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Citations de Jean Amila (209)


J'étais toujours aux heures des vastes affluences à sentir l'humain crasseux dans le métro surcompressé. Voyages en cor de chasse, avec toujours un bras ou une jambe qu'on n'arrive plus à retirer de la foule. C'était toujours épatant la sortie, une décongestion brutale, un vrai symbole de fin de journée. Le restant de soleil, depuis le printemps faisait clignoter un petit coup, à mettre des couleurs sur les femmes et sur les boutiques. On essayait à toute fin utile une grande respiration au hasard des coups de vent. Des fois on tombait juste, un petit mètre cube d'air de campagne qui passait par là. Ça retapait à bloc, ça arrondissait le moral, on était content.
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On l’avait éduquée pour vivre dans un monde de beauté, d’ordre et d’harmonie. Comme toute fille de riche on l’avait hissée au sommet d’une civilisation, et voilà que tout s’écroulait, que tout était remis en question. D’un coup elle retombait de plusieurs millénaires, elle redevenait une petite femelle qui a peur et qui cherche une protection.
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- Tu veux dire que tu as balancé la goutte par terre ?
- Oui
- Hou là ! fit le cousin en claquant des doigts . Hou là , là , là . Ma pauvre Marie -Anne , mais c'est comme si tu leur avais crachè à la figure !...Le crime de lèse -goutte ! Mais c'est le péché contre l'esprit !
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On vivait finalement dans un monde de marionnettes, qu’on faisait travailler, chanter, gueuler, et finalement massacrer lorsqu’elles osaient fraterniser autour d’un pot de vin chaud, et qui ignoraient toujours le visage des tireurs de ficelles.
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Il y a quelque part un crime, on y va pour coincer le coupable !… Pour les gens « intelligents », c’est un point de vue extrêmement étroit. J’ai appris ça voici bientôt quarante ans, avec mes patrons de la Cagoule… La quête du criminel, on laisse ça aux balourds. Mais pour les gens de l’« Intelligence », les subtils, les cagoulards et autres agents issus des sûretés d’État, un crime, c’est tout autre chose… C’est une combine soigneusement briquée et peaufinée où la mort d’un, ou de plusieurs centaines d’individus n’a aucune importance, devant l’élégance intrinsèque du coup… C’est un jeu de seigneurs ! Un jeu de paranos qui s’emmerdent, et auxquels les contribuables mettent à disposition tous les moyens pour blouser qui ils veulent, y compris finalement la justification de n’importe quelle saloperie, au nom sacré de l’intérêt supérieur de l’État, qu’ils sont bien entendu seuls à piger !
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Ma pauvre enfant, cet homme représente la véritable puissance occulte de tous les temps, ces espions du pouvoir, qui font que droit et justice n’existent que pour les imbéciles, car il appartient aux services secrets d’étouffer une affaire, ou de la monter en épingle.
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Et peut-être bien que d’ici quelques années, quelques mois, ce pauvre brave mec à demi-trogne serait en tête du cortège des tristes abîmés, crachats sur la poitrine, béret sur le crâne, drapeau déployé, devenu simple prétexte à réclamer plus de crédits, plus de puissance, plus de secret pour ce qu’on appelait pudiquement Défense Nationale, monstre qui produirait d’autres Pétain, d’autres Mangin, d’autres Des Gringues destinés eux, à trépasser béatement dans leur paddock, après avoir fait massacrer les humbles connards.
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Toutou, je sens que je vais m'exciter. Il y a trop de choses dégueulasses qui me pèsent sur la conscience, voilà ce que j'ai besoin de défouler: contre la pourriture, contre l'hypocrisie, contre la popote, contre les généraux, contre les grosses bagnoles, contre les grandes familles, contre les constipés, contre les cons tout court..(p.91)
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La radio sortait maintenant son écran sonore, avec des tangos argentins. "Cré-pi-tol ! disait une voix de basse bien scandée… Le remède souverain contre la constipation !"…
Augustin ne réagissait même plus contre cet envahissement. Il subissait les savons en paillettes, les gouttes arthritiques, les meubles Dubondois, les facéties, les idioties, les rengaines… Il attendait que ça cesse, avec une longue habitude. Nébuleux, pour ne pas sombrer, il écoutait la musique. À la fenêtre, c’était la grande cacophonie. Toutes les radios voisines donnaient aussi, à plein rendement, avec programme au choix. Pour éviter la crise de nerfs il fallait ne rien suivre, ne rien penser, avec la sérénité du moine qui prend son bain de pied. Il fallait attendre que ça finisse, comme un fléau de la nature.
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Il y avait un peu de paresse dans mon cas : je laissais tomber. Tout le drame avec Paulette ça vient peut-être de là, que je lui ai laissé croire à mon vide, que je n’ai jamais eu le courage d’affronter le ridicule de ma pensée toute nue, sans passer par les clichés aux autres…. J’ai peut-être eu tort de toujours vouloir éteindre la lumière.
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Égalité … nous on pense du pain pour tous … le travail assuré … pour avoir le courage de vivre
La paix … une paix solide et durable … l’antimilitarisme et l’objection de conscience… on s’en fout
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Mieux valait fabuler que se poser des questions, c'était un genre de sagesse.
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Mais la matière c'est un chagrin violent et animal...Et, loin de s'assouplir, la matière boursoufle et je sens en moi comme des pustules turgescentes qui forcent les parois ; et ça, je sais ce que c'est : c'est la colère
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Il est deux heures du matin, et je viens de rester un moment à la fenêtre. Huit étages de clapiers, à droite, à gauche, devant, partout, bouchant l'horizon. Et moi-même dans mon box, simplement rangé pour la nuit, afin d'être demain matin taillable, corvéable, méprisable à merci. Ce qu'on appelle en somme un citoyen libre à part entière.
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- Les mots, dit-il, ont une sonnette qu'il faut savoir faire tinter...
P. 23
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— Je sais que vous voulez noyer notre village. Il faut respecter l’œuvre de Dieu. Où Dieu fit une vallée pour les hommes, il ne convient pas de faire un lac pour les poissons !

L’homme en blanc me regarda avec une espèce de commisération, comme on peut regarder un enfant arriéré.

— Pasteur Wiseman, je vous croyais plus fin !

Miklos laissa échapper un gloussement. Il était de l’autre côté et avait à la main un lourd marteau à frapper devant. Il en assena un petit coup sur l’enclume, et les vibrations se répercutèrent par tous mes membres.

— Désolé, dit encore l’homme en blanc, mais nous n’allons pas arrêter nos travaux parce qu’un prêcheur crétin veut embrigader ses ouailles dans une croisade contre le progrès… Wiseman, qui a fait sauter les baraques ? Vous ne voulez pas répondre ?… Je vous préviens que le Dam ne se laissera pas ridiculiser par un quarteron de ploucs des montagnes. À la force, nous répondrons par la force. C’est net !… Répondez !
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Il suffit parfois d’une simple phrase pour démolir un bonhomme.
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C’était ma femme et je l’aimais. Je me sentais à un moment délicat de mon existence et elle était là ; je ne pouvais rien lui reprocher. Elle faisait son devoir. Pourquoi tenait-elle tellement à situer ça dans les teintes froides, alors que je me sentais toujours si chaud de passion pour elle ?… J’ai toujours cru que les drames existaient à cause de ça ; il n’y a que dans la grisaille que le drame est improbable.
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Je vois, ou ne revois PERSONNE ! Inutile de te le préciser. Je juge maintenant avec lucidité ce genre d'aventure, qui est au Désespoir ce que le comprimé d'aspirine est au cancer. Simple coyonnade !
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C’est tout un petit monde, bien bouclé. À chacun sa salade ! Il y a un certain nombre de bureaux, à la piscine et autres organisations parallèles… Je te jure qu’on en trouve, des petits machiavels ! Les prococos, les proricains, activistes, attentistes, gaullistes de gauche, gauchistes de droite… Beurk !
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