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Critiques de Jean-Marc Ligny (277)
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Exodes

Est ce que l'auteur utilise une variante de la rabia noire de ses terribles Boutefeux pour réussir à nous captiver au travers de chapitres tranchés au rasoir, évoquant une horreur post-apocalyptique où les personnages s’agitent vainement tels les termites entourées de feu que le romancier suggère dans une de ses métaphores.

Scotché, mais je n'en redemande pas de si tôt, mes prochaines lectures s'orienteront vers des messages plus porteurs d'espoir.
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Des yeux dans le ciel

Quelques hommes ont survécus sur la Terre. Ils vivent en petites sociétés, vénérant la nature. Ils ont tout oublié de la technologie et n'ont gardé des Âges sombres que des zones malades qu'ils évitent. Mais des dons commencent à apparaître chez certains enfants.

Le jour où un homme avec un habit d'argent débarque dans leur village, Jasmin et Violette le suivent... Mais d'où vient-il? Et comment se reconstruire loin de ses proches? Si le jeune garçon semble fasciné par les connaissances de cet homme, Violette souhaite retourner parmi les siens. Or l'heure des choix arrive très vite...



Roman d'aventure et d'initiation mais aussi d'anticipation : et si notre futur était notre passé? Le récit construit en trois phase nous permet de suivre chacun des héros dans leur propre trajectoire. Faut-il s'ouvrir aux nouvelles technologies ou au contraire rester le plus proche possible de la nature? La valeur du récit semble résider en grande partie dans les interrogations qu'il soulève.


Lien : http://0z.fr/GFrhh
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Aqua (TM)

Un pavé de 730 pages très agréable à lire, je sais, je tarde à vous donnez mes impression sur ce livre, et bien maintenant c'est fait.

C'est un livre assez sombre qui se plonge dans notre avenir, notre terre en 2030... Ce que nous allons devenir si nous n'arrêtons pas de tout détruire, nous les hommes!!!

Jean-Marc Ligny a su nous faire voir toutes les facettes de cette catastrophe planétaire, aussi bien coté européen que du coté USA tout en restant avec ce point central qui est l'Afrique et le manque d'eau.

Je suis passée par plusieurs phases avec ce livre, déjà par le fait que ça peut nous arriver, puisqu'on y va droit dedans et par la réalité des choses. Le froid dans le désert. La chaleur étouffante de la route. Je m'y croyais dans cet oasis très verdoyant et frais... mais à coté de ça, j'ai vécu la lecture de ce livre comme un grand film, il m'a emporté avec ses chapitres très rapides et la triangulation des actions et des ponts de vies différents. Un livre qui va vite très vite !!!

Mais je ne vous ai toujours pas parlé de l'histoire, et bien nous sommes en 2030, l'eau se fait de plus en plus rare, les changements climatiques sont de plus en plus ravageurs. Au milieu de tout ça, on vient de trouver une très grande poche d'eau dans le sol d'un tout petit pays, le Burkina Faso. Le monde entier va découvrir ce tout petit pays. Une convoitise pour ce trésor va déclencher une course contre la montre...

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Aqua (TM)

Roman d'anticipation mêlant l'écologie et la géopolitique. En 2030, les changement climatiques entraînent la désertification de certaines régions du globe. L'eau potable devient une denrée rare. Au Burkina Faso, une nappe d'eau souterraine et découverte, d'un côté une association humanitaire envoie de l'aide et du matériel pour réaliser les forages, de l'autre une multinationale revendique la possession de cette nappe phréatique. Une course contre la montre s'engage pour savoir qui va profiter de cette manne...



Thriller écologique on y retrouve tous les travers de notre société, la multinationale ultra-capitaliste, les extrémistes écologiques..., une belle critique de notre société consumériste. J'ai bien aimé le contexte général et apprécié la mise en place du monde décadent mais l'auteur laisse une part importante aux rites vaudou et aux croyances africaines ! Je m'attendais à un roman un peu plus "scientifique", j'ai donc perdu pied dans la seconde partie du livre.



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Dix légendes des âges sombres

Les éditions L'Atalante m'ont très gentiment fait parvenir en service Presse le recueil de nouvelles Dix légendes des âges sombres de Jean-Marc Ligny qui est sorti le 24 février dernier. C'est un auteur de SF que je ne connaissais pas du tout. Il a écrit une quarantaine de romans et depuis une vingtaine d'années, il a fait du dérèglement climatique et ses conséquences son sujet de prédilection, notamment avec Aqua ™ et Exodes que j'ai désormais très envie de découvrir.



Dans ce recueil, nous retrouvons 10 nouvelles déjà publiées de 2000 à 2020 ainsi qu'une 11ème écrite pour cet ouvrage. Certaines d'entre elles sont directement liées à certains de ses romans mais elles peuvent être lues indépendamment. Nous allons découvrir au fil du temps, des hommes et des femmes ordinaires qui tentent de survivre et de s'adapter à cette Terre dévastée par le dérèglement climatique… Canicule, Ouragan, avancée du désert, raréfaction de l'eau potable, mouvements migratoires, hordes d'humains au bord de la folie et prêts à tout pour survivre…



J'ai particulièrement été très touchée par La route du Nord et par Le porteur d'eau. J'ai eu froid dans le dos face à la transformation de Hans en fanatique dans Mission divine. Chaque nouvelle nous percute par son réalisme. Cela se passe en France, en Suisse et le futur qui nous est présenté, bien qu'étranger à notre quotidien actuel, ne nous paraît pas si improbable que ça !



Même si ces héros du quotidien sont très attachants, nous ne sommes clairement pas dans une vision optimiste de l'avenir. L'auteur veut avant tout nous "choquer" pour mieux nous alerter. Les changements que l'homme a infligés à notre planète, à sa faune et à sa flore, ne sont plus une probabilité, cela a déjà commencé. Comme il le dit, ces personnages pourraient être nos enfants alors il faut dès maintenant faire tout notre possible pour qu'ils survivent. J'ai conscience que cet ouvrage ne touchera que ceux qui sont sensibles à ce sujet et bien sûr, chacun est libre d'y croire ou pas. Pour ma part, j'y crois et ces nouvelles m'ont beaucoup touchée.

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Exodes

Exode est un rassemblement de récits d'hommes et de femmes qui finissent par s'enchevêtrer. Les personnalités sont extrêmement différentes les unes des autres afin de créer un véritable éventail sociétal. C'est sombre, lugubre. La mort et le meurtre viennent dérouter le lecteur en un fulgurant éclair narratif.

Impossible de lâcher ce livre que j'ai quasiment lu d'une traite. Le style est fluide et l'univers parfaitement construit. Lire cette fiction semble être comme marcher dans l'un de nos futurs possibles, il en résulte une sensation de réalisme effroyable !
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Aqua (TM)

Ce livre avait pourtant tout pour me plaire pendant ce confinement: 900 pages (quand le temps s étire comme maintenant, cela me paraît un argument de choix car cela est synonyme de beaucoup d heure de lecture!), un auteur que j'avais apprécié à la lecture d Exode, une intrigue sur fonds d enjeux climatiques et politiques et qui nous embarque aux 4 coins du globe (sans bouger de son canapé, encore un argument confinement...) mais, mais... trop long, c est vraiment trop long!

Au fil des pages et des chapitres, l intrigue s embourbe dans une sorte de magie noire et ethnique qui ne m'a pas plu du tout. Les personnages, l'histoire a alors perdu tout son intérêt. Tout le travail, les bonnes idées sur l alimentation en eau de la population et ses enjeux ont disparu dès la moitié du bouquin... pour laisser place à une guerre de religion entre combattants du Bien contre le Mal...c est bien dommage.

Bref si vous souhaitez un bouquin construit de cli-fi qui avance des solutions ou soulève des problématiques... passez votre chemin, ne perdez votre temps... même en confinement!!
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Inner City

Inner City est un monde en millefeuilles ou plutôt un monde où différents plans de réalité (et d'irréalité) se superposent jusqu'à se confondre, pour le meilleur, mais surtout pour le pire.



Jean-Marc Ligny plonge ses lecteurs dans un Paris désormais sale et (quasi totalement) abandonné. Mais... Où sont passés tous les habitants ?! Connectés... Dans la Haute Réalité !



L'intrigue se déroule en deux temps. Ou plutôt deux intrigues se déroulent parallèlement, se rejoignent et fusionnent.



Kris, sous les ordres de Deckard et l'aide de l'IA Max, doit s'occuper de retrouver des Inners en perdition en haute réalité et les ramener en basse réalité (c'est à dire la réalité tout court !). Elle finit par se retrouver confrontée à "Joe ", un tueur quasi réel. Or... Ceci est impossible ! Qui est-il ? D'où vient-il ? Chargée d'enquêter, Kris découvre les limites de la haute réalité et surtout ses dangers.



Dans le même temps, Hang, un reporter à sensations (nouvelle version), vit entre descente dans le monde interdit des Outers, ses connexions sur Maya et ses appels à son père. Pourtant, Hang est loin de paraître aussi tranquille qu'il n'y paraît... Quel est son but ? Pourquoi se cache-t-il ?



La folie n'est jamais loin dans Inner City. La haute réalité a distordue les esprits et les sentiments humains, déconnectant l'humanité de la vie réelle. (Il y a d'ailleurs de nombreuses anecdotes dont l'une où une jeune femme décide d'aller vivre à la campagne et assiste à la ponte d'un œuf... Résultat, horrifiée, elle tourne presque de l’œil et refuse de le consommer...). Jean-Marc Ligny nous dépeint une image saisissante d'une société à la dérive.



Comme tout bon roman cyberpunk, Inner City aborde des thématiques caractéristiques : un monde futuriste, des grandes corporations qui dominent le monde, et bien sûr une bonne dose de technologie (informatique dans ce roman).



Deux mondes, réalité, vie virtuelle... Presque toute la population est connectée en permanence à MAYA, l'entrée à la haute réalité qui permet de vivre une infinité d'expériences et de réaliser ses fantasmes les plus fous. Et de l'autre côté, il y a la banlieue... Bidonvilles pauvres et ultra-violents, où personne n'est connecté mais où tout le monde rêve de pouvoir, un jour, passer de l'autre côté du champ de force qui protège la capitale et arrêter de lutter pour survivre...



L'intrigue d'Inner City est intéressante et bien développée. Il y a de nombreux rebondissements, beaucoup d'action et de suspense. Évidement, le côté "technique" et "informatique" peut rebuter au premier abord. Toutefois, les références informatiques et technologiques décrites ne sont, au final, qu'une adaptation légèrement plus futuriste et élaborée que ce nous vivons actuellement. Il n'est donc pas difficile d'être happé par la plume de Jean-Marc Ligny et par les aventures de ses personnages. Kris et Hang ont des personnalités construites et attachantes. Leurs questionnements sont extrêmement convaincants. (Perso, j'aime bien l'intelligence artificielle, MAX.)



Jean-Marc Ligny propose une vision futuriste crédible, à tel point que cela peut en devenir effrayant. Saurons-nous éviter ce futur ?



Je vous conseille vivement cette lecture ainsi que La Voix Brisée de Madaharva. Ces deux romans sont de véritables prises de conscience du devenir de notre société et de notre humanité. Inner City m'a aussi fait penser à Serial Experiment Lain, un animé sorti en 1998, où une jeune adolescente solitaire, mal dans sa peau, se découvre une passion pour l'informatique et pour le Wired, sorte dévolution de l'internet...
Lien : http://lecomptoirdelecureuil..
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Les oiseaux de lumière

Ce fut une surprise de retrouver dans la boite aux lettres en début d’année ce roman gracieusement envoyé par l’éditeur ActuSF.



Je dois avouer que j’ai plus apprécié ce roman que la Saga d’Oap Tao. Ce personnage de baroudeur me semble avoir une dimension plus humaine. Plusieurs fois il doit s’interroger sur la notion d’amitié, il est remis en place régulièrement lorsqu’il pense un peu trop avec son bas-ventre. C’est marrant de voir ce personnage viril, parfois macho, rugueux, brut de décoffrage en somme, se faire manipuler par des filles sexy et qui savent ce qu’elles veulent.



J’ai retrouvé un monde spatial bariolé, excentrique voire bizarre. Certains personnages sont caricaturaux comme le sont les représentants de l’ordre du GRIS. Les extraterrestres sont étranges, ce qu’ils veulent faire avec les humains peut mettre mal à l’aise.



Je ne vois pas bien quoi dire d’autre. C’est agréable de se retrouver dans un tels space opera qui ne se prend pas au sérieux.
Lien : https://lecturesdechiwi.word..
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Exodes

Il ne restera rien.



Une enclave protégée sous dôme face au réchauffement climatique pour riches élus. Une famille, le père chimiste essaye de trouver la formule de l'immortalité. Sa femme qui octroie les droits d'asile, leur fille, une jeune fille perdue et droguée.

Une mère et ses deux fils, dont l'un est malade. Elle tente de trouver un médecin qui pourrait le soigner.

Une vieille femme qui tente de sauver les animaux alors que pour la plupart des hommes, ils ne sont que de la nourriture.

Une fanatique religieuse et son mari alcoolique, leur fils qui a mis les bouts.

Un pécheur norvégien et sa femme, pris dans la tourmente de la violence et du racisme.



Tout ce monde va prendre la route pour une hypothétique vie meilleure.



Ils croiseront dans leur exode les boutefeux, des toxicos anars dont le but est de tout purifier par le feu, les mangemorts, et des gangs.

Ici et là, quelques groupes de survivants qui conservent une part d'humanité dans un monde plus individualiste que jamais.



Suite de la trilogie climatique débutée par AquaTM, Jean Marc Ligny brosse le portrait du réchauffement climatique et surtout de ses probables conséquences pour les humains. La pluralité des points de vue permet de s'attacher à certains personnages selon ses affinités. le monde projeté est réaliste (sauf à quelques petits moments, rien de rédhibitoire) et hautement probable.

Les 500 pages m'en ont paru trente, tellement j'étais dans le récit.



Dans ce livre empli de désespérance, l'espoir que ce futur ne se réalise pas et que les mentalités changent…

Un livre profondément humain, sans oeillères sur la bassesse de l'homme.



A lire au-delà des étiquettes de genre, d'autant plus avec un prix de 10€ sans DRM pour la version ebook.
Lien : http://lechiencritique.blogs..
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Aqua (TM)

Attention, il s'agit d'une critique du roman Aqua, Vous pouvez voir ma critique sur Aqua™ sur la page du livre.

Il s'agit d'un roman datant de 1993, paru aux éditions Fleuve Noir collection Anticipation. Jean-Marc Ligny a complétement réécrit ce livre en 2006, roman s'intitulant Aqua™. Seul subsiste de cette réécriture l'idée de départ, les personnages, les lieux, l'intrigue étant différentes. L'emballage est différent aussi, moins de 200 pages pour le premier, pas loin de 800 pages pour le deuxième !



Je venais de finir Aqua™ qui m'avait laissé perplexe sur la partie « fantastique » et les dernières cent pages, dénaturant, à mon humble avis, le réalisme du roman.

J'ai voulu me faire une idée plus précise des intentions de l'auteur en lisant le Aqua original.



Autant le dire de suite, la sécheresse est réduite au minimum syndical, juste histoire de poser le contexte. Nous sommes face à un thriller d'espionnage relevé de trafic de drogue.

Le livre étant paru aux fameuses éditions FNA, nous y retrouvons les codes : Bim Bam Boum et Crack Boum Uh. le style est minimaliste, les personnages caricaturaux

Littérature populaire pour jeunes, mais qui permet de se faire une idée du monde qui nous entoure a détour d'une page. le colonialisme économique, militaire, le cynisme du Nord pour les populations du Sud y est clairement fait allusion. Triste de s'apercevoir que 25 ans plus tard, rien n'a changé, si ce n'est un politiquement correct posé sur le cynisme de nos dirigeants.

Pas de fantastique dans ce texte, contrairement à Aqua™



Un roman dispensable, mais qui permet de voir comment s'est opéré le travail de réécriture complet de Jean-Marc Ligny, les deux romans étant clairement différents.
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Aqua (TM)

Un roman d'anticipation-fleuve, qui rassemble la plupart des peurs contemporaines dans un décor apocalyptique. Entre tempêtes et sécheresses, il ne fait pas bon vivre dans le futur vu par Ligny. Mené comme un thriller, le roman bénéficie en plus d'une touche de fantastique qui devient centrale au fil des pages. Il nous rappelle aussi que tout ne peut être une marchandise ou une source de richesse.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Exodes

Roman apocalyptique comme je les aime. Cependant un peu trop violent et pessimiste. Je pense que la fin de l'humanité (inéluctable) ne se fera pas ainsi. Il y aura de multiples attitudes et modes de fonctionnement, seuls de petits groupes arriveront à survivre un certain temps. Les gens ne sont pas tous ultra égoïstes et violents, il y a malgré tout de la bonté dans l'être humain.
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Temps blancs

Roman original que ce Temps blancs. Mosaïque fractionnée d'instantanés où l'on commence à se perdre. On se dit d'abord qu'on va juste assister à la peinture d'une société du futur et on s'en contente car le tableau est original et traite de problèmes assez modernes pour un livre de 1979.



Et puis on commence à se lasser car, malgré le générique du début pour nous aider à nous repérer on commence à perdre beaucoup de temps à retrouver qui est qui, qui a fait quoi, d'autant que les histoires se répètent et se répondent, les titres se copient pour nous perdre encore plus et mieux. On sent que c'est le but de l'auteur mais de mon côté, la lassitude s'installe et je n'entrevois pas forcément l'intérêt.



Et puis les liens se font, le dénouement s'installe, tout s'éclaire dans la noirceur. On éprouve plus le besoin de revenir en arrière car la brume se lève dans notre esprit en même temps qu'elle se lève sur le monde et dans la tête des personnages. Un bel exercice au service d'un propos et magistralement exécute pour un premier roman.

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La Mort peut danser

A vrai dire, je ne suis pas une grande fan de Dead Can Dance. Non pas parce que je n'aime pas (parce que des trucs un peu "bizarres", j'en écoute, donc ça ne me fait pas peur... je pense que Daemonia Nymphe gagne la palme du groupe mystique) mais tout simplement parce que je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de me pencher véritablement sur la question. Mais il faudrait que je creuse puisque les quelques morceaux écoutés m'ont intriguée et qu'ils semblent parfaitement entrer dans mes habitudes musicales.

En tout cas, si l'un des buts de Jean-Marc Ligny était de pousser le lecteur à la (re)découverte de Dead Can Dance, c'est réussi ! D'ailleurs, quelques vidéos tournent en ce moment-même sur mon ordinateur, histoire de me mettre dans l'ambiance et de m'inspirer. L'inspiration (divine ?) et la musique, voilà de quoi cause La Mort peut danser. Et en plus ça se passe en Irlande. C'était fait pour moi, non ?



Jean-Marc Ligny a choisi de construire son histoire à partir de deux axes qui semblent ne pas avoir grand chose à voir l'un avec l'autre, en tout cas au départ, mais ils se révèlent bien vite liés. Ces deux "intrigues" sont matérialisées dans deux groupes de chapitres différents car traitent de deux époques éloignées l'une de l'autre par 800 années. Le lecteur passe ainsi régulièrement des années 1980 à la deuxième moitié du XIIe siècle (entre 1160 et 1185 environ).

Les bonds peuvent déstabiliser au départ mais l'on s'y fait finalement assez vite et l'on sent facilement la différence contextuelle - quoiqu'un manoir perdu sur la cote ouest irlandaise au XXe siècle n'est peut-être pas si éloigné de ce qu'il était huit siècles plus tôt ?



Je n'ai pas compté le nombre de chapitres dédiés à chacune des intrigues mais il m'a semblé - en tout cas c'est le ressenti qu'il me reste - que l'on passe plus de temps auprès de Forgaill au XIIe siècle. Ce n'est pas désagréable, loin de là, mais c'est assez dépaysant. Il n'est pas forcément aisé de s'attacher - et encore moins de s'identifier - à une poétesse/prophétesse de l'Irlande médiévale, encore proche de ses traditions druidiques et gaéliques. Malgré tout, malgré son essence divine qui devrait la rendre intouchable, la jeune femme est finalement bien ancrée dans son univers, sur cette terre irlandaise balayée par les vents et envahie par les Normands.

Bizarrement, alors qu'elle est plus proche de nous par l'époque (les années 80) et par sa vie moderne, Alyz semble au contraire, complètement sur une autre planète, complètement ailleurs et donc totalement inadaptée à notre vie quotidienne. Ses transes régulières la rendent encore plus intouchable et incompréhensible, trop proche du mystique pour les humains lambda que nous sommes.



Difficile donc de trouver sa place, en tant que lecteurs, auprès de ses deux femmes liées par le chant, par cette voix étrange venue d'ailleurs. On ne peut que rester spectateurs, envoûtés par ce qui se joue sous nos yeux mais gardant toujours une certaine distance.

Je ne me suis donc pas attachée aux personnages, ni à Forgaill, ni à Alyz, ni même à Bran le compagnon de cette dernière. En revanche, j'ai voyagé en Irlande, sur les cotes du Burren, là où vous pouvez voir les célèbres falaises - Cliffs - de Moher, la très célèbre petite ville de Doolin qui est connue pour être celle qui abrite le plus de musiciens d'Irlande ou encore la petite ville de Lisdoonvarna qui accueille chaque année un festival de célibataires (Matchmaking Festival). Bref, vous le savez, l'Irlande c'est mon pays de coeur (et un tout petit peu de sang) alors c'est toujours un immense plaisir d'y remettre les pieds grâce à l'imagination fertile des auteurs.



Et plus que le contexte géographique, je trouve que Jean-Marc Ligny a assez bien retranscrit toute cette atmosphère un peu particulière, propre à l'Irlande. Un peu mystique oui. Un peu à l'image de Dead Can Dance d'ailleurs. Les deux se marient donc forcément à merveille. J'ai aimé retrouvé de nombreuses notions empruntées à la matière celtique (le druidisme notamment) et surtout, de nombreux mots de vocabulaire gaéliques qui apparaissent non traduits dans le texte (il y a un lexique à la fin de l'ouvrage si vous souhaitez jeter un oeil et apprendre quelques mots).

Il manque juste, en notes de bas de page, quelques indications sur la prononciation de ces mots particuliers parce qu'évidemment, le gaélique irlandais n'a absolument RIEN à voir avec son orthographe, en tout cas pour les petits français que nous sommes (l'exemple que j'aime bien donner est sans doute celui qui m'a le plus marquée : la première fois que je suis allée en Irlande, j'ai été accueillie par une adorable famille dont l'une des petites filles s'appelle Niamh que, dans ma tête, je prononçais "Niame" mais lorsque le Papa me l'a présentée en chair et en os le premier jour, il l'a appelée "Nive"... il m'a fallu un certain temps pour comprendre que Niamh = [Nive] !).



Finalement, on comprend bien vite (plus vite qu'Alyz !) ce qui lie les deux jeunes femmes pourtant si éloignées sur la ligne du temps... mais ce "mystère" n'est pas vraiment ce qui fait l'intérêt de ce roman, à mon avis. J'ai préféré reconstituer petit à petit le puzzle pour comprendre ce qu'il était arrivé à Forgaill, de sa petite enfance dans les années 1160 au jour de sa mort, brûlée sur le bûcher pour sorcellerie dans les années 1180 et donc saisir comment (et pourquoi) sa voix s'exprime dans le corps d'Alyz huit siècles plus tard.

Jean-Marc Ligny traite les deux époques - et donc les deux axes - de manières radicalement différentes puisque, s'il raconte l'aventure d'Alyz et Bran de façon tout à fait linéaire (plus les pages se tournent plus les mois passent) ; il a choisi d'éclater et de mélanger tout le passé de Forgaill. Le lecteur la découvre pour la première fois le jour de sa mort puis ensuite, complètement "aléatoirement" adolescente, enfant, pré-adolescente, femme... les dates semblent avoir été tirées au sort au hasard mais l'auteur a au contraire bien joué son coup puisque chaque morceau du puzzle apparaît dans un ordre finalement bien précis et le lecteur ne s'y perd nullement. Il parvient au contraire avec facilité - ce qui prouve la maîtrise narrative de Jean-Marc Ligny - à replacer chaque élément à sa place et à reconstituer la toile complète. J'ai particulièrement apprécié cette construction et ce qu'elle implique.



Entre les traditions et les paysages irlandais, et le groupe Dead Can Dance, Jean-Marc Ligny ne pouvait que nous proposer une histoire où musique et mysticisme ne font qu'un. J'ai été emportée dans l'ancienne Eire assiégée et en ressors avec la farouche envie, non seulement d'y retourner encore bien des fois, avec du Dead can dance dans les oreilles bien sûr !
Lien : http://bazardelalitterature...
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10 façons de bouleverser le monde

Ce livre nous a moyennement plu car il était composé de dix histoires indépendantes, et cette disposition ne nous a pas trop plu.

Certaines histoires n'étaient pas très captivantes car l'intrigue ne nous plaisait pas, mais certaines étaient plus intéressantes à lire car il y avait plus de suspense.
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10 façons de bouleverser le monde

Cette anthologie sur le thème de l'uchronie invite le lecteur à découvrir 10 nouvelles très différentes les unes des autres, et à aborder des sujets et des époques variés. Impossible de ne pas trouver son bonheur parmi ces textes, qui permet d'avoir un bon aperçu des possibilités offertes pas l'uchronie. Un bon début pour ceux qui veulent découvrir le genre, surtout que ce recueil est composé à 100% d'auteurs français :)
Lien : http://lecturestrollesques.b..
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10 façons de bouleverser le monde

Aussi petit que soit un grain de sable, il peut tout faire basculer… c’est ce que nous montrent ces dix nouvelles. Ce recueil rassemble dix nouvelles uchroniques, l’exercice consiste pour les auteurs de réécrire l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé. Ainsi, en lisant ce livre, vous saurez quelle tournure aurait pris notre Histoire si Noé n’avait pas survécu, si Cléopâtre avait survécu, si Hitler avait gagné la guerre… et tant d’autres ! Je ne tiens pas à les développer ici car je ne souhaite pas trop en dire au risque de vous gâcher la surprise !



Dans l’ensemble, j’ai passé un excellent moment de lecture. Comme dans tout recueil de nouvelles, il y en a qui plaisent plus que d’autres. Cela ne vient pas de la qualité littéraire des nouvelles : elles sont toutes agréables à lire, l’écriture est à chaque fois soignée… Non, cela tient plus au sujet choisi et à son traitement. Certaines nouvelles sont très originales et inventives, s’emparant de sujets inédits et très bien amenés. Tandis que d’autres restent trop floues, mériteraient d’être un petit peu plus développées… ou alors elles étaient trop subtiles pour moi. Quoiqu’il en soit, il faut reconnaître que les thèmes abordés sont très variés et s’étalent de la préhistoire à nos jours. De quoi ravir tout le monde !



À chaque fois, les auteurs posent les bases d’un monde tout à fait différent du notre, intéressant et plein de mystères. Et pourtant, au lieu d’exploiter la richesse de cette différence, certains auteurs s’ingénient au contraire à se rapprocher le plus possible de notre réalité à nous. De passer d’un point de divergence à un point de convergence. J’ai trouvé cela vraiment dommage. Heureusement, ce n’est pas le cas dans toutes les nouvelles !



En conclusion, un recueil de nouvelles très inventives et originales, écrites par dix auteurs talentueux et plein d’imagination. Certaines nouvelles m’ont plu davantage que d’autres, mais je garde globalement un bon souvenir de cette lecture. Dommage que certains auteurs s’obstinent à vouloir « revenir à la normale ».
Lien : http://antredeslivres.blogsp..
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Le Poulpe : La Ballade des perdus

Le Poulpe se remet peu à peu de sa dépression ; mais ce n'est pas sa nouvelle enquête qui va le requinquer. Il doit en effet enquêter sur la mort de la fille de son thérapeute, gothique et fan du groupe Baphomet, qui traîne une réputation sulfureuse. Il aurait déjà laissé dans son sillage quelques morts inexpliquées. Le rationnalisme du Poule va être mis à rude épreuve.

Jean-Marc Ligny est auteur de SF, et cela se sent dans l'atmosphère fantastique de cette histoire. Le milieu choisi n'y est pas pour rien non plus. Mettre Le Poulpe, rationnel jusqu'au bout des ongles, dans un univers croyant au petit peuple, Satan et consort, c'st presque un choc des cultures. Mais il encaisse plutôt bien, surtout si une charmante médecin se trouve là également...

Seul bémol : les dialogues, sont trop artificiels, trop construits peut-être.
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Jihad

Truffé de mots arabes courants (un lexique est joint en fin de livre), le très bon thriller politico fiction de Jean-Marc Ligny fait hausser notre adrénaline. Pendant 400 pages, nous suivons Djamal, mystérieux kabyle, à la recherche du meurtrier de Fatima, sa soeur violée par un "blanc" d'extrême droite et qu'il croit morte. Nous vibrons avec Fatima , salie par tous les hommes rencontrés, à l'exception de Blaise, togolais, membre des X-Men, association d'hommes aux idéaux de justice, de respect, qui la sortira de la prostitution forcée où elle végète. Nous observons Sonia, une sculptrice ukrainienne, l'un de ces bastions donnant un peu d'humanité à ce roman qui secoue. Dans cette Kabylie entre terrorisme et fanatisme, dans cette France laissée aux mains du Front National, la confiance, le respect, l'incorruptibilité sont des denrées rares. C'est une fiction qui donne froid dans le dos (milices, couvre-feu, délation,... tous les ingrédients s'y trouvent). On ne peut s'empêcher d'imaginer que si une telle chose arrivait... Petit à petit, Djamal prend une allure de vengeur à qui l'on pardonne les crimes tant la monstruosité présente ne semble permettre aucune autre solution. Entre imaginaire et fantastique, ces pages violentes et denses se lisent très facilement mais laissent une étrange impression lorsqu'on les referme (j'en ai même rêvé...). Parce qu'à jouer au "Et si c'était vrai", le malaise nous étreint.



Ce livre a reçu le Prix Rosny aîné en 1999.



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