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Citations de Jean Giraudoux (581)


J’ai assez des femmes asiatiques. Leurs étreintes sont de la glu, leurs baisers des effractions, leur paroles de la déglutition. À mesure qu’elles se déshabillent, elles ont l’air de revêtir un vêtement plus chamarré que tous les autres, la nudité, et aussi, avec leurs fards, de vouloir se décalquer sur nous. Et elles se décalquent. Bref, on est terriblement avec elles…
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Aux approches de la guerre, tous les êtres sécrètent une nouvelle sueur, tous les événements revêtent un nouveau vernis, qui est le mensonge.
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Électre
Les yeux peuvent pleurer tout seuls. Ils sont là pour cela.
Clytemnestre
Oui, et même les tiens, qui ont l’air de deux pierres. Un jour les pleurs les noieront.
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Électre n’est jamais plus absente que du lieu où elle est.
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Le bonheur n’a jamais été le lot de ceux qui s’acharnent. Une famille heureuse, c’est une reddition locale. Une époque heureuse, c’est l’unanime capitulation.
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Un discours aux morts de la guerre, c'est un plaidoyer hypocrite pour les vivants, une demande d'acquittement.
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Jean Giraudoux
LA FEMME NARSES – [...] Comment cela s’appelle-t-il, quand le jour se lève comme aujourd'hui, et que tout est gâché, que tout est saccagé, et que l’air pourtant se respire, et qu'on a tout perdu, que la ville brûle, que les innocents s'entretuent, mais que les coupables agonisent, dans un coin du jour qui se lève ?
ÉLECTRE - Demande au mendiant. Il le sait.
LE MENDIANT - Cela a un très beau nom, femme Narsès. Cela s'appelle l'aurore.

(Électre, acte II, scène 10, 1937)
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[E]n Bavière, j’eus de bons camarades ; j’eus, dans une lumière acide, sous un vent mordant, sous un ciel ténu, d’énormes camarades ; deux à la brasserie de la Bêche, deux à la brasserie des Franciscains, deux à la brasserie Royale ; amis qui vidaient lentement leur cruchon, sans beaucoup de rêves peut-être, sans beaucoup de vertige ni de frénésie : mais la bière, après tout, n’est pas de l’opium.
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Yseult
Mais ne vois-tu pas que tout ce qui est large en toi, Hans ne l'a aimé que parce qu'il le voyait petit ! Tu es la clarté, il a aimé une blonde. Tu es la grâce, il a aimé une espiègle. Tu es l'aventure, il a aimé une aventure... Dès qu'il soupçonnera son erreur, tu le perdras...

[...]

... Dès que Hans verra que tu n'es pas un résidu de souvenirs, un amas de projets, un entassement d'impressions et de volontés, il aura peur, tu seras perdue. Crois-moi. Va-t'en, sauve-le !
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Le Chevalier
Quel jeu jouez-vous maintenant ? Que voulez-vous ?

Bertha
Ne serrez pas ma main. Elle tient un oiseau.

Le Chevalier
J'aime ma femme. Et rien ne me séparera d'elle.

Bertha
C'est un bouvreuil. Vous allez l'étouffer !

Le Chevalier
Si la forêt m'avait englouti, vous n'auriez pas pour moi un souvenir. Je reviens heureux et mon bonheur vous est insupportable... Lâchez cet oiseau !

Bertha
Non. Son coeur bat. A côté du mien, j'ai besoin en cette minute de ce petit coeur.

Le Chevalier
Quel est votre secret ? Avouez-le !

Bertha, lui montrant l'oiseau mort.
Voilà... Vous l'avez tué.

Le Chevalier
Pardon, Bertha !

[...]

Le Roi
Bertha est une fille douce, loyale et qui ne demande qu'à t'aimer

Ondine
Ah non ! erreur complète !

Le Chevalier
Je te prie de te taire.

Ondine
Toi, tu appelles douce une fille qui tue des bouvreuils ?

Le Roi
Quelle est cette histoire de bouvreuils ? Pourquoi Bertha irait-elle tuer des bouvreuils ?

Ondine
Pour troubler Hans.

[...]

Le Chevalier
Ne me touche pas.

Ondine
Embrasse-moi devant elle ! J'ai ressuscité le bouvreuil. Il est vivant maintenant dans sa cage.
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Le chevalier
Je me suis permis de mettre mon cheval dans votre grange. Le cheval, comme chacun sait, est la part la plus importante du chevalier.
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Chevalière, la Cour est un lieu sacré où l'homme doit tenir sous son contrôle les deux traîtres dont il ne peut se défaire: sa parole et son visage. S'il a peur, ils doivent exprimer le courage. S' il ment, la franchise.
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-Comment cela s'appelle-t-il lorsque le jour se lève comme aujourd'hui, et que tout est gâché, et que tout est ravagé, mais que l'air pourtant se respire, et qu'con a tout perdu, et que la ville brûle, que les innocents s(entretuent, mais que les coupables agonisent dans un coin du jour qui s'élève?
-Cela porte un très beau nom, femme Narès, ce la s'appele l'aurore-
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L’anéantissement d’une nation ne modifie en rien l’avantage de sa position morale internationale.
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Dés que la guerre est déclarée, impossible de tenir les poètes. La rime, c’est encore le meilleur tambour.
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Je ne vois rien Andromaque. Je ne prévois rien. Je tiens seulement compte de deux bêtises, celle des hommes, et celle des éléments.
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Jean Giraudoux
Quand un village a besoin d’un député, c’est simple: on prend le plus bête (cité dans le «  Journal inutile » de Paul Morand, 10 mai 1973).
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DISCOURS AUX MORTS


Démokos
Notre général semble confondre paroles aux mourants et discours aux morts.

Priam
Ne t’obstine pas, Hector.

Hector
Très bien, très bien, je leur parle…

Il se place au pied des portes



Hector
O vous qui ne nous entendez pas, qui ne nous voyez pas, écoutez ces paroles, voyez ce cortège. Nous sommes les vainqueurs. Cela vous est bien égal, n’est-ce pas ? Vous aussi vous l’êtes. Mais, nous, nous sommes les vainqueurs vivants. C’est ici que commence la différence. C’est ici que j’ai honte. Je ne sais si dans la foule des morts on distingue les morts vainqueurs par une cocarde. Les vivants, vainqueurs ou non, ont la vraie cocarde, la double cocarde. Ce sont leurs yeux. Nous, nous avons deux yeux, mes pauvres amis. Nous voyons le soleil. Nous faisons tout ce qui se fait dans le soleil. Nous mangeons. Nous buvons…Et dans le clair de lune !…Nous couchons avec nos femmes…Avec les vôtres aussi…

Démokos
Tu insultes les morts, maintenant ?

Hector
Vraiment, tu crois ?

Démokos
Ou les morts, ou les vivants.

Hector
Il y a une distinction…

Priam
Achève, Hector…Les Grecs débarquent…

Hector
J’achève…O vous qui ne sentez pas, qui ne touchez pas, respirez cet encens, touchez ces offrandes. Puisqu’ enfin c’est un général sincère qui vous parle, apprenez que je n’ai pas une tendresse égale, un respect égal pour vous tous. Tout morts que vous êtes, il y a chez vous la même proportion de braves et de peureux que chez nous qui avons survécu et vous ne me ferez pas confondre, à la faveur d’une cérémonie, les morts que j’admire avec les morts que je n’admire pas. Mais ce que j’ai à vous dire aujourd’hui, c’est que la guerre me semble la recette la plus sordide et la plus hypocrite pour égaliser les humains et que je n’admets pas plus la mort comme châtiment ou comme expiation au lâche que comme récompense aux vivants. Aussi, qui que vous soyez, vous absents, vous inexistants, vous oubliés, vous sans occupation, sans repos, sans être, je comprends en effet qu’il faille en fermant ces portes excuser près de vous ces déserteurs que sont les survivants, et ressentir comme un privilège et un vol ces deux biens qui s’appellent, de deux noms dont j’espère que la résonance ne vous atteint jamais, la chaleur et le ciel.
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ANDROMAQUE
Alors je vous en supplie, Hélène. Vous me voyez là pressée contre vous comme si je vous suppliais de m'aimer. Aimez Pâris ! Ou dites-moi que je me trompe ! Dites-moi que vous vous tuerez s'il mourait ! Que vous acceptererez qu'on vous défigure pour qu'il vive !... Alors la guerre ne sera plus qu'un fléau, pas une injustice. J'essaierai de la supporter.
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Les guerriers qui n'ont pas un portrait de femme dans leur sac ne valent rien.
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