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EAN : 9782070651436
224 pages
Gallimard Jeunesse (31/01/2013)
3.95/5   467 notes
Résumé :
10 NOUVELLES FORTES ET CRUELLES

Lorsqu'elle découvre que son acteur préféré vient tourner près de chez elle, Pauline, une mère de famille discrète, répond à une annonce pour être "silhouette" sur le tournage...

Puisque ses jours sont comptés, M. Duc n'a qu'une idée en tête: retrouver les personnes auxquelles il a fait du mal autrefois et leur demander pardon...

Dans le car qui l'emmène en colo, Guillaume, 14 ans, s'aperço... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (146) Voir plus Ajouter une critique
3,95

sur 467 notes
L'on fait ici connaissance de Pauline qui rêve de rencontrer son acteur préféré et, comble de chance, va être silhouette dans son prochain film, de Guillaume qui doit réparer une terrible bêtise : avoir oublié son chat dans sa chambre alors que ses parents sont partis en vacances pendant 15 jours, de Monsieur Duc qui, se croyant en fin de vie, décide de réparer ses erreurs de jeunesse ou encore de Maxime Dieuze qui en a ras le bol de ces fautes de français entendues à la radio et à la télé et qui décide de passer à l'action...

Dix personnages haut en couleurs dans ces dix nouvelles de Mourlevat qui se dégustent à l'envi. Dix nouvelles caustiques, drôles, émouvantes ou parfois cruelles dont la chute clôt brillamment ces petites histoires du quotidien. Avec une pirouette finale inattendue réjouissante et machiavélique. Jean-Claude Mourlevat traite de sujets aussi divers que la culpabilité, la honte, la vengeance ou l'admiration. le ton est enlevé et l'écriture savoureuse.

Silhouette et autres nouvelles toutes aussi surprenantes...
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Dix nouvelles sur des individus ordinaires, discrets, auxquels on s'identifie aisément.
Ils ont traversé jusqu'alors les années sur la pointe des pieds, sans se faire remarquer. Rien ne semble les destiner à vivre un événement insolite, spectaculaire, dramatique. Ils n'ont pas "mérité" de devenir à ce point victimes (enfin, pas tous...).

Jean-Claude Mourlevat a un talent extraordinaire pour captiver immédiatement son lecteur. le ton employé, la construction et le suspense instauré donnent la délicieuse impression de se plonger dans un conte. Dès les premières lignes, la tristesse et/ou l'émotion enveloppent comme un brouillard, l'intrigue et le dénouement peuvent nouer la gorge, faire verser quelques larmes.
Si le style et les idées sont parfois un brin naïves, les sujets abordés et les réflexions qu'ils suscitent sont riches, en revanche. Sentiment de culpabilité, cruauté, lâcheté, vengeance, manque de confiance en soi - voici quelques uns des thèmes présents. On peut les appréhender ici au premier degré et en rester là, ou alors les creuser après lecture, à chaud, lorsque l'émotion nous étreint encore. Je me suis particulièrement attardée sur "Ouessant", qui pose bien des questions sur la nature humaine.

A lire de préférence dans l'ordre pour la surprise finale, habile.

--- On retrouve le talent de conteur de Mourlevat dans 'L'homme à l'oreille coupée', et 'L'enfant océan' - je n'ai pas lu d'autres ouvrages, lacune à combler.
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Jusqu'a la lecture du recueil Silhouette, je ne connaissais Jean-Claude Mourlevat que de nom. C'est la belle couverture des éditions Scripto qui a attiré mon regard sur un présentoir de la médiathèque.

Le recueil contient dix nouvelles. Ou plutôt neuf et une dernière qui donne un nouveau regard sur l'ensemble du livre. Joli coup de l'auteur qui nous prend par surprise.
Les autres histoires parlent du quotidien de personnes ordinaires. La tournure des récits de révèlent souvent cruelle pour les personnages et l'on se sent en empathie avec eux.

L'une des nouvelles m'a particulièrement sonnée et émue. Il s'agit des "Jolis nuages". Une prof de math en retraite et soudainement veuve sombre dans la dépression. Son amie la "force" à apprendre par coeur un poème, pour l'aider à retrouver goût à quelque chose. Ça fonctionne et la retraitée emmagasine dans sa mémoire sans cesse de nouveaux poèmes, alternant les langues pour sentir rouler sous sa langue de nouveaux accents, de nouvelles sonorités. Jusqu'à un voyage qui la conduit à  Haïti... un certain jour de janvier 2010... La chute terrible de cette nouvelle m'a mis les larmes aux yeux. J'en ai presque voulu à l'auteur de son dénouement.

Un recueil à découvrir sans hésitation. Si l'on ressort de plusieurs histoires avec une certaine amertume en bouche, il n'en reste pas moins que Jean-Claude Mourlevat dépeint la vie avec ses failles et ses désillusions parfois. Il le fait, de plus, avec beaucoup de brio et sa plume est un régal à lire. Et à relire.
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Les ouvrages de Jean-Claude Mourlevat sont souvent classés au rayon jeunesse mais ne vous y trompez pas !!! C'est un homme qui possède une écriture magnifique, des histoires et des personnages si bien dessinés qu'il nous entraîne avec une facilité déconcertante à leurs côtés...
Ce recueil de nouvelles n'y échappe pas. Elles sont cruelles mais elles sonnent vrai. Elles sont ancrées dans notre monde, ce qu'il peut avoir de plus absurde et de plus incompréhensible. Mais c'est aussi le destin inévitable tracé pour chacun d'entre nous...
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Dans Silhouette, l'auteur, Jean-Claude Mourlevat, nous propose neuf nouvelles à chute... La dixième constituant la chute des neuf autres !

Dans ce dixième texte intitulé "Un escroc", par une mise en abime habile et un sens aigu de l'autodérision, "l'auteur" nous les présente lui-même :

"Elles ont en commun d'être actuelles, réalistes et assez cruelles" car "elles se finissent ou mal ou très mal, au choix"...

Un registre qui va sans doute en surprendre plus d'un. L'auteur s'en explique sur son site :

"Cela m'a fait « des vacances » par rapport à cette littérature de « jeunesse » où il convient de ménager les lecteurs, avec ce que cela suppose de concessions."

Ici, c'est vrai, point d'édulcorant ! On plonge allègrement dans les faiblesses des hommes qui, tôt ou tard, ont le retour du bâton. Que ce soit cette femme qui est toute fière d'être "silhouette" dans le film de son acteur préféré à cet homme, grand lecteur, qui pense pouvoir devenir lui aussi écrivain en passant par cet autre homme qui ne supporte pas les fautes de syntaxe chez ses compatriotes (surtout ceux qui "se la pètent "!) et rêve de les punir...
"Aux dix commandements de Dieu, il en avait ajouté un, le onzième : "Tu accorderas correctement le participe employé avec être et avoir", qu'il situait, dans sa hiérarchie personnelle, tout juste après le "Tu ne tueras point"."
Nos dix "héros" subissent TOUS un revers du sort pour le moins inattendu, pour le moins cruel !

Impossible de vous parler de chacun d'eux. Autant les découvrir par vous-même. Toutefois, parmi tous ces portraits vitriolés, j'en épinglerais trois qui, pour une raison ou une autre, m'ont particulièrement secouée.

Le premier, "Case départ", est celui d'un ado à qui ses parents ont confié la fermeture de la maison avant les vacances et qui se rend compte dans le car qui l'emmène en colo qu'il a enfermé son chat. Si j'ai anticipé quelque peu les péripéties, la chute fatale m'a tiré un cri... d'horreur !

Le deuxième, "Les jolis nuages", est celui d'une prof de math à la retraite qui se retrouve veuve et doit combler ses journées de vide. Elle apprend alors des centaines de poèmes... Mais le temps assassin finit par effectuer son travail de sape. Un récit qui renvoie à nos propres angoisses concernant la vieillesse et sa déchéance intellectuelle. Une nouvelle qui m'a émue aux larmes !

Le troisième, enfin, est plus positif. Il s'agit de "Mon oncle Chris" où l'oncle en question est un peu le "canard boiteux" de la famille qui essaie de coller à l'image qu'on attend de lui, sans succès. L'amour que lui porte son filleul va lui permettre de se révéler tel qu'il est vraiment. Son destin est là aussi funeste mais subiste de lui un tout petit quelque chose qui illumine la fin...

Dans tous ces textes, l'auteur joue avec nos nerfs. A chaque fois, on se dit : "Allez, cette fois, je le sens bien, ça va bien finir !" Eh non ! La chute n'en est que plus dure ! Surtout que toutes ces histoires n'ont rien d'extraordinaire et pourraient arriver quasi à chacun d'entre nous.

En bref, un recueil qui ne vous laissera pas indifférent et qui parlera aux adultes et grands ados qui s'interrogent (parfois) sur la vacuité de nos existences.

Un dernier mort - euh! mot - sur la couverture, sublime. Ces petites silhouettes résument à merveille le propos de l'auteur illustrée par une phrase de Shakespeare : "Le monde est un théâtre"... En surimpression, des branchages dénudés... Tout cela m'évoque également les "Contes glacés" de Jacques Sternberg ou les "Contes à l'encre de la nuit " de Thomas Owen, le fantastique en moins !

Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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critiques presse (3)
LaPresse
12 avril 2013
Dix textes féroces et cruels, sans lien sinon les environs de Saint-Étienne, village où vit l'écrivain. Certains, les deux premiers en particulier, vous tordront le coeur. Presque tous vous surprendront dans leur chute.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Telerama
27 mars 2013
Echecs, fiascos, loupés, flops en tout genre font de ce recueil de contes cruels écrits au millimètre une sorte de bijou mélancolique et noir, un exercice de style aussi brillant qu'impitoyable : la vie souvent est d'une grande vacherie.
Lire la critique sur le site : Telerama
HistoiresSansFin
22 mars 2013
En quelques paragraphes seulement – chaque histoire fait une vingtaine de pages – l'auteur crée un univers riche et foisonnant dans lequel les personnages évoluent au gré des épreuves cruelles de la vie.
Lire la critique sur le site : HistoiresSansFin
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Est-ce qu'on peut lire des centaines de romans sans succomber un jour à la tentation d'en écrire un soi-même ? Il semble que oui : des millions de gens s'en accommodent très bien. Moi non. Le lecteur ordinaire que j'étais s'est doublé peu à peu d'un jaloux. " Ce que je lis là; est-ce-que je serais capable de l'écrire ?" me demandais-je. Je me répondais en secret : "Oui ".
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[les jolis nuages]
Quand elle y arriva , moins de dix minutes plus tard, folle d'inquiétude, un pompier pratiquait un massage cardiaque énergique sur M. Maréchal, dont il avait dénudé la poitrine. Mais l'issue ne faisait guère de doute : l'homme allongé là, sur le dos, juste sous le poster d'un bœuf dont on avait dessiné les quartiers en pointillé, cet homme était mort. Les clients n'en avaient pas pour autant déserté la boutique. Ils étaient venus pour acheter et ils achèteraient. Ils s'efforçaient juste de communiquer à voix plus basse avec le boucher, par respect.
- Mettez-moi une petite barquette de museau de bœuf vinaigrette, s'il vous plaît.
- Ca ira comme ça ?
- Une cuillerée de plus, je vous prie. Voilà ! Stop ! C'est parfait.
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En revanche, l'absorption des mille six cent trente-deux pages le préoccupait davantage. Il ne fallait pas qu'il en meure, cet imbécile. Dieuze se creusa la tête : comment rendre Le Bon Usage comestible ? Il estima pour commencer que la séquestration ne devait pas se prolonger au-delà de deux mois. Il faudrait donc, calcula-t-il, que son pensionnaire consomme une trentaine de pages par jour (il lui ferait grâce de la reliure de cuir). Le ministre était un homme corpulent et, convenablement affamé, il devait en être capable, à condition tout de même qu'on les lui présente sous une forme attractive. Or, il existait mille façons d'accommoder les pages d'un livre : coupées en fines lamelles et servies en salade ; sautées à la poêle comme des crêpes ; brassées en bouillie (penser à faire tremper la veille) ; hachées menu et mélangées à une purée de pommes de terre ; ou même nature de temps en temps, pourquoi pas ?
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Hugo Khattou 3°3

Ce recueil de nouvelles m'a vraiment plu pour plusieurs raisons:

La première est que les nouvelles sont diverses et variés au niveau des situations, des personnages, des décors (description), on ne se lassait donc pas de toutes les nouvelles.

La deuxième est que toutes ces nouvelles sont des nouvelles à chutes: (certaines moins surprenantes que d'autres), mais ce recueil a une chose en commun avec toutes le nouvelles, elles portent toutes sur le sujet principal d'un défaut ou d'une situation choquante. Mais l'auteur a su varier les histoire afin de ne pas lasser le lecteur, ce pourquoi, j'ai apprécié le livre.
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Elle était en CP peut-être, et un garçon lui avait fait passer, pliée en quatre dans une enveloppe, cette feuille avec un dessin de ciel et, écrit dessus, au crayon, en lettres de différentes couleurs, ce début de poésie : "Les jolis nuages/font de beaux voyages... Elle avait pris ceci pour une déclaration d'amour, la première qu'on lui faisait.
("Love")
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Videos de Jean-Claude Mourlevat (40) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Claude Mourlevat
Chaque mois, un grand nom de la littérature française contemporaine est invité par la BnF, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. L'auteur Jean-Claude Mourlevat est à l'honneur de cette nouvelle séance.
Cette vidéo ne sera accessible que durant la durée de la conférence.
Né en 1964, Emmanuel Guibert fréquente les Arts Déco de Paris. En 1994, il fait deux rencontres importantes ; celle d'Alan Ingram Cope, un ancien soldat de la Seconde Guerre mondiale, retraité sur l'île de Ré, et celle de David B, qui l'introduit dans un cercle de jeunes auteurs cherchant à renouveler les pratiques de la bande dessinée. Il rejoint un atelier collectif que fréquentent Joann Sfar, Christophe Blain, Emile Bravo, Marjane Satrapi et bien d'autres, où il travaille pendant cinq ans. Sa collaboration avec la maison d'édition l'Association marque une évolution vers un style épuré au service des récits vécus de son ami Alan Cope. Dans cette série biographique, toujours en cours, on trouve La guerre d'Alan (3 volumes), L'enfance d'Alan et Martha & Alan. Il poursuit dans cette veine avec le Photographe (chez Dupuis), d'après des entretiens avec Didier Lefèvre, reporter-photographe en Afghanistan dans les années 1980. Cette trilogie, traduite en 20 langues, vaut à ses auteurs (Guibert-Lefèvre-Lemercier) des récompenses dans le monde entier. Puis il crée plusieurs séries ou albums uniques, notamment Sardine de l'espace (14 volumes) et Les Olives noires (3 volumes). Avec Marc Boutavant, autre camarade rencontré à l'atelier, il lance la série Ariol, chez Bayard, qui totalise à ce jour 20 volumes traduits en de nombreuses langues. Il crée également des chansons en partenariat avec le guitariste Dominique Cravic. Son intérêt pour la musique de jazz lui fait élaborer, avec le graphiste et producteur Philippe Ghielmetti, toutes les pochettes du label Vision Fugitive. En 2007, il est lauréat de la Villa Kujoyama. de cette récompense naîtra l'album Japonais en 2008, recueils de peintures, dessins et nouvelles. Avec un collectif d'amis auteurs, il visite des grottes préhistoriques ornées en France. de cette expérience naissent le volume collectif Rupestres chez Futuropolis et la réalisation de fresques pariétales dans une grotte du Parc Régional des Causses du Quercy. En 2017, il est lauréat du prix René Goscinny pour l'ensemble de son oeuvre de scénariste au festival d'Angoulême. Il mène depuis quinze ans une activité discontinue mais fidèle de visiteur hospitalier et a rejoint Christine Géricot à l'association Sur un lit de couleurs, qu'il vice-préside. Cette association installe et supervise des ateliers d'arts plastiques animés par des enseignants dans les hôpitaux en France. Emmanuel Guibert a reçu le Grand Prix de la ville d'Angoulême lors du Festival international de la bande dessinée en 2020.
Animés par des producteurs et productrices de France Culture, les entretiens du cycle « En lisant, en écrivant » sont réalisés en public à la BnF, puis diffusés dans la grille d'été de France Culture et disponibles en podcast. Genèse des oeuvres, sources d'inspiration, aléas de la vie quotidienne d'un auteur ou d'une autrice, édition et réception des textes – autant de sujets que ces rencontres permettent d'aborder, au plus près de la création littéraire.
Rencontre animée par Arnaud Laporte, producteur chez France Culture
En savoir plus sur les Master classes : https://www.bnf.fr/fr/agenda/masterclasses-en-lisant-en-ecrivant
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