AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jean-Marc Lainé (45)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Grands anciens, tome 1 : La baleine blanche

Dans une taverne de marin, M. Melville Herman raconte à un jeune homme rêvant du large que les sombres histoires une les flots rapportent sur le rivage. des légendes de monstres marins et d'obsession de capitaine.



Bien que la couverture (très belle d'ailleurs) ainsi que le titre faisait plutôt penser à une adaptation d'une œuvre de Lovecraft, nous sommes en fait plutôt devant une adaptation de Moby Dick. D'ailleurs son auteur est mis en scène, c'est lui qui raconte la légende du capitaine Achab. Comment celui-ci a perdu sa jambe et comment est né son obsession de la baleine blanche. Il va juste s'y insérer une histoire de Kraken, monstre géant s'attaquant aux bateaux qui sort du mythe de Cthulhu. En fait ce n'est d'ailleurs pas la seule référence aux œuvres du 19ème siècle qui parsème cette bande dessinée. Puisque Melville est dans l'auberge de l'amiral Benbow monté par Jim Hawkins, que l'on croise un Nautilus en construction et qu'un géant tout droit sorti de l'esprit de Frankenstein est sauvé des eaux... Il en donne un aspect de grand n'importe quoi qui nuit à l'histoire qui avait pourtant de quoi séduire.

J'ai eu du mal à accrocher à ce premier tome. J'ai trouvé le récit haché, pas très fluide. On a du mal à comprendre l'implication de certains personnages.



Les dessins sont corrects pas exceptionnels aux niveaux des hommes mais le kraken est bien réalisé. Le tout dans des couleurs sépias et grises.
Commenter  J’apprécie          190
Grands Anciens, Tome 2 : Le Dieu Poulpe

Melville continue de raconter l'histoire du capitaine Achab, qui est reparti en mer traqué le kraken.

Après une première confrontation qui se solde par un échec, le capitaine Achab ne renonce pas à traquer le monstre marin. Ce second tome est centré sur le combat entre le Grand Ancien, inspiré de Lovecraft. Au final un mélange entre MobyDick, Le mythe de Cthulhu et le monstre de Frankenstein... J'ai trouvé l'ensemble plutôt bizarre et je crois que je n'ai pas tout saisi. La relation baleine blanche et kraken est un peu nébuleuse, peut être que ceux qui ont lu l’œuvre de Lovecraft comprennent mieux si jamais c'est une référence... Certains éléments ne servent à rien, comme le moment où Achab cherche une réponse dans les livres car on n'apprend strictement rien, ou encore le vieux fou qui au final ne sert à rien et l'on n'a même pas les réponses sur son lien avec le Grand Ancien... Bref je suis resté sur la fin malgré une bonne bataille marine finale qui en jette.
Commenter  J’apprécie          150
Fredric, William et l'Amazone

Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Il s'agit d'une bande dessinée en noir & blanc, rehaussée de lavis, avec quelques cases en couleurs, dont la première édition date de 2020. Elle a été réalisée par Jean-Marc Lainé pour le scénario, Thierry Olivier pour les dessins, l'encrage et les lavis. Ce tome se termine avec un dossier de 20 pages comprenant des pages à différents stades d'avancement, des documents d'époque, et un texte édifiant de Lainé commentant le processus de création. La dernière page comprend une bibliographie présentant 6 ouvrages de référence, ainsi qu'une courte biographie d'un paragraphe présentant les deux auteurs.



Chapitre 1 : 1922-1935. Fredric Wertham écrit une lettre à son ancien professeur Sigmund Freud. Il relate qu'il se trouve accoudé au bastingage du navire arrivant en vue de New York, en train de passer au large de la Statue de la Liberté. Dans le même temps, il s'interroge sur les paramètres du déterminisme social susceptibles d'engendrer la violence. Il se fait déposer à destination par un taxi. Il avise un kiosque à journaux en descendant du taxi et achète un journal. En le feuilletant, il est frappé par l'expressivité des personnages du comicstrip. Dans sa maison, William Moulton Marston est confortablement installé dans son fauteuil, et sa femme lui apporte le journal où un article évoque ses travaux sur le détecteur de mensonge, et plus particulièrement sur la pression systolique. Il se félicite qu'on parle de ses travaux, réalisées avec son assistante Olive Byrne, alors que sa femme ironise sur le fait qu'il s'agit plutôt de sa maîtresse. Il ajoute qu'il travaille sur le manuscrit de son prochain livre Le détecteur de mensonges, et qu'il a été contacté par un avocat qui souhaite utiliser ledit détecteur pour innocenter son client. Wertham est reçu par le directeur de l'université Johns-Hopkins de Baltimore dans le Maryland, qui l'engage. L'avocat présente son client James Frye à Marston en prison. Il teste le détecteur de mensonges. Le jugement a lieu et Frye est reconnu coupable, les résultats du détecteur n'étant pas reconnus par le tribunal. L'avocat fait observer à Marston que grâce à lui, son client a quand même échappé à la chaise électrique. Le compte-rendu de l'audience fait l'objet d'un article dans un grand quotidien, et il se félicite que son invention y soit mentionnée. Wertham peste contre la supercherie de la pression systolique dont il ne reconnaît pas la validité scientifique.



William Moulton Marston continue de tester son invention, cette fois-ci dans ses bureaux, sur une jeune femme qui capte bien le sous-entendu d'être attachée sur un fauteuil. Peu de temps après, il impose à sa femme Elizabeth le fait qu'Olive Byrne s'installe chez eux, instituant ainsi un ménage à trois. En 1927, Wertham est naturalisé citoyen américain. En 1928, Marston travaille pour un studio d'Hollywood à essayer d'anticiper les goûts du public. À Los Angeles, la police de Chicago engage un dénommé Leonarde Keeler, l'inventeur de l'émotographe. Le 26 août 1928 naît Pete, le fils d'Elizabeth et William. Peu de temps après, le studio d'Hollywood apprend à Marston qu'ils n'ont plus besoin de ses services, du fait de la mise en œuvre du code Hays. Il comprend bien qu'ils l'ont remplacé pour un prestataire moins cher, vraisemblablement Keeler. En décembre 1934, la police arrête le tueur en série Albert Fish. Son évaluation psychologique échoit à Fredric Wertham.



Voici un projet aussi alléchant que sujet à caution : rapprocher deux psychologues ayant vécu à la même époque, et ayant une incidence à long terme sur les comics américains. L'un a créé Wonder Woman en 1941, l'autre a jeté durablement l'opprobre sur les comics avec un livre paru en 1954. Indéniablement, la structure et la narration présentent des particularités qui attirent l'œil et l'attention du lecteur. Les auteurs ont choisi de ne pas toujours respecter l'unité de lieu et de temps dans certaines pages : une séquence peut se terminer aux deux tiers, et une autre sans rapport commencer dans le dernier tiers. Marston semble systématiquement arborer un sourire factice, d'autant plus éclatant que le dessinateur ne représente pas de séparation entre les dents. Il peut arriver que certaines scènes ne débouchent sur rien. Par exemple page 15, Marston place ses capteurs sur les bras et les jambes d'une jeune femme pour un test : le sourire et le regard intense de la demoiselle semble indiquer qu'elle saisit bien le sous-entendu de domination contenu dans cette situation. Pour autant la page d'après passe à une discussion sans rapport évident entre Marston et son épouse, et il n'est plus jamais question de cette jeune dame. De temps à autre, un bras ou une tête semblent un peu trop gros ou un peu trop petit, ou trop court. Les emprunts à Watchmen (1986/1987) de Dave Gibbons & Alan Moore s'apparentent à du recopiage, par exemple la scène d'entretien entre Albert Fish et Wertham, avec un découpage en 9 cases de la planche et une mise en couleurs contrastée entre présent et images dans l'esprit du psychologue.



Dans le même temps, le lecteur se rend vite compte qu'il ne s'agit pas d'amateurisme. Les auteurs reconstituent une époque précise, ou plutôt développent plusieurs thèmes dans une structure complexe totalement maîtrisée : l'évolution de l'image des comics, au travers de la trajectoire en miroir de deux personnalités très différentes. Au fur et à mesure qu'il découvre les pages, le lecteur relève de nombreuses autres caractéristiques qui attestent d'un ouvrage très réfléchi. Pour commencer, il est découpé en 4 chapitres, chacun correspondant à une époque : de 1922 à 1935, de 1935 à 1940, de 1940 à 1945, et de 1945 à 1956, chacune placée sous le signe d'une personnalité historique différente (Sigmund Freud, puis Albert Fish, Adolph Hitler, Joseph McCarthy). À l'opposé d'un dispositif gadget pour ajouter une caution historique factice et creuse, ces références apportent une profondeur de champ thématique au récit. Au fil des pages, le lecteur relève d'autres références visuelles : à Dave Gibbons, à Richard Corben, à un ou deux artistes ayant travaillé pour EC Comics. Là encore il ne s'agit pas simplement de manque d'inspiration ou de citations serviles. Au dos de chaque page annonçant le chapitre, se trouve un facsimilé de comics d'époque constituant à la fois une référence visuelle dessinée à la manière de l'époque, et un jeu thématique avec les éléments développés dans le chapitre en question. Quand il prend un peu de recul, le lecteur se rend compte du soin avec lequel le récit a été construit, par exemple en remarquant que chaque chapitre s'ouvre avec une vue différente de New York, à autant d'époques différentes, avec un investissement tangible pour respecter l'authenticité historique. Ainsi il s'impose comme une évidence qu'il s'agit d'une BD très soignée, tant sur le plan de sa construction, que sur le plan visuel.



S'il est néophyte en histoire des comics, le lecteur découvre deux individus sortant de l'ordinaire. Un psychologue élève de Sigmund Freud (1856-1939) effectuant un métier éprouvant, constructif pour la société : professeur dans une école de médecine de Baltimore, psychologue expert auprès des tribunaux, être humain soumis à l'exposition la plus crue des horreurs commises par un tueur en série, professionnel écoutant la parole des enfants, individu concerné par la société dans laquelle il vit et souhaitant faire de la prévention. Par contraste, les qualifications professionnelles de William Moulton Marston ne sont jamais explicitées. Son apport à la création du détecteur de mensonges n'est pas forcément très important en pourcentage. Il présente un côté bateleur faisant son autopromotion et sa vie privée recèle des zones d'ombre discutables, en particulier en ce qui concerne sa relation avec sa femme. Le récit n'est pas à charge contre lui, mais il ne provoque pas la sympathie. L'artiste met en scène ses personnages avec une direction d'acteur naturaliste, des individus avec une présence souvent intense, un grand soin apporté à la reconstitution historique (décors, tenues vestimentaires, éléments culturels). Le lecteur découvre ainsi plus qu'un pan de l'histoire des comics : la manière dont la société gère une facette de l'image de la violence en son sein, en particulier dans ses publications à destination de la jeunesse.



Pour un lecteur de comics un peu familier de l'histoire des comics, la narration recèle des richesses impressionnantes. L'utilisation de la scénographie de Watchmen (l'entretien entre Walter Joseph Kovacs & le docteur Malcolm Long) s'impose comme une évidence pour celui entre Albert Fish et Wertham : ce n'est pas du plagiat mais un hommage intelligent à bon escient. L'utilisation du kiosque à journaux se révèle tout aussi pertinente et intelligente. Le retournement de la polarisation affective entre les 2 psychologues fait sens : à la fois pour réhabiliter Fredric Wertham, à la fois pour montrer les failles de Marston. D'ailleurs les auteurs ne grossissent pas le trait. Ils évoquent en passant l'intégration d'Olive Byrne dans le cercle familial, le lecteur sachant peut-être que Marston a imposé un ménage à trois à son épouse. Le lecteur relève d'autres références de la culture comics comme le thème visuel de la blessure à l'œil, pointé du doigt par Wertham, l'exemple positif de Wonder Woman pour les lectrices, et bien sûr la participation de Carmine Infantino (1925-2013) et Julius Schwartz (1915-2004), ainsi que l'image de conclusion. Il se rend compte que les aveux d'Albert Fish sont encore plus terrifiants que la confession de Kovacs : voyeurisme, sadisme, masochisme, fétichisme, flagellation active, zoophilie, prostitution, autocastration, pédophilie, ondinisme, coprophilie, cannibalisme. Il prête une attention plus importante aux autres éléments historiques, ayant conscience qu'il s'agit d'autant de parties émergées d'événements qu'il peut aller approfondir s'il est intéressé : par exemple, l'émotographe de Leonarde Keeler (1903-1949), le code Hays (1930-1968), la carrière personnelle d'Elizabeth Holloway Marston (1893-1993, avocate et psychologue), l'activisme militant de Margaret Sanger (1879-1966), etc. Il observe que William Moulton Marston a écrit les aventures de Wonder Woman de 1941 à 1947, alors que Robert Kanigher les a écrites de 1947 à 1968, avec une interprétation différente de celle de son créateur.



Le lecteur peut partir avec un a priori négatif sur une tranche d'histoire des comics réalisée par des français, et un feuilletage rapide de la BD peut le conforter dans son opinion. Si sa curiosité le mène à entamer la lecture, celle-ci s'avère d'une grande richesse, en termes de reconstitution historique, d'évocation de la vie de Fredric et William, de l'importance culturelle de l'amazone, de thèmes abordés qui sont plus larges que juste les comics. En tant que néophyte, il découvre une facette de la société des États-Unis sur la gestion des comics en tant que vecteur culturel de la violence, mais aussi de l'image de la femme. En tant que lecteur chevronné, il découvre que l'ampleur de la richesse de l'œuvre est encore plus grande qu'il n'imaginait, et que Jean-Marc Lainé & Thierry Olivier ont fait œuvre d'auteur pour un ouvrage à la construction sophistiquée et élégante, et à la narration fluide et très agréable.
Commenter  J’apprécie          120
Grands Anciens, Tome 2 : Le Dieu Poulpe

J’avais eu peur que le second tome ne fasse pchiiittt après un premier que j’avais apprécié, mais il n’en fut rien.



Mes attentes étaient de passer un moment de folie en mer, avec des marins courageux, un monstre horrible qui se nomme kraken, Cthulhu et de voir quel rôle on allait réserver à l’homme au mille cicatrices…



Mes attentes n’ont pas été déçues, j’ai vibré, j’ai admiré les beaux dessins, les détails, les couleurs superbes et cela m’a évité d’avoir mal au cœur sur la mer en furie (de vomir mon 4 heures et mon midi aussi).



Les puristes diront qu’on prend ses aises avec le roman de Moby Dick, avec le mythe du Chtulhu, même avec celui de la créature, mais puisque je ne voulais pas me prendre la tête, je ne me la suis pas prise.



On a de l’action, du rythme, même si on est coupé dans notre élan par Melville qui raconte cette histoire au jeune Ishmaël qui n’en croit pas un mot, bien entendu et qui lui annonce que le public ne voudra jamais d’une histoire pareille.



Peu de répit durant la lecture, un combat titanesque entre les hommes du Péquod, commandé par le Capitaine Achab, qui fait une fixette sur le kraken…



Les combats sont bien lisibles, les dessins de Bojan Vukic sont magnifiques et ma foi, il ne manquait plus que les éclaboussures d’eau, les embruns et l’odeur de poisson avarié du poulpe Cthulhu pour avoir l’impression d’y être.



Comme le match allé s’est soldé par un nul partout, avec des blessés, on aura droit au match retour entre Poulpy et Achab, avec une recrue de choix en la personne de monsieur cicatrices.



Faut pas chercher de la profondeur, il y en a peu, mais niveau action et rythme, on est servi car pas de répit pour Poulpy ! De plus, cela donne une bonne explication à la traque de folie que Achab livrera dans le futur roman de Melville.



À lire sans se prendre la tête tout en mangeant du poulpe grillé afin d’être dans le thon de l’album.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          110
Grands anciens, tome 1 : La baleine blanche

♫ Époustouflez-moi ! Époustouflez-moi ! Là tout de suite, Allez, vite ! Sachez me faire rêver-é-é-é, M'étonner-é-é-é, Me captiver ♪ Époustouflez-moi ! ♪



♫ Sachez m'hypnotiser, Improviser, Me subjuguer ♪



(Sur l'air de "Déshabillez-moi" de Juliette Greco).



La première chose qui m'a attirée dans cette bédé, c'est la couverture ! Waw, rien à dire, elle subjugue les yeux, elle invite au fantastique, aux voyages marins, bref, à l'évasion et aux frissons.



Devant cette belle promesse, j'ai craqué de suite et j'ai embarqué les deux tomes en même que les deux Hyde contre Frankenstein. Ce que j'espérais, c'était que l'auteur allait me captiver, m'emmener ailleurs et sortir des courants marins habituels. D'où mon intro sur l'air de déshabillez-moi car je voulais être époustouflée.



Lorsqu'on mélange Herman Melville et son capitaine Achab, sa baleine blanche, le Cthulhu de Lovecraft, le Nécronomicon et que l'on raconte ce récit, assis sur une chaise de l'auberge de l'amiral Benbow (celle du Jim Hawkins de l'île au trésor) et un corps repêché qui ressemble à la créature de Frankenstein, faut s'assurer que le montage de toutes ces couches dans le gâteau soit parfait, sinon, barfaf, c'est l'embardée (l'écroulement).



Mon seul bémol sera pour l'intrusion du steampunk alors que l'univers penche plus vers le fantastique. À moins que le Nautilus n'ait un rôle à jouer dans le tome 2, je ne vois pas trop pourquoi on nous l'a montré dans l'entrepôt qui fabrique des harpons d'un nouveau genre.



Comme mes seules attentes étaient d'avoir de l'évasion, des frissons et de l'audace, j'ai été servie. Même si tous les éléments de ce premier tome proviennent d'univers différents, ma lecture a été divertissante et j'ai été époustouflée par les magnifiques dessins de Bojan Vuvik qui nous offre un kraken Cthulhutesque des plus magnifaïïïïk, mes chéris.



N'étant pas de grandes connaissances de l'œuvre de Lovecraft, je ne porterai pas de jugement sur le fait que la bête ressemble à un poulpe, sorte de monstre marin, puisque de toute façon, je ne l'ai jamais croisée en vrai sur ma route.



Les autres critiques sont assez sévères avec ce premier album, mais vu que je n'attendais rien de plus que de l'aventure et du fantastique, je n'ai pas été déçue. J'ai été époustouflée par la grosse bêbête qui nage, qui nage et je vais de ce pas aller voir ce que me réserve le second tome.



En espérant que la suite ne fasse pas pchiiittttt.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          90
Grands anciens, tome 1 : La baleine blanche

Plutôt satisfait par mes lectures de cette collection, et attiré par la superbe couverture de ce tome, je ne pouvais passer à côté. Grand fan de Lovecraft devant l'éternel, c'est avec réjouissance que je me plonge dans celui ci avant même de me procurer la suite, laquelle, cela dit au passage, est introuvable à moins de débourser une somme pharaonique.

Et bien ma déception est grande. Marier les deux univers de Moby Dick et de Lovecraft aurait pu, et dû, donner une oeuvre magistrale. Je ne connais pas le premier et je ne me permettrai donc pas d'en critiquer ici les références. Par contre, j'ai tout lu, ou pratiquement, du second et je puis affirmer ici, qu'il ne suffit pas de quelques références, parmi les plus clichés, ou quelques citations et allusions à l'oeuvre du maître de Providence, pour produire une oeuvre digne de ce nom.

Si, en soi, le scénario est plutôt bien maîtrisé et accrocheur (l'idée de départ est tout de même sacrément séduisante), il verse dans son second tiers vers le n'importe quoi. L'oeuvre de Lovecraft est réduite à un simple poulpe géant terrorisant les marins des 7 océans et dont le capitaine Achab fait son obsession. Bon ok force est de constater que le graphisme du dit poulpe est très réussi mais cela ne suffit pas.

Avec une entrée en matière aussi peu inspirée, comment expliquer que le tome 2 atteigne des sommes de plusieurs centaines d'euros sur le marché de l'occasion? Je ne comprends pas et ne cherche plus. Je ne sais pas si je me procurerai celui ci, si jamais un jour, son prix vient à redevenir raisonnable. Je ne connaissais pas Jean Marc Lainé jusqu'ici et malheureusement, ce premier contact ne m'aura pas convaincu de le découvrir plus avant.
Commenter  J’apprécie          80
Grands Anciens, Tome 2 : Le Dieu Poulpe

Et bien j'ai enfin réussi à me procurer ce volume 2 de ce diptyque consacré à deux grands mythes de la littérature populaire et horrifique, Moby Dick et Cthulhu, dans un récit qui s'approprie les deux créatures et leurs légendes respectives, pour les ré écrire toutes deux. Une troisième figure de légende rejoindra les rangs de cette histoire, mais on remarque, à la lecture de ce tome, qu'il s'agit plus d'une ré écriture de l'histoire du capitaine Achab en y incluant des éléments de la légende de Cthulhu. Notez que celui n'est jamais nommé autrement que comme le dieu poulpe, ou le Kraken, bien que l'allusion soit plus qu'évidente.

C'est donc avec un plutôt mauvais souvenir du tome 1 que j’entame la lecture de celui ci. J'en ferai les mêmes constats négatifs, si ce n'est que celui est tourné davantage vers l'action, les affrontements en mer entre le capitaine Achab et ses marins, le Kraken, les baleines blanches et le troisième invité, dont le tairai le nom pour ne pas vous gâcher le plaisir ( encore que le plaisir ne soit pas si grandiose que cela!), sont tout bonnement d'une intensité incroyable. Les graphismes de Bojan Vukic donnent toute leur ampleur et l'extravagance aux monstres et expriment toute la tension et la terreur qui règnent sur les mers et sur le navire d'Achab. Les couleurs finissent de créer cette ambiance malsaine et inquiétante, les tons qui tirent vers le gris ou les couleurs bleutées sombres transcrivent parfaitement, à mon goût, cette atmosphère horrifique qui sied au récit. Les scènes en mer sont magnifiques.

Malgré cela ces bonnes qualités graphiques, je trouve que l'idée de ce cross over ne laisse pas suffisamment de place au mythe créé par HP Lovecraft. En effet, sa créature la plus connue et la plus terrifiante, n'est ici qu'une excuse pour expliquer un fait concernant le capitaine Achab, une légende qui n'a d'autre utilité que d'en justifier une autre, moyennant une explication plus que douteuse et facile, que je qualifierai d'entourloupe scénaristique.

Ce n'est pas tant la nature de l'idée en soit qui me gène, mais bien son traitement. Une histoire comme celle ci aurait mérité au moins deux voire trois tomes supplémentaires, afin de mieux développer les aspects horrifiques. L'auteur insiste bien sur la santé mentale des marins qui se dégrade et sur la folie qui prend le pas sur leur raison ( on a bien compris qu'il connaît ses références), et l'identité de l'invité surprise ( entrevu dans le tome 1) est plus que discutable, quoique logique au sein de cette collection. Mais de là à le placer comme le Rambo pourfendeur de Kraken ( poses à la super héros obligent), je trouve cela limite, et finalement dommageable à cette bd qui aurait pu, dû, donner autre chose...

Donc voilà, si vous aimez Lovecraft, passez votre chemin, vous ne pourrez à mon avis qu'être déçus. Mais si vous aimez les bd populaires qui font s'affronter les gros monstres de légende ( un peu comme au ciné actuellement avec King Kong et Gozilla), et bien laissez vous tenter et on en reparle....
Commenter  J’apprécie          70
La réalisation du storyboard

Livre intéressant pour une première entrée en matière, les explications sont claires. Il y des exemples pour illustrer les propos.

Par contre ça reste très général, il manque à mon gout des précisions plus axées bandes dessinées, et surtout des conseils techniques.

Donc à lire pour ceux qui ne connaissent as grand chose pour les autres il vaut mieux "l'art de la bd" de Duc ou "faire de la bande dessinée" de Scott mc Cloud.

Commenter  J’apprécie          60
Fredric, William et l'Amazone

Double biographie magistrale.

Je ne sais pas si c'est seulement dû à moi ou à la couverture mettant trop en avant Fredric, mais on y distingue tout de même le diadème et l'ombre de Wonder Woman période Pérez/Linda Carter...

Ce sont des biographies croisées de Fredric Wertham et de William Moulton Marston, l'un plutôt prude et l'autre plutôt libéral côté mœurs. Si je ne dis pas de bêtises, ils ne se rencontreront jamais mais mettre leurs vies en parallèle est une idée de génie.

Aimant les comics, on a un a priori très négatif sur Wertham puisque c'est lui qui a écrit Seduction of the Innocent, qui posa une chape de plomb sur le médium pendant des décennies. Jean-Marc Lainé, loin de tirer sur lui à boulets rouge, essaye de comprendre d'où il vient et ce qui a bien pu le pousser à penser que les comics étaient une menace pour les enfants. Et il réussit très bien à le faire. Le meilleur "méchant" n'est-il pas celui dont on comprend les actions ?

Pour William Moulton Marston, étant déjà un peu plus renseigné sur lui, je n'ai pas appris plus de ce que j'en savais déjà. Mais la mise en scène, la façon dont il a de parler avec sa femme ou ses autres interlocuteurs, ont fait que c'était pratiquement une redécouverte de cet homme.

Le dessin me fait penser à quelqu'un mais je n'arrive pas à mettre le nom dessus. C'est de l'excellent Noir&Blanc, expressif et détaillé.

Le volume se termine par les notes et recherches de Lainé et c'est passionnant.
Commenter  J’apprécie          50
Grands anciens, tome 1 : La baleine blanche

Grands Anciens -12 La baleine blanche - Jean Marc Lainé - Bojan Vukic



Bande dessinée qui met en scène Melville le romancier et Ishmaël le héros de Moby-Dick, ils sont attablés dans une taverne de New Bedford, dans le Massachusetts. Ishmaël veut devenir marin et Melville entreprend de lui raconter l’histoire du capitaine Achab mais peut-être pas celle qu’on connaît...



Les dessins de Bojan Vukic sont très réalistes et j’aime beaucoup les visages qui sont très expressifs et rendent bien les émotions, les baleiniers sont magnifiques. Le capitaine Achab a de faux airs de Grégory Peck l’acteur qui jouait le rôle dans la version cinématographique de 1956. au fil des pages on retrouve certains des personnages de Melville mais pas que...

L’histoire est captivante et j’attends le tome 2 avec impatience



Très bonne BD.
Commenter  J’apprécie          50
Les Policiers, Tome 3 : Amende fumée

Je n'ai pas du tout aimé cette bande dessinée !

Le tome trois des Policiers ne m'a du tout fait rire, je ne suis pas sure d'avoir ne serait ce que souri une seule fois !

Trop de caricatures tue la caricature.

Les policières avec des nichons qui débordent, des jambes hyper fuselées et les mini jupes ras la minette, c'est trop !

Et surtout, ce n'est pas drôle, aucun gag n'est vraiment réussi et ne relève le niveau.

Même mon mari qui pourtant a plus d'humour que moi n'a pas trouvé ça terrible.

Je ne mets que une étoile.
Commenter  J’apprécie          50
Nos années Strange 1970-1996

faisant partie de la génération qui a découvert trés jeune la revue dans les années 80, cet ouvrage est une mine d'or !!!, je pense sincèrement que l'auteur a comblé un manque auprés de tous ceux qui ont connu les comics au travers de cette revue, à tel point que cet achat m'a donné envie de replonger dans Strange.

Mais il n'y a pas que strange qui est abordé, tous ce qui a permis à la culture dite alternative de se développer en France y passe: série, film, dessins animés jouets, et les autres Bd y sont abordés, avec toujours un reflet historique et sa perception auprés de la société française de l'époque

C'est un livre que l'on relis avec plaisir
Commenter  J’apprécie          50
Grands anciens, tome 1 : La baleine blanche

C'est une nouvelle lecture de Moby-Dick qui nous est présentée de manière assez originale en faisant intervenir l'auteur même de l'oeuvre originale à savoir Melville. Il y a également un croisement avec le monstre mythologique du Kraken en instillant une ambiance inquiétante à la H.P. Lovecraft.



Si le dessin est fluide et détaillé et le scénario plutôt intelligent, il y a tout de même de sacrés défauts. On pourra tout d'abord s'interroger sur la motivation des marins à suivre un capitaine complètement obsédé par une folie destructrice. Je veux bien que cela passe une fois mais il remet une couche une deuxième et troisième fois et cela ne paraît plus très crédible...



L'action aura du mal à décoller. Le second tome apportera comme une sorte de délivrance. L'originalité proviendra des mélanges d'ambiance entre les différentes oeuvres traitant des monstres marins. Il y aura même un clin d'oeil au fameux Nautilus imaginé par Jules Verne et même à l'île au trésor de Stevenson. On replonge dans les romans d'aventures de la fin du XIXème siècle.
Commenter  J’apprécie          40
Grands anciens, tome 1 : La baleine blanche

Emprunté en bibliothèque, attiré par l'allusion à Lovecraft dans le titre.

ça commence comme Moby Dick, ça se raconte des histoires de marins façon l'appel de Cthulhu et ça finit comme Vingt Mille Lieues sous les Mers.

Des fois le tout est largement inférieur à la somme des parties. Ce n'est pas en jetant pèle mêle de bons produits dans la marmite et en touillant que l'on fait la grande cuisine. Je n'ai pas accroché, vite lu, vite rendu.
Commenter  J’apprécie          40
Omnopolis, Tome 1 : Cercles concentriques

Dans un futur lointain, un jeune étudiant et son professeur sont poursuivis à cause de leurs travaux sur des moyens de transports utilisant la physique quantique. Les premières pages sont intrigantes mais l'histoire devient vite incompréhensible avec des courses poursuites et des explosions qui se succèdent sans point de vue ni explication. Décevant.
Commenter  J’apprécie          40
Stan Lee : Homère du XXe siècle

Lorsqu'il veut expliquer au néophyte qui est ce papy qu'on voit apparaitre dans de multiples rôles-clin d'oeil au sein des films Marvel, le fan de comic books se fend le plus souvent d'un "C'est le créateur (ou co-créateur, si le dit-fan est pointilleux) de Spider-Man, des X-Men, des Quatres Fantastiques, d'Iron Man (rayer la mention inutile)..." Derrière cette présentation succinte se cache en fait l'un des débats les plus passionnés dans le monde des comic books. Stan Lee est une figure médiatique, mais son statut même de créateur est sujet à polémique. A-t-il vraiment créé Spider-Man, les X-Men, les Quatre Fantastiques, Iron Man (rayer la mention inutile)... ? Est-il vraiment celui par qui le succès est arrivé ? La méthode Lee est connue, il s'en est même toujours vanté. C'est lui qui imaginait les grands lignes d'un personnage ou d'un épisode (ce qui pouvait parfois se résumer à quelques consignes orales), à charge pour le dessinateur de les mettre en images. Retour ensuite à Lee qui se chargeait des dialogues. Cette façon de travailler, qui avait le mérite de la rapidité, laissait une énorme lattitude aux artistes. Revers de la médaille, elle jette le trouble sur qui a créé quoi. Jean-Marc Lainé tente de démêler le vrai du faux dans cette monographie.

Des années 40 aux années 60, Stan Lee a scribouillé plus qu'à son tour, au sein d'une multitude de comic books, touchant à tous les genres, du romance comics au western. Il se forge ainsi un savoir-faire qui lui sera fort utile pour donner une identité très nette aux comics de super-héros Marvel. Les super-héros proches du lecteur, partageant ses préoccupations et ses problèmes, son langage et son mode de vie, c'est à Lee qu'on le doit. J.M. Lainé montre d'ailleurs bien à quel point tout ses écrits pré-sixties auront permis à Lee d'infuser un style propre. Les romance comics, notamment, lui auront appris à brosser le lecteur dans le sens du poil, à lui offrir un miroir où il puisse se reconnaitre. Il va aussi lui offrir une communauté d'esprit, avec divers gimmicks comme les fan-clubs, les courriers des lecteurs ou les fameuses tribunes (les Soapbox) où Lee discute à batons rompus, sur un air convivial et entendu. Lainé parle de culte de personnalité, mais on pourrait surtout y voir un as du marketing à l'oeuvre. Plus qu'un auteur, Lee est un éditeur. Il sait humer l'air du temps, trouver les talents et mettre parfaitement leur travail en valeur. En se batissant une statue de commandeur au passage. Surfant sur sa réputation, il se construira une image de "père de Marvel", choississant ses successeurs et profitant pleinement de la notoriété de "ses" personnages, dont il laisse toujours la genèse dans un flou artistique bien pratique (sa fameuse mémoire défaillante).

Pourtant, si Lee a laissé une place énorme aux artistes dans le processus créatif et si il était conscient de leur importance dans le succès de Marvel, il manquera singulièrement de courage lorsqu'il s'agira de défendre leurs intérêts. Aussi bien face à Martin Goodman dans les années 60 que face aux repreneurs de Marvel dans les années 70, notamment dans le conflit qui opposa ces derniers à Jack Kirby lorsque celui-çi voulut récupérer ses planches originales, Lee optera pour des positions oscillant entre le minimum syndical et le silence coupable. Qui plus est, de placards dorés en création de labels sans avenir, les post-sixties de Lee ne seront guère fructueuses sur le plan créatif. De vagues projets de films (avec Alain Resnais), quelques retours sporadiques et sans éclats dans la BD (le SILVER SURFER de Moebius, RAVAGE 2099...), rien qui ne lui permettent de briller. Lui qui révait d'écrire le "grand roman américain" (il avait même garder son véritable patronyme, Stanley Lieber, pour cela), c'est même sa femme qui finira par publier des romans ! Dès lors, une bonne part de la critique révisera ses positions, s'interrogera sur le véritable apport du bonhomme dans la création de cette véritable mythologie moderne.

Dans ce livre, Jean-Marc Lainé retrace donc cette existence consacrée aux comic books. En plus d'utiles repères biographiques qui permettent de brosser un portrait en demi-teinte du personnage, Lainé propose une lecture approfondie des thèmes récurrents dans ses écrits. C'est ansi qu'il dégage un véritable humanisme à l'oeuvre dans ses séries. Stan Lee s'est toujours montré un promoteur acharné de la tolérance et du respect des autres, comme en témoigne ce qui restera son opus maitre, la série SILVER SURFER. Lainé met également en exergue un interessant point, en parlant de l'anti-communautarisme de Lee. Les personnages de Lee veulent s'intégrer et refusent la ghettoisation. Néanmoins, les explications sont parfois un peu floues, puisque Lainé a du mal à décider si les héros marvéliens sont en dehors de la société ou pleinement intégré. Hormis ce point, il faut saluer l'excellent travail de recherches et de synthèse effectué sur cet incontournable (qu'on le veuille ou non) monument des comic books, qui fait de ce livre un incontournable lui-aussi.

Si Lee n'a pas été ce foudre de créativité qu'il a pu prétendre être, il n'en a pas moins été celui qui mis en forme l'univers Marvel et qui l'a promut au rang d'icône de la pop culture. Il laisse ainsi un héritage éditoriale énorme, ce qui n'est déjà pas si mal. Ce que ce livre rappelle avec brio.
Commenter  J’apprécie          40
Nos années Strange 1970-1996

EXTRAIT "Mais pour les amateurs, que voilà un superbe travail de compilation et d’exploration temporelle. Il est possible enfin d’y voir plus clair sur les publications Artima ou Sagedition. On y apprend plein de choses, sur la façon dont le magazine Strange a été conçu éditorialement parlant. On n’ignore plus rien sur la façon dont les super-héros se sont installés par chez nous. "
Lien : http://chroniquesdelinvisibl..
Commenter  J’apprécie          40
Nos années Strange 1970-1996

Strange, un titre magique pour des générations de lecteurs. Sébastien Carletti et Jean-Marc Lainé ont combiné leurs super pouvoirs pour produire ce beau livre dédié aux années 1970-1996. Un album qui va s'intéresser aux parutions Lug (Strange, Spidey, Zembla), Sagéditions (Superman Poche, Batman Poche), Arédit (collection Super Star), mais pas seulement. Nos années Strange c'est un condensé de super-héros, au cinéma, à la télévision, mais aussi en jouet.



Quand on a été lecteur de Strange (commencé au numéro 123, gagné au club de la plage), qu'on a quelques Récits Complets Marvel dans sa bibliothèque, on a du mal à rester critique face à un livre tel que Nos années Strange. Les auteurs ne s'intéressent pas uniquement au magazine Strange, mais à 26 années de publications super-héroïques en France. 26 ans, une génération. Avec un sommaire particulièrement complet, ils parlent des publications et vont au-delà. Les productions Lug sont au premier plan avec le sommaire de chaque magazine (Strange, Spécial Strange, Nova, etc..), l'historique des personnages, l'auto-censure, la production maison. Les concurrents de l'époque ne sont pas oubliés puisqu'on parle des Jeunes Titans, de Kamandi, des crossovers (Superman avec les Maîtres de l'univers...). Certains magazines de l'époque qui mettaient en avant l'imaginaire et les comics-books sont abordés. Mais que serait Nos années Strange sans les produits dérivés ? La télévision et le cinéma parleront aussi bien de Mightor, de Captain America version cinéma (le film de vos vacances !), que des feuilletons comme Manimal ou Superminds. Enfance oblige, les jouets ne sont pas oubliés.

Les auteurs ont fourni un travail de fourmi, d'archiviste. En ne voulant pas s'adresser uniquement au public de Strange, ils ont ajouté des difficultés à la rédaction, qui était déjà titanesque. Les parties et les chapitres restent sur un univers précis, ce qui permet de ne pas s'éparpiller). Tout le livre suit la même chronologie : des années 70 à maintenant. Comme la rédaction s'adresse aussi bien aux connaisseurs qu'aux néophytes, les explications sont concises et complètes. Les auteurs se montrent passionnés mais n'oublient pas l'humour, ni les enfants qu'ils ont été. L'iconographie est phénoménale : couvertures des magazines, illustrations des dessins animés d'époque, photos de jouets... Montrer aux enfants d'aujourd'hui à quoi rêvaient leurs parents, mais aussi se souvenir de ces mannequins, de ces voitures miniatures, de tel numéro marquant...

Un soin particulier a été apporté à la maquette. La police de Strange a été appliquée en titre, ainsi que le logo de Spider-Man. Toutes les pages ont au minimum un détourage, voire un fond qui rappelle l'univers du chapitre concerné. La couverture possède ce fond jaune si caractéristique et la quatrième de couverture remet en mémoire, celles de Strange. Un régal !



Avec Nos années Strange, Jean-Marc Lainé et Sébastien Carletti n'écrivent pas un dictionnaire ou une encyclopédie Strange. Ils montrent le panel éditorial qui s'est développé autour des super-héros, en France. Bien que ludique, ce livre est aussi un document historique : situation éditoriale de l'époque, témoignages d'auteurs, exploitation des franchises... C'est donc un livre remarquable qui intéressera aussi bien les néophytes que les collectionneurs


Lien : http://temps-de-livres.over-..
Commenter  J’apprécie          40
Grands anciens, tome 1 : La baleine blanche

Ishmaël, jeune marin, a quitté la marine marchande. Poussé par l'appel du large, il rejoint New Bedford, l'un des premiers ports baleiniers de la Nouvelle-Angleterre. Un soir, il rencontre l'écrivain Herman Melville. Celui-ci lui raconte la légende du Kraken. Mais est-ce une légende?



Grands anciens fait partie de la collection 1800. Voici la présentation de l'éditeur : des héros de la littérature classique évoluant dans un univers aux accents fantastiques. Pour ce premier tome, nous sommes servis. Il n'est pas question d'étaler toutes les références de ce livre, on se contentera des deux univers cités : Herman Melville, auteur de Moby Dick, et Howard Phillips Lovecraft, auteur de l'appel de Cthulhu. Confronter deux univers littéraires distincts est un exercice difficile. L'auteur peut tomber dans l'étalage de références, qu'elles soient littéraires, cinématographiques, sans que l'intrigue avance. Jean-Marc Lainé énonce des références, fait avancer une intrigue, alors qu'une autre histoire se déroule. D'une main de maître, il nous plonge dans l'ambiance du XIXeme siècle. Croyances et mythes cotoient la technologie, romans et faits avérés sont voisins. Le récit traite des naufrages des baleiniers, la découverte d'un vieillard, de son livre, et de l'armement du Pequod par le Capitaine Achab. Récit à la troisième personne, face au jeune Ishmaël, permettant de faire douter le lecteur de la véracité des évènements. Un récit magnifique, où l'univers "melvilien" tels que la société, la chasse à la baleine, les armateurs se place à côté de l'indicible d'H.P Lovecraft. L'homme n'est pas seul sur la planète.



Bojan Vukic réussit trois opérations. Traduire l'univers d'Herman Melville, celui d'H.P Lovecraft, et les marier dans le scénario de Jean-Marc Lainé. La couverture donne déjà une approche du travail accompli. Un navire reconstitué fidèlement vogue au dessus d'une innommable créature. Le trait est simple, précis, les détails abondent. Le cadrage différencie les scènes passées à terre, et celles de l'océan. Celui-ci semble vivant, un mouvement de tangage est perçu dans les cases. Quant aux personnages, facilement reconnaissables, ils sont réalistes. Galerie de "gueules" de pêcheurs, des armateurs ou du personnage réel : Herman Melville. Si le dessin est magnifique, il ne faudrait pas oublier le travail d'ambiance fait par Anouk Perusse-Bell. Couleurs ternes, des ombres marquées. On est proche d'un film d'horreur.



Premier tome magnifique, La Baleine Blanche sert de prologue au deuxième et dernier tome de Grands Anciens. L'auteur ne s'embarasse pas de la chronologie des oeuvres, des auteurs, la collection 1800 permet de se faire plaisir. Si pour celà, les auteurs, les lecteurs doivent se rendre coupable de "fautes" , alors je suis coupable et fier de l'être.
Lien : http://temps-de-livres.over-..
Commenter  J’apprécie          40
Grands anciens, tome 1 : La baleine blanche

Désolé, mais non. Attiré par cette BD avec son titre, grand ancien, qui ne pouvait que me taper dans l'oeil, à moi grand amateur des écrit du grand écrivain H.P. Lovecraft.

Et non, je regrette, mais ça donne surtout l'impression d'être une BD commercial surfant sur le succès qu'à Lovecraft dans la pop Culture. Il est vaguement évoquer le necronomicon, ainsi que Cthulhu. La BD mélange allègrement l'univers de moby Dick avec celui de Lovecraft. Après tout pourquoi pas. Mais tout à coup apparait à la fin du volume un nautillus steampunk, et et des harponneurs mécaniques steampunks à leur tour. Quoi ? Mais ça ne colle pas du tout avec l'univers amorcé au début, et nous fait tombé dans une sorte d'univers faisant plaisir à tout ceux qui sont de loin amateur des genres de l'imaginaire, en mélangeant les gros cliché de chaque genre. Ça en devient grossier.

Et au delà même de cet univers incohérent, c'est que le titre est Grand Ancien, donc directement lié a Lovecraft. Et tout ce qui est emprunté de Lovecraft est d'un cliché, et d'une grossièreté, on tombe typiquement sur l'image que ce fait quelqu'un de l'oeuvre de Lovecraft, sans l'avoir lu. Non Cthulhu n'est pas un vulgaire monstre Marain. Non l'oeuvre de Lovecraft ne se résume pas à du fantastique piètre, basant son effrois uniquement sur les gros monstres. Le voir de cette manière, c'est passé à coté de toute la profondeur de l'oeuvre Initial. Du pur fan service.



Heureusement le graphisme sauve un peu l'affaire, les dessins sont plutôt beau, et les couleurs très sombre, avec beaucoup de nuance de gris et de marron donne une véritable ambiance à l'univers.



Alors pour moi, c'est un non !
Commenter  J’apprécie          32




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Jean-Marc Lainé (167)Voir plus

Quiz Voir plus

Molière

Qui est l’auteur de cette pièce de théâtre ?

Molière
Jean-Jacques
Michelle
Gertrude

25 questions
29 lecteurs ont répondu
Thème : Le Bourgeois Gentilhomme de MolièreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}