Citations de Joann Sfar (1402)
Je dois avertir les amateurs de récit, d'action que personne ne va mourir dans cette histoire.
Et qu'il n'y aura pas de vraies bagarres.
Et ça réveille le dragon. Car même complétement torché, on ne résiste pas à la promesse d'un bons repas.
Quel que soit l'ordre de ces tourments, personne ne vous pleurera. Les certitudes morales de vos aïeux sont loin. Tout est foutu. Retour à la poussière sauf si, sans faire exprès, vous appuyez sur la sonnette, de votre bicyclette.
Dites que j’exagère et c’est ma main dans la gueule.
Les assassins de tous les camps sont des alliés objectifs.
- Comment ça, vous avez perdu Pierre Cohen ?
- On était dans le taxi et il est sorti en route. Il a couru vers la plage.
Entre la France et Israël, le moindre événement peut virer au drame diplomatique.
- Je crois qu’il a couru vers la mer.
La race, ça n’existe pas, nous sommes une espèce universelle : chacun peut tout jouer, et chez Shakespeare, des hommes blancs incarnent aussi bien Othello le noir que les filles du roi Lear. Si vous voulez, mais la peau ça existe. Un drapeau dont on n’a pas voulu et qui influe sur nos déclarations.
- Quelle communauté voulez-vous séduire avec cette histoire ?
- Pas les cons.
- Ça réduit votre cible.
Quand on écrit, il faut être con, c'est une nécessité.
À soixante et onze ans, Pierre Cohen se disait qu'il voulait encore tenir une femme dans ses bras.
Son appareil uro-génital fonctionnait toujours. Cela relevait sans doute de la bizarrerie vu son âge mais, lorsqu'une arme est en état de marche, il faut s'en servir.
Nous ne somme pas « éloignés de Dieu », il habite loin, c’est tout.
- C'est un âne étrange. Figure-toi qu'il sait lire mes partitions et qu'il peut chanter en trois langues
- Incroyable !
- Non, c'est plutôt un souci. Il chante faux.
- Ici, vous avez compris, ce sont les dames qui décident.
- Parce que dehors, c'est différent ?
L'amour consiste à emmerder ses parents.
Tu vois, dès qu’on est heureux en amour, on n’a plus besoin de semer les cadavres. On n’a plus besoin de rien.
- Vous êtes des rouges ?
- Pas du tout !
- Des blancs...
- Des noirs !
-... d'AOF ?
- Noir, c'est l'anarchie ! nous sommes avec Makhno.
- Connais pas ! il tue les juifs ?
- Tout le monde tue les juifs. (...) Sur cette avenue, à chaque réverbère est pendu un juif.
- C'est ton Makhno qui a fait ça ?
- Non ! ça, c'est Petlioura !
- Petlioura, c'est l'ennemi de Makhno ?
- Parfois. Mais pas toujours.
- Moi, ça me fait comme si j'étais dans une synagogue ashkénaze.
- Tu as l'impression de ne pas connaître les prières ?
On a eu si faim ! Même le chat, je lui trouvais plus de rats. Personne n'osait manger le lion. Et le lion ne nous dévorait pas.
- C'est gentil.
- Tu te rends compte, c'est le jour de Kippour !
- Merci mon Dieu. C'est Kippour et on n'a rien à manger. Ainsi, puisqu'on jeûne, pour ainsi dire, on ne manque de rien.
- Abraham...
- Remercions Dieu.
- Abraham, on sait jamais si tu rigoles.
Évidemment, c'est un militaire. Il fallait pas espérer l'avoir par l'intelligence ou par les sentiments. Essayons la superstition.
- Arrête. Je suis le chien de Zeus.
Et voilà. Inutile d'être honnête avec les imbéciles. Servons-leur juste un discours auquel ils sont susceptibles d'adhérer.