déroulé environ soixante ans plus tôt, sans vraiment apporter plus de détails.
Le livre connait un basculement décisif lors de la rencontre de l’auteur avec l’écrivain chilien Roberto Bolano, qui va lui conter l’histoire d’un personnage décisif – Miralles – dans la quête de Cercas, personnage réel ou fictionnel, au lecteur d’en juger.
La troisième et dernière partie du récit porte sur les véritables héros. Par opposition à l’héroïsme souhaité et raconté de Sanchez Mazas, Javier Cercas écrit sur l’héroïsme vécu et refusé. Il écrit aussi sur l’abandon de ces héros par leur patrie, leur pays d’adoption ou leurs proches, sans que cela ne les affecte vraiment car ces héros ne recherchent pas la reconnaissance. Ces héros n’ont qu’une crainte : que les autres héros qui sont tombés à leurs côtés au champ de bataille tombent une deuxième fois, cette fois-ci dans l’oubli, lorsqu’eux-mêmes ne seront plus de ce monde.
Avec ce livre, Javier Cercas est définitivement entré dans le cercle des écrivains.
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La guerre d'Espagne, le héros franquiste de sa famille; tout le livre n'est qu'une longue interrogation de l'auteur sur l'utilité d'écrire un livre sur ce personnage.
La réponse n'est donnée que dans les toutes dernières pages. C'est une enquête, bien réelle, dans le passé, comme Cercas en avait déjà menée. Mais si Les Soldats de Salamine réservaient bien des surprises, ici pas grand chose, on attend en vain. Et il est bien difficile, au regard de l'Histoire, d'avoir la moindre empathie pour ce gamin phalangiste. Le livre est sauvé par l'art de la mise en scène de l'auteur et la qualité de ses réflexions.
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