AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jean-Claude Mourlevat (767)


Je suis amoureuse de cette Terre sur laquelle j'ai mes pieds. Je l'aime avec tous ses défauts, toutes ses tares. Je l'aime à cause de ça. J'aime le trop froid et le trop chaud, la pluie, la boue, les embouteillages, les examens ratés, les cartes postales moches, les mensonges, les larmes, les blessures et la mort. J'aime ce qui manque et ce qui dépasse, j'aime le trop et le pas assez, je veux me brûler aux orties et aux casseroles, ça ne me dérange pas, je veux bien égarer mes clés, avoir mal à la tête, être trompée (pas par Bran), être bousculée. Mais je prends aussi les bonnes choses. Je veux être caressée, je veux manger des banana split, je veux écouter de la bonne musique, recevoir des lettres, voir naître des bébés, faire la sieste, aller à Venise... je veux faire entrer l'air dans mes poumons, ... je veux respirer.
Commenter  J’apprécie          1491
- M. Virgil ?
- Oui.
- Si nous étions dans un de vos romans, que se passerait-il maintenant ?
[…]
Il ne réfléchit pas longtemps.
[…]
- Je suppose qu’il se passerait quelque chose d'inattendu, quelque chose que personne n'aurait pu prévoir : ni les deux héros, ni le lecteur, ni même l'auteur. Personne.
Commenter  J’apprécie          850
On découvre le paradis quand on le perd, et le nid quand on en tombe.
Commenter  J’apprécie          810
- Alors ? Qu'est-ce que tu apprends de beau ?
- Le masculin et le féminin...
- D'accord. Allons-y...
- L'exemple de la maîtresse, c'est : un boulanger - une boulangère. Il faut en trouver trois.
- Et tu en as trouvé ?
- Trois. Mais je ne suis pas sûr pour le troisième.
- Je t'écoute.
- Un chat - une chatte.
- Très bien.
- Un magicien - une magicienne.
- Parfait. Et ton troisième ?
- Je ne suis pas sûr.
- Dis quand même...
- Un pied - une main.
Commenter  J’apprécie          681
L’histoire que voici se passe en un temps où l’on n’avait pas encore inventé le confort moderne. Les jeux télévisés n’existaient pas, ni les voitures avec airbags, ni les magasins à grande surface. On ne connaissait même pas les téléphones portables ! Mais il y avait déjà les arcs-en-ciel après la pluie, la confiture d’abricot avec des amandes dedans, les bains de minuit improvisés, enfin toutes ces choses qu’on continue à apprécier de nos jours. Il y avait aussi, hélas, les chagrins d’amour et le rhume des foins, contre lesquels on n’a toujours rien trouvé de vraiment efficace.
Bref, c’était… autrefois. (p. 7, Prologue).
Commenter  J’apprécie          682
Les capotes, c'est comme les chaînes pour les roues de la voiture, c'est pas dans la tempête qu'il faut apprendre à les poser...
Commenter  J’apprécie          671
Les femmes c'est comme ça. Elles sont comme les bêtes. Elles feraient n'importe quoi quand leurs petits ont faim. Les dents leur poussent comme aux louves et elles supportent tout.
Commenter  J’apprécie          580
On ne devrait se dire que des choses personnelles. Le reste n'est pas très intéressant. N'est-ce pas ?
Commenter  J’apprécie          570
Elle regardait alors, au hasard du voyage, défiler les images secrètes de son âme : le grand fleuve tranquille qui coulait sous les ponts, l'infini poids d'amour des consoleuses, le souvenir tremblotant de ses parents engloutis et, pour toujours, le visage souriant d'un garçon aux boucles brunes.
Commenter  J’apprécie          561
Je suis amoureuse de cette Terre sur laquelle j'ai mes pieds. Je l'aime avec tous ses défauts, toutes ses tares. Je l'aime à cause de ça. J'aime le trop froid et le trop chaud, la pluie, la boue, les embouteillages, les examens ratés, les cartes postales moches, les mensonges, les larmes, les blessures et la mort. J'aime ce qui manque et ce qui dépasse, j'aime le trop et le pas assez, je veux me brûler aux orties et aux casseroles, ça ne me dérange pas, je veux bien égarer mes clés, avoir mal à la tête, être trompée (pas par Bran), être bousculée. Mais je prends aussi les bonnes choses. Je veux être caressée, je veux manger des banana split, je veux écouter de la bonne musique, recevoir des lettres, voir naître des bébés, faire la sieste, aller à Venise... je veux faire entrer l'air dans mes poumons, ... je veux respirer.
Commenter  J’apprécie          492
- Pourquoi m’as-tu appelé ? reprit-il. Je suis vieux. Je ne sais rien faire. Tu ne me connais pas. Nous faisons un couple d’aventuriers complètement à côté de la plaque, tous les deux. Je suis sûr qu’il y avait dans ton entourage au moins cinquante personnes plus compétentes que moi.
- Peut-être.
- Alors ?
- Alors je sais pas… J’ai eu l’intuition que…
- Que quoi ?
- Que vous feriez l’affaire. Que vous seriez la bonne personne. Je vous ai trouvé l’air un peu perdu, dans la voiture. Mais l’air sage aussi. C’était un drôle de mélange. Et puis, votre métier. Je me suis dit que vous seriez peut-être plus familier avec ces choses peu ordinaires.
- J’avais l’air tellement perdu ? demande-t-il.
- Oui. Un peu.
- Ah, bon.
Commenter  J’apprécie          440
C'était le rituel, une fois par semaine, le mercredi, et ça a duré des années. Il nous faisait toujours ses spaghettis bolognaise et nous ne voulions rien d'autre. Il posait la casserole fumante et odorante sur un journal plié en deux au milieu de la toile cirée de la table et il nous disait : "Mangiate !" Dans la pièce voisine, ma mémé Chiara, qui commençait à perdre la tête, répétait sans fin la même question : "Marcello, chi c'è ? " Marcello, qui est là ? A quoi il finissait par répondre : "Sono le tue nipoti", c'est tes petites-filles. Alors elle se taisait pour un moment avant de recommencer : "Marcello, chi c'è ? " Comme dessert, nous avions toujours une boîte de crème Mont-Blanc, praliné, vanille ou chocolat, qu'il nous servait dans des bols. Il nous forçait à la finir. Il était heureux de nous avoir et de nous faire plaisir, une fois par semaine. Mais c'est lui qui est parti le premier. Mémé Chiara est toujours en vie, dans sa maison de retraite, et elle continue à demander "Marcello, chi c'è ? " toutes les quinze secondes environ. La vie est mal fichue.
Commenter  J’apprécie          390
Il se trompa six fois d'échangeur, huit fois de voie, deux fois de pont et de tunnel. Il décrivit des boucles à l'infini, plus compliquées que des nœuds marins, s'éloignant, se rapprochant, sans jamais arriver à son but. Plusieurs fois, il passa si près de la gare qu'il eut la tentation d'abandonner sa voiture là, sur la chaussée, et de terminer à pied. Mais, une minute plus tard, il en était à nouveau éloigné, complètement perdu, ne sachant même plus si elle se trouvait à gauche, à droite, devant ou derrière lui.
Commenter  J’apprécie          370
Est-ce qu'on peut vraiment souhaiter ne jamais mourir? ... N'est-ce pas justement parce que la vie s'achève un jour qu'elle nous est si précieuse? ... Est-ce que l'idée de vivre éternellement n'est pas plus effrayante que celle de mourir? ... Et si l'on ne meurt jamais, alors quand reverra-t-on ceux que l'on aime et qui sont déjà morts? ...
Commenter  J’apprécie          332
- Ne t'en fais pas trop, va. Personne n'est jamais mort d'un roman moyen.
- Il n'est pas moyen, Loïse, il est mauvais. C'est mon premier roman mauvais. Ils le publient parce que c'est moi qui l'ai écrit et qu'ils m'aiment bien. Ils me l'auraient jeté au nez si j'avais été inconnu.
Commenter  J’apprécie          320
L'histoire que voici se passe en un temps où l'on n'avait pas encore inventé le confort moderne. Les jeux télévisés n'existaient pas, ni les voitures avec airbags, ni les magasins à grande surface. On ne connaissait même pas les téléphones portables! Mais il y avait déjà des arcs-en-ciel après la pluie, la confiture d'abricot avec des amandes dedans, les bains de minuit improvisés, enfin toutes ces choses qu'on continue à apprécier de nos jours. Il y avait aussi, hélas, les chagrins d'amour et le rhume des foins, contre lesquels on n'a toujours rien trouvé de vraiment efficace.
Bref, c'était...autrefois.
Commenter  J’apprécie          300
[...] et je respire longtemps, pour elle. Jamais, avant cette folle expérience, je n'ai eu à ce point conscience du trésor que je possède : ce souffle tiède et régulier, ce mouvement profond, ce lien continu et silencieux entre le dedans et le dehors, cette vague invisible qui n'en finit pas de nous emplir et de nous vider...
Commenter  J’apprécie          302
Est-ce qu'on peut lire des centaines de romans sans succomber un jour à la tentation d'en écrire un soi-même ? Il semble que oui : des millions de gens s'en accommodent très bien. Moi non. Le lecteur ordinaire que j'étais s'est doublé peu à peu d'un jaloux. " Ce que je lis là; est-ce-que je serais capable de l'écrire ?" me demandais-je. Je me répondais en secret : "Oui ".
Commenter  J’apprécie          300
Je ne sais pas pouquoi je vous raconte ça. c'est très personnel.
- On ne devrait se dire que des choses personnelles. Le reste n'est pas très intéressant. Vous ne trouvez pas ?
Commenter  J’apprécie          293
J’ai exclu le coup de fusil dans la bouche, car très salissant et désagréable pour ceux qui vous trouvent.

J’ai exclu la pendaison, qui convient mieux à de vieux agriculteurs célibataires.

J’ai exclu le gaz qui peut faire exploser la maison et tous ses occupants avec, alors qu’ils ne demandent qu’à vivre, eux.

Restait le saut dans le vide, qui présente un quadruple avantage : premièrement, il réduit presque à zéro le risque d’échec si la hauteur est suffisante ; deuxièmement, bien exécuté, il ne manque ni de panache ni de majesté même si on ne fait pas le saut de l’ange (cette figure n’ayant guère d’intérêt en absence de public) ; troisièmement, il ne nécessite aucun matériel ; quatrièmement, le sujet n’est le plus souvent pas découvert par ses proches.
Commenter  J’apprécie          286



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean-Claude Mourlevat Voir plus

Quiz Voir plus

L'enfant océan

combien y a il d'enfants ???

5
6
7
9

6 questions
407 lecteurs ont répondu
Thème : L'Enfant Océan de Jean-Claude MourlevatCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..