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Citations de Jean-Claude Lalumière (156)


Ma mère est conne comme une valise sans poignée. A côté d'elle, n'importe quelle potiche de la téléréalité mériterait un prix Nobel. Quand j'étais petite , elle cuisinait des gâteaux chaque fois que mes copines venaient jouer à la maison. Son favori était le quatre-quarts. Facile à préparer : " Moitié farine, moitié lait, moitié sucre, moitié beurre" , disait-elle. Combien de fois ai-je tenté de lui expliquer que c'étaient des quarts, pas des moitiés. D'où le nom ! Elle me répondait que des quarts, ce n'était pas assez, qu'avec mes copines nous étions nombreuses, qu'il en fallait plus. Mieux valait donc des moitiés.
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Et, pendant que l'écocitoyen se demande si le pot en plastique de sa crème fraiche doit finir dans le bac jaune ou vert, les industriels rejettent des gaz toxiques dans l'atmosphère, polluent les cours d'eau, des pétroliers dégazent au large en toute impunité, les organismes bancaires vantent avec facilité des crédits automobile, l'agriculture intensive nous gave de pesticides… Combien de kilomètres faudra t-il pédaler, combien de litres de café commerce équitable faudra-t-il boire pour compenser cette pollution-là ?
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Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'unité et la solidarité nationales se mesuraient en litres de vin consommés. C'était un soutien à l'activité agricole de la France, un coup de pouce à son dynamisme, une participation au rayonnement international de son art de vivre. Ces hommes-là ne chômaient pas du coude dans l'accomplissement de leur devoir et affichaient un patriotisme exemplaire. Le ministère de la Santé et la Sécurité routière commençaient à peine de répandre leur message de modération.
(p. 13-14)
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Rire avec modération à la blague du chef est un précepte à garder à l'esprit si l'on veut survivre en milieu administratif.
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Il se tendit, se froissa, se crispa, passa par toutes sortes de manifestations physiques de l'énervement dont certaines m'étaient tout à fait inconnues, mais je venais de province et j'avais encore tant à découvrir.
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« Pour mon départ, ma mère m’offrit un attaché-case en cuir noir des plus rigides, agrémenté d’une armature métallique dorée et doté d’un système de fermeture sécurisé à code chiffré. Sans doute avait-elle entendu parler de la valise diplomatique, et elle me rappelait la mallette du représentant de commerce, celle dont mon père était équipé, un objet parfait pour bloquer la porte des clients récalcitrants ou se prémunir des attaques surprises de chiens méchants, et je me demandais si j’allais pouvoir raisonnablement utiliser cet accessoire. » (p. 21)
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Assez vite, il avait retrouvé du travail au centre commercial de la ville voisine, comme vigile à mi-temps. Il assurait les services du soir, de 18 heures à 23 heures, passait le relais à l'équipe de nuit. Le patron l'appelait parfois pour des remplacements le week-end, qu'il ne pouvait pas refuser.
- Quand tu travailles à mi-temps, tu acceptes toutes les heures sup' qu'on te propose, même quand ça tombe sur le week-end où ton fils est chez toi, m'avait-il confié. C'est une voisine qui le garde quand ça arrive. Il nous reste quand même les soirées. C'est mieux que rien.
(p. 165-166)
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Lors de la prochaine édition du concours de Miss Univers, je serai condamnée à la figuration. Un seul pays a réussi à enchaîner deux titres d'affilée : le Venezuela. Mais il y a plus de silicone dans une Miss Venezuela que de betteraves en Picardie.
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Ce n'était tout de même pas de sa faute si le public connaissait mieux Dany Boon que Robert Schuman, lequel n'était pas réputé pour son humour. Alexandre en convenait volontiers.
- Mais qu'allons-nous raconter aux clients pendant la visite de Bergues ? s'inquiéta-t-il.
- Il te suffira de regarder 'Bienvenue chez les Ch'tis' et tu sauras quoi dire.
- Tu n'es pas sérieux ?
- Que veux-tu raconter d'autre ? Personne ne se souciait de Bergues avant ce film.Tu n'auras qu'à broder autour de deux ou trois faits marquants de l'histoire industrielle de la région, parler de 'Germinal', et tout ira bien.
- Parce que tu crois que les clients attirés par Dany Boon sont aussi des lecteurs d'Emile Zola ? Tu ne préfères pas que je leur parle de Pierre Bachelet plutôt ? ironisa Alexandre.
- Je ne connais pas cet auteur-là. Est-ce un écrivain qui m'aurait échappé ?
(p. 34-35)
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Au bord de la route, à intervalles réguliers, apparaissaient des panneaux publicitaires vantant la qualité de produits de fabrication locale : les confitures de la mère Dupré, les salaisons des frères Grosjean, chaque fois illustrés du portrait de leurs créateurs, qui portant un béret, qui une coiffe traditionnelle, convoquant une imagerie passéiste de la France, un folklore factice propre à émouvoir les touristes.
(p. 147)
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La fin de notre amour était venue, aussi mystérieuse pour moi que son commencement. Au début de l'histoire, comme l'écrivait Mauriac, incontournable pour les lycéens bordelais, on voit l'amour d'une femme comme un mur derrière lequel on peut s'abriter. Et puis on se rend compte avec le temps que c'est un obstacle à franchir. Il faut être solidement planté sur ses deux jambes pour ce genre d'épreuves. De petits ratés en remarques anodines mais dont les conséquences nous échappent, on glisse vers le désamour, vers les reproches et le ressentiment. Tout coule. L'expérience de l'amour, c'est aussi l'expérience du néant.
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[Les deux guides] balayèrent du regard la troupe des vacanciers. En effet, il n'y avait rien à redire côté équipement. Chaussures de marche, pantalons convertibles en shorts d'un simple coup de fermeture éclair, vestes polaires, gilets multipoches, chapeaux variés et casquettes : pas un qui ne fut harnaché comme pour une grande expédition. Chaque fois qu'il était confronté à ce type de groupes, Otto déplorait la disparition de l'élégance à la française. La France était la nation de la haute couture et pourtant les grandes enseignes sportives se partageaient les premières places du classement des plus gros vendeurs de textiles de l'Hexagone.
(p. 45)
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- On ne va tout de même pas transformer la Faute-sur-Mer en parc d'attractions. Et pour votre gouverne, personne n'a rien fait à Pompéi (...). C'est la force des éléments qui s'est imposée.
- Comme à Tchernobyl, enchaîna Daniel H. J'ai vu un reportage à la télé. Tout est resté pareil, comme au jour de la catastrophe. Sauf qu'il y a des arbres qui poussent un peu partout dans les rues et les maisons. Ils devraient entretenir la ville pour la faire visiter plus tard. Mais ils n'y pensent même pas. Les communistes n'ont pas le sens des affaires.
- L'Ukraine n'est plus un pays communiste. Vous avez oublié que le Mur de Berlin est tombé. (...)
- On ne me la fait pas, à moi, rétorqua Daniel H. C'est pas la chute d'un mur à Berlin qui va changer quoi que ce soit chez les cocos, russes ou ukrainiens. C'est dans leurs gènes, à ces salopards. Ils nous ont jamais remboursé l'emprunt russe mais ils se sont pas gênés pour nous refiler leur radioactivité. Des salopards, je vous dis.
(p. 115)
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Cette vision aurait dû me transporter, mais entendre Aline maugréer annihilait l'enchantement du panorama. C'était comme écouter des lieder de Schubert en mangeant des Krisprolls.
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Je m'adressai à l'huissier assis derrière un comptoir en demi-cercle, qui sans doute figurait un sourire de bienvenue, dispensant lui même de toute contraction zygomatique, et lui présentai ma convocation.
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Jean-Claude Lalumière
D'instinct, dans les pots de départ, les invités s'alignent le long des murs. Ils discutent mollement, tentent parfois une blague vaseuse, regardent le plus souvent le fond de leur verre en plastique où stagnent quelques gouttes de champagne tiède et se demandent combien de temps il faut rester avant de quitter l'assistance sans passer pour un mal éduqué, afin de pouvoir sauter dans leur train de banlieue. Il n'y a pas de règle en la matière, sinon celle, tacite, selon laquelle on ne peut décemment partir avant la remise du cadeau accompagné de la petite carte humoristique sur laquelle tout le monde a signé et les petits discours de circonstance.
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Des deux bibliothécaires qui se trouvaient derrière le comptoir d'accueil, c'est la plus âgée qui m'a répondu (...).
- J'ai toujours vu cette tour comme un symbole phallique. Si vous voulez mon avis, Gustave Eiffel était impuissant.
Pour illustrer sa remarque, elle a laissé son petit doigt retomber mollement mimant une tige qui se recroqueville. Comme si ses mots avaient besoin d'être illustrés...
(p. 127)
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Dans les médias, le chômage n'est jamais abordé sans sa courbe. C'est beau une courbe, c'est arrondi, sinueux, féminin. Une douceur. Ça donne envie de se laisser glisser, de se lover dans ses creux, de se blottir tout contre. Dans la vraie vie, le chômage, même voulu, se révèle une cassure, un virage serré au bord du précipice, une chute. La courbe du chômage est collective. Empilées, les milliers de petites cassures individuelles s'estompent, disparaissent dans la courbe.
(p. 25)
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- A quoi leur sert de prendre des cours de zumba ?
- Le bien-être au travail est l'obsession du DRH.
- Le bien-être au travail est une supercherie de notre époque. Le travail est une obligation. Si on avait le choix, on irait à la plage, se balader en forêt, on construirait des cabanes et on ferait des barbecues avec des copains.
(p. 65-66)
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Ce jour-là, j'ai compris pourquoi Mansour s'intéressait à la littérature des années cinquante et soixante. Celle qui parle de la jeunesse de son père, de la sienne aussi. On revient toujours explorer les forêts noires de son enfance, y retrouver le petit garçon resté là, égaré, oublié sur Le chemin qui mène à l’âge d'homme.
Mansour et moi avons cela en commun, ce désir de comprendre ce qui nous a construits. p. 53
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