AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jean-Jacques Schuhl (37)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Ingrid Caven

OUfff!!! Le terminer, ce livre, ça a été une vraie galère! Ingrid Caven qui chante à quatre ans et demi chez les nazis,...son père militaire nazi...sa mère, sa grand-mère et elle sont dans un wagon qui en allant avait transporté autre chose... elles se retrouvent nues toutes les trois à côté d'un four crématoire...Ingrid Caven qui a connu une enfance de privations, parce que handicapée...autant de souvenirs intéressants qui surgissent en flash mais en quels termes et à quel moment, on se perd autant que l'histoire respire encore dans la tête de l'auteur, elle est encore à l'étape embryonnaire, des bouts de pensées comme ça qui retiennent son attention, en tout cas, c'en a l'air...l'histoire n'est pas encore rendue au lecteur...en tout cas pas...une succession des mots à n'en pas finir, on attend d'atteindre la phrase et enfin comprendre le sens, il n'en est rien. Tout est monologue intérieur. Des bouts de monologues intérieurs. Après deux tentatives, par miracle et surtout parce que c'est un Goncourt, je suis vraiment pommée d'être arriver au bout de cette troisième tentative.
Commenter  J’apprécie          314
Ingrid Caven

J'ai lu quelque part que Jean-Jacques Schuhl était un écrivain rare, et c'est aussi bien, à mon avis, compte tenu de la teneur de cet écrit... Goncourt 2000, voilà de quoi se poser des questions sur les qualités littéraires récompensées par le prix Goncourt : l'intérêt ? Surement pas, la vie d'Ingrid Caven n'en offrant pas le moindre si ce n'est de savoir comment se faire un rail de coke... L'écriture ? Pas mieux... dans le genre décousu, de la coco plein les narines, on n'est pas loin du foutage de gueule intégral... Bref, un Goncourt qui m'est tombé des mains très rapidement me laissant un seul regret, celui d'avoir perdu du temps à lire les cent premières pages.
Commenter  J’apprécie          310
Ingrid Caven

"Que diable allait elle faire dans cette galère" ....????

Oh la gourde, Oh la péquenaude! ... Un prix Goncourt 2000 déjà j'aurais du me méfier, un auteur Jean-Jacques Schuhl ,toujours aussi peu connu dix ans plus tard,j'aurais être en état d'alerte mais voilà quand on est une godiche on se fait avoir ! 94 pages , il m'aura fallu 94 pages pour réaliser qu'Ingrid Caven existait vraiment, que c'était la compagne de l'auteur, qu'elle avait été pendant 2 ans la femme de Fassbinder , qu'elle avait fréquenté ce microcosme branché, cocaïnomane,friqué ou pas , snob cela va sans dire , bref ce monde frelaté du show bizz , cinéma, festivals etc etc...

Je vous rassure tout de suite , en vrai je me rassure toute seule, je l'ai fermé à la page 115 ce fichu livre , rien rien ne m'a plu, ni cette écriture en Patchwork , ni ces allusions à un monde que je ne connais pas et qui le plus souvent m'indiffère.

Voilà une mésaventure terminée, affaire classée , pour une fois que je n'avais pas regardé vos appréciations avant!!
Commenter  J’apprécie          250
Obsessions

« ... la transparence de l'art et du réel. »



Je regardais les synonymes d'Obsessions et cela correspond tellement à ce que j'ai ressenti lors de la lecture de ce recueil de nouvelles de Jean-Jacques Schuhl. Des spectres à qui il redonne vie -cinéastes, peintres, poètes-, des manies aussi, des idées fixes comme des plans au cinéma -un pied, une cambrure, un cheval-, ses tourments que l'on voit poindre, un spleen. Mais également ses visions, parfois érotiques, ses toquades présentées à July pour un déplacement alors qu'il aime son chez lui paisible, ou encore sa marotte du découpage, d'images, de mots extraits de journaux. Le tout formant ses tentations. J'ai adoré ces nouvelles, les grains qu'il essaime comme le petit Poucet au fil des mots et qui se renvoient, comme une balle qui rebondit, d'un texte à un autre, d'un temps à un autre, d'un art à un autre. Et cet humour, très dandy, qui m'a fait sourire en marchant rue du bac.

« On doit pouvoir écrire avec une paire de ciseaux et un tube de colle, et sans crayon même, juste avec ce qui a déjà été écrit par les autres. »

Un artiste pop-art.
Commenter  J’apprécie          210
Ingrid Caven

Goncourt de l'an 2000.

Hommage à Ingrid Caven, son épouse , petite fille allemande chantant pour les nazis, le corps cassé par une maladie tel un puzzle, s'identifiant au tableau Dora Maar, devenue femme icône de la fine fleur du cinéma français de Fassbinder (son premier époux) et Eustache, muse d' Yves Saint Laurent, reine de la nuit, chanteuse à l'art de vivre sulfureux, pop attitude des nuits sacrées. On passe des souvenirs de son enfance aux douloureuses évocations des chambres à gaz, d'un récital qu'elle a donné bien plus tard dans la citadelle de David à Jérusalem aux soirées sous cocaïne et LSD, le tout, ponctué d'anecdotes autour de Romy Schneider et d'Andy Wharol, de l'élite parisienne par le personnage croqué, entre autres, de Jean Pierre Rassam à Bette Davis... Toute une époque s'agite sous la plume tourbillonnante et effervescente de Schuhl et quelle richesse ! quel régal !



Pourtant c'est bien tardivement que je me suis lancée dans cette lecture . J'ai commencé mon approche de Schuhl par "Les apparitions", un récit personnel, et peut-être est-ce une bonne chose. Découvrir l'esprit de l'auteur au gré de ses pérégrinations / imaginations m'a certainement permis d'appréhender un peu mieux "Ingrid Caven" puisqu'il faut le dire d'entrée de jeu, c'est une lecture exigeante et pour en absorber sa substance, il me semble opportun d'être charmé au préalable par le monde de Schhul et d'accepter de sortir de sa zone de confort. Un univers de mots qui prédomine l'histoire, des ellipses qui peuvent nous perdre , des pensées qui se glissent au beau milieu d'un récit pour le rendre plus présent, plus prègnant.

Si beaucoup jugent "Ingrid Caven" de roman élitiste, fouillis, éprouvant, on ne peut les blâmer, il y a du vrai, les références culturelles pointues en prime. Cependant, je ne peux me résoudre à réduire Schuhl en ces termes. Il est un créateur, l'inventeur d'une littérature singulière, le bâtisseur d'un édifice unique. C'est à nous de faire la démarche de pénétrer dans son espace extravaguant dans lequel le mot est roi, la trame fantasque, la forme littéraire un design novateur.

Schuhl, tel picasso, construit son oeuvre à l'image du corps destructuré et douloureux d'Ingrid. Amoureux éternel et touchant , il délivre un portrait remarquable de Caven et réanime avec superbe le faste d'une époque Rock'n'Roll révolue et ce, sans perdre de vue l'exigence des mots qui écrivent pour lui puisque Schuhl n'écrit pas, il s'efface.

Ingrid Caven, elle, s'impose.



En conclusion, un roman intello ? A mort ! c'est du Schuhl.

Vaut-il le coup ? Plutôt deux fois qu'une !



Un roman chiadé, sans pareil, brillant.

Commenter  J’apprécie          80
Obsessions

De sa lecture il y a treize ans, je n'ai pas gardé un souvenir prégnant d'"Ingrid Caven" de Jean-Jacques Schuhl – je ne loupais alors aucun Goncourt inattendu –, mais il m'avait au moins intrigué, et sans doute donné l'envie d'y revenir car, devant le présentoir, je n'ai pas hésité une seconde à m'emparer de ces nouvelles neuves (2014) sous le titre aux inflexions confidentielles "Obsessions".



Il ne s'agit pas de nouvelles au sens où on l'entend généralement mais plutôt de textes qui forment un kaléidoscope bizarre, représentatif de cet écrivain velléitaire (cinq livres en quarante ans) : la nuit, la mode, la jet-set, un certain cinéma disparu et de la poésie baudelairienne. Les références entre ces textes sont ouvertes et le fil rouge est clair, Schuhl parle moins d'obsessions – je trouve le mot tracassant – que de ses spleens artistiques. Ceux-ci n'ont rien d'un scabreux BDSM ainsi que le souffle la quatrième de couverture. Le tout forme un ensemble intime dont la forme brouillonne, spontanée et rythmée correspond à l'univers de Schuhl, un peu rock mais champagne, dandy et rêveur, kitsch comme un Warhol. Et j'ai beaucoup aimé.



"Fidèle à elle-même, elle était encore une autre" : le premier récit, Gangster japonais, se termine sur cette phrase clé. Être toujours un autre, un gangster pourquoi pas, s'emparer du personnage qui transcendera l'effacement et l'insignifiance du soi, vivre le romanesque, devenir le mythe. Dans une interview de Libération, l'auteur rappelle Eustache, Fassbinder ou Rassam qui "étaient transis par le cinéma, ils le vivaient, fumaient ou embrassaient les filles comme ils l’avaient vu dans les films". Dans la nouvelle "Obsession" justement, Schuhl écrit : "...la gauloise entre les dents, lentement, je me suis passé le pouce sur la lèvre inférieure : j'ai imité Belmondo qui imitait Bogart, ça s'appelle la transmission..."



(Suite du billet sur Marque-pages, lien ci-dessous)
Lien : http://christianwery.blogspo..
Commenter  J’apprécie          70
Rose poussière

L'air du temps à Paris et à Londres. La fin des années 60, le début des années 70. Marie-France et Brian Jones, Zouzou, les CRS ayant bastonné pendant mai 68, la longueur des jupes, l'air absent des filles pas tout à fait revenues de leurs paradis artificiels ...Avec un sort particulier réservé aux Rolling Stones.

Un croisement entre Perec et Modiano? Je ne peux qu'aimer.

La typographie est un élément majeur de ce petit livre et elle participe beaucoup de son charme. Un livre qui pourrait paraître anecdotique ou sociologique mais qui ne l'est pas, grâce au style, à la qualité et l'originalité d'écriture. L'auteur construit son texte sous forme de puzzle ou de mosaïque, faisant ainsi confiance aux fragments plus qu'à l'histoire pour raconter une époque.

Un beau livre qui rappelera des choses à ceux qui ont vécu cette époque et résonnera dans l'imaginaire de ceux qui n'étaient pas nés mais qui auraient bien voulu avoir 20 ans en 68...
Commenter  J’apprécie          60
Les apparitions

Les apparitions , c'est 90 pages.

C'est parfois bien court mais sous la plume de Jean- Jacques Schuhl chacune est lourde de sens , effective et imaginaire à la fois. au gré des lignes , le temps qui s'écoule dans un hors temps onirique ,des images observées , des illusions aux détours des allusions .





Schuhl cet auteur de 80 ans peu prolixe n' est pas un écrivain , c'est un créateur qui préfère la page blanche qui s'écrit seule plutôt qu'écrire , c'est un artiste qui s'identifie physiquement à Dürer pour sublimer l'illusoire , un technicien du mot qu'il emprunte , un sculpteur d'âmes qu'il trafique à la volée , un maitre de l'imaginaire , un marginal des lieux communs , un peintre du mouvement pop'art dessinant les contours et l'essence même d'une époque , le comédien qui ne joue qu'en arrière plan afin de mieux faire briller le reste , un Charlie Chaplin découpeur d'actualités , exorcisation d'une morne réalité devenue conceptuelle.





" Ce soir j'étais sorti tard , je me promenais seul ,couvert de bouts de papier , de coupures déchirées de journaux , je m'en étais distraitement enroulé autour des poignets , ça faisait des bandelettes en bracelets avec l'actualité dessus , et puis d'autres sortaient de mes poches , et j'avais oublié d'enlever de ma veste l'étiquette agrafée du pressing , j'avais l'air d'un mannequin échappé de sa vitrine. Dans ce monde pré- ou bien post apocalypse ou , qui sait?"





Schuhl c'est l'art de se rendre invisible , c'est mettre le mot au dessus, c'est vouloir une part d'éblouissement , d'expressionnisme du monde dénué de toute transformation. l'expression pure de toute chose n'a pas son drag Queen.





"Et puis je suis allé me coucher , laissant la page à la blancheur stérile sous la lampe éclairée dans le bureau désert. C'était une nuit d'orage et j'ai eu du mal à m'endormir. A mon réveil , j'ai eu une surprise : un vers en anglais était inscrit sur la page. Ce n'était pas mon écriture. "Here s the ma with thr e staves an here s the wheel,. ". Il manquait cinq lettres , sur un papier d'un blanc passé. Après la stupéfaction , j'ai éprouvé un certain plaisir : je m'efforce à ce que mes phrases soient le plus distantes de moi possible , détachées , pour avoir l'impression illusoire que ca ne vient pas de moi , mais directement du monde , le langage s'inscrivant sans intermédiaire."





Schuhl c'est court à prononcer , long à renseigner ; je savoure ses apparitions entre veille et sommeil à la suite d'un soir de novembre lors duquel il a fait une hypoxie ,violente hémorragie interne entrainant une perte d'oxygène dans le cerveau . "une nuit d'orage disait-il " …





"Allo ! Vous perdez votre sang !"





S'ensuivent les élucubrations de Schuhl , ses pensées qui dominent la mort , le souvenirs qui s'inscrivent comme un refus du présent , l'esprit divague mais ramène à l'existence , des voix médicales distinctes se font entendre , ne prennent pas l'ascendant sur le cerveau qui continue ses combinaisons qui semblent plus vitales. des saillies de citations en transfusion valent mieux qu'un donneur de sang , ne pas devenir consanguin , ne pas devenir comme lui le donneur , ne pas se remplir de ce sang là , non , juste une greffe de phrases.





"La citation , l'imitation , la parodie , le pastiche sont des transfusions. J'avais le projet , ca me prend parfois , d'un roman ,totalement synthétique , sans un mot de moi , mais de phrases trouvées ailleurs dans les livres des autres… un roman constitué de pièces rapportées . M'effacer , être vide , disparaitre , j'y éprouve du plaisir , même un petit vertige : le monde moins moi , les mots sans moi mais tout de même par moi :" l'art n'est pas l'expression de soi mais l'échappée hors de soi" . Justement en voilà une , de citation , elle est de T.C Eliot. J'incise dans le corps du texte , coupe et raccorde des articulations , c'est un état d'esprit : la citation est une transfusion , les collages des greffes ,le papier une peau…"





Il s'endort , les apparitions , au nombre de 5 défilent dans sa tête , ce chanteur anglais aux airs de Doherty dans un bar en verre brisé et son mort dans un recoin , une dame en taffetas munie d' un verre de liqueur rouge , ou de sang? des pièces … lui , dans un lit au drap blanc , visionnaire d'une soirée tardive dans les recoins de son cerveau . Effets inconscients ou louvoiements de son art ?





Schuhl , l'exigence qui flirte avec le divin et l'extraordinaire ; un chef d'oeuvre d'une envolée marginale , la quintessence du raffinement artistique.

Commenter  J’apprécie          50
Ingrid Caven

L’écriture directe, violente, hachée de Jean-Jacques Schuhl s’efface de temps à autre pour laisser la place à des mots, des phrases d’une douceur glacée, une douceur de neige qui tombe à gros flocons, un velouté de ciel sombre et infini qui toucherait la peau comme un pétale de fleur.

Toute la beauté est dans cette écriture mystérieuse. Quelle place faut-il alors réserver à Ingrid Caven ? Celle de la muse ? de l’inspiratrice qui transcende son sujet, elle ? Je ne suis pas émue par la femme, l’artiste, l’égérie de la renaissance du cinéma allemand : elle a fondu dans le style somptueux dont la pare l’écrivain.

Ce livre scintille comme une paillette minuscule qui accroche toute la lumière de la nuit.
Commenter  J’apprécie          50
Ingrid Caven

Jean-Jacques Schuhl, né en 1941 à Marseille, est un écrivain français. Il a reçu le prix Goncourt en 2000 pour son roman Ingrid Caven.

J’avais un a priori négatif sur l’écrivain, l’image qu’il véhiculait ne me poussait pas à me pencher sur ses livres et puis le hasard a mis entre mes mains son roman Entrée des fantômes qui m’a agréablement surpris. Encouragé par cet essai, je me suis lancé dans Ingrid Caven, sensé être son meilleur ouvrage. Et c’est là que mon a priori négatif s’est réveillé, me rappelant qu’il ne se trompait jamais.

Attention, tout n’est pas mauvais dans ce roman, je dois être honnête. Il est bien écrit, d’une plume nourrie des classiques de la littérature mais mise au goût du jour pour aborder un sujet moderne. De plus, l’écrivain a un don indéniable pour croquer en quelques mots ou lignes, un personnage fictif ou mieux encore, bien connu. Roman bien construit aussi, sa principale qualité peut-être, permettant dans maintenir le mince intérêt pour le lecteur, l’avancée dans le texte éclairant les pages antérieures.

Son principal défaut, le roman n’est pas très intéressant ! De quoi s’agit-il exactement ? Une fausse biographie - puisque c’est un roman - d’Ingrid Caven, actrice et chanteuse allemande révélée au cinéma par son mari Rainer Werner Fassbinder avec lequel elle fut mariée durant deux ans au début des années 70. Elle fut aussi une amie d'Yves Saint Laurent qui lui tailla sa robe de scène, un fourreau noir, qu'elle a toujours gardé comme un fétiche. Enfin dernier détail, non sans importance, elle est depuis, devenue la compagne de Jean-Jacques Schuhl. La boucle est bouclée. L’auteur construit son récit à partir d’éléments de vie habilement agencés, truffant son texte de personnages connus et nommés ou mal dissimulés derrière des pseudonymes (le Mazar du roman est Jean-Pierre Rassam). Mannequins, putes de haut vol, milieux du cinéma, coke, New York, Berlin, Paris, hôtel Chelsea mais aussi l’Allemagne d’Hitler, les déportations et Ingrid Caven âgée de quatre ans chantant devant le moustachu infâme, un grand écart plutôt bien négocié par l’auteur. Pour au final, y voir une déclaration d’amour/admiration criante sans être nunuche, de l’écrivain pour sa compagne.

S’il était mal écrit, j’aurais taxé le bouquin de texte pour initiés de la jet set, une version écrite des magazines people dont on regarde les photos dans les salles d’attente des dentistes. Mais tel n’est pas le cas. Du bon et du moins bon, donc, dans ce roman qui aurait pu éventuellement passer la rampe de ma critique, s’il n’avait été couronné d’un Goncourt. Je ne connais pas les détails de sa désignation, mais qu’un tel roman puant le parisianisme, édité dans une collection dirigée par Philippe Sollers, obtienne le prix tant convoité laisse songeur… mais ceci explique peut-être cela ?

Commenter  J’apprécie          50
Entrée des fantômes

Jean-Jacques Schuhl, né en 1941 à Marseille, est un écrivain français. Il a reçu le prix Goncourt en 2000 pour son roman Ingrid Caven. Son quatrième ouvrage, Entrée des fantômes, est paru en 2010.

Le narrateur, écrivain, tente avec beaucoup de difficultés d’écrire un nouveau roman. L’inspiration le fuit, laissant la place aux souvenirs et aux fantômes envahir son esprit, réveillant le passé.

Roman qui n’appelle pas l’analyse, Entrée des fantômes doit se prendre comme une rêverie, mêlant le vrai et le faux, souvenirs et inventions, personnages réels ou de fiction. Les souvenirs, quand l’écrivain revient sur l’écriture d’Ingrid Caven, son grand succès. Ses fantômes, êtres de chair et de sang venant du cinéma, Jean Eustache, Jim Jarmusch et Raoul Ruiz les réalisateurs comme Jean-Pierre Rassam le producteur, mais aussi de la littérature avec Lafcadio (personnage de Gide) ou Troppmann (personnage de Bataille).

On lit, on se laisse emporter (ou pas, ce sont les limites d’un tel roman) par ces divagations sans queue ni tête qui ne tiennent debout que par le pouvoir du style et l’écriture fluide et élégante de Jean-Jacques Schuhl. Roman de la nuit, vaguement branché, usant du name dropping, mais pas tant que je le craignais avant d’ouvrir ce livre, l’écrivain sait aussi nous passionner en jouant avec les mots et leur sonorité et nous intéresser par ses considérations sur le métier d’acteur ou ses réflexions à propos des gestes qui amèneraient les mots, « Je me revois à mon bureau comme si j’y étais, sept huit dix fois en train de ramasser et d’enrouler et de réenrouler à mon poignet une chaîne absente, afin de faire venir les mots, trouver la phrase précise… »

Roman ou autoportrait, les deux c’est selon, moderne mais pas creux, « morbide chic » d’après le narrateur qui ailleurs en convient « Un thème ? oui vaguement mais, tu sais bien, c’est un prétexte pour faire des images, jouer avec les mots, faire revenir quelques morts… » Un roman comme un film, à moins que ce ne soit l’inverse, Jean-Jacques Schuhl use de sa plume comme d’une caméra, pour faire son cinéma.

Commenter  J’apprécie          50
Ingrid Caven

Une biographie d’Ingrid Caven écrite par son époux Jean-Jacques Schuhl. Ingrid Caven est une chanteuse allemande et une actrice de cinéma connue. Autrefois, elle était mariée avec le cinéaste fameux Rainer Werner Fassbinder.



C’est un livre qui ne m’a pas vraiment plu. J’ai essayé de l’aimer, mais j’ai surtout trouvé l’ennui. Le style du livre est fatigant ; on saute de souvenir à souvenir et chaque fois je me suis efforcé de comprendre le récit, « où sont nous maintenant et à quelle époque ?». Les souvenirs, ils sont peu captivants.



J’ai essayé de terminer ce livre, ce gagnant du Prix Goncourt en 2000, mais j’ai échoué. J’ai dû retourner ce livre à la bibliothèque avant d’arriver à la fin. Dommage, mais aussi un soulagement
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
Commenter  J’apprécie          40
Obsessions

Abandon à la cinquième nouvelle.

Je n'ai pas trouvé ce livre intéressant
Commenter  J’apprécie          40
Entrée des fantômes

Tout le monde se souvient de ce miraculeux prix Goncourt de 2000 : Ingrid Caven.

On tenait de nouveau un auteur solide, Jean-Jacques Schuhl avec son univers propre, un fantaisiste littéraire, une écriture imparfaite mais particulière.



Bref, on ne pouvait qu’encenser cette année-là, les dix jurés du Goncourt, qui oubliant à qui ils devaient leur couvert, honoraient leur choix et récompensaient un écrivain.

On se disait, ça y est, les Goncourt se réveillent, ils se souviennent de Proust (1919),Béraud (1921), Malraux (1933), Gracq (1951), Gary (1956), Marceau (1969), Tournier (1970), Laurent (1971), Modiano (1978) ou de Fernandez (1982).

Pensez donc !



Et puis, plus de nouvelles, plus de livre de Schuhl, jusqu’à ce magnifique Entrée des fantômes.



Voici à nouveau un livre inclassable. Ca commence avec une ébauche de roman d’anticipation, policier, on ne sait pas. Mais l’auteur est dans l’impasse et il a besoin de refiler le mistigri.



Voici qu’apparaît le double de Schuhl, Charles. Et le pauvre part dîner chez Davé, du côté de l’église Saint-Roch. Davé c’est cet asiatique qui hantait jadis le Privilège d’Emaer.

Donc, arrive Charles dans un « banal restaurant chinois » et là, il tombe sur Raoul Ruiz, qui dîne en compagnie de John Malkovitch et William Dafoe (on peut trouver pires convives), et qui lui propose de jouer le rôle du chirurgien dans un remake des Mains d’Orlac.



Et nous voilà embarqués dans une épatante errance, où sont convoqués les fantômes de Schuhl, comme Jean Eustache ou Jean-Pierre Rassam.

Mais aussi, les boîteux célèbres, la pharmacie des Champs-Elysées, etc...



Tout est étrangement glacé, coincé sous une gaze.

C’est un mélange de gris, de noir et de bleu.



Il y a ces bouts de nuit mais aussi ces "jusqu’au bout de la nuit".



L’écriture de Schuhl est celle d’un dandy, elle effleure la vérité, cette surface indécise, imprécise et pourtant réelle.



Croyez-moi, cela fait du bien, un livre d’un vrai écrivain.
Lien : http://livrespourvous.center..
Commenter  J’apprécie          40
Rose poussière

Kadéiloscope ciselé, rare, précieux, pour dire une époque, libre, âpre et acidulée celle des Rolling Stones des débuts, de la mode de tous les possibles, bref le début des années soixante-dix. Il y a aussi l'apparition d'un adolescent intemporel, auquel est consacré un savoureux portrait long de plusieurs pages. Tout est inventif dans Rose poussière : le vocabulaire, la ponctuation, la position du texte sur la page. Que c'est beau !
Commenter  J’apprécie          30
Ingrid Caven

Un Prix Goncourt 2000 , oui !

Lu pas complètement, arrêté à la centième page, histoire décevante, personnages navrants, rien d'un bon roman, me laissant un seul regret, celui d'avoir perdu du temps à lire les cent premières pages. Je n'ai pas mis d'étoile, et ne le conseille à personne.
Commenter  J’apprécie          31
Télex n°1

Jean-Jacques Schuhl est surtout connu pour son premier roman, "Rose poussière" publié en 1972, qui connu un succès d'estime mais devenu mythique depuis.

"Télex n°1" est son deuxième ouvrage édité quatre ans plus tard, passé relativement inaperçu à sa sortie.



Les titres des cinq chapitres qui composent ce livre sont des numéros de chambres d’hôtel dans lesquelles on séjournerait juste le temps d'une lecture attentive et harassante car, ici, la narration, si on puis appeler le texte ainsi, est dynamité en tous sens. Les habits et les accessoires ont plus d'importance que les personnages qui les portent. Par ce renversement, le livre perd de sa chaleur humaine et nous emmène dans une froideur glaciale de celluloïd, de cinémascope, nous faisant penser à l'esthétique froide de "L'année dernière à Marienbad" d'Alain Resnais. L'amour du cinéma transpire à chaque page dans un récit déstructuré et donc difficile à suivre ainsi qu'à comprendre, ayant même intégré des extraits d'articles de France-Soir. Ceci avait peut-être quelque chose de subversif et d'avant-gardiste dans les années 70 mais aujourd'hui tout cela parait très suranné, très daté.



Il n'en reste finalement, de ce livre, assez peu de chose, que ce soit en mémoire ou du point de vue du plaisir de la lecture.
Commenter  J’apprécie          30
Rose poussière

En ce mois de mars, un nouveau venu doit entrer en scène, avec un livre surprenant, sorte d’essai poétique au titre énigmatique, Rose poussière.
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
Commenter  J’apprécie          20
Ingrid Caven

Je ne suis pas du tout rentrée dans le roman que j’ai je crois assez détesté, surfait dans un style qui m’a horripilée
Commenter  J’apprécie          20
Ingrid Caven

Roman décousu et peu intéressant! La vie d’Ingrid Caven n’offre finalement qu’un moindre intérêt…
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean-Jacques Schuhl (330)Voir plus

Quiz Voir plus

Génération Club Dorothée - Qui sont-ils ?

Je suis le fils d'un chevalier-dragon et mes meilleurs amis sont Pop et Sam.

Seiya
Fly
Bunny
Ranma

15 questions
168 lecteurs ont répondu
Thèmes : manga , dessins animésCréer un quiz sur cet auteur

{* *}