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Citations de Jean Genet (434)


J’arrive dans l’amour comme on entre dans l’eau,
Les paumes en avant, aveuglé, mes sanglots
Retenus gonflent d’air ta présence en moi-même
Où ta présence est lourde, éternelle. Je t’aime.

- Le pêcheur du Suquet
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Adieu soleil qui de mon coeur s’enfuit
Sur une atroce et nocturne démarche

- Le pêcheur du Suquet
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Chaque détail la troublait, elle était fascinée : la respiration du mâle, sa poitrine velue qui se soulevait, la langue qu’il passa sur ses lèvres, un geste pour chasser les mouches, un mouvement des cuisses dans l’herbe, la beauté et la douceur de l’herbe printanière, écrasée autour du corps de Manou, un ronflement, un peu d’air dans une boucle de cheveux où on voyait nettement de la sciure de bois, tout fascinait Mademoiselle.
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Mille et mille petits coups d’une fine aiguille frappent jusqu’au sang la peau, et les figures les plus extravagantes pour vous s’étalent aux endroits les plus inattendus. Quand le rabbin déroule lentement la Thora, un mystère saisit de frissons tout l’épiderme, ainsi quand on voit se déshabiller un colon. Tout le bleu grimaçant sur une peau blanche revêt d’un prestige obscur mais puissant l’enfant qui en est couvert, comme une colonne indifférente et pure devient sacrée sous les entailles des hiéroglyphes. Comme un poteau totem. Parfois leurs paupières sont marquées, les aisselles, le creux de l’aine, les fesses, le pénis et jusqu’à la plante des pieds. Les signes étaient barbares, pleins de sens comme les signes les plus barbares : des pensées, des arcs, des cœurs percés, gouttant du sang, des visages l’un sur l’autre, des étoiles, des croissants de lune, des traits, des flèches, des hirondelles, des serpents, des bateaux, des poignards triangulaires et des inscriptions, des devises, des avertissements, toute une littérature prophétique et terrible.
Sous les hamacs, parmi la magie des occupations, des amours naissaient, s’attisaient, mouraient, avec tout l’appareil des habituelles amours : les haines, les cupidités, les tendresses, les consolations, les vengeances.
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Ils continuèrent leur amour au milieu des vipères. Divine s'en souvient. Elle pense que ce fut la plus belle époque de sa vie.
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Et pour les serpents l’amitié insidieuse naissait. Pourtant, il n’en avait pas encore touché, c’est-à-dire même effleuré avec l’organe du toucher, le bout des doigts, là où les doigts sont gonflés d’une toute petite bosse sensible, par où les aveugles lisent. Il fallut qu’Alberto lui ouvrît la main et y fît glisser le corps glacé, lugubre. Cela fut la révélation. Dès cet instant, il lui sembla qu’un peuple de serpents aurait pu l’envahir, l’escalader et s’insinuer en lui sans qu’il en éprouvât autre chose qu’une joie amicale, une sorte de tendresse, cependant que la main souveraine d’Alberto n’avait pas quitté la sienne, ni même une de ses cuisses, les siennes, et de la sorte il n’était plus tout à fait lui-même. Culafroy et Divine, aux goûts délicats, seront toujours contraints d’aimer ce qu’ils abhorrent, et cela constitue un peu de leur sainteté, car c’est du renoncement.
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Nos ménages, la loi de nos Maisons, ne ressemblent pas à vos Maisons. On s’aime sans amour. Ils n’ont pas le caractère sacramentel. Les tantes sont les grandes immorales
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Quatorze juillet : partout le bleu, le blanc, le rouge. Divine, par gentillesse pour elles, méprisées, s’habille de toutes les autres couleurs.
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Bref, il porte son infamie comme un stigmate au fer rouge, à vif sur sa peau, mais ce stigmate précieux l’ennoblit autant que la fleur de lis sur l’épaule des voyous d’autrefois. Les yeux pochés par des coups de poing sont la honte des macs, mais pour Mignon :
– Mes deux bouquets de violettes, dit-il.
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Donc, avec Mignon, elle monta. Puis, dans le grenier, la porte fermée, elle le dévêtit. Le pantalon, la veste, la chemise ôtés, il apparut blanc et effondré comme une avalanche. Vers le soir, ils se retrouvèrent emmêlés dans les draps moites et fripés.
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Ses yeux chantent malgré leur désespoir et leur mélodie passe des yeux aux dents qu'elle rend vivantes, et des dents à tous ses gestes, à ses moindres actes, et sorti des yeux, c'est ce charme qui, de vague en vague, se déplie jusqu'à ses pieds nus.
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LA GRAND-MÈRE : Et puis enfin, je risquerai le tout pour le tout. Je veux l'Empire pour moi seule, ou rien. Regarde-moi, l'Empire m'habille. L'Empire, c'est la traîne de ma robe. Mais je ferai sa grandeur. Puisqu'il n'y a plus de mâle dans ma famille, je m'arrangerai pour être le père et la mère de Rome.
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Tu vois, c'est comme ça qu'on apprivoise les dieux, on leur rit au nez. Ca les décontenance parce qu'ils ne savent pas rire. Ils se laissent facilement tomber du socle. Vous prenez leur place et vous êtes dieu. Le tour est joué.
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Tout cela résulte de l'éclatement de la nuit quand il s'y cogne de son front de lune.
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Mais si je ne sais rien de précis sur la Mort
D’avoir tant parlé d’elle et sur le mode grave
Elle doit vivre en moi pour surgir sans effort
Au moindre de mes mots s’écouler de ma bave.

- Marche funèbre
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Et j’entends notre amour aujourd’hui raconté
Par ta bouche qui chante.

- Marche funèbre
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Jean Genet
Il faut rêver longtemps pour agir avec grandeur, et le rêve se cultive dans les ténèbres.
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Les arbres du silence accrochent des soupirs.

- Marche funèbre
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Repose en mes yeux creux le souvenir de toi.
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Que ta solitude, paradoxalement, soit en pleine lumière, et l’obscurité composée de milliers d’yeux qui te jugent, qui redoutent et espèrent ta chute, peu importe : tu danseras sur et dans une solitude désertique, les yeux bandés, si tu le peux, les paupières agrafées. Mais rien […] n’empêchera que tu ne danses pour ton image. Tu es un artiste – hélas – tu ne peux plus te refuser le précipice monstrueux de tes yeux. Narcisse danse ? Mais c’est d’autre chose que de coquetterie, d’égoïsme et d’amour de soi qu’il s’agit !
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