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Critiques de Jean-Pierre Andrevon (381)
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Le Travail du Furet

Je viens de combler une grande lacune. Je n’avais jamais lu de romans de Jean-Pierre Andrevon, pourtant un auteur majeur de la SF française. Et je ne le regrette pas. Au contraire, j’ai envie de lire toute son œuvre maintenant !

C’est très réussi, j’ai été happé du début à la fin. L’idée est froidement géniale : comment traiter à la fois la surpopulation et la santé de la population ? La façon de faire ne laisse pas indifférent. C’est ignoble et c’est justement le travail du Furet…

L’ambiance du bouquin est sombre, résignée, le personnage tout aussi désabusé, crédible, détestable et attachant.

Le style d’écriture est trivial sans être trop vulgaire. On vit dans la peau du narrateur, ses doutes, ses blessures, son pétage de plomb, ses folies, son renoncement.

Un peu trop de morts à mon goût pour en faire un de mes romans préférés. Mais c’est mon seul reproche, s’il devait en avoir. Il s’en est donc fallu de peu pour qu’il n’obtienne la note maximale.
Lien : https://www.pascific.fr/1983..
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Nos plus beaux effets gore

Un livre à ne pas laisser dans toutes les mains!

Des histoires dont le maître mot est : GORE.

Bah oui! C'est marqué sur la couverture en gros et en rouge! Nous avions les maîtres de l'horreur au cinéma, nous avons maintenant les maîtres du gore en littérature!

23 auteurs qui s'en donne à cœur joie pour vous servir ce qu'il y a de pire dans l'être humain! Violence, se*e, vi*l, nudité, agression, meurtres, tortures, consommation d'alcool et de substances interdites, troubles du comportement, langage grossier et cru de nos jours ou dans le passé. Mélangé à des éléments surnaturels (Une mousse pour le mousse de G.Bergal) ou passant par internet ( Gore chef de J. Bouquin qui ferait pâlir d'envie Maïté), de la rencontre d'un couple avide de poker plus que dénudé (Tripes poker de Fétidus) à une rencontre avec une personne à qui on s'attendait pas (Une question de foi de S.Hutson) sans oublier le cochon qui danse! (Dancin'pig de F.Livyns). A moins qu'une petite baignade dans la piscine de swimming blood (de Zaroff) vous tente!



La seule nouvelle que je n'ai pas pu lire est celle d'Axelman : Ressurexi. Trop déconstruit et trop brouillon j'ai lâché la lecture au boit de la deuxième page.
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Nos plus beaux effets gore

Je n'abonderai pas dans cette critique.



J'aime la littérature horrifique, profondément, en témoigneront mes critiques précédentes.

Je ne pense pas être insensible au gore, profitant d'ailleurs pleinement de ma lecture de "Morte Saison" en ce moment.



Mais alors là, c'est vraiment indigeste.

Le problème n'est pas le mauvais goût ou l'irrespect de la convention sociale, comme le laisse sous-entendre la préface, en profitant pour tailler ceux qui ne jurent que par King.



Le problème avec les œuvres violentes, c'est la gratuité. Et ça n'est pas simple de faire l'équilibriste entre débauche gratuite de violence et une violence esthétique ou engagée. J'ai déjà abordé ce point avec le nullisime "Martyrs" dans une de mes critiques (à pondérer avec l'excellent "Midsommar", à titre d'exemple).

Pour venir encore pondérer le propos, on pourra souligner que "Dirty Sexy Valley", dans le "porno-gore", était une réussite.



Mais dans ce recueil, en toute sincérité, il n'y a pas grand-chose à sauver.

C'est dégueulasse, évidemment de très mauvais goût, souvent insoutenable, et pour un bénéfice d'intrigue , de réflexion ou de divertissement inexistant.

C'est juste... Immonde et gratuit.



C'est exactement la littérature horrifique que j'exècre. J'avais beaucoup d'attente pour cette jeune maison d'édition, mais malheureusement, je ne peux que vous conseiller de passer votre chemin.

Et si les goûts et les couleurs ne se discutent effectivement pas, et que oui, on peut évidemment se divertir face à l'horreur via bien des médias, il y a bien une ligne avant l'abjection, qui sépare l'horreur gratuite de l'œuvre qui apporte un peu plus au lecteur, même en résilience.

Autant vous dire que pour le coup, on n'a pas vraiment respecté le terrain.
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Retour à la Terre, tome 3

Retour à la terre 3 m'a plus plu que les deux précédentes anthologies.

Je n'ai pas réussi à lire "La guerre du pou",... En dépit de la dithyrambique éloge du ponte littéraire qui l'avait écrite.

"Un si bel I.M.P." est allé trop loin pour moi même si le début était plutôt bien : une épidémie détraque tout et c'est l'anarchie ; un directeur d'institut et sa femme s'occupent d'adolescents handicapés alors que tout s'effondre.

"Deux personnages dans un paysage vide" est contemplatif, beau mais un peu vide...

"Petits moments exquis de résistance dans la garrigue" était assez horrible, gratuitement.

"Entre parenthèses" m'a vraiment emballé ! Tant le futur foisonnant que la réflexion sur ce qu'on fait de sa vie ont su stimuler mon imaginaire. de la très bonne SF -selon mes critères-. Je vais essayer de trouver d'autres textes de Christine Renard.

"Les foetus ne passeront pas" présente un futur abominable qui dénonce l'abrutissement du travail à la chaîne avec une belle histoire d'amitié.

"Le futur t'attend !" m'a enchanté avec sa nostalgie pour le temps passé et son futur hypertechnologique jusqu'à l'absurde. J'ai aussi apprécié la réflexion que Jean-Pierre Andrevon pose sur le genre fantastique et SF par l'intermédiaire de son récit qui se veut à cheval entre les deux genres.

"Un amour de vacances" était vraiment stimulant. J'ai aimé imaginer un monde d'après où on escalade les buildings en ruines pour aller respirer l'air au-dessus des miasmes de la pollution. L'histoire d'amour entre privilégiée du Dedans en vacances et défavorisé du Dehors traité sans excès était toute douce à lire.

"Terre, si douce Terre" m'a laissé à la porte comme la nouvelle qui ouvrait le recueil...
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Retour à la Terre, tome 2

Le deuxième recueil de nouvelles "Retour à la terre" est aussi plein de bonnes intentions que le premier ; dans l'avant-propos, Jean-Pierre Andrevon nous vend du rêve : "Ça doit se dérouler sur Terre, dans le présent, ou dans un futur à proche ou moyen terme, et ça doit autant que possible avoir une résonance sociologique, politique et/ou écologique." Les nouvelles tournent moins autour du sexe mais pas de coup de foudre... J'ai bien aimé "Timeo Danaos" une histoire d'extraterrestres débarquant sur Terre ; elle était drôle et originale, avec une chute inattendue.

"En attendant la marée" et "Retour à la terre, définitif" sont assez similaires : deux histoires au héros misanthrope qui suscitent la réflexion sans passion ; l'un dans l'espace, l'autre sous la terre... "Retour à la terre, définitif" m'a replongée dans la passionnante aventure scientifique "Deep time" raconté par Christian Clot.

"Tivi et les autres" est très actuelle, plutôt réussie mais elle m'a semblé manquer d'émotion.

Les autres nouvelles m'ont soit ennuyée soit navrée.
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Tous ces pas vers l'enfer

Dans Dans le train, un homme fait le voyage de la vie dans un train pour développer au travers de la métaphore ferroviaire la course le long de la flèche du temps, l’enchainement symbolique des âges du personnage principal par le récit, la description évolutive du maillon d’une chaine collective, mécanique circulaire bien huilée évoquant un remplissage périodique de M.C. Escher et exprimant nostalgie et irréversibilité.

Dans Une enfant perdue, l’angoisse face à la guerre fait régresser Suzanne, perdue et confuse dans sa volonté d’évacuer la ville, dans une nouvelle angoissée d’une détresse enfantine.

Dans Le sacrifice, un homme fuit la ville pour retrouver ses parents âgés à la campagne, accompagné par la jeune fille de sa femme qu’il a tuée la veille, mais se fait piéger dans le conflit sanglant entre les générations.

Dans Si nombreux !, Jack est obnubilé par la masse compacte et indifférenciée de la file interminable de sans-abris s’étendant devant la gare et dans tout le quartier. Malgré sa famille et son travail il est inexorablement poussé à s’insérer dans cet enchevêtrement formant un organisme solidaire en dehors de la société.

Dans Le cimetière de Rocheberne, un cimetière abrite une quiète activité à l’écart de la ville, mêlant morts et vivants.

Dans Des vacances gratuites, tout va mal pour Claudia, surtout depuis qu’un de ses anciens amants lui a fait gagner un voyage censé être idyllique avec son nouvel ami. Mais l’expérience touristique tourne au cauchemar et baigne dans une obscurité rouge qui dérègle les corps et les esprits, plonge l’existence dans le chaos, constituant une nouvelle d’une noirceur et d’une violence inouïes, une vraie descente aux Enfers pour l’éternité.

Dans Tu n’as pas fini d’en baver, un homme mort assiste au traitement réservé à sa dépouille, toilette et mise en bière, veillée et gesticulations des vivants, pour franchir le passage.

Dans Il suffit d’un rien, un homme cherche à communiquer avec un ami décédé en fréquentant leurs lieux communs et se débat avec des considérations métaphysiques.

Ce recueil est très bien construit en trois parties, avec les quatre premières nouvelles unies sous l’ombre de la guerre, une novella brutale et les nouvelles restantes sous le signe de la mort et ce qui s’ensuit, le tout illustrant le temps qui passe avec une narration simple et un talent certain pour développer une ambiance immersive.
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Le météore de Sibérie

Marc Lucciani est un journaliste habitué à couvrir des conflits dans le monde qui décide d’accompagner deux confrères américains sur les lieux d’une chute de météore dans la forêt sibérienne.

L’histoire se base sur les contrastes entre le baroudeur français, le caractère des yankees et la froidure de la taïga doublée par l’aridité toute soviétique des responsables locaux. Débutant comme un roman d’aventure glacée, une enquête se met en place autour de la tradition des zones interdites en rapport avec la présence d’extra-terrestres, la menace radioactive et le secret qui les entoure. L’action sanglante s’installe puis l’horreur surgit autour de Marc dépassé par les évènements, plongé dans une histoire de savant fou, de fantastique scientifique sur fond d’involution biologique, d’expériences monstrueuses à la résonance historique flagrante. Ce livre givré s’appuie sur une Russie moribonde, un paranormal à la lisière de la science, un subtil mélange des genres qui se lie dans la violence, une galerie de personnages bien brossés et un mystère persistant comme le permafrost.
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Nos plus beaux effets gore

Il s’agit d’un recueil de nouvelles parfois très gores. Je ne suis pas franchement sensible et plutôt adepte du genre « horreur » et « trash » mais ce qui m’a gêné c’est que parfois les nouvelles étaient trop courtes pour être vraiment construites mais quand même très crues … âmes sensibles s’abstenir
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Retour à la terre, tome 1

Cette anthologie à la quatrième de couverture enthousiasmante-, on la croirait écrite aujourd'hui,- à la préface très prometteuse se retrouve propulsée au même rang que des promesses de campagne une fois les nouvelles lues. 1975,… forcément à quoi m'attendais-je ?

Donc un recueil de Sexe-Futur rempli de femmes belles, jeunes et offertes à des hommes tout puissants qui conquièrent l'espace et se font la guerre. Donc, aucune envies, aucun élan ne peut naître à la lecture de ce recueil. Vaguement on sent que les auteurs sont contre la guerre mais pas trop quand même parce qu'on « s'ennuie » dans une utopie pacifique.

Donc au programme :

-« le petit chien blanc qui rôdait seul dans les ruines de la ville déserte » et qui rencontre des hommes de l'espace déconnectés du réel, lubriques avec de la violence pour pimenter une exploration sans intérêt.

-« Où se peigne la pluie aux courbes des ombrelles » fut une lecture légèrement plus prenante : un explorateur cherche des preuves qu'il a trouvé la mythique Terre, berceau de l'Humanité. Il trouve les traces d'une technobiologie originale,… et puis la fille facile et naïve, les hommes de pouvoir qui débarquent pour tout gâcher… du grand classique !

-« Tant on s'ennuie en Utopie » dénonce la guerre, l'ineptie des conflits raciaux,.. il propose une utopie -avec filles faciles, 2 à 3 heures de travail quotidien, l'art et le sport pour tous, la santé jusqu'à un âge avancé et la « nature » restaurée-, les sciences « dures » sont seulement pour les hommes -aucune femme bien-sûr - qui montrent précocement des aptitudes… Quant à la fin, ni pensons plus cela gâcherait encore un peu plus le peu qu'il y a sauver de cette nouvelle.

-« Adamève » relève le niveau : un être solitaire arpente la Terre abandonnée par ses habitants, elle est livrée à une végétation luxuriante et ne subsistent hormis l'humain que les insectes et les poissons. On apprend, au même rythme que l'explorateur, ce qu'il est, pourquoi il est là, ce qui est arrivé aux Terriens. -On aura la fille facile à un moment, du sexe forcément mais utilisés de façon plus originale et subtile que dans les autres nouvelles.-

-« le vallon » présente un vague intérêt historique puisqu'il met en scène la guerre froide et la peur de l'escalade nucléaire qui l'habitait.

Si seule la lecture d'Adamève m'a sortie de ma sidération face à la littérature du « mâle blanc » des années 1970, cette lecture m'a donnée envie de lire les 2 autres anthologies de cette collection ; la période de chasse chez les bouquinistes est ouverte !

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Aujourd'hui, demain et après

C'est ma troisième lecture de Jean-Pierre Andrevon, et c'est à nouveau un festival de l'imaginaire d'un futur de tous les possibles!

Car, Jean-Pierre Andrevon emmène son lecteur vers l'infini et au-delà!

C'est vertigineux, drôle et tragique...

Certaines choses perdurent à travers les âges, telles les guerres et l'avidité.

Et puis, il y a encore l'après, quand tout le bazar cosmique va s'arrêter puis redémarrer!

On ne s'ennuie pas, avec la science-fiction d' Andrevon! on voyage et on explore cet avenir fabuleux.

Horusfonck a l'univers qui tourne dans sa tête, avec ses distances inimaginables que le voyageur de l'avenir parcourt.... Et il a encore tant de chemin a parcourir dans l'œuvre d'un auteur captivant au possible.

Voilà, j'ai encore quelques ticket de la compagnie du cosmique métro de Jean-Pierre Andrevon, et il me tarde déjà de découvrir les prochaines stations!

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Univers 02

Deuxième numéro d'une revue paru en Septembre 1975. Elle présente 8 nouvelles d'auteurs anglo saxons (6) et français (2) ,un entretien avec Christopher Priest et quelques rubriques. Michael BISHOP, Ce qui se passa rue des serpents ou l'assassinat du président mao tel que l'a commis l'auteur à Séville au printemps de l'an 1992 (sous réserve de l'incertitude historique quant à la datation) (1974)Uchronie ,surprenant mais un peu trop dilué Arthur C. CLARKE, L'Étoile (1955) SF métaphysique .très bon mais dans plein d'anthologies Philippe CURVAL, le Bruit meurtrier d'un marteau piqueur Dystopie glauque .Pas mal. James Graham BALLARD, L'Astronaute mort (1968)- TRès beau texte funèbre Philip José FARMER, Cet enfoiré de Tarzan dans les vapes (1970) provoc à deux balles .Pas terrible -Jean-Pierre ANDREVON, Ils sont reve..., Excellente fin de la civilisation. - Forrest J. ACKERMAN, Fiche d'exploration spatiale : résultat de l'examen d'entrée dans la fédération galactique : Planète Terre (1973) Christopher PRIEST, La Tête et la main (1971) c'est du pur gore ,le début rappelle « l'amant de lady Chatterley » puis ça part dans le sanglant. Très bon.
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Un horizon de cendres

Les Kemper sont une petite famille française très classique, qui vivent dans une jolie maison à la campagne. Mais le jour où les non-vivants arrivent, leur vie est bouleversée.



Jean-Pierre Andrevon est souvent considéré comme l'un des plus grands auteurs de sf française, raison pour laquelle j'avais tenté ''La maison qui glissait'' l'année dernière. Malheureusement, ce livre ne m'avait vraiment pas plu malgré quelques passages intéressants. J'ai donc décidé de retenter l'aventure avec ''Un horizon de cendres'' qui colle parfaitement avec ma grosse période post-apo que je traverse actuellement, mais que je ne trouve pas davantage réussi.



Sur la forme, l'écriture de Andrevon est fluide et agréable, mais les fautes non corrigées sont venues me gâche la lecture. Ceci dit, ce qui pose le plus problème à mon goût, c'est le grand écart du champ lexical : l'auteur a en effet un style très propre, lorgnant parfois sur le soutenu, et qui s'accorde donc assez mal avec les saillies grossières ou le parler verlan qui débarque dans la deuxième partie du livre sans raison.



Sur le fond, j'avoue avoir été très déçue. Les histoires de zombies ont le défaut de beaucoup se ressembler, et celle-ci ne déroge pas à la règle. Andrevon avait pourtant quelques bonnes idées (les zombies en eux-mêmes, le métier de Kemper...) mais il ne les exploite absolument pas et préfère rabâcher des poncifs déjà trop vus. Ses zombies peuvent pourtant sortir de n'importe quel endroit, y compris mur, sol, arbre... ce qui aurait pu générer une angoisse énorme. Le narrateur explique même qu'il arrive qu'ils sortent des murs d'une pièce fermée, ce qui rend tout enfermement assez vain, mais nous ne verrons jamais une telle scène. Dans un oubli total du ''Show, don't tell'', Andrevon nous balance une idée intéressante mais qu'il oublie totalement d'exploiter, ce qui est vraiment dommage. Dans le même ordre d'idée, Kamper travaille dans des pompes funèbres, il a donc un regard assez particulier sur la mort, mais là encore ce ne sera pas exploité. Pourtant, sa réflexion sur le nombre de morts qui se sont succédé depuis le début de l'humanité est intéressante, dommage qu'elle soit totalement oubliée. Idem d'ailleurs pour les parallèles avec la seconde guerre mondiale, qui sont jetés de-ci de-là mais ne génèrent aucune réflexion.



A la place de creuser ces idées, Andrevon préfère sortir des poncifs vus et revus (comme par exemple ) mais aussi perdre du temps à nous parler de c*l ! Parce que les passages sexuels, on sent qu'ils étaient obligatoires ! Les femmes sont ainsi décrites par la taille de leurs boobs (voire de leurs fesses pour les plus ''avantagées''), les orgies du Camp sont plusieurs fois abordées, et on nous balancera même un peu de nécrophilie pour choquer à peu de frais. Ce problème était déjà très présent dans ''La maison qui glissait d'ailleurs'', avec les exploits sexuels de Solange racontés en long, en large et en travers.



Autre souci de ce livre : si l'intrigue n'est pas bien épaisse et cumule les clichés, les personnages sont tout aussi creux. La femme et la fille du narrateur sont juste des nunuches qui s'abêtissent devant la télé sans réagir, Fatoumata passe de Rambo à femelle avide de sexe, et notre brave narrateur n'est même pas vide, il est carrément creux ! L'invasion des zombies ne déclenche ainsi pas grand chose comme réaction chez lui, il s'agace de sa chienne puis se plaint de sa disparition, ''bouscule'' sa femme et sa fille sans se sentir coupable et ne les cherche pas vraiment. Même lorsqu'il , ça ne déclenche rien chez lui. Kemper a autant d'émotion et de réflexion qu'une porte, il ne semble même pas capable de s'inquiéter de la situation.



Enfin, les incohérences se multiplient, avec notamment une idée intéressante mais très mal développée : Notons également . N'oublions pas non plus que les principales activités du Camp, c'est



En bref, j'ai franchement été déçue. Le bouquin recèle quelques bonnes idées, mais qui ne sont absolument pas exploitées. L'histoire est longue, ennuyeuse, les personnages sont vides, les poncifs s'accumulent et côtoient les incohérences. Dommage.
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Un horizon de cendres

Emprunte à ma médiathèque en me baladant au rayon SF et fantasy, je pensais lire un thriller mal rangé au vu de la couverture. Que nenni ! J’ai été agréablement surprise, j’ai vraiment trouvé l’histoire sympa il se lit vite et je ne m’attendait pas à la fin.

Je vais me pencher sur les autres livres de cet auteur que je ne connaissait pas.
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Un horizon de cendres

Je suis ambivalente à l’égard des zombies. D’un côté, ce sont les créatures du bestiaire fantastique qui m’effraient le plus, j’ai même une réticence à visionner des films de zombies tant je suis certaine qu’après je ferai des cauchemars. Mais, d’un autre côté, j’ai aussi une fascination pour les films les mettant en scène, d’autant plus que le genre a donné de nombreux chefs d’œuvres. En premier lieu, les films de Romero, véritables brulots politiques tout en étant divertissants et impressionnants. Je pourrais citer également le très bon et très introspectif « le mort-vivant » de Bob Clark, le drôle « retour des morts-vivants » de Dan O’Bannon, l’excellente adaptation de Lovecraft « Re-animator » de Stuart Gordon. Et il y en a une pelletée. Bref, même si j’ai une réticence, j’aime les films de zombies. Pour autant, je n’avais jamais lu de roman mettant en scène ces créatures nécrotiques. C’est maintenant chose faite avec « un horizon de cendres » de Jean-Pierre Andrevon.



Ce genre de récit, que ce soit au cinéma ou sur papier, n’es pas évident à traiter. En effet, il s’agit d’un registre extrêmement codifié, dont le lecteur ou le spectateur connait parfaitement les règles, les clichés et les mécanismes. Et ce lecteur ou spectateur espère souvent être surpris par une œuvre qui osera s’affranchir de ces règles. Mais, paradoxalement, il aime aussi que les codes soient respectés. Dès lors, difficile de trouver le bon équilibre. Rester totalement dans le carcan des codes c’est s’exposer à des critiques de conformisme et proposer un changement trop radical c’est risquer de se voir accuser de ne pas respecter le genre. Vraiment pas facile !

Je trouve qu’Andrevon réussit plutôt bien à trouver cet équilibre. Il faut dire qu’il est évident qu’il assume pleinement ses influences et qu’il ne cherche pas à faire preuve d’audace gratuite juste pour se monter original. En fait, il préfère, d’une façon générale, marcher dans les traces de Romero pour ce qui est de la représentation des zombies. En effet, l’instinct grégaire de la créature fait immanquablement penser à « Zombie » et à ses hordes d’ex-consommateurs s’agglutinant autour d’un supermarché. Tout comme le fait que, vers la fin du roman, les zombies semblent évoluer rappelle Bub, le zombie « domestiqué » du « jour des morts-vivants ».

Donc, pour ce qui est de la représentation des morts-vivants, on est vraiment dans un territoire connu. Et, pour qui aime les grands classiques du genre, c’est une qualité. Pour moi, dans le registre des zombies, Romero reste inégalé donc j’ai apprécié qu’Andrevon fasse le choix de conserver, dans les grandes lignes, le même genre de traitement des créatures. Je dis dans les grandes lignes parce qu’Andrevon opte tout de même pour un choix de représentation qui sort un peu du cadre défini par Romero. Chez le maître du zombie sur pellicule, une balle dans la tête suffit à régler son compte au mort-vivant. Chez Andrevon, ce n’est pas le cas, la créature finira tout de même par se relever, inéluctablement. Même démembrée, elle va se reconstituer pour reprendre son errance. Que penser de ce parti-pris ? J’ai envie de dire « pourquoi pas ? ». Mais je n’ai pas adhéré. Je ne sais pas pourquoi mais c’est un fait, je n’ai pas aimé ce choix.



Le contexte, en revanche est un peu différent. Plus franchouillard d’abord avant de s’américaniser un brin. Je m’explique. Toute la 1ère partie du récit se déroule dans une zone rurale française. J’ai beaucoup aimé cette partie. D’abord, le décor est bien planté et ensuite, l’irruption des zombies dans ce contexte est bien amenée. Les choses se font petit à petit, à hauteur d’Homme. D’abord, il s’agit d’un fait anecdotique, un de ces petits riens qui peuvent se passer dans un village. Puis, ce fait étrange prend de l’ampleur, affectant des connaissances du héros, puis le village entier. J’ai aimé ce traitement très progressif et le fait que l’auteur montre les conséquences intimes de cette invasion.

La seconde partie, celle que je qualifie d’américanisée, ressemble plus à un film d’action avec son camp retranché en pleine ville avec des types et des filles badass qui font des sorties musclées en territoire zombie. Ce n’est pas déplaisant, c’est même plutôt divertissant mais cette partie m’a beaucoup moins intéressée. Moins original, moins personnel, à partir de ce moment-là, je me suis sentie moins impliquée dans le récit comme si, en passant de l’intime au spectaculaire, le récit perdait en substance, en profondeur et en personnalité.



J’ai tout de même passé un bon moment. Il faut dire qu’Andrevon a une très belle plume et qu’il sait mener un récit. Ce se lit vraiment tout seul. J’ai dévoré ce bouquin en 1 jour. Je le conseille aux amateurs de zombies. Quant à moi, c’est certain, je n’ai pas fini de m’intéresser à l’œuvre variée de Jean-Pierre Andrevon.



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Il faudra bien se résoudre à mourir seul

Un livre que j'ai lu il y a maintenant quelques mois, et dont j'aurai dû faire la critique bien plus tôt, car de l'eau est passée sous les ponts et je n'ai plus qu'un souvenir très lointain et très vague de ce que j'ai lu ! ("foutu Alzheimer" !!!)



Par contre, je me souviens que toutes les nouvelles ont une forte connotation sexuelle, mais dans le sens de la perpétuation de l'espèce.



Et finalement, une bonne partie d'entre elles transpire le désespoir et la tristesse d'être témoin de la disparition imminente du genre humain qui n'aura même pas su se reproduire ! ...



A ne pas lire si on est dépressif !
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Le reflux de la nuit

"Le reflux de la nuit" d'Alphonse Brutsche

En réalité le pseudonyme de Jean-Pierre Andrevon pour ses romans de la collection Angoisse du Fleuve Noir. Un roman d'une excellente facture, qui modernise les thèmes classiques du deuil impossible et des revenants. L'auteur prend son temps, décrit le quotidien morne de son personnage principal, Pierre Merlin, un veuf inconsolable, qui rend visite chaque jour à la tombe de sa épouse et de son fils, tous deux emportés par la maladie. Un soir, un étrange personnage va lui proposer de les faire revenir...

Le style d'Andrevon est bien supérieur à la moyenne de la collection, à la fois sobre et élégant. Il compose une belle atmosphère fantastique dans un cadre contemporain. Il traite ici d'un thème qu'il abordera à nouveau dans plusieurs nouvelles ("Une mort bien ordinaire, "La morte du cinquième", "Le jour des morts") et qu'il est sans doute le seul à creuser : une fois réalisé le fantasme du retour de l'être aimé, il s'avère encombrant, effrayant, suggérant qu'il vaut mieux accepter le fait accompli. Ce retour des morts constitue une formidable occasion de plonger dans l'horreur la plus pure et la plus efficace, lors de scènes mémorables.
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Sortilèges nocturnes

Une sélection des nouvelles fantastique de Jean-Pierre Andrevon sur plusieurs décennies de publications en anthologies et en recueils. Une excellente initiative qui permet de mieux cerner son projet de moderniser un genre "tombé en désuétude".

Jean-Pierre Andrevon réenchante le quotidien, pour mieux nous surprendre et nous effrayer. La vie en appartement, les transports en commun, une visite à la campagne, un hôpital, un cimetière bucolique, un muséum, un zoo sont autant de lieux propices au basculement progressif dans le fantastique. La narration est systématiquement à la première personne ; le "je" est souvent solitaire, égaré, confronté au regard méprisant des autres, à l'inexplicable, jusqu'à découvrir, à comprendre une "vérité brute" sur soi, la plupart du temps horrible... Car Andrevon puise la matière de ses contes dans ses propres cauchemars, ses souvenirs d'enfance - lors des premiers questionnements sur la mort - ses fantasmes les plus obscurs, avec une honnêteté sidérante. D'ailleurs, il a pris soin de commenter chacun des textes réunis ici, enrichissant l'ouvrage. Le fantastique est pour lui un genre biographique par excellence, permettant de se livrer par des voies détournées, déguisées. Une postface de Katarzyna Gadomska de l'Université de Silésie, tente de définir le "néofantastique" en s'appuyant sur l'œuvre d'Andrevon, une des rares universitaires en Europe à avoir autant travaillé sur le fantastique francophone récent.
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Les retombées

Avec sa collection « Dyschroniques », l’éditeur exhume des textes de science-fiction pouvant éclairer notre présent.

Le texte de Jean-Pierre Andrevon est une illustration des écrits politiques et culturels militants visant une diabolisation outrancière du nucléaire.

A croire que les seules retombées que l’on peut attendre du nucléaire sont la militarisation et le fascisme.

Reflet d’une époque et d’une idéologie qui montre, de nos jours, ses limites.
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Univers 02

Anthologie de SF les recueils Univers faisaient la part belle aux textes de SF novateurs avec des auteurs confidentiels ou plus connus. La qualité des textes est bien variable, Dans le n° 2 ( septembre 1975 °) on trouve des textes de M.BISHOP, A.C.CLARKE, P.CURVAL, J.G.BALLARD?; P.J.FARMER, J.P ANDREVON

Un DESSIN de F.J.ACKERMAN? C.PRIEST, une interview de C.PRIEST. et l'actualité de la SF de l'époque, ( NB dans ce numéro la nouvelle de C. Clarke " L'étoile" de 1955 qui est fabuleuse au niveau du questionnement qu'elle induit.)

Ces anthologies n'ont pas été reéditées ( à ma connaissance).

Maintenant c'est plutôt pour les passionnés de SF qui aiment fouiner dans les textes peu connus.

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Le Travail du Furet

Après Sukran, puis Le Monde Enfin, je me suis plongé dans un troisième livre d'Andrevon, auteur français qui me fait aimer la SF bien de chez nous.



On y est amené à suivre les aventures rocambolesques d'un tueur au service de l'État, qui jouit de certains passe-droits dans une société éclatée, au cœur d'une ville de Paris remodelée et plutôt glauque. Cet homme, qui voue un véritable culte à de vieux films (surtout américains), se déguise chaque jour en justicier, prend un arsenal varié, et part à la recherche d'une dizaine de cibles qu'il doit éliminer afin de participer à la bonne régulation de la population. On aurait presque l'impression que ce protagoniste pour le moins étrange (il pratique des formes de médecine zen, s'occupe d'un poisson appelé Moby Dick, cherche presque toujours une forme d'exécution originale pour ses contrats, pratique la misanthropie mais nourrit une véritable et magnifique relation avec Jos, regarde le monde avec une touche de cynisme permanente) est une version SF, plus provocante, du Léon de Luc Besson.



La société imaginée par Andrevon est ici très clivée. Les riches sont dans un univers à part, les intellectuels ont leur propre quartier, les artistes également, et les pauvres sont absolument partout. Sauf dans le quartier riche hyper sécurisé où le parcours, si l'on souhaite y pénétrer, se révèle être pour le moins risqué.



Dans ce monde les robots domestiques ont envahi tous les domiciles, la propagande envahit tous les canaux de communication possibles. La nourriture est artificielle et recyclée en permanence, et des pluies acides et polluantes tombent régulièrement sur une cité en pleine déliquescence. À part sur le quartier des riches, sorte de cliché falsifié d'un bonheur utopiste à la Walt Disney... Où notre antihéros se rend malgré tout parfois afin d'éliminer quelques cibles.



Le Travail du Furet est à mon sens un grand bouquin, bien écrit, bien rythmé, qui mêle astucieusement polar, SF et critique sociale. Les punchlines pleuvent, et l'humour (bien caustique) de l'auteur m'a particulièrement touché. Le texte est très borderline par moments, ce qui m'a plu, mais régulièrement des passages d'une grande poésie viennent nous rappeler la facette artistique sensible d'Andrevon.



Et puis il y a le personnage de Jos. Touchante, fragile, énigmatique parfois, sexy comme le Diable, qui amène un je ne sais quoi de plus à ce livre, qui prend aux tripes et qui fait qu'on s'y attache pour de bon.



Franchement, laissez-vous tenter !



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