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EAN : 9782357205192
557 pages
Editions Hervé Chopin (24/09/2020)
3.77/5   312 notes
Résumé :
Après avoir annoncé la naissance de deux bébés génétiquement modifiés, un scientifique chinois disparaît. La presse internationale commence à poser des questions, les services secrets tentent de trouver des réponses, un homme contacte Tomás Noronha à Lisbonne. Celui qui se présente comme un scientifique travaillant pour la DARPA, l’agence pour les projets de recherche avancée de la Défense américaine, a besoin du célèbre cryptologue pour retrouver le savant disparu.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (75) Voir plus Ajouter une critique
3,77

sur 312 notes
C'est le quatrième volume de la série romans de vulgarisation scientifique de J.R. dos Santos, présentateur vedette du journal télévisé depuis de nombreuses années au Portugal. Après "La formule de Dieu" et "La clé de Salomon" où il explorait les arcanes de la physique quantique, après "Signe de vie" où il était question de vie dans l'espace, voici "Immortel" qui va nous ouvrir le monde de l'Intelligence Artificielle I.A., Intelligence Artificielle Générale, I.A.G et celui de l'ingénierie génétique.

Notre héros Tomas Noronha va retrouver le savant chinois Yao Bai, expert en Intelligence Artificielle, à qui il avait eu la douleur d'annoncer le décès de son fils Jinming, scientifique chinois envoyé pour explorer des traces de vie survenue dans l'espace dans le volet précédent "Signe de vie".

Le savant chinois vient d'annoncer la naissance de deux bébés chinois génétiquement modifiés afin de résister mieux au virus du VIH. Yao Bai va disparaître mystérieusement. Or il se trouve que ce scientifique travaille sur le projet Vitruve pour la Chine, projet qui pourrait amener à la naissance d'un surhomme ou un "immortel" , en utilisant des techniques de "Uploading" du cerveau humain vers le digital.

Un Américain, Kurt Weilmann, (clin d'oeil à Raymond Kurzweil?, directeur de l'ingénierie chez Google) se présente à Thomas. Il travaille pour la DARPA, l'agence américaine pour les projets de recherche avancée de la défense US. Weilmann est à la recherche du savant chinois disparu.

Comme les livres précédents de cette série, le récit se compose de deux parties:
une partie consacrée à la recherche scientifique et aux questions de société (voire philosophiques ) qui en découlent, par le canal d'un dialogue entre l'historien Thomas et le scientifique américain Weilmann; et une deuxième partie consacrée à l'action.

L'action va être menée à un rythme effréné d'autant plus que notre scientifique chinois, avant de disparaître, va changer d'entité.. mais avant de franchir ce pas décisif pour lui comme pour l'humanité, il va envoyer un SMS d'avertissement à Thomas. L'entité que le savant va devenir va voir en Thomas un danger.

Cela va être l'occasion de folles poursuites avec un enjeu majeur à la clé: la survie et le devenir de l'humanité dans un monde guetté par la Singularité, le moment-clé où la machine surpassera l'Homme, ce qui devrait intervenir avant 2050, aux dires des scientifiques.

Si vous vous intéressez à l'Intelligence Artificielle, à l'ingénierie génétique, vous ne serez pas déçus!
Le livre explore les dernières techniques utilisées dans ces domaines.

Il nous montre où en sont les deux grandes puissances qui sont les plus avancées dans ce domaine, la Chine et les Etats-Unis, l'Europe étant malheureusement largement à la traîne dans ce domaine. La Chine donnant l'impression parfois (souvent?) de jouer avec le feu...et d'avoir des responsabilités à venir (en plus de son rôle dans la pandémie actuelle, évoquée largement dans ce livre).

C'est un thriller passionnant, qui pose les vraies questions qui vont se poser à nous prochainement:

- Intelligence Artificielle, médecine, génétique.. des domaines qui vont se compléter. Quand l'ingénierie génétique sera performante, tous les humains réclameront le droit d'en bénéficier.. ce sera la course aux bébés "parfaits", la voie vers le "surhomme"?

- la place prédominante que va prendre la Chine.. peut faire peur, ce pays n'accordant pas la même place que nous aux libertés individuelles;

- quels seront les rapports entre les nouveaux humains (les humains "augmentés" (par l'ingénierie génétique ou par des techniques de "fusion" homme-machine) et les humains qui resteront à l'état de Homo Sapiens?

- les machines de plus en plus performantes pourraient-elles par la suite acquérir une forme de conscience?

- pourra-t-on vraiment un jour transférer la conscience humaine vers un ordinateur?

- un autre avenir possible pour l'Homme, que celui de fusionner avec la machine?

- la course vers l'immortalité (Google y travaille aussi) impliquera pour nous de renoncer à notre forme biologique et de renoncer à la reproduction, avec toutes les conséquences que cela entraînerait.

Bref, un livre qui ne laissera pas indifférent.. mais qui peut faire frémir car tous ces bouleversements vont intervenir très prochainement.... La Singularité est prévue avant le milieu de ce siècle....




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J'ai longuement hésité et puis que je me suis dit que non je ne commencerais pas cette chronique en vous chantant « immortelle » de Lara Fabian. Ce n'est pas l'envie qui m'a manqué…

Si je n'avais pas lu une critique de Geneviève, jamais je n'aurais ouvert ce roman qui me faisait un peu trop penser à ce qui s'est fait il y a des années, du temps du Da Vinci Code (que j'avais lu et apprécié pour le divertissement qu'il m'avait offert).

Non, non, rien à voir avec le Da Vinci Code où l'on court partout, dans tous les sens, avec la moitié du monde à son cul.

D'ailleurs, durant plus de la moitié du roman, nous avalerons les conversations intéressantes qui ont lieu entre Tomás Noronha (historien et cryptologue) et un scientifique américain de la DARPA, l'agence de recherche avancée de la Défense américaine, au sujet d'un scientifique chinois disparu (le professeur Yao Bai), le tout en alternance avec ce qui se déroule dans le labo de ce scientifique.

Durant tout ce bla-bla, on pourrait penser que l'on va se faire chier, s'ennuyer ferme, et bien non ! J'étais immergé dans leurs conversations et j'ai oublié le temps qui passait, ne ronchonnant que pour le fait que l'Américain foutait le mot « man » toutes les dix phrases (c'était redondant).

Certes, cela pourrait faire un peu cliché que tout ce dont Tomás Noronha a mis en garde le scientifique, fan de nouvelles technologies et d'intelligence artificielle générale, se déroule justement ensuite et donne raison à notre historien.

Oui, si l'on n'y prend pas garde, ce thriller de vulgarisation scientifique pourrait faire penser à un mauvais film de Hollywood où, après avoir causé durant plus de la moitié du film, nos deux protagonistes se mettent tout d'un coup à courir pour sauver leur peau plus de fois que ce pauvre John McClane dans ses films (Die Hard).

En fait, ce roman aurait dû m'horripiler grandement, notamment avec les dialogues qui semblent nous mâcher tout ce qui arrivera ensuite, nous mettant en garde contre la science sans conscience, les technologies nouvelles et leurs dangers, notamment le Net et tous les GAFAM qui nous contrôlent (Google, si tu me lis…).

Oui, il y avait moyen de me perdre, de m'énerver dans cette construction de roman, avec les dialogues entre une personne pro-technologies et une qui s'en méfie, le tout faisant un peu manichéen, durant plus d'une moitié de ce pavé, avant que tout ne s'accélère.

Et pourtant, j'ai apprécié ma lecture, j'ai été plus qu'intéressée par leurs discussions, des plus instructives, qui ne m'a jamais donné la sensation d'être dans un café du commerce en compagnie de types bas de plafond. J'ai même eu la sensation d'aller me coucher moins bête qu'avant.

La partie consacrée à la Chine et à ses millions de caméras permettant de surveiller toute la population m'a fait froid dans le dos, une fois de plus. le contrôle est total, les Chinois possédant un crédit social (système carotte/bâton) dont ils ne peuvent descendre en dessous d'un certain score, sinon ils perdent le droit de prendre le train, de faire des emprunts,…

Orwell nous avait mis en garde, nous ne l'avons pas écouté. Moi, des caméras de sécurité dans les villes, je préfère qu'il y en ait un strict minimum, ça peut toujours être mal utilisé ensuite…

Il y avait moyen de m'énerver aussi avec la partie course pour rester en vie, où nos deux protagonistes vont devoir échapper à un truc plus fort que tout, capable de tout, juste pour assurer sa survie, ne faisant pas plus attention aux vies humaines que nous n'en aurions pour une colonie de fourmis écrasées par mégarde.

Anybref, ce roman aurait pu finir balancé au milieu de la pièce et pourtant, je l'ai dévoré, ayant bien du mal à la lâcher, malgré ses défauts, comme ce scientifique américain un peu stéréotypé, cette manière de nous prémâcher la seconde partie du roman avec les mises en garde de Tomás et cette sensation d'être dans un mauvais film hollywoodien dans la partie "adrénaline, il faut courir pour sauver notre peau".

À réserver aux lecteurs et lectrices avides d'en savoir plus sur les avancées médicales et technologiques, afin de briller au prochain repas de famille, à la machine à café ou au barbeuk, avec les potes.

Le récit est fort riche d'apprentissages technologiques, médicales, de morale, de sciences, de conscience et cela pourrait vite devenir indigeste pour ceux ou celles qui préfèrent en manger à petite dose.

À noter aussi que l'épilogue, assez long, concernera la philosophie, l'eugénisme et ce qui est permis ou non, ce qui est moral ou qui ressemble à des pratiques nazies et que les dialogues entre les différents protagonistes pourraient, eux aussi, lasser une partie des lecteurs/trices.

J'ai aimé le fait que tout, dans ces questionnements, ne soient ni tout à fait blancs, ni tout à fait noirs, mais mis en balance avec ce qui se fait déjà et qui aurait sans doute crispé bien des gens il y a quelques années. Ce sera aux lecteurs de se faire leur opinion, la mienne n'étant pas tranchée sur ses sujets hautement sensibles et éthiques.

Une lecture très divertissante, très instructive, un thriller qui reste calme durant plus de la moitié de ses 654 pages (pocket) avant de nous précipiter dans une course-poursuite haletante, digne d'un grand blockbuster. Les chapitres sont courts et nous laisse souvent sur un cliffhanger.

Il faudrait que je me penche sur les autres romans mettant en scène le personnage de Tomás Noronha, car il m'a semblé un peu fade, manquant de profondeur et j'aimerais en savoir plus sur lui.

À noter que les romans peuvent se lire de manière indépendante l'un de l'autre puisque leur parution en français ne suit pas l'ordre de parution portugaise.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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L'intelligence artificielle est-elle l'avenir de l'homme ? C'est pour moi ainsi que l'on pourrait résumer "Immortel" de J.R. Dos Santos.

Le roman est présenté comme un thriller scientifique. Et c'est peut-être là que le bas blesse. Certes l'histoire commence avec les révélations faites par un grand scientifique chinois sur des recherches basées sur la manipulation des gênes sur des embryons, révélations qui secouent la communauté scientifique. Mais pour la DARPA (agence américaine liée à la défense) ceci n'est que la partie immergée de l'iceberg, et pour son agent basé à Lisbonne la réponse est peut-être entre les mains de Tomas Noronha, historien (et héro récurrent des livres de J.R. Dos Santos) qui dans le passé (et un précédent livre de l'auteur) a été en contact avec le scientifique chinois par qui le scandale arrive. Hélas la lecture de ce pavé de 529 pages (sans la note finale) laisse le lecteur sur sa faim.

Il faudra passer les 280 premières pages avant que l'action ne soit vraiment enfin lancée (vraiment parce qu'à plusieurs reprises avant j'ai pensé que le thriller / roman d'action était enfin là....mais non). La longue première partie est constituée essentiellement d'échanges philosophico-scientifiques entre l'américain et le portugais, entrecoupés de courts chapitres sur les mésaventures du savant chinois. Pendant ces discussions j'ai eu l'impressions de lire un concentré résumé de tout ce que Wikipédia pourrait nous dire sur les hautes technologies, les progrès et bénéfices / les méfaits ou dangers de l'intelligence artificielle dans tous les domaines de notre vie. Des données parfois très techniques. Une longue liste qui, pour mois qui ne suis pas une spécialiste mais seulement quelqu'un qui regarde et lit un peu ce qui se fait dans le domaine, n'est pas non plus une découverte. Des démonstrations très documentées qui dressent un bilan pas très réjouissant. Et surtout des faits (exacts comme chacun peut le vérifier sur son ordinateur, sa tablette ou son téléphone intelligent) qui auraient aussi pu être traité par le biais du narratif, style plus vivant que la conversation à bâtons rompus entre un historien et un scientifique (j'ajoute que les "man" répétitifs qui parsèment le discours de l'américain m'ont paru très caricaturaux).

C'est donc à plus de la moitié du livre que l'on bascule dans le roman d'action, d'une manière très brutale et un peu excessive. Nos trois protagonistes (l'historien portugais, les scientifiques américains et chinois) passent d'un seul coup de la réalité de 2020 (Covid-19 compris) à un futur proche de science-fiction version film catastrophe. le rythme se fait haletant et captivant, comme dans ces blockbuster américains dont on sait que ce n'est pas réaliste mais grâce auxquels on aime se faire peur sur un futur possible.

Tout au long de ce roman j'ai repensé à divers livres ou films traitant de l'intelligence artificielles, de "2001 odyssée de l'espace" à "Des fleurs pour Algernon" et passant notamment par "Les robots" et la fameuse loi d'Isaac Assimov ou "I. Robot" pour n'en citer que quelques uns. Peut-être J.R. Dos Santos a-t-il vu trop large et traité trop de sujets dans ce roman, diluant un propos qui s'annonçait intéressant.

Ce qui a néanmoins retenu mon attention c'est le questionnement sur l'avenir de l'humanité dans un monde contrôlé par l'intelligence artificielle, et l'éternelle question : le progrès technologique est-il toujours un progrès pour l'être humain ?

Merci à Babelio et aux Editions Hervé Chopin pour la découverte de cet auteur. Si cette première lecture ne m'a pas entièrement convaincue les premières pages de "Le Millionnaire de Lisbonne" me laissent à penser que je vais apprécier les deux tomes de l'histoire des Gulbenkian. A suivre donc...
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Un "easy reading" de 550 pages qui aurait dû tenir en 50.

C'est un essai de journaliste, long exposé bavard sur l'état des lieux des technologies actuelles, avec une brève escapade dans l'aventure de l'humanité de demain. le titre ne me semble par ailleurs pas très bien choisi, mais si ce n'était que cela…

En synthèse :
- Verbeux et étalage de connaissances dans de faux dialogues
- Aventures stéréotypées et rédaction un peu facile (alternance de chapitres avec phrases finales courtes jouant avec les petits cliffhanger) ; niveau équivalent tout au long du livre, aucun crescendo ni aucune apothéose
- Personnages inexistants
- L'auteur est passé à côté du sujet - l'intelligence artificielle et l'avenir de l'humanité - en oubliant de développer son exposé dans le monde virtuel
- La "singularité" avec un grand S que je ne cautionne pas, est traitée de manière déconcertante

Livre lu dans le contexte de la "masse critique" de Babelio et l'éditeur qui m'ont offert ce roman ainsi qu'une rencontre avec l'auteur. Personnage intéressant à écouter et dont l'apparition face à nous a été un bon prolongement du livre. Il est (ou a été) présentateur du 20h au Portugal et l'on sent le journaliste.

Tout d'abord, il se lit très très bien, les pages tournent et j'aimerais bien connaître le nombre de mots au total. Il y a 550 pages qui ne me semblent pas bien denses… à moins que ce ne soit le contenu qui soit un peu léger !

Les 200 premières pages sont plus un étalage de technologies qu'un début de roman. C'est un déballage maladroit de connaissances et de spéculations sur l'avenir de l'humanité et de l'Intelligence Artificielle. La liste des sources en fin de livre - sur plusieurs pages - est impressionnante et l'on aurait aimé un peu plus de spontanéité dans une fiction, comme une mise en situation. Car l'erreur principale de ce livre est de tout prédire pour ensuite écrire une petite histoire qu'on comprend aisément, car tout nous a été pré-mâché auparavant.

Moyennement intéressant et assez "cliché" pour le geek ou le scientifique connaissant déjà toutes les nouvelles technologies et la prospective autour de la société de demain. Apparemment bien pour un niveau vulgarisation, comme en témoignent les nombreux avis positifs de lecteurs ne connaissant pas forcément bien l'actualité scientifique et technologique.

Les phrases et dialogues sont délayés et d'un niveau infantile : l'avenir de l'humanité est en jeu. Un américain caricatural et le héros ne font que parler, même lorsque l'action commence à bouger. Pas un sentiment, aucune intériorité. Rien pour rendre les personnages attachants.

L'alternance durant plus de 75 chapitres d'un point de vue et d'un autre, sur un rythme binaire, est pénible et en font un livre de "easy reading", c'est-à-dire qu'il tire les grosses ficelles d'un faux suspense, puisqu'on sait très bien qu'on aura la suite dans quelques pages. Pire, tous les résultats sont annoncés, il n'y a aucun effet scénaristique.

En réalité il n'y a pas vraiment d'histoire, puis ça dérive en aventure dans le monde physique où ça explose, ça fuit mais rien de bien haletant et ni l'auteur, ni les protagonistes ne croient à ce qui leur arrive. C'est peut-être ça un best-seller. Un mélange de Bruce Willis et du 11 septembre, aucune originalité.

Ce qui se passe dans le monde virtuel est consternant de simplicité alors que c'est là qu'il y aurait eu matière à développements immenses. La singularité en elle-même - chère aux transhumanistes - est traitée comme une boîte de conserve qu'on ouvre et qu'on jette. Théorisée, apparue et disparue.
Tant mieux, d'autres auteurs s'en chargeront.

Curieusement je suis resté accroché. J'ai promis de le lire en entier pour rédiger une critique impartiale ! Je voulais savoir où ça allait, j'ai regretté l'absence de surprise agréable sur la fin.
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Quel avenir nous réserve l'intelligence artificielle ?
Les machines accéderont-elles un jour à la conscience, et forte de leur intelligence, seront-elles toujours au service de l'homme ou se retourneront-elles contre lui ?
Ces questions qui peuvent paraître anecdotiques, décalées, sont au coeur de l'intrigue du dernier roman de José Rodrigues Dos Santos.
Sur la base des recherches les plus avancées, l'auteur nous entraîne dans un thriller glaçant. Mais loin d'être un simple roman, Immortel est une véritable oeuvre de vulgarisation scientifique sur les derniers développements de l'intelligence artificielle.
Les informations contenues sont particulièrement pertinentes, et les échanges entre le scientifique de la DARPA et le désormais célèbre Tomas Noronha permettent au néophyte d'accéder à ce monde inconnu.
Rien n'est épargné au lecteur : le récit des expériences eugéniques chinoises, les enjeux géostratégiques de la maîtrise de l'IA, et bien sûr l'euthanasie de la mort elle-même dixit Google. Je dis épargné, car il s'agit pour l'auteur d'ouvrir les yeux du plus grand nombre sur ce qui se profile d'ici une vingtaine d'années : l'évolution de l'homme.
Au passage, nous découvrirons avec un peu de stupeur quand même : la réalité des trois cents millions de caméras installées en Chine, permettant de surveiller les faits et gestes de chacun, le fameux Skynet qui associé à des algorithmes hyper-puissants permettent de reconnaître des personnes à leur démarche, nous apprendrons d'ailleurs que les chinois ont exporté cette technologie de surveillance vers des pays tels que l'Éthiopie, le Venezuela, le Zimbabwe, la Bolivie et l'Équateur…
Ce roman pose des questions, et pousse au débat.
Petit bémol : l'intrigue n'est finalement qu'un prétexte au projet de sensibilisation de Dos Santos, et se retrouve donc au second plan. Il faudra d'ailleurs attendre plus de 30 chapitres pour rentrer enfin dans le thriller.
A lire absolument !
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
22 mars 2021
J.R. Dos Santos s'est penché sur le futur de l'humanité dans son nouveau livre, Immortel.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (76) Voir plus Ajouter une citation
Dans les années 1950, on a inventé un algorithme appelé Perceptron destiné à simuler les fonctions des neurones et de leurs réseaux. C’est à partir du Perceptron que l’Apprentissage automatique puis l’Apprentissage profond ont été développés. Bien que l’architecture des ordinateurs soit différente de la structure des cerveaux biologiques, les réseaux neuronaux artificiels sont des systèmes informatiques qui, de fait, imitent l’activité des réseaux de neurones du cerveau. On peut leur indiquer, de façon arbitraire, quels sont les états désirables et indésirables, exactement comme le plaisir et la douleur en biologie, et quels comportements sont ou ne sont pas acceptables, à l’instar des systèmes de valeurs chez les êtres humains. De même que l’intelligence biologique ne résulte pas simplement de l’activité cloisonnée des neurones, mais du réseau qu’ils établissent entre eux, de même l’intelligence artificielle ne résulte pas simplement de l’activité cloisonnée des puces, mais du réseau qu’elles créent entre elles. Or, ces réseaux neuronaux artificiels semblent avoir des capacités de généralisation correspondant en biologie à l’activité du néocortex et de l’hippocampe. Ces capacités se révèlent dans la reconnaissance de modèles qui permettent aux ordinateurs d’établir des relations entre des choses apparemment différentes
Lorsqu’on sollicite un crédit auprès d’une banque, ce ne sont plus uniquement des êtres humains qui décident s’il va nous être accordé, mais essentiellement des algorithmes de réseaux neuronaux. Ces algorithmes disposent d’informations évidentes, telles que le salaire et les dépenses de l’emprunteur pour déterminer sa capacité de remboursement, mais ils font aussi des corrélations qui échappent aux décideurs humains ; c’est ainsi qu’on a découvert qu’il est plus probable que les personnes qui contractent un emprunt le mercredi le remboursent. On ne sait pas trop pourquoi, mais les algorithmes ont détecté cette corrélation. Ils parviennent à mettre en relation des choses qui nous échappent totalement.
À présent, les ordinateurs arrivent même à lire des textes manuscrits ! L’évolution a été telle que certaines applications reconnaissent déjà les objets automatiquement. Google Lens identifie chacune des images captées par un smartphone : fleurs, vêtements, animaux, bâtiments… On se promène dans la rue, on repère quelqu’un avec de belles chaussures, on les prend en photo avec son smartphone et on sait aussitôt de quel modèle il s’agit, où on peut les acheter et combien elles coûtent. Le système ADAM de Microsoft a été le premier à pouvoir distinguer deux lignées différentes de chiens de la même race, ce qui est devenu banal avec Google Lens. C’est aussi l’Apprentissage profond qui a permis aux véhicules autonomes d’interpréter le monde qui les entoure afin qu’ils puissent y circuler. Les Chinois sont particulièrement avancés dans ce domaine. En Chine, dans certains restaurants, les gens ne paient plus en espèces, par carte de crédit ni même par QR code sur leur smartphone. Ils le font avec leur visage.
C’est le même principe. Si l’intelligence artificielle est capable de reconnaître des images, elle peut également identifier des sons. Doté de l’Apprentissage profond, Skype a introduit la traduction simultanée en 2014 et, l’année suivante, l’entreprise chinoise Baidu a annoncé que son système de reconnaissance de la parole, DeepSpeech 2, réussissait mieux que les humains à identifier correctement des phrases courtes hors contexte. Plusieurs applications que vous devez connaître, comme Shazam, SoundHound ou Musixmatch sont capables de reconnaître des chansons à partir d’un court extrait. C’est grâce à ces fonctionnalités qu’Apple a créé le premier assistant virtuel, Siri, le prédécesseur de Rebecca. L’idée est de se passer du clavier et des écrans. Converser avec les ordinateurs deviendra la norme à l’avenir. C’est fait de manière anthropomorphique, ce qui crée l’illusion que nous parlons avec une personne. Et ça va encore s’améliorer, man. En 2016, des personnes décédées ont même été recréées grâce à des systèmes automatisés appelés chatbots. Vous comprenez ce que cela signifie ? C’est comme si les morts revivaient !
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Comme vous le savez, de nombreux neurologues pensent que la conscience est une propriété émergente du cerveau. À partir d’un certain niveau de complexité, la conscience apparaît naturellement. D’ailleurs, dans l’intelligence artificielle, on a déjà observé l’apparition de propriétés émergentes avec l’Apprentissage profond. Comme je vous l’ai expliqué, les mécanismes qui ont abouti à l’Apprentissage profond existent depuis les années 1950, mais ils n’ont jamais permis à un ordinateur d’apprendre par lui-même. Cela ne s’est produit que lorsque la capacité de calcul a été multipliée exponentiellement, selon la loi de Moore, et qu’Internet a créé les mégadonnées, en particulier après le dépassement d’un certain seuil. Les ordinateurs sont soudain devenus capables d’apprendre par eux-mêmes. En d’autres termes, l’Apprentissage profond est une propriété émergente. Il est probable que la conscience le soit aussi. Lorsque les ordinateurs auront dépassé un certain seuil critique en matière de capacité de calcul et d’accès aux mégadonnées, ils deviendront conscients.
— Mais à partir de quel support ? demanda Tomás. Y a-t-il un ordinateur assez puissant pour devenir conscient ?
Une expression indéfinie apparut dans les yeux de Weilmann.
— C’était une hypothèse que nous évoquions tous à demi-mot, sans que personne n’ose la formuler ouvertement. Il existe des millions et des millions d’ordinateurs sur toute la planète. Chacun d’entre eux est de plus en plus puissant, mais pas suffisamment pour devenir conscient. Mais… s’ils sont tous en réseau ? N’oubliez pas que nos neurones, pris isolément, ne produisent pas de conscience. Ce qui génère la conscience c’est le réseau de connexions entre eux tous, c’est l’interaction qui est établie entre les neurones à travers le cortex cérébral. Il en va peut-être de même des ordinateurs. Seuls, ils n’ont pas de conscience, mais connectés les uns aux autres en réseau, c’est différent. Le réseau est le cortex des ordinateurs, vous comprenez ? Or, sur quel réseau chaque ordinateur est-il connecté aux autres et accède aux informations de tous comme s’il disposait d’une masse de mégadonnées encore plus gigantesque ?
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Nous savons que la conscience n'est pas le produit de la magie, et la preuve qu'il est possible de la créer c'est que la nature l'a fait.
Si la conscience est apparue dans la biologie, elle peut parfaitement apparaître dans la technologie.
Certains scientifiques considèrent qu'Internet se réveillera un jour. Cette hypothèse a été envisagée en premier lieu par Teilhard de Chardin, le philosophe français qui, bien avant Internet, avait parlé de l'émergence d'un cerveau planétaire qui réunirait toute l'humanité de façon dématérialisée. Il nomma noosphère ce cerveau planétaire que nous appelons aujourd'hui Internet.
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— Mais ce n’est pas seulement en matière de diagnostic que les ordinateurs sont bien plus performants que les médecins. En thérapie aussi. Les ordinateurs reçoivent en ligne les informations complètes relatives à tous les nouveaux traitements existants et à tous les résultats des applications correspondant aux patients, comme cela se produit avec KnIT et Watson. De plus, ils testent virtuellement des millions de combinaisons de traitements en quelques minutes à peine, ce qu’aucun médecin ne pourrait faire en une seule vie, et ils font ces tests en tenant compte de l’ADN de chaque patient et des caractéristiques spécifiques de chaque cellule malade.
— L’intelligence artificielle est déjà utilisée à cette fin ?
— Absolument. Toutes les grandes multinationales pharma-ceutiques utilisent des programmes d’intelligence artificielle pour identifier des modèles et obtenir des informations permettant d’élaborer de nouvelles thérapies.
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Lorsque l’IAG apparaîtra, l’Intelligence artificielle prendra le contrôle et commencera à produire l’IAG 2.0, l’IAG 3.0 et ainsi de suite. Ce sera l’explosion de l’intelligence prophétisée par I.J. Good. Homo sapiens sera totalement dépassé, et deviendra un crétin stupide comparé à la Superintelligence artificielle qui dominera la planète. La seule manière pour l’être humain de s’adapter à l’intelligence artificielle et de rester viable en tant qu’espèce est de fusionner avec la machine. Il devra pour cela améliorer son corps, manipuler l’ADN pour augmenter sa capacité cérébrale et insérer des implants électroniques dans son cerveau pour devenir plus intelligent et être connecté à l’Internet total. L’humanité 2.0 devra accompagner l’IAG 2.0, et l’humanité 3.0 aller de pair avec l’IAG 3.0, et ainsi de suite, jusqu’à ce que l’être humain et l’IAG ne forment qu’une seule et même entité.
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