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Citations de Jean-Bertrand Pontalis (250)


Et, ne l'oublions pas, en ce temps où l'on vante à l'envi la créativité de tout un chacun, la poésie est une science exacte, la peinture un métier et la littérature un style !
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Il pleut. Julien trouve de la douceur à la pluie comme au chagrin quand il cesse d'être douleur pour entrer en convalescence.
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Pourquoi ne parvenons-nous pas à tenir notre mort et celle de ceux que nous aimons pour naturelles? Les arbres, même centenaires, finissent par mourir; chez les animaux, certains vivent vieux, comme les éléphants, la plupart, quelques années; un insecte qui a la grâce d'une libellule, quelques heures, il porte le beau nom d' "éphémère". Alors pourquoi nous, êtres éphémères, voyons-nous dans la mort un scandale? Pourquoi refusons-nous d'être soumis à la Loi de la Nature? Elle devrait prévoir quelques exceptions...
Combien de fois me suis-je dit et redit ces mots de Phèdre, en essayant de les faire miens : "Est-ce un si grand malheur que de cesser de vivre?"
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Je me refuse à admettre que la perversion soit une forme de sexualité comme une autre.
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( En parlant de son frère.... )

J'ai songé à te dédier ce livre dont j'écris les premières lignes. Vite, je me reprends: je ne vais quand même pas, maintenant que, mort, tu ne peux plus me nuire, chercher à me réconcilier. Il y a de l'hypocrisie dans cette pratique courante: comme on les aime, nos morts, alors qu'on avait tant à s'en plaindre quand ils étaient vivants!
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Ce livre-ci n'aura été qu'une navigation sans but et sans boussole, qu'une promenade rêveuse comme celle que suscite la vue d'un arbre, d'une fleur, d'un écureuil roux ou d'un lapin apeuré - à défaut d'un ange-oiseau venu du ciel -, le long d'un sentier au coeur d'une forêt, ou lorsqu'on trace son chemin à travers champs sans savoir où nos pas vont nous conduire. Dans ces pages, ce furent une peinture, une photographie, quelques rencontres passagères, une lecture parfois, la source de la rêverie.
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Nul ne peut s'arranger avec la mort. Mais chacun de nous trouve une issue pour s'arranger avec les morts.
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Quel bonheur, quelle promesse de bonheur dans la différence sexuelle? Quelle chance que les femmes ne soient pas faites comme nous, les hommes!
Etre emporté hors de soi certes peut rendre fou, de colère, de dépit, mais nous permet aussi d'être traversé par un désir insensé, de connaître l'amour fou -ou sage s'il en existe.
Je plains narcisse. J'éprouve de la pitié pour Hermaphrodite. Ils ignorent que la petite différence fait toute la différence, et que c'est elle qui anime nos corps et, de part en part, tout notre être.
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On a quelque peu oublié aujourd'hui, où il convient de célébrer le désir ("ne pas céder sur son désir", disait Lacan qui effectivement ne céda pas), l'importance qu'accorde Freud à l'idée de renoncement.
Renoncer à obtenir tout immédiatement, consentir à cesser d'être His Majesty the Baby, renoncer à conquérir et à posséder la mère, à supprimer père et frères, reconnaître notre finitude, admettre que nous ne sommes pas immortels et que nous ne sommes ni le centre du monde ni le centre de nous-mêmes, découvrir à nos dépens les limites de notre pensée... La liste est longue e il ne nous plaît pas de voir dans notre vie une succession de renoncements. Telle est pourtant la condition pour que cette vie invente et s'invente, soit toujours en mouvement au lieu de rester à jamais fixée à ses premières attentes, à ses premiers objets d'amour et de haine.
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Comme il est tenace le désir d'être le préféré, l'élu! Comme il resurgit au moment du partage! Que de brouilles familiales il provoque! Il arrive qu'elles se répètent de génération en génération.
À l'origine du conflit: une mère ne se partage pas.
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Jean-Bertrand Pontalis
Écrire ce n'est pas traduire un texte antérieur ; c'est s'inspirer du « rêver » qui donne une forme précaire au désordre insensé de nos désirs, à notre sauvagerie et notre infirmité natives. - [ Traversée des ombres ]
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Le livre dont j'écris ici les premières lignes, j'aimerais qu'il devienne quelque chose comme une mémoire - donc une fiction - rêveuse, qu'il soit une traversée d'images, de souvenirs, d'instants, qu'il ressemble à la rêverie à laquelle s'abandonne le dormeur éveillé, avant que l'excès de clarté n'y mette fin. Il sera bien temps alors d'affronter le jour.
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Ce qu'il y a de plus horrible dans la vieillesse, c'est que les femmes ne s'intéressent plus à vous alors qu'elles vous intéressent encore.
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Deux femmes dans un café parlent d'une amie commune.
"Comment l'as-tu trouvée?
- Pas bien du tout.
- La pauvre!
- Que veux-tu, elle ne sait pas gérer son deuil."
Le deuil, la mort de l'homme que cette femme aimait, objet d'une bonne ou mauvaise gestion! Gérer son budget, gérer son temps, gérer son énergie, gérer son angoisse et même, un comble! gérer ses passions... Voici que le vocabulaire marchand gagne ce qu'il y a en nous de plus intime, de plus obscur.
J'ai honte pour ces deux femmes qui ignorent qu'on peut être fou de douleur et qui "gèrent" à petites gorgées leur apéritif du soir.
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Nos humeurs changeantes seraient-elles, elles aussi, soumises à l’influence de la lune ?
Il ne me déplait pas d’être un lunatique, de connaître les plaisirs minuscules que m’offre la marée basse pour éprouver quelques heures plus tard les plaisirs majuscules que me procure la marée haute.
La vie s’éloigne, mais elle revient.
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L'enfant silencieux que j'ai longtemps été, l'enfant sage, légèrement renfermé, disait-on, qui sera tout disposé plus tard à se croire incompris, mal aimé, n'a pas rencontré sur son chemin quelqu'un avec qui partager ses secrets et qui aurait su l'en délivrer : des secrets ignorés de lui-même.
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UN GROS CHAGRIN

Un mot désuet. Je crois bien ne l'avoir jamais entendu sortir de la bouche de mes patients. Trop imprégné du temps de l'enfance? On ne l'avouait pas alors, son chagrin, et même on pouvait le nier quand notre mère, croyant nous deviner - elle se trompait parfois et nous ne voulions pas être consolés de ce qui nous appartenait en propre - , se penchait vers nous avec sollicitude: " Oh, le gros chagrin!"
Qui ose aujourd'hui parler de chagrin d'amour? Plutôt dire, pour atténuer le choc, "déception amoureuse", quand ce n'est pas, chez ceux qui croient que les mots de la psychanalyse vont plus profond, "angoisse de la séparation", "travail de deuil", "perte d'objet".
Si, pourtant, je l'ai entendu prononcer une fois, ce mot "chagrin", par un homme qui venait d'être chassé sans ménagement par sa compagne. Un vieil homme. C'est peut-être pourquoi il n'avait pas honte de dire ce mot venu de l'enfance. Quand je lui demandai ce qui l'amenait à venir me voir, sa réponse fut: "J'ai du chagrin, je suis dans la peine."
Je n'ai pas oublié ce "dans". En prison, avec pour unique compagnon de cellule son chagrin. Son chagrin d'enfant abandonné - qu'on ne compte pas sur lui pour gémir! -, son chagrin de vieil homme qui redoute de voir sa vie se réduire comme une peau de chagrin et de mourir seul au monde.
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Certaines de mes journées sont si fragmentées, me font tenir des rôles si variés, peut-être incompatibles, tout comme il arrive dans ces rêves qui nous font parcourir des lieux différents, et défiler des visages et des personnages sans lien apparent pour laisser au réveil une impression pénible de dispersion.
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Une foule n'est pas une somme d'individus, elle est un ensemble anonyme qui se prévaut de cet anonymat pour revendiquer son irresponsabilité. Elle est totalitaire.
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Nous n’aspirons pas à l’éternité, sinon à celle de l’instant. Nous ne souhaitons pas être immortels mais nous avons la capacité d’être atemporels pour peu que demeurent présents en nous tous les âges de la vie et que nous nous refusions – je renouvelle un vœu formulé tout au long de ce livre en doutant qu’il ait la moindre chance d’être exaucé – à découper le temps.
Comme souvent c’est un enfant qui pose la question toute simple – et pourtant elle suscite en moi un léger vertige : « Est-ce qu’aujourd’hui sera hier, demain ? »
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