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Citations de Joseph Boyden (375)


" Il n'existe pas de moyen plus rapide d'amener des gens à croire que de leur offrir à l'instant voulu la chose dont ils ont le plus cruellement besoin."
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On nous faisait coucher dans de longues salles, sur des rangées de paillasses; et comme j'étais la plus grande et que je ne parlais qu'à peine leur langue, les soeurs me surveillaient de très près. Elles me tenaient à l'écart de ma soeur; elles ne voulaient pas que je touche à ce qu'elles avaient inculqué à Rabbit, que désormais elles appelaient Anne.
Elles me tiraient du lit en pleine nuit pour me traîner dans une pièce aux lumières aveuglantes, où l'on me faisait répéter sans cesse les mêmes paroles jusqu'à les prononcer comme il falllait. Si j'étais surprise à parler ma langue, elles me frottaient l'intérieur de la bouche au savon et ne me donnaient rien à manger pendant des jours.
Les petits, elles les corrigeaient à coups de verge, ou bien elles les forçaient à manger par terre, comme des chiens; mais quelque chose, dans mon regard, les retenait de s'y risquer avec moi.
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Mais le rhum est une arme aussi rusée que puissante : j'ai passé ma vie à la regarder noyer mon peuple
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Régulièrement, j’envisageais de mentir à Lisette, de prétendre que j’étais trop fatigué pour écouter, mais l’âme quitte un peu plus le corps à chaque mensonge.

(p. 86)
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Quand on perd des choses, il faut essayer d'en gagner d'autres.
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L'homme devrait se sentir heureux le jour qui sera son dernier.
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Je dus me faire violence pour ne pas me jeter sur elle ; mais j'avais appris à choisir mes batailles.
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L'idée que j'ai sans doute tué m'empêche de dormir. Nous avons tous jeté des grenades dans le trou; nous avons tous entendu les cris. Nous sommes tous coupables.
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Je dirai aux anciens les choses étranges que j’ai vues, les aéroplanes qui montent très haut dans le ciel pour se mitrailler l’un l’autre, et les cadavres, tant de cadavres autour de nous qu’on ne les voit même plus gonfler sous la pluie, et cette rumeur à propos de petites bombes, pleines d’un gaz empoisonné qui brûle la gorge et les poumons, si bien qu’on s’étrangle et qu’on meurt dans de terribles souffrances, et les patrouilles, la nuit quand on se faufile comme un renard pour aller réparer les fils de fer et nettoyer les cratères ennemis et les obus, qui arrivent en sifflant de nulle part, un beau matin, pour arracher les bras, les jambes de l’homme auquel vous parliez la veille. Mais surtout, je dirai aux anciens comment, après un bombardement,, la vie reprend son cours ordinaire, presque aussitôt, comment l’esprit ne tolère pas qu’on s’attarde sur l’horreur de la mort violente, car sinon l’on deviendrait fou.
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Tout le monde prétend qu'il est dangereux d'apprivoiser un animal sauvage. Mais pour qui? Pour l'animal ou pour l'homme? Les gens, ceux qui vivent loin des animaux, affirment que nous sommes différents des créatures qui errent sur cette planète. Différents et supérieurs à elles.
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Les vieux souvenirs, on ne peut ni les brûler ni les noyer.
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J'ai remarqué que les wemistikoshiw font toujours les choses par trois. Ils sont obsédés par ce nombre : lignes de front, de renfort, de réserve n'en sont qu'un exemple parmi tant d'autres. Leurs équipes de travail comptent toujours trois membres : d'ailleurs, ils les appellent en les numérotant. […] Parfois, j'assiste aux prières où les wemistikoshiw se rassemblent et dans lesquelles ils invoquent leurs trois manitous, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. C'est peut-être la raison pour laquelle ils font tant de choses par trois.
Cela ne s'arrête pas là. À mon tour, je me suis mis à voir les choses par trois. C'est Elijah qui m'a appris, en poste isolé, la nuit, à guetter l'éclair de l'allumette dans la tranchée d'en face. Il faut regarder sur la lueur, compter lentement jusqu'à trois et ensuite, tirer. Le premier soldat gratte l'allumette, c'est l'éclair que l'on détecte. Il la passe à un copain qui allume à son tour son clope : c'est là que le tireur peut faire le point. Quand le second passe l'allumette à un troisième, on est prêt : on a juste le temps de tirer avant que le malheureux n’inhale sa bouffée.
(p.311-312)
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«Une chose est de parler pour divertir, Xavier ; mais il y a un don plus puissant, un plus grand menewawin, c'est de parler pour instruire. Si tu y parviens, tu seras en bonne voie pour redresser certaines choses qui ont mal tourné.»
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"Pour l'instant, tu n'as pas besoin de parler, dit Petite Oie. Trop de gens parlent trop alors qu'ils n'ont rien à dire, tu ne penses pas ?"
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Celui-ci lui enseigne toutes sortes de choses utiles : par exemple comment tuer les rats. La méthode est simple, mais efficace. On attache un bout de fromage ou à défaut, de pain, au canon du fusil ; dans les minutes qui suivent, les rats les plus hardis approchent et il ne reste plus qu'à enfoncer la détente. On entend beaucoup tirer dans la journée ; les victimes se révèlent plus souvent des rats que des Allemands. Ils ne sont pas plus farouches qu'un chien apprivoisé mais quand vous dormez, ils n'hésiteront pas à vous courir sur la figure pour aller dévorer vos rations ou même, s'ils sont affamés, vous mordre le nez ou n'importe quel bout de chair exposée.
citation ; à Walktapus et son année du rat.
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Un éclair, une autre fusée, troue les ténèbres, nous éclabousse de lumière blanche, et nous voici tous à plat ventre au fond du fossé, dans nos uniformes qui boivent l'eau glacée. Elijah n'est pas là. Il y a si longtemps qu'il m'accompagne, Elijah, qu'il est devenu comme un morceau de mon propre corps.
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Le blessé gémit toujours ; il bredouille. Je crois qu'il s'est mis à parler une langue secrète ; je crois que déjà, il s'entretient avec l'esprit qui l'emmènera sur le chemin des âmes, celui qu'on met trois jours à parcourir.
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Chacun se bat sur deux fronts à la fois, l' un contre l' ennemi, l' autre contre ce que nous faisons à l' ennemi.(p338)
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Je dirai aux anciens les choses étranges que j'ai vues, les aéroplanes qui montent très haut dans le ciel pour se mitrailler l'un l'autre, et les cadavres, tant de cadavres autour de nous qu'on ne les voit même plus gonfler sous la pluie, et cette rumeur à propos de petites bombes, pleines d'un gaz empoisonné qui brûle la gorge et les poumons, si bien qu'on s'étrangle et qu'on meurt dans de terribles souffrances, et les patrouilles, la nuit, quand on se faufile comme un renard pour aller réparer des fils de fer et nettoyer les cratères ennemis, et les obus, qui arrivent en sifflant de nulle part, un beau matin, pour arracher les bras, la tête, les jambes de l'homme auquel vous parliez la veille.
Mais surtout, je dirai aux anciens comment, après un bombardement, la vie reprend son cours ordinaire, presque aussitôt, comment l'esprit ne tolère pas qu'on s'attarde sur l'horreur de la mort violente, car sinon l'on deviendrait fou.
Et c'est pour ça qu'ils sont là, debout par petits groupes, à bavarder tout nus sans se soucier des filles de ferme belges qui les regardent de loin en gloussant, je dirai comment ils allument une cigarette les doigts encore sanglants du soldat qu'ils viennent d'enterrer, comment ils peuvent exulter quand un homme, dans son aéroplane, plonge à sa mort après avoir été criblé de balles.
Comment ils peuvent accepter, sans ciller, l'exécution d'un des leurs, pour s'être assoupi durant le guet.
Moi, je garde la tête sur les épaules en faisant des choses simples, les choses que mon corps sait faire. p.114
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Je vivais ma quatorzième année, cet âge où la vérité du monde commence à se dévoiler, mais où l'on n'a encore que les mots de l'enfance, qui sont impuissants à les décrire.
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