AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Joseph Bédier (126)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Tristan et Iseult

Edition Librio par Pierre Dalle Nogare

Cette édition est celle par laquelle j'ai entrepris la relecture de ce mythe arthurien. Une soixantaine de pages au style obscur qui m'ont laissé perplexe tant cette version ne me paraît pas du tout adaptée à un public de 5ème, comme c'est prévu. C'est loin d'être illisible mais pas non plus si accessible que ça. En refermant le livre, j'ai eu l'impression d'avoir loupé des éléments, de n'être pas allé au fond du récit. D'où mon retour en librairie...



Edition Le Livre de Poche par René Louis

Après une longue comparaison entre les autres éditions disponibles, j'ai opté pour celle travaillée par René Louis. Bien plus longue certes mais également le résultat d'un véritable travail d'adaptation et de modernisation. Le texte a été retravaillé aussi bien dans le fond que dans la forme, sur la base de plusieurs versions anciennes. C'est un texte plus complet qui ressort alors, plus cohérent, mieux structuré et ne prêtant plus à confusion, notamment concernant les différentes Iseult ou l'ingestion de la potion.



D'une version à l'autre, cet amour légendaire prend des tournures opposées. Si j'adhérais peu à la première, la seconde m'a beaucoup plus convaincu malgré une petite lassitude face à ce va-et-vient perpétuel, entre les deux amants qui ne cessent jamais de s'unir et se désunir, trop redondant. Et pourtant, j'ai apprécié redécouvrir cette histoire où le roi Arthur joue les guest-stars, où les dragons et les géants foulaient encore le monde et où des inspirations antiques transparaissent à l'image de la couleur des voiles blanches ou noires devant traduire le choix d'Iseult alors que Tristan se meurt.



Challenge MULTI-DÉFIS 2019 : Un roman avec deux prénoms dans le titre
Commenter  J’apprécie          120
Le roman de Tristan et Iseut

"Tristan et Iseut" est un grand classique que je connaissais vaguement alors j'ai voulu combler une lacune d'autant plus que le fils de ma copine s'appelle Tristan. C'est une très belle légende médiévale même si le prénom de Tristan lui a été donné parce qu'il est né de la tristesse de sa mère devenue veuve.

C'est l'histoire d'une passion due au philtre d'amour entre Tristan, le chevalier, et la reine Iseut la blonde, alors qu'il doit la conduire à son époux, le roi Marc de Cornouailles. Leur amour est impossible et il va les mener à la mort. Sur leurs deux tombes, les plantes vont s'entrelacer comme pour les relier à jamais.

Richard Wagner en a fait un opéra en 1865 qui lui a fait dire que cette tragédie était un « Poème d'amour séculaire, fondateur, écrit et récrit à l'encre indélébile dans toutes les langues européennes du Moyen-âge. »





Commenter  J’apprécie          110
Tristan et Iseult

Vous voulez de l'amour (à mort), du suspens, une histoire à rebondissements ?

Tristan et Iseult est fait pour vous !

D'une incroyable modernité, ce récit relate l'histoire d'un preux et noble héros du Moyen-Âge, contraint par magie, puis par passion, d'aimer la plus belle princesse d'Irlande, un peu magicienne, promise à son oncle.

Tristan et Iseult vont s'aimer de manière interdite, sensuelle. Pour vivre leur amour, ils vont duper jusqu'au grand roi Arthur, renoncer à l'Honneur, prêter un faux serment devant Dieu, vivre pauvres dans la forêt.

Chaque (court) chapitre relance l'intrigue. Tout est fait pour que les amants s'aiment : de passion d'abord, puis, après 3 ans comme si l'ancêtre de Beigbeder y avait mis la patte, d'amour profond.

Tout s'oppose à leur amour : l'adultère, les barons félons et jaloux, le nain voyant, la religion et enfin, l'épouse bafouée.

Tous les ingrédients d'un feuilleton à suspens sont là : amour, pouvoir, jalousie.

Le personnage d'Iseult, jeune femme déçue par un mariage forcé avec un roi plus âgé, qui assume son désir pour un jeune homme viril, est fascinant. On est entre le XIIe et XIIIe siècle, et cette femme est prête à renoncer au pouvoir, à la richesse, à l'Honneur même, à être parjure, au confort, pour vivre finalement son choix.

C'est d'un féminisme, de plus en plus bafoué, que nous aimerions voir remis à l'honneur aujourd'hui !

Tristan et Iseult emprunte beaucoup de codes mythologiques voire évangéliques. L'histoire est elle-même inspiratrice de nombreuses histoires d'amour, à commencer par Roméo et Juliette.

Commenter  J’apprécie          110
Tristan et Iseult

Lu il y a environ 15 ans pour la première fois, je gardais de cette histoire un fort souvenir emprunt d'émotion. Pourtant, difficile d'en évoquer les détails… D'ailleurs, je ne me souvenais pas à quel point Iseult pouvait se montrer cruelle, orgueilleuse et bornée. En revanche, une scène en particulier m'avait marquée, celle du serment ambigu de la Reine et du lépreux qui la porte sur son dos. Une ruse bien ficelée qui m'avait laissée pensive… Que de filouteries au sein de ce roman !



Il est vrai qu'en comparaison, Roméo et Juliette feraient presque pâles figures. Tristan le vaillant et Iseult la belle, s'aiment, envers et contre tous, et ne semblent souffrir d'aucun regret ni remords. C'est en ingurgitant un philtre d'amour puissant que naît leur passion dévorante. Un attachement qui les place dans une situation illégitime et leur fait encourir de grands dangers. Mais nos tourtereaux ont l'esprit aiguisé et ils parviennent, grâce aux coups du sort bienheureux ou par ruses, à se sortir de ces situations compliquées et délicates. Durant trois années, ils échappent aux pires manigances et défient même la mort ! Mais ne dit-on pas que l'Amour dure 3 ans justement ?



Finalement, les effets du philtre se dissolvent et la Raison leur revient quelque peu. Ils ne peuvent vivre plus longtemps comme des parias, la place d'Iseult la Reine est aux côtés de son Roi et Tristan doit la lui rendre avec honneur. Mais loin de s'étioler, leur amour perdure, au-delà des mers, de la distance et du temps, qui s'écoule cruellement.



Un amour passion, un amour dévorant, un amour maudit.



Un grand classique du Moyen-Âge que je conseille.



Challenge Multi-Défis 2023

Challenge ABC 2022-2023



~ RELECTURE ~
Commenter  J’apprécie          100
Le roman de Tristan et Iseut

A l'origine, il existe de nombreux poèmes du douzième siècle qui fondent la légende de Tristan.

Puis elle est comme illuminée par la musique de Wagner.

Et prend finalement place dans la littérature, grâce à Joseph Bédier, De l'Académie Française, qui reconstitue la légende, dans un langage châtié et poétique, à peine teinté d'archaïsme dans son "Roman de Tristan et iseut".

De son ouvrage devenu classique, Joseph Bédier a décidé, en collaboration avec le célèbre dramaturge Louis Artus, de tirer une pièce.

L'audace est grande d'adapter cette vieille légende celtique, après Wagner et sans la puissance de la musique.

Mais l'auteur de la pièce prouve, grâce à son talent, que le sujet, sans cesse repris depuis des siècles, dans toutes les littératures est encore plein d'émotion.

Il en fait un beau spectacle dramatique en trois actes. Mais ce n'est plus le spectacle romantique de Wagner, c'est un roman d'amour médiéval plein d'humanité et de sincérité.

Le style y est tantôt lyrique, tantôt familier et il fallait l'adresse des deux auteurs pour donner le ton juste à cette adaptation.

En lisant ce texte, paru dans "La petite illustration" on se prend à rêver d'être présent dans ce prestigieux Théâtre "Sarah-Bernhard" en mars 1929 pour la première.
Commenter  J’apprécie          100
Tristan et Iseult

- Psychanalytique : Un jeune garçon enlève à la figure paternelle une figure maternelle idéalisée, afin de nourrir avec elle un amour platonique ; amour qui ne peut durer plus de trois ans, âge où le petit enfant, déjà, prend conscience de sa propre identité et où, pour affirmer celle-ci, il doit se détacher physiquement des figures parentales. Trois ans au bout desquels, les deux fugitifs reviennent d’eux-mêmes au bercail, dominé par cette figure paternelle qui ne sait se placer ni du côté des bons ni du côté des gentils. La figure maternelle ne s'en trouve nullement entachée ; moyennant quoi, le jeune garçon se doit de s’éloigner un temps au moins, du nid conjugal, afin de voler de ses propres ailes.



- Historique : Cette légende ne nous étant parvenue que par bribes,elle permet d’obtenir des informations précieuses concernant les habitudes chevaleresques et seigneuriales médiévales. En effet, n’y apprend-on pas, par exemple, à quel point le chevalier est redevable devant sont seigneur, à quel point ce dernier, tout puissant, il est vrai sur ses terres, n’en subissait pas moins les pressions alentours. Nous constatons également que la lecture reste encore réservée à une élite et que, même les seigneurs en sont privés. Enfin, nous constatons également que la période médiévale est la période charnière durant laquelle la chrétienneté s'affirme en France au peuple complet.



- Mysogine : Ce Béroul fut une femme, c'est une évidence ! Pareils machination, suspicion et détournement n'ont pu être imaginés que par une pauvre femelle égarée du troupeau. Voyez avec quelle brio elle se tire des situations les plus scabreuses, perdurant à se coucher dans la fange, seul être capable d'autant de félonie et de tromperie, incapable de respecter les serments et les promesses faites devant dieu !



- Littéraire : Tous les ingrédients médiévaux sont ici enchevêtrés, assurant à cette version de Béroul, un succés qui ne sera jamais démenti : de l’amour, pas si courtois que ça…, de l’action (joutes, enlèvements et meurtres), du rire (l’épisode des méchants s’embourbant avec les chevaux), de la morale (les méchants sont punis et les gentils, après avoir subi bien des épreuves, peuvent vivre enfin en paix)… on sent ici les prémices de la vraie littérature, qui trouve ses sources dans un moyen-êge fantastique

Commenter  J’apprécie          100
Tristan et Iseult

C'est triste de faire ce constat : mais je suis restée complétement hermétique à cette histoire... Certes, l'histoire d'amour de Tristan et Iseult en est une très belle... histoire d'un amour qui veut aller au-delà de tout... Le cadre aussi est juste majestueux... la mer, l'Irlande, la Cournouailles et le côté fantaisiste et fantastique qu'il nous rappelle... Mais bon... j'ai eu l'impression que l'écriture me laissait de côté, ne m’immergeait pas dans l'histoire... Je suis restée à l'écart, et c'est bien dommage...
Commenter  J’apprécie          91
Le roman de Tristan et Iseut

Tristan et Iseut, quelle légende magnifique. En fait, nous devrions plutôt dire un mythe, car il transcende tout et nous frappe de plein fouet dans les émotions et nos rêves romantiques. C’est une oeuvre d’origine celtique qui a traversé les siècles pour être encore présente aujourd’hui sur nos étagères et sur nos écrans.



Tout d’abord, le mythe est de tradition orale et fait son entrée dans la littérature écrite au 12e siècle. D’après le bouquin que j’ai entre les mains (Tristan et Iseut selon Joseph Bédier, Texte intégral, Édition Beauchemin), la première apparition d’un récit celtique qui serait sans doute à l’origine de Tristan et Iseut aurait vu le jour en l’an 800. (Il n’y a aucun autre renseignement à son sujet).



Il m’est difficile de donner un score à une telle légende, vu qu’elle transcende le temps. Possiblement, justement, que le fait que je ressens autant de puissance venant d’une oeuvre vaudrait largement la note de dix. C’est ce que je lui attribuerai alors, sans trop de questionnement, car, de toute façon, ce mythe continuera de progresser et de vivre à travers les décennies à venir.
Lien : http://www.sergeleonard.net/..
Commenter  J’apprécie          90
Tristan et Iseult

J'ai particulièrement apprécié cette version de la célèbre histoire. Il faut indéniablement lire ce récit au moins une fois dans sa vie, histoire tragique et touchante qui marque l'imaginaire.
Commenter  J’apprécie          80
Tristan et Iseult

L'une des plus belles histoires d'amour du monde littéraire !
Commenter  J’apprécie          80
Le roman de Tristan et Iseut

A partir des fragments épars retrouvés de la légende de Tristan et Iseut, Joseph Bédier – philologue romaniste français du XIX-XXème siècle, spécialiste de la littérature médiévale – n’a pas simplement joué un rôle de traducteur dans la rédaction du livre et Le Roman de Tristan et d’Iseut, mais s’est également évertué à s’imprégner de l’un des morceaux littéraires préservés. Il s’est effectivement largement appuyé sur celui de Béroul, avant d’octroyer au centre du récit de ce dernier, un commencement et une fin en adéquation avec l’esprit Celtique originel.

Gaston Paris affirme dans la préface que « Le Tristan et l’Iseut de Béroul, ressuscités par M. Bédier avec leurs costumes et leurs allures d’autrefois, avec leurs façons de vivre, de sentir et de parler moitié barbares moitié médiévales, seront pour les lecteurs modernes comme les personnages d’un vieux vitrail, aux gestes raides, aux expressions naïves, aux physionomies énigmatiques » mais que « derrière cette image, marquée de l’empreinte spéciales d’une époque, on voit, comme le soleil derrière le vitrail, resplendir la passion toujours identique à elle-même, qui l’illumine et la fait flamboyer tout entière ». Comme s’il avait le dessein de résumer le projet du philologue, Gaston Paris rajoute : « C’est donc un poème français du milieu du douzième siècle, mais composé à la fin du dix-neuvième, que contint le livre de M. Bédier. »



***



Évocatrice, la merveilleuse, poignante, tragique, involontaire, éternelle romance des deux amants prouve l’étendue de sa beauté, de sa puissance, de sa magie à travers les lignes de l’aventure inoubliable retranscrite grâce au délicat travail de Joseph Bédier.

Les chapitres s’enchainent habilement au rythme de l’impossible idylle et apportent leurs lots de surprises.

Des sentiments divers de lecture se créent, alors, atour de personnages attachants que des péripéties, où la loyauté et le courage affrontent la couardise et la félonie, attendent.

Le symbolisme, qui agrémente l’histoire dans son intégralité, charme par la force de ses messages.

La narration simple, épurée, singulière touche. La manière de présenter le futur avant que l’action à venir ne se déroule est presque jouissive et réconfortante à l’instant où la promesse finale de la justice se dessine à l’horizon.

Chargée en émotion, la dernière scène, digne des plus grandes tragédies, bouleverse. Il en va évidemment de même pour de nombreux épisodes; d’autant plus les précieux passages gorgés de métaphores magnifiquement bien tournées, trouvées, placées.



***



Le lecteur doit néanmoins s’habituer à l’écriture désuète proposée par l’auteur, afin d’en apprécier les couleurs, la richesse, l’éclat. Comme le souligne Gaston Paris au sujet des protagonistes et de leurs images figées dans le temps, l’écrit authentique possède lui-même une aura d’antan particulière appréciable. Il est par conséquent nécessaire de prendre en considération ce constat pour appréhender correctement l’entrée dans un univers aux trésors insoupçonnés.

Si le dernier épisode marque indéniablement les esprits, la destinée d’Iseut dans le contexte s’avère trop abrupte. En ce sens, les dernières lignes larmoyantes de la fin déçoivent. Il en est de même pour certains passages parfois excessivement brefs. Toutefois, la narration telle qu’elle apparaît peut paradoxalement offrir une plus-value à l’ensemble, puisque son originalité – ou sa forme – proche de la formulation des contes, a le pouvoir de charmer.

Le dernier détail désavantageux concerne la première de couverture de l’ensemble des collections qui aurait visiblement tendance, esthétiquement parlant, à rebuter à tort les potentiels intéressés.



***



Les curieux d’histoire et de poésie, ainsi que les amoureux des passions interdites, trouveront aisément dans Le Roman de Tristan et Iseut les clés d’une émotion dont l’intensité n’a d’égal que la pureté vibrante de son essence.
Commenter  J’apprécie          80
Le roman de Tristan et Iseut

Une adaptation magnifique du roman de Béroul et Thomas: la langue de Bédier est superbe, incantatoire et porte très haut le mythe de l'amour plus fort que la mort; les archaïsmes volontaires n'alourdissent jamais le récit mais lui confèrent le charme des balades anciennes.



Lu et relu sans cesse, et préféré à la version Béroul ou à la version Mary.



Pour en comprendre toute la portée, je conseille de lire aussi L' amour et l'Occident de Denis de Rougemont... L'épée séparant les corps des amants dans la chambre forestière prendra alors tout son sens...Ainsi que l'épisode étrange du grelot...sans parler du philtre!
Commenter  J’apprécie          80
Le roman de Tristan et Iseut

Dans cette multitude d’ouvrages relatant cette mythique histoire d’amour je me suis penchée sur la version de Joseph Bédier convaincue par la préface de Gaston Paris. Je ne suis guère une adepte de la littérature médiévale, il me semblait donc judicieux de m’orienter vers cette œuvre écrite « en belle et simple prose » pour un lecteur « moderne », tirée par un travail titanesque des poèmes originaux de ses plus célèbres auteurs. Une incroyable découverte car je m’en rendis compte que je connaissais que trop mal cette merveilleuse légende. Certes les deux amants Tristan & Iseut n’étaient pas à me présenter en revanche le récit tragique de leur histoire lui l’était. Un roman magistral. Une histoire intemporelle, passionnante et envoûtante.
Commenter  J’apprécie          80
Tristan et Iseult

Moi qui adore les histoires d’amour et qui les traque dans tous les livres que je lis, je n’ai jamais réussi à m’émouvoir de celle-ci… L’amour y est, pardonnez-moi le mot, factice ; s’il n’y avait pas eu un charme initial pour les unir, ces deux-là ne se seraient jamais regardés. De plus, dans la version que j’ai lue, c’est Iseult elle-même qui choisit de faire boire le philtre à Tristan car elle ne veut pas épouser le roi Marc. Où l’on voit que la superbe héroïne de la plus célèbre des histoires d’amour n’est en fait qu’une petite fille capricieuse et rouée… Ce n’est d’ailleurs que le premier des mauvais tours qu’elle jouera, puisque tout le reste du livre est une apologie de la fourberie des amants qui trouvent tous les moyens possibles et imaginables pour se retrouver au lit sans que l’époux cocu ne s’en rende compte. Pendant ce temps, le malheureux nain qui veut alerter le roi de la perfidie dont il est l’objet – n’est-ce pas là, somme toute, initiative bien louable ? – voit toutes ses démarches échouer lamentablement et est constamment la risée de tous (y compris de l’auteur, dont le parti-pris est total). Non, décidément, cette vision de l’amour fou ne me fait pas rêver du tout…
Commenter  J’apprécie          80
Tristan et Iseult

Ce que les extraits de Béroul nous content (le début et la fin manquent), ce sont quelques moments dans la vie des amoureux : comment ils échappent à la vigilance du roi Marc, comment ils le fuient et vivent cachés dans la forêt à l'égal des vagabonds, comment Yseut est jugée à son retour à la cour.



Ces différents épisodes nous présentent l'amour comme désespéré. C'est un plaisir certes, mais pesant car fatal ici. Les amants doivent renoncer à toute ambition, tout respect d'eux-mêmes à cause de cet amour. C'est l'aspect amer qui transparaît.

C'est aussi l'humour et la ruse des amants qui est au coeur du roman : ils ne cessent de tromper les autres, surtout Marc. Ils se griment, jurent et font des mots grivois.

C'est l'ordre social qui est mis en cause par cet amour. Les vassaux qui s'inquiètent d'avoir un roi incapable de faire sa loi chez lui.
Lien : http://pralinerie.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          80
Le roman de Tristan et Iseut

Orphelin de père et de mère, Tristan, fils du roi Rivalin, est élevé par son maréchal, Rohalt le Foi-tenant. Sa mère lui avait donné ce nom, car elle était triste à mourir d’avoir perdu son cher époux. Puis à l’âge de 7 ans, il fut confié au bon écuyer Gorneval qui lui enseigna tous les « arts qui viennent aux barons », ceux de la guerre, mais aussi le chant, la harpe et la vènerie. Mais un jour, il fut enlevé par des marchands norvégiens qui l’abandonnèrent sur le sable d’une plage suite à une tempête qu’ils crurent créée par lui. Il se retrouve sur les terres du roi Marc lequel doit payer aux Irlandais un très lourd tribut. Il doit leur fournir 100 chevaliers une année et 100 jeunes filles la suivante à moins qu’un volontaire courageux ne provoque en duel leur envoyé, un géant invincible nommé Morholt. Tristan parvient à le tuer non sans peine. Mais c’est l’oncle de la très belle Iseut la blonde que le roi Marc veut demander en mariage. Tristan réussit à la convaincre de prendre le bateau avec lui pour l’emmener se marier à la cour de Tintagel. Mais un peu par mégarde, alors qu’il fait très chaud, tous deux se désaltèrent en buvant un étrange philtre d’amour concocté par sa mère et destiné aux deux futurs époux…

« Le roman de Tristan et Iseut » est une extraordinaire histoire d’amour impossible comportant 19 chapitres rassemblés au début de l’autre siècle par Joseph Bédier à partir de textes anciens datant de plusieurs époques. Il a principalement pris pour sources Eilhat d'Oberg, Béroul, Thomas d’Angleterre et quelques anonymes, ce qui lui a permis de reconstituer cette affaire assez compliquée, pleine d’amour courtois, de sorcellerie, de combats chevaleresques et de luttes contre toutes sortes de monstres et de dragons. L’ensemble est passionnant bien qu’un peu hétéroclite, chaque auteur ayant mis l’accent plus sur le fantastique, sur les combats et le côté « chevalier sans peur ni reproche » ou sur les amours contrariés. Une liaison légendaire pleine de rebondissement finissant dans la peine, la souffrance et le désespoir comme tout amour impossible. Avec Roméo et Juliette et Héloïse et Abélard, Tristan et Iseut sont certainement les amants légendaires les plus connus et les plus attachants de la littérature ancienne. Leur histoire, malgré une prose un peu « médiévale », reste fort agréable à lire quand même, car totalement intemporelle.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
Commenter  J’apprécie          70
Tristan et Iseult

Afin de goûter le plaisir de cette histoire d’amour merveilleuse, il faut s’éloigner de notre XXIe siècle. S’abstraire de ses valeurs et de jugement sur les rôles sociaux et genrés permet alors de se laisser captiver par le charme du récit médiéval.

Cette légende arthurienne nous entraîne dans les forêts de Cornouailles, lorsque le chevalier Tristan s’éprend de la princesse Iseult aux cheveux d’or. Il y aura des philtres d’amour, du désir, des ruses, des combats, de la douleur et la mort pour justement immortaliser cet amour mythique.

Commenter  J’apprécie          72
Tristan et Iseult

Pardonnez mon langage pour un texte aussi ancien, mais : je suis dégoûté, ce livre est une pure tuerie de chez tuerie. Je trouve que son auteur, à travers les siècles se fait très bien comprendre, le scénario qui me faisait très peur, parce-que je ne suis pas du genre à lire des romans sentimentale, m'a carrément charmé !

Je n'aurais jamais cru qu'en 1100 et des bananes la forme du roman était déjà aussi aboutie, basé sur la transmission d'émotion humaine, avec un style unique en son genre, assez fleurie.

Du coup, tout les romans qui ont suivis ont un peu moins de mérite, hi-hi, et oui je plaisante, mais c'est une étrange sensation que l'on a en refermant ce bouquin, c'est quand même quelque chose que de terminer les dernières lignes et de revenir au présent ... bouleversé et déboussolé en se disant ( quel année on est déjà?)

C'est mieux que si un ménestrel était venu en pleine nuit nous raconter les exploits de Tristan en crachant des flammes, ou si vous préférez que si en zappant un soir à la téloche on tombait par hasard pour la première fois sur la première scène du parrain en se disant : tiens ça à l'air pas mal ça !

( C'est ce que j'ai dit en prenant le bouquin en main !)

Commenter  J’apprécie          70
Tristan et Iseult

Qui ne connaît pas, du moins dans ses grandes lignes, l'histoire de Tristan et d'Iseut, les deux amants maudits destinés à s'aimer à la vie, à la mort, à cause d'un philtre d'amour qu'ils ont accidentellement tous les deux ingéré? Comme pour Roméo et Juliette, cette histoire est universellement connue. Que vous l'ayez lu ou non, vous avez l'impression d'en connaître l'histoire.



J'ai acheté ce livre à l'époque de mon cégep, c'est-à-dire il y a près de dix ans maintenant. Il était à l'étude dans la plupart des groupes du deuxième cours de français, mais pas dans le mien, où nous étudions plutôt l'Avare de Molière. Comme j'étais plutôt jalouse qu'ils découvrent cette œuvre, j'ai quand même acheté le livre, qui, comme presque tous les livres que j'achète, s'est rapidement retrouvé dans le fin fond de ma bibliothèque, complètement oublié.



Je l'en ai finalement ressorti il y a quelques jours, forcée d'admettre que je n'avais plus tellement envie de lire cette œuvre, mais qu'il faudrait bien que je le fasse un jour. Il faut dire que ma crise «je veux lire tous les classiques» est maintenant terminée depuis un bon bout de temps.



À ma grande surprise, j'ai trouvé l'écriture beaucoup plus abordable que ce à quoi je m'attendais. Du moins dans ma version, le français y est assez moderne. Le sens de la plupart des mots est devinable, et pour ceux dont il subsiste un doute, un glossaire est présent à la fin du livre pour en expliquer le sens. Donc, ma crainte du manque d'accessibilité de l'œuvre a vite été balayée.



Au niveau de l'histoire, je l'ai globalement aussi trouvée beaucoup plus intéressante que ce à quoi je m'attendais. Bien sûr, nous ne sommes pas épargnés en terme de mièvreries et de paroles brûlantes, mais la façon dont l'histoire est narrée donne une distance bienvenue au lecteur. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé le ton «je vais vous raconter une histoire datant d'il y a longtemps» de la narration.



J'ai trouvé l'histoire intéressante parce que, contrairement à ce que je m'attendais, il n'y est pas uniquement question d'amour. Il y a aussi quelques aventures qui sont citées, comme celle où Tristan se rend en Irlande et tue le dragon-serpent qui nuisait à toute la communauté. Ces aventures ajoutent un petit parfum typiquement médiéval à l'histoire, qui autrement en aurait souffert.



Là où j'ai été déçue, quoique je m'y attendais, c'est au niveau du rythme de l'histoire. Ça progresse à pas de tortue, malgré toutes les coupures qui ont été faites à mon édition pour la rendre plus moderne. J'ai trouvé que le nombre de fois où Tristan se déguise pour revoir sa belle était beaucoup trop élevé. Ça revenait toujours au même et devenait ennuyeux. Le même scénario, à quelques variantes près, se répète encore et encore, si bien qu'à plusieurs reprises, j'ai eu le goût de sauter directement à la fin.



Tristan et Iseut est donc plus ou moins ce à quoi je m'attendais. Je ne me suis pas attachée aux personnages et c'est plutôt long comme je pensais, mais l'histoire elle-même m'a réservé quelques surprises. Je ne dirais pas qu'il faut absolument l'avoir lu dans sa vie, mais je ne regrette pas non plus de l'avoir fait. Toutefois, avec le recul, je suis bien contente d'avoir lu Molière à la place de Tristan et Iseut au cégep. À l'époque, je ne crois pas que j'aurais pu l'apprécier à sa juste valeur.
Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
Commenter  J’apprécie          72
Le roman de Tristan et Iseut

Une des plus belle histoire d'amour, un roman dont l'origine se perd dans la nuit des temps, une source d'inspiration pour des générations d'écrivains, un rêve d'adolescent, une aspiration à la pureté, une quête d'absolu... des multiples versions plus ou moins heureuses. celle-ci est merveilleuse au sens merveilleux du moyen-âge
Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Joseph Bédier Voir plus

Quiz Voir plus

Quelques Femmes ...

La première femme élue à L'Académie Française est ...

Marguerite Yourcenar
Marguerite Duras
Marguerite de Navarre

13 questions
209 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture généraleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}