Citations de José Rodrigues dos Santos (593)
98 % de la matière qui existe aujourd'hui s'est formé à partir de l'éruption d'énergie du Big Bang. Cela signifie que presque tous les atomes présents dans notre corps sont déjà passés par diverses étoiles et ont déjà occupé des milliards d'organismes différents avant d'arriver jusqu'à nous.
L'idée fondamentale des systèmes chaotiques est simple à formuler. De petites altérations dans les conditions initiales provoquent de profondes altérations dans le résultat final. Autrement dit, petites causes, grands effets.
Après les incessants appels au calme de la veille, la TSF avait passé la matinée du 16 mars 1939 à diffuser de la musique classique, certainement des requiem pour le pays qui venait de s'éteindre. Mais apparemment, le défunt gesticulait encore car il y avait du nouveau. Ou alors, c'était l'oraison funèbre.
Tout scientifique sait parfaitement que les mathématiques, quand elles contredisent l'intuition, l'emportent presque toujours.
Parfois, je pense que la vie n'a aucune valeur, que c'est une chose insignifiante. Je vais mourir et l'humanité ne sentira pas la différence. L'humanité va mourir et l'éternité ne sentira pas la différence. Nous ne sommes que des ombres, de vaines poussières se perdant dans le temps ... Mais, d'autres fois, je pense que nous naissons tous avec une mission, que nous jouons tous un rôle, que nous faisons tous partie d'un système. Cela peut être un rôle minuscule, une mission dérisoire, cela peut même nous paraître une vie perdue, mais, après tout, qui peut savoir si une chose aussi infime n'est pas une part essentielle dans la conception du grand gâteau cosmique ?... Nous sommes de minuscules papillons dont le fragile battement d'ailes a peut-être l'étrange pouvoir de générer de lointaines tempêtes dans l'univers.
-[...] Les mathématiques touchent vraiment au divin.
La déclaration surprit tout le monde.
- Au divin ?!! dit Seth avec une expression d'incrédulité. [...]
-Certainement.
-Où diable trouve-t-on le divin dans les mathématiques ?!!! [...]
- Dans le problème de l'infini.
" quelle croix-rouge, mon gars ?
Cette ambulance fait partie de la mise en scène, qu'est-ce que tu crois?
Elle sert uniquement à donner l'impression que tout est normal, qu'on apporte une assistante aux malades qui étaient dans le train et que maintenant tout le monde sera bien traité.
Tu ne vas pas me crois, mais c'est l'ambulance qui transporte le gaz au crématorium."
Tu sais ce que j'ai à te dire, ma Flor ? lui demanda-t-il avant qu'ils ne sortent de la voiture. Notre planète est en train de mourir d'un cancer dont la tumeur est l'humanité.
La question n'est pas de savoir si les animaux ressentent des émotions, mais de comprendre pourquoi la science se comporte comme s'ils en étaient dépourvus. Comment expliquer que les scientifiques censés être intelligents, nient cette évidence ?
N'oubliez pas que tous les animaux font partie de l'âme du monde.
Les animaux aussi ont une âme.
Tu vois le Totenkopf ? demanda-t-il en désignant la tête de mort sur le col de son uniforme. Le Reichsführer-SS et d'autres grands chefs croient que les têtes de mort en cristal qui se trouvent en Amérique du Sud ont été faites par les Atlantes, le peuple semi-divin qui, après la chute des lunes gelées, a émigré vers l'Allemagne, le Tibet et les Andes, créant les Aryens. Parce qu'elles proviennent des mystiques Atlantes, ces têtes de mort ont des pouvoirs magiques. S'ils sont contrôlés, ces pouvoirs peuvent donner l'avantage au Reich dans la guerre.
Le Portugais éclata de rire.
- C'est bon, arrêtez de me faire marcher...
- Je te le jure ! Les SS prennent cette affaire très au sérieux.
P 264
Surtout, il ne pensait pas. Il respirait, se déplaçait, exécutait. Mais penser, non. Jamais. C'était comme s'il débranchait son esprit. Il était là sans y être. Sa tête était absente et seul son corps était actif, une machine sans âme, un cerveau sans conscience. Il s'approchait d'un cadavre, ajustait la poignée de la canne autour du cou ou attachait la ceinture à une jambe, et le traînait dans la pièce où le Kommando des dentistes et celui des barbiers faisaient leur travail. Une fois celui-ci terminé, les objets inertes étaient livrés au Heitzerkommando des fours jusqu'à ce qu'ils s'évanouissent en cendres et en fumée.
P 174
Une énorme flamme s'échappait de la cheminée de l'un des crématoires, où brûlaient selon toute vraisemblance les déportés qui, une heure plus tôt à peine, avaient croisé les SS qui sortaient du cinéma.
P 108
- Tu n'as pas encore compris qu'avec les nazis, quand ça change c'est en pire ? demanda Vaclav. Lorsqu'on était dans nos maisons, ils nous ont envoyés dans le ghetto. C'était pire que nos maisons. Du ghetto nous sommes partis pour Theresienstadt, c'était pire que le ghetto.De Theresienstadt, nous sommes venus ici, ce qui est bien pire que Theresienstadt. Tout changement entraîne une aggravation de la situation.
- Qu'est-ce qui peut être pire que Birkenau ? insista le jeune homme. On crève de faim, on meurt de froid et on passe nos journées dans la boue, on a la diarrhée et le typhus et je ne sais quoi encore, il n'y a ni médicaments ni eau, on nous fait transporter des pierres d'un endroit à un autre, on passe une heure ou deux debout sous la pluie ou la neige pendant l'appel, on se fait tabasser par les SS et les Kapos, il y a des gens qui meurent partout, nous sommes devenus des squelettes, je passe mon temps à chier et à tousser... Qu'est-ce qui pourrait être pire ?
Vaclav désigna les volutes de fumée à l'horizon.
- Les crématoires.
P 80-81
Tu n'es pas un soldat ! Tu es un SS. La SS n'est pas un ordre militaire, c'est un ordre initiatique ! Tu n'es pas un soldat, tu es un moine guerrier. Nous tous, les SS, nous sommes au service de forces que nous ne comprenons pas, des forces qui viennent du cosmos et nous relient à la transcendance ! Nous sommes l'homme nouveau. Notre destin est de détruire l'homme-animal et de créer l'homme-Dieu ! Est-ce que ça coûte ? Bien sûr. Ca coûte énormément. C'est affreux. Mais nous devons le faire. Pour le bien final de l'humanité, nous devons faire temporairement le mal.
P 402
L'un après l'autre, les Juifs ramassèrent les pierres qu'ils avaient entassées et commencèrent à les rapporter à leur place initiale. Levin réalisa ce jour-là que son travail à Birkenau consisterait à transporter des pierres d'un côté à un autre, puis à les rapporter à leur point de départ, pour recommencer à nouveau. Telle serait désormais son inestimable contribution à la gloire et à la grandeur du Reich.
P 363
Pour le meilleur et pour le pire, n’était-ce pas cela, l’engagement d’un mariage ? Le pire était arrivé et, en dépit de la très mauvaise décision qu’elle venait de prendre et des doutes qui grandissaient en lui sur la relation qu’avait entretenue sa femme avec son défunt patron, il était hors de question de l’abandonner dans de telles circonstances.
Le regard de dona Graça demeurait fixe, ou plutôt vide, comme si elle regardait sans rien voir. Assis dans le bureau du docteur Godinho, fixant l’écran, Tomás voulait dire à sa mère de ne pas s’inquiéter, qu’elle était entre de bonnes mains, qu’on lui avait diagnostiqué un cancer, mais que les progrès de la médecine permettaient d’espérer qu’on en viendrait à bout. Mais il ne dit rien. Ce serait inutile. Elle était perdue dans le labyrinthe de sa démence.
Le futur. La vie du professeur Yao Bai avait entièrement été tournée vers le futur. Il avait consacré toute sa carrière à l’étudier et à le préparer. Finalement, il en avait été l’auteur. Il l’avait créé. Si le futur était devenu ce qu’il était, c’était en partie grâce à lui. Le monde ne le saurait peut-être jamais, mais il avait contribué à bâtir le futur.