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Citations de Jean-Pierre Guéno (232)


« Ma bien chère Lucie, Quand cette lettre te parviendra, je serai mort fusillé.

Voici pourquoi : Le 27 novembre, vers 5 heures du soir, après un violent bombardement de deux heures, dans une tranchée de première ligne, et alors que nous finissions la soupe, des Allemands se sont amenés dans la tranchée, m'ont fait prisonnier avec deux autres camarades. J'ai profité d'un moment de bousculade pour m'échapper des mains des Allemands. J'ai suivi mes camarades, et ensuite, j'ai été accusé d'abandon de poste en présence de l'ennemi.

Nous sommes passés vingt-quatre hier soir au Conseil de Guerre. Six ont été condamnés à mort dont moi. Je ne suis pas plus coupable que les autres, mais il faut un exemple. Mon portefeuille te parviendra et ce qu'il y a dedans.

Je te fais mes derniers adieux à la hâte, les larmes aux yeux, l'âme en peine. Je te demande à genoux humblement pardon pour toute la peine que je vais te causer et l'embarras dans lequel je vais te mettre...
Ma petite Lucie, encore une fois, pardon.

Je vais me confesser à l'instant, et j'espère te revoir dans un monde meilleur. Je meurs innocent du crime d'abandon de poste qui m'est reproché. Si au lieu de m'échapper des Allemands, j'étais resté prisonnier, j'aurais encore la vie sauve. C'est la fatalité

Ma dernière pensée, à toi, jusqu'au bout. Henri Floch »
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Pourquoi étais-je à l'exemple du Grand Meaulnes comme un étranger, comme quelqu'un qui n'avait pas trouvé ce qu'il cherchait et que rien d'autre ne pouvait intéresser? D'où venait donc ce vide, cet éloignement, cette impuissance à être heureux?
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Il est des cas précis où un chef de grade élevé, un officier, voire un simple soldat, ont le devoir d'homme de ne pas obéir, car l'autorité d'un chef militaire a ses limites définies par les règlements, les lois militaires, les lois de la guerre, la morale...
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Je trahirai demain pas aujourd’hui.
Aujourd’hui, arrachez-moi les ongles,
Je ne trahirai pas.

Vous ne savez pas le bout de mon courage.
Moi je sais.
Vous êtes cinq mains dures avec des bagues.
Vous avez aux pieds des chaussures
Avec des clous.

Je trahirai demain, pas aujourd’hui,
Demain.
Il me faut la nuit pour me résoudre,
Il ne faut pas moins d’une nuit
Pour renier, pour abjurer, pour trahir.

Pour renier mes amis,
Pour abjurer le pain et le vin,
Pour trahir la vie,
Pour mourir.

Je trahirai demain, pas aujourd’hui.
La lime est sous le carreau,
La lime n’est pas pour le barreau,
La lime n’est pas pour le bourreau,
La lime est pour mon poignet.

Aujourd’hui je n’ai rien à dire,
Je trahirai demain.


Marianne Cohn est née à Mannheim en 1922 dans une famille d'universitaires de gauche et d'origine juive. Elle rejoint la résistance et s'est mise à exfiltrer des enfants vers la Suisse, des enfants juifs…. Elle a été arrêtée le 31 mai 1944, alors qu'elle convoyait 28 enfants. Elle a refusé d'être libérée par la résistance, craignant une vengeance contre ses protégés. On a retrouvé son corps mutilé et martyrisé dans un charnier de Haute-Savoie. Marianne avait été violée avant d'être achevé à coups de bêche… Elle avait 23 ans
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Dans nos milieux du moins, les fiançailles avaient une valeur qui n'était pas loin d'égaler celle du mariage, j'avais beau chercher honnêtement, personne autour de moi ne s'était encore permis ce geste.
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De vieilles autos sont sorties de leurs antres de banlieue ou d'un musée de la carrosserie, ou de ces camps où les romanichels hivernent. Elles s'intercalent entre les 10CV bourgeoises couvertes de valises plates et de matelas. C'est le royaume du matelas. On croirait que la France est le pays du matelas, que le matelas est le bien le plus précieux des Français. (...)
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16 avril 1917:
Je suis heureux malgré tout, mais il me manque encore des tas de choses pour que le bonheur soit complet; c𠆞st la destinée; j𠆞spère quand même que ma bonne étoile ne me quittera pas, mais seulement voilà, l𠆚ttaque est à 8 heures du matin et il n’y a plus d’étoiles
Arthur
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Le temps de l'enfance, c'est le temps comblé. Le temps de la plénitude, des belles histoires, des bons moments et des beaux souvenirs. Le temps de la mémoire et de la transmission. Le temps des rites, des points de repère, des racines et des jalons. Le temps de la famille, des tantes et des grands-parents. Un temps retrouvé, un temps regretté, un temps idéalisé par cette indispensable nostalgie qui nous permet d'embellir notre passé pour mieux le revivre. Le temps de la lecture de ces livres d'aventures qui nous interdisaient d'éteindre la lumière parce que nous voulions en connaître la fin avant de nous endormir.
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J'ai débarqué le 7 juin. Ce jour-là, tout ce qui pouvait flotter était ballotté par le ressac : masques à gaz, sacs à dos, matériel médical, cadavres, débris de corps humains, pneus de rechange, multitude d'objets de toute nature. Nous subissons un feu d'artillerie sévère tiré par les batteries côtières ennemies qui n'avaient pas encore été détruites.
James Branch (Royaume Uni)
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Il s'agissait simplement de faire entendre ces cris de l'âme confiés à la plume et au crayon, qui sont autant de bouteilles à la mer qui devraient inciter les générations futures au devoir de mémoire, au devoir de vigilance comme au devoir d'humanité.
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La casquette du facteur Cheval [Michel Fugain, 1995]

Y a dans mon jardin secret
Des cailloux blancs, des
pierres et des galets
Un banc pour s'asseoir et le
principal
Le Palais Idéal du facteur Cheval

Comme un poème à monter
Pierre sur pierre et galet sur galet
Un peu de désordre et même un peu
bancal
Le Palais Idéal du facteur Cheval

Puisque l'hommes est fait
Des rêves qu'il fait
Je voudrais bien porter
Oh oh très haut ce fanal
La casquette du facteur Cheval

Comme on ajoute aux idées
Chacun sa pierre et chacun
son galet
J'aimerais laisser ce rêve idéal
Qu'en chacun de nous donne
un facteur Cheval

Comme un cadeau que l'on fait
Le temps d'un rêve ou d'une
éternité
Une virgule au lieu du point final
Un peu de la folie du facteur
Cheval

Puisque l'homme est fait
des rêves qu'il fait
Je voudrais vous laisser
Oh oh ce bleu idéal
La casquette du facteur
Cheval


Quand je serai fatigué
De votre monde et ses réalités
Je porterai fier comme un animal
La casquette du facteur
Cheval


Puisque l'homme est fait
des rêves qu'il fait
Je voudrais vous laisser
Oh oh un peu d'idéal
La casquette du facteur Cheval (p. 69)
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29 juillet 1914
Il faut bien envisager la réalité, sans se monter la tête : la guerre est comme la fièvre typhoïde ; il faut la fuir, mais si on l'attrape, il faut lutter.
Étienne Tanty
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"La guerre est un jeu cruel qui ne se paie qu'avec le sang".
Proverbe de Saadi ; Le jardin des roses (XIIIe siècle)
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Bien chère Sylvanie
je ne peux pas m’empêcher de te dire que je suis dans une très mauvaise position, je souffre le martyre, javais bien raison de te dire avant de partir qu'il valait mieux être mort que d'être blessé, au moins blessé comme moi.
toute la jambe est pleine d'éclats d'obus et l'os est fracturé. Tous les jours quand on me panse, je suis martyr, lorsqu’avec des pinces, il m'enlèvent des morceaux d'os ou des morceaux de fer.
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Je jouis infiniment de la beauté douce et tranquille de cette fin d’été, de ce début d’automne. Il y a, en cette saison, un parfum de mélancolie émouvante, suave, dont je me sens profondément imprégné. J’ai l’impression qu’en cette saison quasiment crépusculaire, les âmes sont meilleures et les cœurs plus sensibles… Et pourtant, on continue à se battre.
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Nous réalisions qu'une indifférence totale des gens du quartier s'était installée à notre égard. Ils nous avaient vus naître, grandir, peu de personnes nous ont tendu la main dans cette période difficile.
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24 juin 1915
Dans la tranchée, le pis, ce sont les torpilles. Le déchirement produit par ces 50 kg de mélinite en éclatant est effroyable. Quand une d'elles tombe en pleine tranchée, et ces accidents là arrivent, elle tue carrément 15 à 20 types. L'une des nôtres étant tombée chez les Boches, des pieds de Boches ont été rejetés jusque sur nos deuxièmes lignes
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Que c’est intéressant la guerre ! On peut être fier de la civilisation.
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Si j'avais été quelque Dieu oriental, appelé à juger les âmes, j'aurais dit : "Le méchant redeviendra homme ; celui qui fût tantôt bon, tant mauvais, s'efforçant d'aimer le bien, sera bête ; le juste sera plante, le plus juste sera pierre, et le parfait ne sera plus."
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Il y a des citoyens, il n'y a pas de citoyennes. C'est là un état violent, il faut qu'il cesse.

Victor Hugo
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