AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jean Follain (170)


Il faut vivre l’acheminement
  
  
  
  
Il faut vivre l’acheminement
le moment grave par le temps hissé
finit par venir
malgré de longs répits
où l’espoir à la cantonade se délivre
ainsi pense celui qui marche
à pas lents sur l’allée
où tremble l’air d’un matin blondi
il pousse du pied un caillou mauve
couleur du ciel dans sa percée
ressent l’effroi d’exister
d’être voué à la mort
devant la porte de la gare
attend le voyageur unique.
Commenter  J’apprécie          50
Jean Follain
Tuer le temps

Les révoltés
s’en prennent aux horloges des tours
en fusillent les cadrans
choit une grande aiguille
blessant le fleuriste.
Des caïmans respirent
sur l’autre versant
du monde alors noir.
Dans la mêlée ailleurs quelqu’un crie
ménagez votre temps.

Commenter  J’apprécie          60
Vie

Il nait un enfant
dans un grand paysage
un demi-siècle âpres
il n'est qu'un soldat mort
et c'était là cet homme
que l'on vit apparaitre
et puis poser par terre
tout un lourd sac de pommes
dont deux ou trois roulèrent
bruit parmi ceux d'un monde
où l'oiseau chantait
sur la pierre du seuil
Commenter  J’apprécie          10
Jean Follain
Pour tromper l’attente éternelle
  
  
  
  
… pour tromper l’attente éternelle
elle chante seule
le chant nuptial
qui vit dans sa rose poitrine
Commenter  J’apprécie          50
Jean Follain
CES TROIS POMMES DERNIERES
  
  
  
  
Un homme dit dans la boutique
ces trois pommes dernières
je les prends
on les lui pèse et vend.
Une femme qui les eût voulues dit :
il y a toujours quelqu’un pour acheter ce qui reste
or le pâle acquéreur
qui connaissait peu d’étreintes amoureuses
ce soir tenant les fruits en main
s’en fut droit vers sa mort.
Commenter  J’apprécie          60
Jean Follain
ALLUMEZ DONC LES LAMPES
  
  
  
  
Les œillets
du corset
jettent leurs reflets
des persiennes fermées
protègent un monde
dont l’illusion
s’effondrera.
L’heure a le goût de son temps.
Allumez donc les lampes
entend-on, voyons
c’est la nuit.
Commenter  J’apprécie          20
Jean Follain

LE CRI
  
  
  
  
Dans la cité fortifiée
des quartiers s’abîment
un homme s’arrête étonné
d’une voix qui mue
une à une à l’asile
il faut laver les folles
une restant belle s’y prête
malgré des larmes silencieuses.
Des chiens s’acharnent
autour d’os à lambeaux
quelqu’un vainement crie : assez.
Commenter  J’apprécie          10
Jean Follain
sur une place sans arbres
  
  
  
  
sur une place sans arbres
fouettant par devoir
sa toupie de buis
un enfant reste bien réel
sans temps morts.
Commenter  J’apprécie          30
Jean Follain
AFFRONTER L’ANIMAL
  
  
  
  
N’est pas toujours facile
d’affronter l’animal
même s’il vous regarde sans trouble ni haine
il le fait fixement
et semble dédaigner
le fin secret qu’il porte
paraît mieux sentir
l’évidence du monde
celle qui jours et nuits
taraude et blesse à l’âme
dans le bruit, le silence.
Commenter  J’apprécie          70
LA POMME ROUGE
  
  
  
  
Le Tintoret peignit sa fille morte *
il passait des voitures au loin
le peintre est mort à son tour
de longs rails aujourd’hui
corsettent la terre
et la cisèlent
la Renaissance résiste
dans le clair-obscur des musées
les voix muent
souvent même le silence
est comme épuisé
mais la pomme rouge demeure.


* Marietta Robusti, femme peintre, dite la Tintoretta (1554-1590), était un des sept enfants du peintre Le Tintoret.
Commenter  J’apprécie          60
Jean Follain
La neige tombe sur la mer


La neige tombe sur la mer
durant que dorment lisses
les vierges nues.
Commenter  J’apprécie          10
Jean Follain
Tout n’est pas dit



Dans ce lieu pur
du soir au matin vont
des bêtes sans pensée
les arbres tremblent
stagne un étang à reflets
les déserts poursuivent leurs mirages
Passent ceux de la race humaine.
Tout n’est pas dit clame
la plus belle.
Commenter  J’apprécie          30
Une renoncule âcre



Une renoncule âcre appelée bouton d’or
un matin est simplement cueillie
l’arbre n’en frémit pas d’autant
les insectes constructeurs
tournent autour
et ils sont cuirassés
ils ont des yeux à facettes
et portent des armes
minuscules et lancinantes
mais lorsque le sol s’échauffe
les rondes des enfants commencent.
Commenter  J’apprécie          20
Fouilles d'enfance

Les enfants qui vont fouiller dans les greniers
où sont les mannequins noirs
les oignons, les issues
le sac de papier brun où reste de l'anis étoilé
connaîtront un jour les tracas et sauront
ce qu'il en coûte de rechercher les voluptés
et d'épouser la courbe délicieuse.
Commenter  J’apprécie          140
Jean Follain

PAYSAGE DE L’ENFANT ALLANT CHEZ LES REGENTS



Ce grand silence liquide
habitant les tonneaux,
ces minuscules insectes
s’essayant en vain à dévorer la peau des vierges,
les charrons buvant près du chardon bleu,
les frelons fabriquant leur miel blanc,
l’abeille distillant son miel blond,
les chaudrons fulgurants
que l’on frotte de cendre mouillée,
les bruits de fin d’orage,
l’âcre fumée
de la mauvaise herbe brûlée
en tas dans les jardins à buis
et le portrait d’un roi
au mur de la cuisine
et l’argile et le plâtre
dans les royaumes humides,
tout est Courrier d’une impossible aurore ;
voilà qu’elle est déjà tout en haut de la côte
la veuve
qui conduit par la main jusqu’au lointain collège
l’enfant à tignasse rouge.
Commenter  J’apprécie          00
PRÈS DE L’EAU

Avant que l’eau ne bouille tristement elle tressaille en son étendue dans le soir de couleur et mains et vêtements de celle qui la surveille et timbre de sa voix sont juste ceux des pauvres tels qu’en image on les figure dans les paysages de neige.

Derrière le papier de tenture l’insecte pourtant meurt réfugié

la terre tourne et reverdit dehors à la clarté dernière on démolit de vieilles murailles qu’entourent ronces et ciguës de lourds chapelets de pierres tombent des chevaux se cabrent et hennissent pour peupler de bruits l’univers.
Commenter  J’apprécie          20
LES JARDINS

S’épuiser à chercher le secret de la mort fait fuir le temps entre les plates-bandes des jardins qui frémissent dans leurs fruits rouges et dans leurs fleurs.

L’on sent notre corps qui se ruine et pourtant sans trop de douleurs.

L’on se penche pour ramasser quelque monnaie qui n’a plus cours cependant que s’entendent au loin des cris de fierté ou d’amour.

Le bruit fin des râteaux s’accorde aux paysages traversés par les soupirs des arracheuses d’herbes folles.
Commenter  J’apprécie          10
Je vous fais donc de ce poème qui est celui du recueil qui m'a le plus plu

L'avant conception

C'est l'heure où s'éclairent les boutiques de fards
La jupe sent la peau sauvage
Le cœur bat sous la poitrine rose
C'est 2h avant la triste conception
Bien loin de l'équateur
Et des pôles.
Elle court à l'enfant dans la nuit
À l'époque des saints de glace
Sans étoile qui l'annonce
Agencée selon la mode d'une certaine année
Qui dessine la taille.
Le père futur qui l'attend
Sent dans sa bouche un dernier goût de sel
Et s'essuie les lèvres devant l'assiette dévastée
Où traînent en rubans de laque
Des restes de sauce brune.
Commenter  J’apprécie          40
Le renard


Dans nos nuits parfois rode un renard
Qui sur la terre dormante
Cherche un vivre hasardeux
Frôlant la feuille sucrée
Et d'un long rêves de rapines
D'enfance et de honte
Empli pourtant des mystères du pain chaud
Et du feu ardent des chaumières
L'on s'éveille la gorge altérée
Commenter  J’apprécie          20
Poème


Amour ne brillant qu'un instant
Dans la forêt sans cerf et sans fleurs

Où la robe uniment se confond
Avec les amandiers

Tandis que les sangliers tristes
Ont l'œil de ces prisonniers
Privés de pâture céleste
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean Follain (501)Voir plus

Quiz Voir plus

L'Allemagne à la portée de tous

J'ai un chien loup ou

berger teuton
berger germain
berger d'outre Rhin
berger allemand

10 questions
70 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}