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Citations de Jean-Didier Vincent (437)


...Je me souviens de mon émerveillement lorsque le profes-
seur Berlioz, du Muséum national d'histoire naturelle, me mit
un jour dans la paume de la main un petit colibri et de ma
déception devant ce qui s'y trouvait : une forme oblongue
de couleur grisâtre, bien éloignée de ce que j'attendais d'un
légendaire oiseau-mouche. À mon invitation à faire tourner
le triste objet naturalisé dans la lumière apparut devant moi
un joyau étincelant de couleurs qui changeaient selon l'inci-
dence de la lumière. Je découvris ainsi le monde magique des
colibris qui pouvait rivaliser avec les plus belles vitrines de
la place Vendôme. Je ne passe jamais sur celle-ci au bras de
ma compagne sans observer son regard fasciné qui me fait
penser à celui de la femelle du paradisier (Paradisaea apoda)
devant son chatoyant conjoint, au plumage dont les éclats
métalliques évoquent ceux de ma carte de crédit....

p.102

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Qu'est ce qu'un politicien ma tante ?
Un ingrat qui dépouille les pauvres pour donner aux riches, en n'oubliant pas de se servir au passage.
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N'abdiquez donc pas, ne remettez donc pas vos destinées à des hommes forcément incapables et à des traitres futurs. Ne votez pas ! Au lieu de confier vos intérêts à d'autres, défendez-les vous-mêmes : au lieu de prendre des avocats pour vous proposer un mode d'action futur, agissez ! Les occasions ne manquent pas aux hommes de bon vouloir. Rejeter sur les autres la responsabilité de sa conduite, c'est manquer de vaillance.
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Sa compagne venait de le rejoindre, en retard selon son habitude. Cette femme ignorante de l'heure avait — il en était persuadé — le pouvoir de retarder la mort. À partir d'un certain âge, la durée est mitoyenne de l'éternité. Elle était devenue pour lui la nouvelle Ève parée de la « clarté lumineuse » d'une peau qui lui avait rendu vivante la présence incarnée du désir pour affronter la tragédie de la mort.
p. 351

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« Biologie du couple », Jean-Didier VINCENT - éd. Robert Laffont © 2015
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Est-ce que, bien loin d’être esclave de ses passions, l’homme ne se construit pas à travers elles ?C’est la thèse qui, chez moi, s’est progressivement précisée (...)Les émotions permettent d’une part l’adaptation, d’autre part la communication. Ces possibilités sont plus ou moins développées chez tel ou tel type de vertébrés, mais elles atteignent leur apogée chez l’homme. De plus, chez l’homme, ces émotions peuvent se changer en passions.
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A SUIVRE



Regardez ces deux amants qui trinquent, corps inclinés sur la table, verres à hauteur des yeux ,qui baignent dans le liquide doré. Imaginez la biologie du dessus et du dessous de table. Eros et Bacchus gambadent entre l’hypothalamus et le cerveau limbique. Pour ce moment de bonheur, quelles synapses donner en pâture aux amines et aux peptides ? Fastidieux neurones, accordez-nous pour un instant les plaisirs de l’âme…



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Cette socialité de la faim se retrouve dans la différence entre plaisir de manger et plaisir de la table : "Le plaisir de manger est la sensation actuelle et discrète d'un besoin qui se satisfait. Le plaisir de la table est la sensation réfléchie qui naît de diverses circonstances, de faits, de lieux, de choses et de personnages qui accompagnent le repas." Le repas est une cérémonie conviviale par excellence, même s'il se réduit à la distribution hâtive d'une pâtée à un guichet de cafétéria. Les aliments proposés, leur mode de présentation sont l'expression de nos modes de vie et de nos cultures. Nos goûts sont les reflets de notre éducation et des habitudes qui nous ont été transmises. A propos de la faim, une dimension supplémentaire s'ajoute donc à l'état central fluctuant, celle de l'espace interindividuel ou social.

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... un même comportement peut être expliqué différemment selon que l'on considère l'un ou l'autre type d'activité. Dans la théorie associative défendue par Hull, la satisfaction du besoin alimentaire par exemple - vient renforcer le couplage entre le stimulus et la réponse comportementale. Dans la théorie cognitive, la présence de nourriture devient un objet de connaissance venant confirmer l'attente qui a engagé l'animal dans son comportement.
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Le précepte de ne pas "mélanger les torchons et les serviettes" pourrait avoir servi de guide à la répartition des tâches dans le système nerveux central : à l'hypothalamus seraient réservés l'entretien et la subsistance, et aux étages supérieurs les fonctions nobles de la vie de relation.
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[La culture de neurones]
Il n'est bien sûr pas question d'extrapoler, sans précaution, des propriétés d'une couche de neurones poussés sur un fond de plastique aux complexités d'une moelle épinière ou d'un hypothalamus, fussent-ils d'une souris. Mais il ne convient pas non plus de sacraliser l'in vivo, dont bon nombre de propriétés sont conservées in vitro, même si, en matière de comportement, il est absurde de parler des amours d'une boîte de pétri.
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La mouche et le criquet mâles semblent partager les mêmes certitudes à l'égard de leur femelle et de la conduite à tenir en sa présence. L'incertitude et le choix fondé sur la connaissance apparaissent au contraire l'apanage des animaux supérieurs. Il n'en est rien [...].
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Des recombinaisons mitotiques provoquées chez la larve [de la mouche drosophile] aboutissent à des mosaïques dans lesquelles un fragment de l'individu adulte possède un caractère génétique différent du reste de l'animal. Il existe des mosaïques sexuelles, animaux composites dont certaines cellules sont génétiquement femelles et d'autres mâles. [...] Des parties du cerveau doivent être génétiquement mâles pour que surviennent les différentes séquences du comportement mâle : partie dorsale pour les premières étapes, ganglion thoracique pour le chant d'amour. Certaines mosaïques courtisent les femelles vierges avec les parties mâles de leur cerveau et sont elles-mêmes courtisées par les mâles pour les cellules femelles de leur abdomen.
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La neurobiologie nous offre un certain nombre de modèles, établis à partir d'études du réel, pour expliquer les mécanismes du désir, du plaisir, de la faim, de la soif ou du sexe. Nous proposons au lecteur de les regarder comme des machines célibataire ; c'est-à-dire non comme les plans d'automates destinés à fonctionner, mais comme des ateliers producteurs d'imaginaire. Ce n'est pas déchoir le chercheur de sa qualité de "savant" que de comparer ses inventions à la herse de Kafka ou aux ludions de Raymond Roussel. Mais c'est accorder au scientifique licence de gratuité et autorisation d'humour sans pour autant, croyons-nous, lui ôter le sérieux qui a fait sa réputation. L'utilité de la recherche, qui songe à la mettre en doute ? Nous demandons simplement le droit à l'ironie !
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Qu'est-ce qu'une machine célibataire ? Créature dadaïste née du cerveau farceur de Marcel Duchamp, elle n'a pas plus sa place dans un ouvrage scientifique qu'une machine à coudre sur une table de dissection. C'est une machine fabriquée à partir d'éléments du réel, mais qui n'est pas destinée à fonctionner comme telle. Elle est productrice de mythes. Célibataire, parce que solitaire et onaniste, elle travaille pour la seule jubilation de celui qui l'a construite ou de ceux qui l'ont empruntée.
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La distinction entre neurotransmetteurs et hormone [...] ne répond plus entièrement à la réalité des faits.
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Tous les bricolages que la nature peut faire sur un gène, substituant un nucléotide par-ci, le dédoublant par-là, le supprimant ailleurs, sont laissés à l'imagination du lecteur et à la science des biologistes moléculaires.



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La véritable leçon du milieu intérieur n'est pas tant l'idée de perfection des fonctions que celle selon laquelle les êtres vivants sont de moins en moins passivement liés à leur milieu de vie. Constance du milieu intérieur ne signifie pas fixisme mais au contraire possibilité d'évoluer tout en résistant aux contraintes imposées par les changements du milieu extérieur ; liberté ne signifie pas indéterminisme mais relation causale entre les mécanismes régulateurs et les perturbations qui leur ont donné naissance.



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La sagesse du corps, exemplaire comme une économie bourgeoise bien gérée, n'est-elle pas opposée implicitement à la folie de l'esprit, source de tous les désordres ? Il est vrai qu'on a aussi conçu une homéostasie de l'esprit et qu'après tout l(inconscient n'est peut-être qu'une variable (mal) régulée.
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Annexe I
LE DIABLE : QUELQUES REPÈRES
Le diable est donné comme incarnation du mal ; on ne doit pas le confondre avec un principe ou avec une catégorie métaphysique. Unique ou partagée entre plusieurs personnages secondaires, sa présence s'inscrit dans les limites d'une histoire et d'un territoire.
L'histoire du diable est celle de l'homme confronté au négatif. Le (ou les) diable(s) est en général la représentation inversée du (ou des) dieu(x) positif(s). Inséparable, le problème de l'origine du mal est mêlé à celui de la création et du devenir de l'être après la mort.
À un créateur unique et bienfaisant s'oppose un adversaire qui intervient quand l'être suprême a achevé ou presque la création ; il tente de gâter l’œuvre divine ou de s'approprier quelque chose. Dans de nombreux mythes, c'est lui qui introduit dans le monde la mort qui n'avait pas été voulue par le créateur. On retrouve ce prototype diabolique parmi les Indiens du nord de l'Amérique. Chez les Algonquins, il est identifié au chien des prairies (coyote, Carvis Lyciscus latrans). Le mythe raconte comment le Grand Esprit* créa la terre et le ciel avec le soleil, la lune et les étoiles, puis les hommes et les animaux. Mais survint en secret un magicien puissant qui ne fit que des êtres mauvais comme les mouches et les moustiques. Il apporta l'injustice, le péché, le malheur avec la tempête, la maladie et la mort. Dans la suite, le mythe parle d'un grand serpent qui haïssait les hommes, les chassa de leur patrie et causa une grande inondation au cours de laquelle une partie des hommes furent dévorés par des monstres marins ; d'autres furent sauvés par leur ancêtre Nanaboush sur une tortue. On trouvera des exemples comparables dans l'article « L'adversaire du Dieu bon chez les primitifs » (Henninger J., 1948, In Satan. Études carmélitaines. Paris, Desclée de Brouwer, p.107-121). On relève d'étonnantes similitudes avec notre diable, notamment l'insinuation d'une certaine familiarité existant aux temps primitifs entre l'être suprême et son adversaire. Selon le mythe des Maïdous, tribu de Californie centrale, le corps du Créateur était lumineux, mais sa face était toujours cachée, personne ne l'avait jamais vue ; seul Coyote y serait parvenu, raison possible de sa chute (?). On retrouve ici la complicité de Dieu et de Satan décrite dans le livre de Job ou, plus près de nous, dans le prologue du Faust de Goethe.
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* Wakan Tanka et aux Auxiliaires (voir : « La religion des Sioux Oglala » - http://www.babelio.com/livres/Powers-La-religion-des-Sioux-oglala/129890)
p. 277-78
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LE DIABLE AMOUREUX
Les hormones du sexe
Une fois réglé le problème génétique, XX ou XY, avec les confusions que l'on a vues, la fabrique du sexe est l'affaire des hormones. Bien au chaud dans la matrice, les petits grandissent, femelle ou mâle, selon les sécrétions de leurs propres glandes génitales : pour les ovaires, l’œstradiol, et pour les testicules, les androgènes. Le pénis, les bourses et les canaux déférents sont l’œuvre de ces derniers. En leur absence, l'embryon acquiert spontanément des organes sexuels femelles : utérus, vagin, lèvres et clitoris. Encore une fois : seule la fabrique du sexe mâle nécessite l'intervention des hormones, celui de la femelle se construit librement. Sexe féminin, sexe spontané, sexe de base, sexe primordial, sexe neutre, sexe fort : l'idéologie n'a qu'à faire son choix !
Les choses sont évidemment loin d'être aussi tranchées, mais il est vrai que la sexualité de l'adulte peut se jouer dans l'utérus de la mère. C'est pendant cette période, suivie d'un temps plus ou moins long après la naissance, que se construisent non seulement l'appareil génital et les caractères morphologiques du corps, mais aussi l'organisation du cerveau qui gouverne les fonctions de reproduction et les comportements qui leur sont associés. Les glandes de l'embryon ne sont pas seules en cause dans sa sexualisation, qui dépend aussi de l'environnement : c'est-à-dire du corps de la mère, avec ses humeurs fluctuantes, et des petits frères et sœurs compagnons d'utérus et de terrain de jeu. Pendant la grossesse, les hormones de la mère baignent le fœtus, exposant parfois sa sexualité naissante à des taux d'androgènes ou à d'autres excès hormonaux qui retentissent sur ses propres sécrétions et sur sa différenciation sexuelle.
p. 223 et 24
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