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Citations de Jean Giraudoux (581)


Agathe.- J'en reviens à ton mot adultère. C'est quand même un bien gros mot !

Le président. - Tais-toi, Agathe. Une conscience ! Croyez-vous ! Si les coupables n'oublient pas leurs fautes, si les vaincus n'oublient pas leurs défaites, les vainqueurs leurs victoires, s'il y a des malédictions, des brouilles, des haines, la faute n'en revient pas à la conscience de l'humanité, qui est toute propension vers le compromis et l'oubli, mais à dix ou quinze femmes à histoires !

L'étranger.- Je suis bien de votre avis. Dix ou quinze femmes à histoires ont sauvé le monde de l'égoïsme.
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PÂRIS "Chante-le avec un javelot à la main et un mort à tes pieds et tu verras"
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LE PROSPECTEUR.
La foi et les martyrs sont passés en ce siècle aux carburants. Mais la pire arme de nos ennemis est encore le chantage. Ils disposent à la surface de la terre, sous forme de sites ou de villes, des beautés que le respect humain empêche de livrer à notre exploitation, ou à notre saccage si vous voulez, car là où nous passons ni le gazon ni le monument ne repoussent. Ils convainquent les esprits rétrogrades que ces médiocres réactions que sont le souvenir, l'histoire, l'intimité humaine, doivent prendre le pas sur celle des métaux et des liquides infernaux. Ils font jouer ici-même des enfants sur les places désignées pour la fouille. L'or du Rhin est moins bien gardé par ses gnomes que l'or de Paris par ses gardiens de square.
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LE CHEVALIER : Oui, mon château est au milieu des eaux, et je prendrai le matin ma douche sous ma cascade, et je pêcherai à midi sur mon lac, et le soir je plongerai dans le Rhin. J'en connais chaque remous, chaque gouffre. Si l'eau compte me faire peur, elle se trompe. L'eau ne comprend rien, l'eau n'entend rien!
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ONDINE: Elle m'appelleront l'humaine. Parce que je ne plongerai plus la tête la première, mais que je descendrai des escaliers dans les eaux. Parce que je feuilleterai des livres dans les eaux. Parce que j'ouvrirai des fenêtres dans les eaux. Tout déjà se prépare. Tu n'as pas retrouvé mes lustres, ma pendule, mes meubles.
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YSEULT: La question ne se pose pas pour toi, ni pour aucune créature non humaine. L'âme du monde aspire et expire par les naseaux et les branchies. Mais l'homme à voulu son âme à soi. Il a morcelé stupidement l'âme générale. Il n'y a pas d'âme des hommes. Il n'y a qu'une série de petits lots d'âme où poussent de maigres fleurs et de maigres légumes. Les âmes d'homme avec les saisons entières, avec le vent entier, avec l'amour entier, c'est ce qu'il t'aurait fallu, c'est horriblement rare. Il y en avait par hasard une en ce siècle, et en cet univers. Je regrette. Elle est prise.
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LE CHEVALIER.
Que tous les lacs du monde soient mes beaux-pères, les fleuves mes belles- mères, j'accepte avec joie ! Je suis très bien avec la nature.
AUGUSTE.
Méfiez-vous ! C'est vrai que la nature n'aime pas se mettre en colère contre l'homme. Elle a un préjugé en sa faveur. Quelque chose en lui l'achète ou l'amuse. Elle est fière d'une belle maison, d'une belle barque, comme un chien de son collier. Elle tolère de sa part ce qu'elle n'admet d'aucune autre espèce, et les autres êtres subissent le même chantage. Tout ce qu'il y a de venin et de poison dans les fleurs et les reptiles, à l'approche de l'homme, s'enfuit vers l'ombre ou se dénonce par sa couleur même. Mais s'il a déplu une fois à la nature, il est perdu !
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ONDINE.
Oh, vous ne perdez rien. Vous serez embrassé dès ce soir... Mais il est si doux d'attendre... Nous nous rappellerons cette heure-là, plus tard... C'est l'heure où vous ne m'avez pas embrassée...
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LE CHEVALIER.
Quel orage ! Depuis midi, l'eau me ruisselle dans le cou. Elle ressort par les gouttières à faire égoutter le sang. Mais le mal est fait... C'est ce que nous craignons le plus en armure, nous autres, chevaliers... La pluie... La pluie, et une puce.
AUGUSTE.
Peut-être pourriez-vous l'enlever, Seigneur, si vous passez ici la nuit.
LE CHEVALIER.
Tu as vu les écrevisses changer de carapace, mon cher Auguste ? C'est aussi compliqué !
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Ulysse.
[...] Et ils [deux chefs des peuples en conflit] sont vraiment combles de paix, de désirs de paix. Et ils se quittent en se serrant les mains, en se sentant frères. Et ils se retournent de leur calèche pour se sourire... Et le lendemain pourtant éclate la guerre... Ainsi nous sommes tous deux maintenant... Nos peuples autour de l'entretien se taisent et s'écartent, mais ce n'est pas qu'ils attendent de nous une victoire sur l'inéluctable. C'est seulement qu'ils nous ont donné pleins pouvoirs, qu'ils nous ont isolés, pour que nous goûtions mieux, au-dessus de la catastrophe, notre fraternité d'ennemis. Goûtons-là. Le privilège des grands, c'est de voir les catastrophes d'une terrasse.
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L'amant est toujours plus près de l'amour que de l'aimée.
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L'amour d'une épouse ressemble au devoir.
Le devoir à la contrainte.
La contrainte tue le désir.
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Amphitryon, cher mari ! Les femmes disparaissent à la seconde où nous croyons les tenir !
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Sa vie est un prisme où le patrimoine commun aux dieux et aux hommes, courage, amour, passion, se mue en qualités proprement humaines, constance, douceur, dévouement, sur lesquelles meurt notre pouvoir.
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La terre s'aime en détail, le ciel en bloc….
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C'est avec les mensonges du matin que les femmes font leurs vérités du soir.
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La présence est la seule race des amants.
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Hector : Mais ce que j'ai à vous dire aujourd'hui, c'est que la guerre me semble la recette la plus sordide et la plus hypocrite pour égaliser les humains et que je n'admets pas plus la mort comme châtiment ou comme expiation au lâche que comme récompense aux héros.
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Hécube : Je te dis, Demokos, que tu es un serin. Je te dis que si les serins avaient la bêtise, la prétention, la laideur et la puanteur des vautours, tu serais un serin.
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Andromaque : aux approches de la guerre, tous les êtres secrètent une nouvelle sueur, tous les événements revêtent un nouveau vernis qui est le mensonge.
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Le chenapan dans son accoutrement, un vaurien, un gredin ou un coquin, jamais un banquier

Le champ mort et désert, où les frelons autrefois bourdonnaient seuls autour des fleurs grasses, dans le silence écrasant du soleil, est ainsi devenu un lieu retentissant, qu’emplissent de bruit les querelles des bohémiens et les cris aigus des jeunes vauriens du faubourg. Une scierie, qui débite dans un coin les poutres du chantier, grince, servant de basse sourde et continue aux voix aigres.

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