Citations de Jean-Louis Etienne (200)
Nous étions devenus polaires comme on devient marin. Nous vivions en nomades, nous imprégnant des éléments. C'est un apprentissage patient, qui vous façonne l'âme et le regard sur la vie.
« Nous avons tous une "Terre de l'au-delà" à chercher au cours de notre vie - que demander de plus ? Notre rôle est de trouver le chemin qui y mène. Un chemin long, difficile peut-être, mais quand l'appel nous parvient, il faut y aller. Profondément enraciné en nous, l'esprit d'aventure, l'appel du monde sauvage vibre en chacune de nos actions, rendant la vie plus profonde, plus élevée et plus noble. »
Combien de marins sont montés au front des tempêtes sur cet impitoyable passage, combien ont disparu en mer, décrochés de la mature dans une manœuvre périlleuse, ou emportés par les flots puissants balayant le pont, combien de héros inconnus ?
« On n'empêche pas une mouette de prendre le large. »
Planter un arbre un moment solennel.
L'arbre peut être aussi l'offrande à un enfant qui vient de naitre. Cette coutume millénaire est extrêmement symbolique : ils grandiront ensemble.
Les foret précèdent les hommes, les déserts les suivent.
Dans notre monde urbanisé et connecté, assis face à nos écrans, nous nous rêvons mobiles, sinon nomades. Mille agitations nous pressent. Le temps serait devenu si rapide que nos pieds ne peuvent le rattraper. Aucun pas n'est dérisoire pour qui avance à la juste mesure du temps.
Arrivé sur ce point immatériel autour duquel tourne la Terre, une voix intérieure me répétait : "Tu l'as fait, tu es libre maintenant."
Marcher avec soi, c'est se côtoyer au plus près de ses envies, de ses interrogations, de ses tourments, de ses rêves.
Sous une apparente simplicité, la marche est un modèle très sophistiqué de synchronisation entre une multitude de fonctions neurologiques et mécaniques. Avancer en marchant requiert l'analyse constante de l'environnement immédiat dans lequel on se déplace, et une réponse instantanée de l'appareil locomoteur : contourner un coin de table, monter les marches d'un escalier, baisser la tête pour éviter une branche en travers du chemin…
Parfois, je fuis un malaise diffus, un sentiment flou et prégnant de m'être égaré dans un monde qui n'est pas le mien. Plutôt que d'étouffer, je pars. La décision s'impose à moi. La fugue n'est pour moi ni un voyage, ni une promenade, ni une errance, encore moins une fuite irresponsable. Elle relève d'un ressaisissement. S'accorder à son souffle en empruntant un chemin de traverse simplifie tout.
L'arbre peut être aussi l'offrande à un enfant qui vient de naitre. Cette coutume millénaire est extrêmement symbolique : ils grandissent ensemble.
Symbole de vie, de puissance, de croissance, de force, de partage, l'arbre est aussi en France symbole de liberté depuis la Révolution française.
Aujourd'hui encore, on plane des arbres de la liberté, de la paix, de l'alliance.
Ce sont des jalons de l'histoire.
La nature échappe à la volonté de l'homme et perpétue la vie.
Au début, je pensais que je me battais pour sauver les héréas, puis j'ai pensé que je me battais pour sauver la foret amazonienne. Maintenant, je sais que je me bats pour l'humanité.
Ce n'est pas tant que nous ayons un besoin immédiat de ces forets, nous avons surtout besoin des qualités humaines nécessaire pour les sauver; car ce sont précisément celles-là qu'il nous faut pour nous sauver nous-mêmes.
A l'instar de tous les animaux, l'homme n'échappe pas à sa programmation au service de sa propre espèce, et il répond sans discernement aux injonctions de son animalité : se nourrir, se reproduire, étendre son territoire, accélérant son évolution vers un destin indéfinissable.
La vitesse à laquelle l'humanité s'impose est écrasante, ne laissant à aucune autre espèce ni le temps ni la capacité d'adapter ses outils et ses instincts à cette mutation environnementale massive.
En deux siècles, l'espèce humaine s'est accaparée la Terre.
A quel dessein ?
Il ne lui reste plus aujourd'hui qu'un seul prédateur elle-même. L'ennemi est en nous.
La situation est préoccupante, mais nous avons deux atouts : la conscience de la situation et l'intelligence des solutions.
Il en va de l'urgence à conjuguer sagesse et animalité, à prendre en compte les équilibres, minuscules et immenses, qui régissent la planète, afin de renouer au plus vite avec l'économie circulaire de l'écosystème Terre.
Du haut de sa grandeur et de sa longévité, l'arbre nous regarde : à chacun de donner un ses à sa vie.
Renouer avec l'écosystème Terre.
L'arbre, clé d'une coévolution durable entre l'homme et la nature.
Souvent l'homme ignore que chacun a un rôle essentiel dans la nature.