J'ai trouvé ce recueil dans une boîte à livres. Je ne connaissais pas l'auteur, contemporain à la renommée pourtant importante m'a dit le net.
Les sujets sont récurrents, femmes évanescentes et mal traitées souvent couturières ,petites employees,soldats,hommages aux métiers manuels et aux travailleurs de la terre,les titres sont souvent originaux ( le maître et les scouts -l'orage au musée -valets d'emprunt - l'avant conception,etc...) révélant une perception originale de la société, fragmentée,assez peu analytique, comme une succession de flashs.
Quelques poèmes m'ont plu et ici ou là quelques fragments mais globalement j'ai parfois eu l'impression d'un coq à l'âne difficile à suivre,pour moi s'entend . Il est clair que,d'une part je n'ai pas la même vision de ce qui m'entoure et que d'autre part je ne suis pas poète,lui si.
Il me paraît difficile de dire si j'aime ou non ,le fait est que je n'en suis en tout cas pas bouleversée,et donc je ne saurais " noter" .
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Jean Follain nous propose, en guise de poèmes de courts instantanés, des paysages, toujours habités, car ce sont bien les humains qui sont poétiques, simplement dans leur manière d'habiter le monde, vus ainsi de l'extérieur. Ni romantisme, ni passion, aucun sentiment, aucune complaisance : le bonheur, le drame, c'est au lecteur de les imaginer au demeurant.
Les poèmes sont des scènes figées, à tout jamais hors du temps, ce temps dont on use (selon le titre du recueil) à être là, hors de tout jugement, de toute signification quand passent les mots du poète, le regard du lecteur. À lui seul d'assumer son interprétation, de colorer le tableau.
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L'argot est un langage que ses locuteurs ont forgé pour préserver la confidentialité des aspects les moins glorieux de leur condition commune. Celui de la pègre est bien documenté mais celui de ces hommes destinés à la sainteté est beaucoup moins connu. Cette tentative d'incursion dans le plus confidentiel des argots, par Jean Follain, laïc, non croyant (mais pratiquant tatillon sur les formes liturgiques), nous donne un tout petit aperçu d'une réalité linguistique que la fermeture du milieu où elle se pratique, empêche d'apprécier à sa juste hauteur.
La récolte ne permet qu'un petit nombre d'entrées réparties sur 18 lettres de l'alphabet. Par exemple, une seule entrée à la lettre D où figure le seul mot Diable.
L'humour ici s'essaie, par le baume du langage, d'adoucir une condition humiliée par la hiérarchie (sucer le bonbon. Baiser l'anneau épiscopal), confinée dans le célibat (Ma femme. Mon bréviaire) tout en soulignant ses ridicules vestimentaires (Le Saint étui. La soutane).
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Jean Follain (1903-1971) a été un magistrat, mais il a publié plusieurs recueils de poésies. Il n'est pas très connu. L'excellente collection Poésie/Gallimard propose au grand public "Exister" et "Territoires". J'ai tenté cette lecture. Le préfacier souligne que la poésie de Follain ne verse pas dans le lyrisme et qu'elle manque de "musique". Et oui, c'est bien mon avis. Il y a quelque chose d'austère dans toutes ces pièces. Follain y juxtapose des éléments très concrets et d'autres plus poétiques: on y trouve d'un vers à l'autre de curieux "coq-à-l'âne" et ça peut surprendre sans séduire. Je suis donc resté assez réservé devant une telle écriture. Néanmoins, j'ai choisi de mettre en citation sur Babelio deux courts poèmes qui m'ont interpellé et qui me semblent caractéristiques de l'art de Follain.
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"Exister "est le recueil de l' évidence poétique, de la terre-et même du terroir- et des petites choses qui émaillent la vie et la font vibrer.
Poésie simple, limpide, charnelle et presque enfantine, elle prend tous les masques du réel, toutes ses formes et les épouse avec modestie, empathie.
Mais le poète, lui, est caché derrière, mystérieux.
Le juriste aux grosses lunettes, l'éternel amoureux de sa femme,Madeleine Denis, fille du grand peintre Maurice Denis et peintre elle aussi, qui illustra certains de ses recueils, , l'homme de la Manche, son terroir favori, qui est Jean Follain?
Il ne le dira pas..« il faut être prudent avec son soi-même ! » disait-il. Comment mieux nous dire de ne pas chercher les secrets de l'homme et de tendre seulement l'oreille à sa poésie si proche et fraternelle?
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Après avoir décrit son enfance dans « Canisy » et « Chef-lieu », Jean Follain s’attache dans « Collège » à évoquer son expérience de collégien à Saint-Lô, dans la Manche, pendant la guerre 14-18. Un collège, précédemment dirigé par des Oratoriens qu’un arrêt du Conseil d’Etat finira par expulser en 1910, loi de séparation des Eglises et de l’Etat oblige ; et transformé en collège municipal.
Un « recueil » de souvenirs qui sent l’âtre, la pluie et le vent du bocage… Jean Follain, poète post surréaliste nous livre au travers d’une petite centaine de chroniques un témoignage touchant et une galerie de portraits non moins touchants – de ses professeurs, entre autres – au charme un peu désuet mais tellement évocateur d’une époque à tout jamais révolue…
Poète ami de Pierre Reverdy, Max Jacob et Pierre Mac Orlan (entre autres), prix Mallarmé 1939, il reçoit en 1970 le Grand Prix de poésie de l'Académie Française. Le collège de Canisy porte son nom.
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Jean Follain, originaire de Normandie, a découvert Paris à l'âge adulte, mais avec une passion tranquille qui s'exprime dans ce petit livre. Lecture pour les jours sereins.
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Poésie d'une belle singularité......
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