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EAN : 9782366298888
320 pages
Editions ActuSF (24/05/2018)
3.64/5   157 notes
Résumé :
Gigantesque mégapole, Centrum souffre de trois maux : la montée des eaux suite aux changements climatiques, la pénurie de tout et la surpopulation. C'est pourquoi, chaque année, 400 000 citoyens, tirés au sort par l'ordinateur Atropos, sont désormais éliminés au cours de ce qu'on appelle le Contrôle Égalitaire. Une délicate mission confiée à un corps de police spécial, les Furets ; parmi eux, un anonyme, moine-soldat, toujours vêtu d'un Borsalino ruisselant, d'un im... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Un excellent roman qui plaira autant aux amateurs de polars qu'aux amateurs de SF.
L'action de ce récit se déroule dans une société future qui souffre d'un grave problème de surpopulation, mais ses dirigeants ont trouvé un moyen radical pour régler ledit problème : éliminer par tirage au sort un certain nombre de citoyens « en trop » !
Le narrateur a donc des journées particulièrement chargées : c'est en effet un « Furet » qui travaille pour l'État, autrement dit il doit chaque jour rechercher et exécuter une dizaine de personnes ( ! ).
Pour éviter la monotonie dans ce travail qui finit par être bien routinier, notre « héros » utilise toutes les armes à sa disposition (pistolet, seringue, couteau, etc.) et il s'assure que sa victime va vraiment succomber, en ne nous épargnant notamment aucun détail quand il l'éventre...
Pourtant il ne prend aucun plaisir à ces activités, des activités qui nécessitent un certain manque de sensibilité et d'imagination pour être exercées avec le maximum de professionnalisme.
D'ailleurs, il déteste tout le monde, ce qui, on l'avouera, facilite bien les choses : il déteste les riches, les pauvres et les intellectuels, surtout les intellectuels…
Notre héros serait-il donc totalement négatif ? Non, car il s'inquiète de la santé de Moby Dick, son poisson rouge, il aime Jos, une femme qui vend ses charmes, et il apprécie particulièrement le cinéma hollywoodien des années trente à cinquante, notamment les films noirs tournés par Bogie (Humphrey Bogart) et les westerns : le roman constitue un bel hommage aux films de cette époque.
Mais un jour, tout se dérègle : un ancien Furet lui fait part de troublantes révélations, et voilà en plus qu'il doit exécuter sa petite amie qui vient d'être tirée au sort !
Outre le caractère bien particulier du narrateur et de ses activités, on appréciera dans ce roman une action menée tambour battant et un style savoureux, à l'humour noir souvent réjouissant.

P.-S. : le roman a été réédité en poche dans la collection Hélios par les Editions ActuSF en 2018.
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Dans la mégapole de Centrum, le contrôle de la population
c'est le travail des furets
'éliminer des citoyens tirés au hasard par le grand Ordi
histoire de reguler le surplus de 40000 têtes par an...
Un boulot qu'un furet, un passionné des films noirs
habillé à l'ancienne Borsa et imper Bogart prend vraiment à coeur
et pour ce job, c'est le meilleur.
Il ne rate jamais sa cible
la routine...
jusqu'au jour ou il prend la mouche
pas pour un oui mais pour un nom...
et un furet en pétard
ça vaut le détour.

Jean Pierre Andrevon pond un un roman noir d'anticipation d'exception
avec un héros nourrit aux films noirs (nombreux clins d'oeil)
qu'il projette dans un futur proche
Ni détective, ni flic mais contrôleur mandaté par l'Etat pour réguler de manière démocratique la surpopulation depuis l'éradication totale des maladies
Un ordinateur choisit de manière aléatoire les cibles...
Furax qu'on l'ai pris pour un blaireau,
notre furet, ami des poisson rouges, armé jusqu'aux dents virevolte avec panache
de la nécrozone peuplé des rebus de la société
aux quartiers branchés et reluisants
tout le monde en plein plein la poire.
Des passages mémorables dont une folle poursuite, sous terre, dans les égouts, avec des rats et des tueurs qui lui collent aux fesses
et quand il est en furie, notre héros crache des fuck fuck fuck (en français) en rafale.
Le furet, il court il court... toujours

Le travail du furet, ça dégomme !
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Je crois qu'il ne faut pas lire « le travail du furet » autrement que comme un hommage au roman noir américain (ainsi qu'au film noir américain). Si on se lance dans cette lecture avec l'envie d'être plongé dans une dystopie, on peut être déçu. « le travail du furet » est avant tout un exercice de style.

Imaginez un Philip Marlowe qui déambulerait dans le futur. Tout y est : même imper façon Bogart, même narration à la 1ère personne qui fait penser à une voix off, même regard désabusé sur le monde qui l'entoure, même carapace de cynisme froid qui cache une faille (une femme bien sûr)… L'exercice de style est brillant. Andrevon écrit bien et sa plume est parfaite dans le registre du noir. Il a une verve, un sens de la formule et un rythme qui donnent au récit une allure de roman noir trash très réussi.
Andrevon a également un talent certain pour instaurer une ambiance sombre et délétère. Sa peinture d'un futur glauque qui prend la forme d'un totalitarisme paisible s'appuyant sur la passivité et la déliquescence intellectuelle des masses est saisissante. Les déambulations du héros dans les quartiers pauvres sont des passages particulièrement immersifs.

Malgré ces évidentes qualités littéraires, je ne suis pas emballée par ce roman. J'ai vraiment apprécié l'hommage au roman et au film noir, d'autant plus que j'affectionne particulièrement ces registres dans leurs médiums respectifs, j'ai admiré l'exercice de style mais il m'a manqué quelque chose. J'ai eu l'impression que ce roman ne racontait rien. Je ne dis pas qu'une intrigue solide est indispensable pour faire un bon roman, j'ai déjà lu de bons romans qui n'avaient pas vraiment d'arc narratif. Mais ici, j'ai eu le sentiment que non seulement le livre ne racontait pas une histoire mais qu'il ne racontait pas non plus un personnage. On a beau être dans les pas de ce type tout au long du roman, il ne m'a pas semblé prendre véritablement corps. Il est resté une sorte de figure de style impersonnelle, une coquille vide. Ni histoire, ni personnage, ni véritable propos non plus. Ce futur dystopique ne m'a paru être qu'un prétexte à l'exercice de style, n'être là que pour donner de la matière aux bons mots du héros. L'absence d'intrigue, d'un personnage suscitant un minimum d'empathie, d'un vrai discours politique, tout ça donne au roman un côté très froid, on ne ressent aucune émotion à la lecture. On ne s'ennuie jamais mais on ne vibre pas.

« le travail du furet » m'est vraiment apparu comme un remarquable exercice de style, beau mais finalement vain. Ce roman m'a donné l'occasion de lire pour la première fois cet auteur. Et si je n'ai pas été vraiment séduite par « le travail du furet », le talent d'Andrevon ne m'a pas échappé et il ne fait aucun doute que je lirai d'autres de ses romans.
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Le furet est un animal domestique. Et comme tous les animaux domestiques, il écoute la voix de son maître. Même quand celui-ci l'emploie à assassiner, de sang froid, sans réflexion, sans pouvoir mot dire, certains de ses concitoyens tirés au sort, soi-disant équitablement et sans parti pris. Les furets font quand même un sale boulot… mais ils ont la sécurité de l'emploi !

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Premier livre de Jean-Pierre Andrevon que je lis (alors que j'en ai beaucoup entendu parler) et je me dis que le bonhomme à quand même un sacré talent. le bouquin entier est un exercice de style délicat et très particulier, en ce sens qu'il est écrit à la première personne et fait parler un personnage qui se passionne pour le cinéma et n'a jamais lu un seul livre de sa vie. Et bien pour le coup, c'est un coup de maître !
Ce style est certes ordurier, noir, cynique, violent, caustique, gore, irrespectueux, grossier, tout ce que vous voudrez, mais il n'y a pas une seconde où le lecteur ne vivra pas par les yeux de ce héros particulier.
Et figurez vous que M. Andrevon a même réussi à me faire venir maboulalagorge (merci @Luria pour l'expression) alors qu'elle n'était pas prévue ! Oui, la nausée je pouvais m'y attendre, mais l'émotion ? C'était pas prévu, non, non .

Bref, mis à part la crudité des scènes d'effacement (on ne dira pas meurtre puisque c'est « légal ») j'ai trouvé ce bouquin très bien. Tout d'abord car je me suis attaché à ce héros, justement car ce n'est pas un héros. C'est juste un clampin normal, pas très très futé (on voit venir la « révélation » à des Kms, et je pense que c'est fait exprès, justement), qui fait son job et rêve de sa petite vie tranquille. Bien sûr il a un des pires jobs qui soit, mais le Monde est comme ça (SF d'une France des années 2020) et il n'est pas pire que les autres, et on verra qu'il n'a pas un coeur de pierre. D'ailleurs, j'ai aimé qu'il soit pris dans l'engrenage, j'ai beaucoup apprécié la second moitié du roman avec le côté paranoïaque qui prend le dessus, le chat qui devient la souris et la dure réalité du pouvoir absolu.
J'ai également beaucoup apprécié l'univers, ce mélange du connu et de l'inconnu voir incongru (cette réutilisation des marques et des modèles pour leur fournir un avenir totalement barré), cette ville sombre et crade, ces quartiers huppés (avec soleil toute l'année) protégés des masses laborieuses, ce côté cyber-punk des mecs sans jambes ou avec des modifications physiques totalement dingues (un casque en guise de crane, une lame à la place des dents, etc.).
J'ai trouvé la construction du récit très bien faite, je suis passé de haine à pitié en passant par mépris et compassion. Et même si la fin est fataliste, elle est très « réaliste » et colle parfaitement avec le personnage.

Critique de la société. Critique du politique. Critique de l'obéissance aveugle. Critique de la violence. Critique du consumérisme. J'en passe.

Si vous n'êtes pas hypocondriaque (!) et que vous n'avez pas froid aux yeux, je recommande :)

Et je remercie chaleureusement les Trolls de Babel et leur magnifique forum de partage pour cette lecture commune ! @Foxfire @ludi33 @Masa @Shan_Ze ;)
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Dans un futur lointain, à Centrum, une mégalopole colossale, les Furets sont chargés de réguler la population en éliminant près de 400 000 personnes par an sont tirées au sort par l'ordinateur Atropos. le narrateur est un de ces Furets : chaque jour, il reçoit sa liste de personnes à tuer. Il suit sa proie et la descend froidement. Un travail qui demande seulement une grande maitrise des armes à feu/blanches et zéro sentiment.
C'est la couverture avec un homme chapeauté et armé qui m'a attirée. J'avais déjà lu le jour des morts du même auteur, une nouvelle qui ne m'a pas aidé à me faire une véritable idée sur le style de Jean-Pierre Andrevon. A l'occasion d'une lecture commune SF, j'ai pu me plonger dans ce roman assez particulier. le début est assez lent, rapport à la vitesse d'exécution qui suit pour d'autres victimes, ensuite ça s'enchaine. Notre anti-héros, misanthrope au possible, tue sans aucun sentiment, aucune (enfin presque) réflexion. L'humour noir sur son travail de flingueur allègue un peu cette lecture ; cependant, l'accumulation des meurtres lasse à la longue (même avec quelques jours de congé). Quelques éléments changent un peu ça mais un peu tardivement dans l'histoire. le futur évoqué semble un peu rebutant : la pauvreté n'a pas reculé, au contraire, une nourriture peu appétissante même si livrée très rapidement après la commande… la technologie a bien progressé mais à quel prix… J'ai aimé l'humour noir, les référence aux films noirs mais je regrette la dynamique du roman. Ça m'a quand même donné envie de relire du Jean-Pierre Andrevon car j'ai apprécié son style original et son extrapolation du futur (même si celle-ci fait plutôt froid dans le dos).
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Jos a ouvert les yeux et m'a souri, avec toute sa bouche, avec tous ses yeux, avec tout son visage. Elle a des dents saines et très blanches, et qui sont vraiment les siennes; ses deux incisives supérieures se chevauchent un peu, mais ce n'est pas disgracieux du tout, c'est même tout le contraire. Oui, c'est tout le contraire, parce que ça donne à son sourire un côté... Je ne sais pas, je ne peux pas dire.
En tout cas, elle est revenue. Elle est comme ça, Jos, elle part, elle revient, elle part, elle revient, on ne sait jamais pourquoi, on ne sait jamais où elle va, et combien de temps elle va rester partie : une seconde, une minute, une heure. Mais elle revient toujours, et c'est son sourire qui annonce son retour.
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Un audivi a claqué juste comme je passais à côté, au lieu du monolithe immatériel et scintillant à l'intérieur duquel une poignée de basanés se démenaient aves leurs bongos et leurs congas, il n'y a plus eu que le mur crasseux et un filet de fumée bleue s'élevant du socle THOMPSON-BRANDT. Tout autour ça s'est mis à gueuler qu'on allait tout casser, ce qui m'a paru superfétatoire parce que cassé, tout l'était déjà, ou presque.
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Sous l’impact de la balle à fragmentation, il avait commencé par bondir en arrière, en arc de cercle, comme si une main invisible et géante l’avait tiré dans son dos par les cheveux. Sa cabriole avait été courte, il avait atterri sur la nuque et le reste du corps avait suivi. Mais en fait il n’avait plus de nuque, sa nuque était éparpillée en longueur sur trois ou quatre mètres de rue, avec le sang qui se mélangeait à l’eau irisée de dépôts d’huile, avec les morceaux de cervelle qui allaient faire le bonheur des clebs, avec les bouts d’os pleins de cheveux sur lequel des semelles négligentes passaient déjà, cric crac.
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Jos aurait aimé les plats Fauchon, elle n'aurait pas fait la difficile comme moi. Elle aurait commandé plein de salades, elle aurait saucé le fond des saladiers avec de la mie de pain, elle aurait sucé ses doigts les uns après les autres en riant.
Mais Jos n'était pas là. Jos n'aurait jamais pu pénétrer à CENTRE, jamais. Et je n'entendais pas son rire. Personne ne riait dans ce putain de restaurant, où les conversations étaient feutrées comme des pets, où les pas ne faisaient aucun bruit sur la moquette pure laine, et où les odeurs doucereuses, langoureuses des riches, lavande pour les dessous de bras, colchique pour le nombril, œillet pour les pieds, violette pour la fente de ces dames et fenouil pour le trou du cul de tout le monde, couvraient le fumet des plats Fauchon.
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Mais un intestin, ce n'est rien d'autre qu'un sac à merde. Un homme tout entier, ce n'est rien d'autre qu'un sac à merde. Nous ne sommes tous que des sacs à merde montés sur patte, et on marche, et on court, et on croit
conquérir le monde, total on ne court qu'après son trou du cul.
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Videos de Jean-Pierre Andrevon (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Pierre Andrevon
15 mars 2021 Rencontre avec Jean-Pierre Andrevon, Romancier et Scénariste de Science-Fiction. Modération : Julien de la Jal
Un entretien où il est question de "Gandahar", de René Laloux, Philippe Caza, un peu de Roland Topor et de Arthur C.Clarke, Le travail du Furet et du dernier ouvrage de JP. Andrevon "100 ans et plus de cinéma Fantastique et de Science-Fiction" donc de cinéma en général.
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