Étourdissant Borges. Il y a de la magie à l’œuvre. Un style qui emporte très facilement le lecteur dans les arcanes d’une écriture subtile, poétique, métaphorique un peu partout. On lit en réfléchissant en strates, on cherche le sens mais on est en fait parfaitement lié par l’auteur qui se joue de nous comme de ses personnages et de leur destin.
Des nouvelles inégales mais toutes réussies.
Il faut être prêt a l’inattendu et accepter l’idée d’être encore surpris en terminant.
Coup de cœur pour Le Jardin aux sentiers qui bifurquent.
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Les deux nouvelles qui composent ce mini recueil sont tirés de "Mémoire de Shakespeare" publié en 1983.
"La rose de Paracelse" est d'inspiration mystique, et "Tigres bleus" fait référence à un objet magique, ces thèmes littéraires qui sont chers au maître du fantastique argentin.
Suit un troisième texte, le sang et la philosophie, par Gérard de Cortanze, traducteur des deux nouvelles susnommées.
Le livre est accompagné de nombreuses illustrations signées du portugais Julio Pomar (1926-2018).
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« Mes préférences ont dicté ce livre. Je veux être jugé par lui, justifié ou désapprouvé par lui. »
C'est donc Borges lui-même qui a sélectionné les textes en vers et ceux en prose qui composent ce recueil de poèmes et de contes issus de certains de ses livres précédemment publiés.
On retrouve entre autres ses meilleurs contes issus de "Fictions" (Funes ou la mémoire, les ruines circulaires, la mort et la boussole, etc.), certains des chefs d'œuvre de "l'Aleph" (l'Aleph, le Zahir, etc.), de nombreux poèmes issus des deux recueils "l'Autre, le même", et "l'Auteur", ainsi que quelques textes issus de "Autres inquisitions".
Pour découvrir, redécouvrir, lire ou relire ces petits joyaux de la littérature fantastique par l'orfèvre argentin.
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Un adolescent qui n'oublie rien,
Un meurtre vengeur et mystique d'un rabbin,
Un traître irlandais, lâche et buveur à la balafre mystérieuse,
Un explorateur rêveur, créateur d'une vie et découvrant sa condition,
Un petit espion dont l'ancêtre était un auteur génial, reclus et l'inventeur d'un labyrinthe incompréhensibles.
Voilà qui, à mon sens, résume bien Borges. Un auteur semblant rendre à la lecture son côté gourmand. Quand je le lis, je me rappelle que le monde est là à m'attendre, ou plutôt non qu'il est là et qu'il ne manque plus que je tende le bras pour le saisir. Comme autant de contes lointains racontés au coin d'un feu alors qu'on rêve, le visage chauffé par les flammes, à toutes ces aventures et ces personnages fabuleux qui les habitent. Borges, c'est le monde que je voudrais fouler, un monde qui peut être violent mais qui toujours nous rappelle qu'il est peuplé de personnages singuliers. Les croiser serait pour sûr une expérience enrichissante.
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On appréciera l'intérêt de ce livre pour comprendre l'importance de la culture germanique dans la constitution de la civilisation occidentale. Par "littérature germanique", l'auteur comprend la littérature de l'Angleterre saxonne, la littérature allemande et la littérature scandinave, considérée par Jorge-Luis Borges comme la plus aboutie.
On considère souvent à tord que la genèse intellectuelle et spirituelle de l'Europe se trouve dans le triptyque Rome-Athènes-Jérusalem. Ce livre nous permet de partir à la rencontre d'une partie oublié de l'identité culturelle de notre continent. Les sagas, les poèmes, les épopées de ces peuples que l'on a qualifié injustement de barbares sont des oeuvres profondément émouvantes et d'une grande beauté.
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Il s'agit ici d'une anthologie composée de nouvelles de science-fiction organisées en cinq thématiques principales : le temps / Les éléments / Les univers parallèles / Les mutants / Ombres, monstres et robots.
Cet ouvrage sortie dans les années 60 comporte des nouvelles d'auteurs aujourd'hui encore reconnus mais surtout d'écrivains oubliés (ou du moins inconnus pour ma part) et débute par une préface d'Hubert Juin que j'ai beaucoup apprécié.
Mon ressenti est plutôt mitigé car nombres de ces nouvelles m'ont ennuyé, je dois avouer que j'ai du mal avec les voyages spatiaux ou dans le temps, mais cela s'équilibre avec la présence par exemple de "La Bibliothèque de Babel" qui reste un grand classique du genre.
J'ai trouvé ce livre en brocante et mon achat s'est vu guidé par mon côté collectionneur plus que mon côté lecteur.
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Un recueil de courtes nouvelles, écrit par un immense auteur du XXème siècle. Borges propose une introduction et un épilogue plutôt savoureux, encadrant la série de nouvelles à la tonalité analogue.
On est plongé dans un univers argentin, d'une époque difficile à classer précisément, et manifestement assez ancienne. Entre légendes et histoires vraies, Borges joue avec la réalité. Il y est question de gauchos, de duels, d'hommes brutaux, de femmes, de familles, de guerre et de morts, mais aussi de vengeance et d'amour.
Les intrigues sont courtes, assez prenantes, l'écriture est accessible et plutôt divertissante.
Sans être fantastique, ce recueil de nouvelles nous fait passer un bon moment.
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Parmi les écrivains magiciens, de ceux qui nous hypnotisent avec leur tours de passe passe et nous font croire qu'il est possible de voir l'univers entier, celui-ci est sans doute le plus puissant mais le plus inquiétant aussi (surtout si vous êtes français car sa lecture assidue vous a convaincu qu'il n'aime guère les français - parce que comme tout argentin il se pense anglais?-). Il vous amène dans une banlieue triste, vous rapporte des ragots (jalousies, mesquineries, coucheries...). Il vous demande de descendre l'escalier d'une cave, et là, au bas de la dix-neuvième marche, un peu sur la droite, il vous montre un aleph:
A la partie inférieure de la marche, vers la droite, je vis une sphère aux couleurs chatoyantes, qui répandait un éclat presque insupportable. (…). le diamètre de l'Aleph devait être de deux ou trois centimètres, mais l'espace cosmique était là, sans diminution de volume (....). Je vis la mer populeuse, l'aube et le soir, les foules d'Amérique, une toile d'araignée argentée au centre d'une noire pyramide, un labyrinthe brisé ( c'était Londres) je vis des yeux tout proches, interminables, qui s'observaient en moi comme dans un miroir, je vis tous les miroirs de la planète et aucun ne me refléta, je vis dans une arrière-cour de la rue Soler les mêmes dalles que j'avais vues il y a trente ans dans le vestibule d'une maison à Fray Bentos, je vis des grappes, de la neige, du tabac, des filons de métal, de la vapeur d'eau, je vis de convexes déserts équatoriaux et chacune de leur grains de sable, je vis à Inverness une femme que je n'oublierai pas, je vis la chevelure violente, le corps altier, je vis un cancer à la poitrine, je vis un cercle de terre desséchée sur un trottoir, là ou auparavant il y avait eu un arbre, je vis dans une villa d'Adrogué un exemplaire de la première version anglaise de Pline, celle de Philémon Hollan, je vis en même temps chaque lettre de chaque page (enfant, je m'étonnais que les lettres d'un volume fermé ne se mélangent pas et ne se perdent au cours de la nuit), je vis la nuit et le jour contemporain, un couchant à Quérétaro qui semblait refléter la couleur rose d'une rose à Bengale, ma chambre à coucher sans personne, je vis dans un cabinet de Alkmaar un globe terrestre entre deux miroirs qui le multiplient indéfiniment, je vis des chevaux aux crins denses, sur une plage de la mer Caspienne à l'aube, la délicate ossature d'une main, les survivants d'une bataille envoyant des cartes postales, je vis dans une devanture de Mirzapur un jeu de carte espagnol, je vis les ombres obliques de quelques fougères sur le sol d'une serre, des tigres, des pistons, des bisons, des foules, des armées, je vis toutes les fourmis qu'il y a sur terre, un astrolabe persan,je vis dans un tiroir du bureau (et l'écriture me fis trembler) des lettres obscènes, incroyables, précises, que Beatriz avait adressées à Carlos Argentino, je vis un monument adoré à Chacarita, les restes atroces de ce qui avait été délicieusement Beatriz Viterbo, la circulation de mon sang obscur, l'engrenage de l'amour et la transformation de la mort, je vis l'Aleph, sous tous les angles, je vis sur l'Aleph la terre, et sur la terre de nouveau l'Aleph et sur l'Aleph la terre, je vis mon visage et mes viscères, je vis ton visage, j'eus le vertige et je pleurai, car mes yeux avaient vu cet objet secret et conjectural, dont les hommes usurpent le nom, mais qu'aucune homme n'a regardé : l'inconcevable univers.
J'ai relu ces lignes 40 ans après, j'avais retenu l'image 'des chevaux aux crins denses sur une plage...' mais bizarrement je les pensais au bord de l'Adriatique (dans ma mémoire court circuit avec un tableau de de Chirico, un des rares où ne passent pas des trains à l'horizon sous des crépuscules jaunes et verts?).
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Different un peut de mythologie de culture et d imaginaire Je ne suis pas encore habituée a Jorge Luis Borges je n en ai que lue quelqu uns et je ne suis toujours pas certaine...On va des contes de Grim a Kafka donc c est tout un voyage...j ai beaucoup aimées Les Anges de Swedenborgun Ange pense ensuite à un autre Ange pour l' avoir près de lui. Deux êtres qui se sont aimés sur la terre ne forment qu' un seul Ange. Leur monde est régi par l' amour ; chaque Ange est un Ciel. Leur forme est celle d'un être humain parfait,
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une bibliothèque galaxie ,contée par un bibliothécaire aveugle,faite de milliards d'ouvrages écrits de chaque milliards de combinaisons de lettres , incluant ainsi tous les livres possibles... et DONC ...
LE LIVRE !
cette nouvelle de BORGES a l'instar d de Baudelaire pour " Elévation" ou Nerval pour " El Desdichado "plongera peut être , et c'est mon cas , le lecteur dans un état modifié de conscience .
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Peut etre interessant, quelque faits et histoires captivant , Mais en général ce livre je le trouve long , beaucoup trop de bla bla..la femme du chasseur étant la fille du boucher qui fut mariée a la soeur de la servante du chateau . A un certain moment je décroche disons que ce bouquin n. est pas mon favori de lui .Désolé mais ceci est mon point de vue,....
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"Le livre de sable" est un recueil composé de plus de textes courts, sans aucun désintérêt pour la lecture ni la progression des récits. Ce n'est pas le meilleur de Borges mais cela reste une nouvelle fois vertigineux pour qui prend la peine d'aller jusqu'au bout du livre. On ne se trouve pas en présence du chef-d'œuvre attendu mais à force de mettre la barre trop haut on passe parfois à côté de qualités essentiels. Borges demeure un excellent auteur et il ne m'appartient pas de critiquer son talent.
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Des nouvelles courtes et bien vides, un style suranné, un autre temps avec lequel je n'ai pas accroché du tout
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J'ai assez apprécié ce recueil de plusieurs nouvelles. A chaque histoire, "un concept impossible" écrit sur le ton de la conversation. J'aime beaucoup ce mélange entre le style et l'idée.
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Je n'ai vraiment pas aimé sans savoir de façon précise pourquoi.
La quatrième de couverture parle de 'conte métaphysique' ?
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Un bestiaire onirique, écrit avec élégance, qui vous fera trembler ou sourire !
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Ces entretiens commentent abondamment les littératures anglo-saxonne, argentine et française, et ce sont les questions du temps, de l'identité, de la fiction qui suscitent les développements les plus passionnants.
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