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Critiques de Joseph Joffo (349)
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Un sac de billes

Paris, 1941, les juifs sont pourchassés…Et parmi eux, Maurice et Joseph qui partiront rejoindre leurs frères à Menton. Joseph, dix ans, raconte…

Il raconte leur départ de la gare d’Austerlitz vers le sud, et les difficultés rencontrées pour atteindre leur destination ; quelques affaires à régler et les parents les rejoindront plus tard… tout au moins en font-ils le projet…



« Un sac de billes », c’est le roman de l’exil, plus touchant encore que beaucoup d’autres sur le même sujet : il s’agit d’enfants ; d’enfants plongés dans la tragédie à l’âge de l’insouciance, à l’âge ou on joue aux billes…



« Un sac de billes » n’est sans doute pas le meilleur ouvrage sur le sujet. Il s’agit néanmoins d’un témoignage (un de plus diront les grognons) très largement autobiographique, et par conséquent très authentique ; touchant plein d’humour parfois… du vécu.

Loin des propos moralisateurs, Joseph Joffo nous décrit une France qui s’est quelque peu perdue pendant cette période d’occupation qui reste une tache sur notre devise : « Liberté », « Egalité », mais surtout « Fraternité ».

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Un sac de billes

Une belle autobiographie de Joseph Joffo qui raconte sa jeune existence de petit juif dont le jour où, son frère et lui, reçurent l'étoile jaune, fut celui qui marqua un tournant dans leurs vies. Les voici partis en cavale dans presque toute la France pour échapper aux nazis qui les traquaient.



C'était la fin prématurée de leur enfance et de leur innocence et ils devaient faire face à toute sorte de dangers pour survivre.



J'invite à tous ceux qui ne l'ont pas lu, à suivre les grandes cavales des frères Joffo, ballottés d'un bout à l'autre de la France, cachés en permanence des nazis, faisant des pieds et des mains pour s'en sortir.



Quelques mots pour qualifier cette autobiographie : cash, cruelle, véridique, complète en informations du contexte historique, à lire absolument pour ceux qui veulent en savoir plus sur la vie pendant la seconde guerre mondiale !
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Un sac de billes

Ce roman autobiographique, qui a eu beaucoup de succès, raconte les souvenirs d'enfance et d'adolescence de l'auteur, juif pris dans la tourmente de la seconde guerre mondiale. Avec l'aide de Patrick Cauvin, il nous livre un récit fort émouvant, mais aussi plein de vie, de truculence et d'humour.



On comprend l'impact de ce livre, toujours étudié au collège. Le jeune lecteur se sent aussitôt en empathie avec le narrateur, il partage ses émotions et découvre les dangers et l'injustice subis par quelqu'un de son âge, durant la guerre. Le lecteur adulte, lui, éprouve de la tendresse et de l'inquiétude pour Joseph et sa famille.



C'est un véritable périple que l'enfant va connaître avec son frère Maurice, pour rejoindre en zone libre, en 1942, leurs frères plus âgés. La famille sera séparée puis réunie à de nombreuses reprises. En cela, le livre s'apparente à un roman d'aventure.



Mais c'est avant tout un roman d'apprentissage, celui d'un enfant mûri trop vite , qui au départ ne comprenait pas grand chose( et c'est normal!) au sort réservé aux Juifs. D'ailleurs, il échange son étoile jaune contre un sac de billes, d'où le titre... La fuite, l'arrestation avec l'interrogatoire, les dénonciations, les lâchetés, mais aussi les aides inattendues vont le hisser au rang d'adulte, avant l'heure. Il faudra beaucoup de courage et de débrouillardise pour sortir de cet enfer quotidien.



La verve, le ton vif et amusé nuancent heureusement l'aspect sombre de ce livre, qui se termine dramatiquement pour un des membres de la famille...



L'auteur écrit en épilogue:" En regardant dormir mon fils, je ne peux que souhaiter une chose, que jamais il ne ressente le temps de la souffrance et de la peur, comme je l'ai connu durant ces années. "



Cependant, il ajoute:" Mais qu'ai-je à craindre? Ces choses ne se reproduiront plus. Peut-être..." Il doutait quand même. Et il avait raison. Le présent est en effet inquiétant, la haine toujours là, abjecte, qui guette...





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Un sac de billes

A quarante-deux ans, Joseph Joffo s'est raconté à travers ce roman autobiographique. Il est revenu plus de trente ans dans le passé lorsqu'enfant, il a dû fuir Paris où il est né pour échapper aux nazis. Et comme cet auteur disparu fin 2018 ne manquait pas d'humour, je me permets de débuter cette chronique par un peu d'humour noir en attribuant cinq étoiles jaunes à "Un sac de billes".



L'étoile jaune, symbole de la ségrégation raciale et de la persécution des Juifs. le roman commence par là et on a beau en connaître long sur le sujet après quatre-vingts ans de littérature dédiée à la Shoah, c'est toujours le même choc que l'on ressent au spectacle de cette stigmatisation aux conséquences meurtrières. Joseph et ses frères - Albert, Henri, Maurice - doivent fuir ainsi que leurs parents. La menace nazie se précise, c'est l'exil. Deux par deux, ils gagnent tant bien que mal les Landes pour passer la ligne de démarcation et rejoindre Marseille, Menton puis Nice. Joseph et Maurice, respectivement âgés de dix et douze ans, sont alors totalement livrés à eux-mêmes. Pour ces gamins du pavé parisien qui ne se sont guère aventurés au-delà de la rue de Clignancourt, c'est un plongeon à la fois terrifiant et existant dans le grand Inconnu. Débrouillards et parfois chanceux, ils ont conscience qu'ils en ont définitivement terminé avec l'enfance.



Joseph Joffo l'atteste dès le préambule : à quelques détails près, tout est vrai. "Un sac de billes" est le récit fidèle de ce qu'il a vécu. Difficile pour nous de ne pas frémir à la pensée de ces deux jeunes frères jetés sur les routes de France avec leur besace et leurs habits pour tout bien. Difficile aussi de ne pas trembler, s'affoler, se réjouir avec eux, et de ne pas ressentir cette urgence de la survie qui les pousse de place en place, de planque en planque. Enfin, difficile de ne pas mesurer la chance qu'a été la nôtre de ne pas connaître cette épreuve.



"Un sac de billes" est un récit très rythmé, écrit avec des mots simples et des sentiments authentiques ; il se lit comme un roman d'aventures qui laisse un goût amer, celui de la honte et de la culpabilité ; celui aussi de l'admiration. La narration est à la première personne, ce qui rapproche encore davantage le lecteur des personnages. Ce qui marque particulièrement : les personnages secondaires furtifs mais ô combien essentiels, ceux dont le narrateur précise : "Je ne les revis jamais", et qui d'un geste courageux ou d'une parole audacieuse ont protégé voire sauvé sa vie et celle de sa famille.





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Baby-foot

Ce n'est que longtemps après avoir (re)lu "Un sac de billes" que j'ai appris que Joseph Joffo en avait écrit une sorte de suite : "Baby-foot", que je m'étais empressée de noter pour ne pas l'oublier mais que j'ai acquis il n'y a que quelques semaines.



Après quatre années de vagabondage pour échapper à la Gestapo, Joseph, dit Jo, rentre à Paris à la libération. Il a 14 ans et désormais la vie devant lui. Son frère Henri (qui a repris le salon de leur père) et sa mère espèrent pour lui l'obtention de son certificat d'études et lui réservent ensuite une place dans le salon de coiffure. Mais Jo, lui, voit les choses tout autrement :



« "NON, non et non. Le salon, ça me débecte."

Et vlan !

J'ai claqué la porte sur un Henri furieux. Non, mais ça va pas ! Coiffeur, moi ?

Et puis quoi encore ? Je serai cow-boy, boxeur, businessman, gangster, n'importe quoi mais pas coiffeur, pas un petit mec médiocre qui coupe des tifs à longueur de journée. Quant à son certificat d'études, alors là, je rigole doucement. Et s'il y a une chose dont je suis bien sûr, c'est que c'est pas moi qui vais le passer. Je laisse ça aux minables. En 1945, il faut vivre avec son temps. »



Car effectivement, Jo a d'autres projets : l'Amérique ! Les dollars, les jolies américaines, le Madison Square Garden, et pourquoi pas Hollywood ? Et pour cela, il compte percer dans la boxe, se faire un nom et à lui l'Amérique !



Alors entre la boxe, sa bande de copains, leurs petits trafics de chewing-gums et leurs parties de baby-foot, sa passion pour le cinéma (américain s'il-vous-plaît !), et nouvellement les filles, Jo n'a que faire de son certificat d'études. La guerre est finie, il veut croquer la vie à pleines dents, car le meilleur est à venir. Son rêve américain n'est pas compatible avec ce que son frère attend de lui. Ne lui en déplaise, il fera ce qu'il voudra !



C'est ainsi que débute ce livre. Le ton donné est loin de celui de "Un sac de billes". On est ici dans un Paris libéré, où l'espoir, l'avenir meilleur, les fêtes, les bals, et la vie tout simplement sont de retour. Jo est un adolescent qui sait ce qu'il veut, plein d'ambitions, et qui compte bien réaliser son rêve américain. Il voit grand, trop sans doute, mais après s'être caché des nazis pendant quatre ans, peut-on ne pas le comprendre ?



Alors tout au long de cette première année libre de ne plus se cacher (1946), nous suivons un jeune adolescent quelque peu impétueux, ambitieux et têtu que l'on voit petit à petit évoluer, grandir, mûrir, se remettre en question et revoir ses positions (car qui connaît un peu la biographie de Joseph Joffo, sait qu'écrivain n'est pas son premier métier : il est avant tout coiffeur...).



Quelle brillante idée d'avoir écrit ce livre ! Le ton dynamique et enjoué du narrateur est ultra-contagieux. Le récit plein de vie déborde d'humour, certaines situations sont cocasses. Il m'a très souvent fait sourire, voire rire.



J'ai adoré Jo, et ses deux meilleurs copains également, Franck et Jeannot. J'ai adoré assisté à leurs "bêtises", leurs idées et plans farfelus (mais hautement réfléchis), leur amitié solide.



Dans "Un sac de billes", je me souvenais d'un jeune garçon très débrouillard et malin. Je l'ai retrouvé ici fidèle à lui-même, plus autonome que jamais.



Je regrette juste ne pas avoir eu de nouvelles de certains membres de sa famille, ceux évoqués dans "Un sac de billes". Car effectivement, à part sa mère et son frère Henri (et son père, jamais revenu des camps...), on ne sait strictement rien de ses autres frères et sœurs, et notamment de son binome Maurice dont il ne parle pas du tout. Ça, c'est vraiment dommage... et frustrant.



Mais mise à part cette petite frustration, j'ai trouvé l'ensemble drôle, frais, émouvant et surtout vivant ! Je l'ai pratiquement lu d'une traite.

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Un sac de billes

Joseph et Maurice, 10 et 12 ans, sont deux joyeux lurons, les deux plus jeunes de la famille Joffo. Les "voyous" comme les surnomment affectueusement les membres de la famille Joffo. De parties de billes endiablées, aux histoires racontées par le père, de parties de polochons dans le noir ou de petites raclées entre frères, Joseph et Maurice sont deux enfants des années 40.



Ils n'ont même pas conscience de ce que ça signifie d'être juif quand une affiche est apposée sur la vitrine du salon de coiffure de leur père et des deux frères aînés ou que leur mère est obligée de coudre une étoile jaune sur leur manteau. D'ailleurs les copains non plus. Car bientôt l'étoile jaune est échangée contre un sac de billes.



Le danger monte. Les parents décident de faire partir Maurice et Joseph à Menton, seuls. Ils ont pour projet de les rejoindre plus tard. Commence alors un périple incroyable pour ces deux enfants. Ils feront des rencontres comme celle avec ce prêtre dans le train qui les sauvera en prétendant qu'ils voyagent avec lui et tant d'autres encore. Les gamins devront marcher, mentir, subir des interrogatoires, faire des affaires avec les militaires italiens, travailler, fuir, survivre.



Deux gamins débrouillards pris dans la tourmente et la folie de la haine. Histoire dramatique mais racontée avec des yeux d'enfant. Le ton est souvent drôle. On ressent bien l'amour entre ces deux frères. Tant de courage dans cette famille. Que ce soit Maurice qui prend le rôle de passeur une nuit, le papa qui encourage ses enfants à ne jamais dire qu'ils sont juifs et qui les laisse partir, Jo et Maurice qui mentent allègrement lors des interrogatoires.



Témoignage bouleversant.



J'ai vraiment préféré le livre à son adaptation cinématographique.

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Un sac de billes

Un sac de billes" raconte l'enfance de Joseph Joffo, de confession juive, pendant la Seconde Guerre mondiale.



Nous nous situons en en 1941. Les allemands occupent Paris et les juifs sont mis progressivement au ban de la société.



A un tel point que Joseph et son frère ne sont même plus tolérés à l'école. Bientôt traqué leur père les envoie en cavale afin d'échapper aux persécutions.



Après une course à travers la france occupée, émaillée de péripéties, nos héros passent en zone libre.



Ils parviennent à retrouver de la famille à Nice, mais les lieux sont à leur tour envahis par les allemands quelques mois plus tard. Les arrestations se succèdent.



A leur tour ils sont arrétés, mais ils parviennent à être libérés avec la complicité d'un homme d'église. Et à nouveau, la fuite.



Après plusieurs années cachés, les enfants ils retournent à Paris. Mais le père est mort.



Récit classique, émouvant mais plein d'humour, faisant partie du paysage de la mémoire.
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Un sac de billes

Joseph Joffo avait 42 ans quand il s'est raconté à travers ce témoignage si intense. Il est retourné 30 ans en arrière à Paris au début de l'occupation allemande.

Son père est juif. Coiffeur à Paris, il les oblige, son frère et lui à fuir la ville pour rejoindre leurs frères à Menton.

Au début, ils ne comprennent pas trop ce que c'est" être juif" , pas du tout même , porter l'étoile jaune encore moins mais arrivés à l'école, ils vont vite comprendre l'exclusion que cela engendre.

Maurice et Joseph partent donc rejoindre leurs frères à Menton et doivent passer la ligne de démarcation.

Le livre est plein d'angoisses, de suspense mais aussi d'espiègleries car Joseph est très "vivant" et farceur. Il a déjà le sens des affaires aussi. C'est comme si Joseph Joffo était redevenu enfant en l'écrivant.

Le roman est un des premiers à avoir évoqué la souffrance de la communauté juive en France.

J'ai lu le livre en 1982, en livre de poche avec cette photo de gamin à la mine catastrophée, vêtu de bleu, avec une casquette grise et...l'étoile jaune cousue.

Une lecture personnelle que j'ai relu au moins trois fois en entier et des passages que j'avais notés de nombreuses fois.

Chaque année, quand j'allais à la foire du livre à Bruxelles ,Joseph Joffo était là parmi ses livres.

C'est là que je lui ai acheté ses bandes dessinées qu'il m'a aimablement dédicacées pour mes petits-enfants.

C'est là aussi, lors d'une autre visite, qu'il m'avait annoncé qu'on allait réaliser un film sur son enfance pendant l'occupation mais que cela traînait à cause du casting difficile pour trouver les enfants.

Un roman bien agréable à lire malgré la souffrance endurée et ce, grâce à la force de l'enfance, grâce à l'écriture accessible et si belle, si sincère.

Quand le film est sorti il y a quelques années, je n'aurais pas pu aller le voir tellement je m'étais approprié le livre.

Parti en 2018, Joseph Joffo va laisser une trace pour nos enfants, nos petits-enfants, c'est certain.
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Un sac de billes



"Quand j’ai écrit ce livre, c’était juste pour raconter ma vie à mes enfants et mes petits-enfants. Cela m’a permis d’exorciser ces années." Joseph Joffo



En 1973, Un sac de billes, poignant récit autobiographique de Joseph Joffo, est un véritable best-seller; se vendant à 20 millions d’exemplaires en France et à l’étranger.



Un livre qui relate l’histoire de deux jeunes frères juifs, Maurice et Joseph, dans la France occupée, et qui vont faire preuve de courage et d’une incroyable ingéniosité pour échapper à l’invasion ennemie et tenter de réunir leur famille à nouveau.



Traiter de la Shoah en littérature est un défi délicat à gérer mais Joseph Joffo, par son matériau autobiographique et sa grande sensibilité et par son analyse d’une extrême finesse des sentiments humains, le relève haut la main!!!


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un sac de billes

Un livre référence de ma jeunesse. Je l'ai étudié en classe, sa lecture était facile et on s'identifie bien au jeune personnage principal. Les actions s'enchaînent rapidement, avec de beaux rebondissements et de bons sentiments. C'est un livre à recommander aux jeunes adolescents, mais je crains qu'il ait un peu vieilli, surtout que d'autres auteurs pour la jeunesse ont écrit depuis sur le même thème.
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Un sac de billes

Un sac de billes...que d'émotion dans ce livre autobiographique de Joseph Joffo, que de rires et que de larmes, quand on le lit ! Quelle hardiesse devaient avoir ces deux garçons, Maurice et Joseph, quand ils répondent aux interrogatoires des Nazis.

Quelle épopée, ce voyage à travers la France, ou l'auteur, redevenu petit Juif de la seconde guerre mondiale, nous raconte son parcours fabuleux à travers les dangers. Quel bonheur pour lui de revoir ses frères, ses sœurs, ses parents, et quel malheur de retourner marcher par les chemins, solitaire avec son frère. On voit les gens aimables, les langues de vipères, et on comprend que l'entraide, c'est si nécessaire que, parfois, ça sauve des vies. Quel amour je ressens maintenant pour tous ceux qui l'ont aidés, le petit Joseph, pour la grand-mère, pour le prêtre... oui, si ils n'avaient pas été là, sur le chemin des garçons, peut-être n'aurions-nous pas eu ce beau livre...
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Anna et son orchestre

Martine et son biniou acoustique vous avait éclaté .

Anna et son orchestre , non .



Non pas que la gamine fut moins talentueuse , ce serait même plutôt le contraire . C'est juste que dans le petit Robert , rayon des synonymes , impossible d'y trouver accolés sinécure et Anna , ma vie , mon œuvre en 12 volumes .

Ça commençait pourtant pas mal dans cette Russie de fin XIXe pourtant peu encline à la mixité religieuse .

Issue d'une famille nombreuse soudée comme les six doigts de la main , Anna , seule fille de la fratrie , s'épanouissait sereinement sous les regards aimants de son paternel adoré , véritable force de la nature , et de sa douce génitrice chérissant tout particulièrement sa petite fille unique .

Cependant , si être d'obédience juive n'apparaissait pas comme méritant sur le champ la peine capitale à coups de Carey-Dion sauvagement balancés dans les esgourdes , il était une population pour penser le contraire . Et brutalement encore .

Le jovial cosaque , sportif dans l'âme , s'adonne à plusieurs passions bienfaisantes . Intéressons-nous aux plus cordiales : le pillage et le pogrom . L'un constituant souvent les prémices de l'autre . Pratiquant la persécution antisémite à un niveau quasi professionnel , la famille Boronsky n'aura alors d'autre échappatoire qu'une fuite effrénée à travers l'Europe entière avec en point de mire ce délicieux pays , symbole de liberté ultime et de libéralisme échevelé , qu'est l'Amériiique , l'Amériiique , je veux l'avoir , et...



Sous couvert d'un orchestre familial itinérant plutôt pointu dans son domaine , Joffo retrace le parcours initiatique que fut celui de sa maman contrainte de fuir sa mère-patrie pour échapper à une mort certaine . Le ton alterne gravité et légèreté . L'émotion est au rendez-vous . Un périple impromptu aux faux airs du Temps des Gitans de Kusturica qui se boit comme du petit lait . Istanbul , Vienne , Budapest , Paris . Autant de villes traversées , autant de truculentes et émouvantes péripéties à mettre au crédit de la famille Boronsky décidément peu épargnée par les coups du sort .

Au final , un album de famille touchant même si quelque peu romancé dixit l'auteur lui-même...



Anna et son Orchestre : aucune fausse note à l'horizon .

http://www.youtube.com/watch?v=G8FByLad3Tk
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Un sac de billes

Paris. 1941. Les premières lueurs d’une horreur sans nom. Une étoile jaune cousu sur la manche d’une veste. La peur. La crainte. L’exil.

Joseph, 10 ans et son frère Maurice, 12 ans, devront le Paris natif pour une longue route. Le père, coiffeur dans le XVIIIe arrondissement, leur annonce, un soir pas comme les autres, qu’ils doivent rejoindre leurs frères, à Menton, du côté de la France libre. Qu’ils devront traverser le pays, seuls, pour rester vivant. Ils ont le malheur d’être juifs dans un Paris occupé. Incompréhensible.

Mais au-delà de cette sombre partie de l’Histoire, Joffo nous livre, dans ces très belles mémoires, un récit poignant, mais non complaisant, sans pathos. Le lecteur y lit la quête de la liberté, des aventures rocambolesques, et surtout l’amour de deux frères que rien ne pourra altérer. Ils croiseront sur leur route, tantôt un prêtre, tantôt un jeune livreur, tantôt un fermier, grâce auxquels ils arriveront à destination. Ce récit est composé de générosité, de fraternité, d’entraide. Un récit plein d’amour, de sensibilité, qui gagne sur l’horreur.

Un sac de billes : un phare qui éclaire les brouillards.



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Un sac de billes

Un témoignage de plus sur la Shoah mais il n'y aura jamais de témoignages de trop sur ce sujet. Je n'avais jamais lu ce classique, étrangement, c'est donc chose faite.

j'ai ainsi découvert Joseph Joffo, coiffeur, autodidacte, qui a jeté son enfance sur papier pendant une période de convalescence et qui l'a ensuite envoyé à plusieurs maisons d'édition qui l'ont refusé, avant d'être pris en main par les éditions Lattès. Claude Klotz l'aide à remanier son texte et l'on peut deviner, par endroits, les discussions qu'ont pu avoir les deux auteurs face au manuscrit, là où l'on entend Joffo s'exclamer, se souvenir peut-être suite aux questions de Klotz, rire que certains épisodes, et sans doute aussi garder un silence ému face à d'autres événements plus tragiques.

Difficile de croire que ces deux gamins, Joseph et Maurice, aient réellement vécu cette aventure, qu'ils aient pu prendre la route ainsi tous les deux, bravant les barrages des soldats allemands, inventant des combines pour survivre, traversant, enfin, la France entière pour fuir les nazis qui persécutaient les Juifs. Pourtant, en postface, Joffo relate les nombreuses rencontres qu'il a faites avec collégiens et lycéens et confirme la véracité de ce qu'il a écrit.

Ce témoignage m'a fait penser à tous les autres enfants qui ont dû fuir eux aussi ou qu'on a cachés ainsi, Anne Franck bien sûr, mais aussi Gotlib, Gainsbourg, Perec, Simon Veil, et tellement d'autres qui n'auront pas parlé, qui auront gardé toute leur vie au fond d'eux la blessure de cette enfance détruite.

C'est un roman qui n'a pas pris une ride et pour cette raison, il doit continuer à être lu à l'école, à être commenté, d'autant plus que le style parlé ne peut que plaire et toucher les enfants d'aujourd'hui.
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Les aventuriers des nouveaux mondes

1917, Andreï, Mishka et Sarah arrivent sur la terre de Palestine, foyer national juif établi par la déclaration de Balfour, ou terre promise pour les Juifs en errance. Là-bas ils sont accueillis dans le kevoutsah de Deganya ; une communauté agricole. Très vite la tension monte avec les Arabes établis sur ces terres depuis des générations.



Pendant qu'Andreï s'engage aux côtés de Ben Gourion, Mishka tente de renaître en Amérique. New York lui offrira l'occasion de s'enrichir parmi les truands juifs et italiens avec la contrebande d'alcools. Il flotte là-bas un air de liberté pour celui qui a de l'argent plein les poches.



Et puis la guerre éclate…



Une saga familiale où chacun tente de transmettre ce qu'il peut de sa foi, de son espoir, de sa volonté de paix et d'oubli. Une belle rencontre avec le vieil Arabe, le mukhtar du village. Les uns se sentent envahis, les autres ne cherchent qu'un refuge. Certains pourtant seraient capables d'échange et de partage.



À qui appartiennent les terres ? Aux Juifs, aux Arabes ? La terre d'Israël n'a pas fini de se déchirer.



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Un sac de billes

J'ai lu ce livre dans le cadre de mon cours de français de 3ème.



C'est une autobiographie de Joseph Joffo dans laquelle on suit son périple qu'il a du faire à l'âge de 10 ans pour se protéger des nazis.



Il y a beaucoup de changements de lieux, parfois compliqués à suivre et je serais incapable de me souvenir précisément de leur chemin. Mais je ne pense pas que ce soit le plus important dans ce livre.



On voit les persécutions que les juifs ont subi à travers les yeux de l'un deux. On comprend mieux leur situation à cette époque et l'antisémitisme en général.



Ce livre est très bien écrit même si j'ai du un peu de mal à rentrer dans l'histoire. J'ai été parfois un peu perdue car je ne comprenais pas les enchaînements. On ressent vraiment des émotions, on s'attache aux deux frères et l'on s'inquiète pour eux.



Dans l'ensemble, c'est une très bonne lecture, belle, vivante, émouvante.
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Un sac de billes

Ce livre, lu au collège, était resté graver en moi, comme une épopée de deux gamins à travers une France en proie à une de ses plus critiques périodes.



Je voulais le relire avec mes yeux d'adulte.



Le résultat en est plus fort, puisque depuis, je suis devenue maman et de voir ces deux garçons seuls, luttant pour leur survie avec leur bon sens et désir de vivre, c'est d'autant plus touchant et fort.



On est touché par tous les événements, et même si j'ai lu quantité de livres sur cette période, il me reste deux livres en tête; Un sac de billes de Joffo et Sauve-toi, la vie t'appelle de Boris Cyrulnik

L'enfance confronté aux aberrations du monde adulte et toutes les manifestions immondes des êtres humains mais aussi la beauté des autres, la fraternité, l'humanité.



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Un sac de billes

Joseph Joffo dépeint ici une partie de sa jeunesse, une période très marquante, une fuite perpétuelle pour échapper aux nazis et à la déportation. Le but pour y arriver est de passer en zone libre, mais les choses ne se déroulent pas comme prévu et il va falloir se montrer malin.



C'est bien écrit, avec le cœur et cela se ressent, c'est vu par les yeux d'un enfant débrouillard mais aussi sensible. Ce récit m'a beaucoup fait penser au film "Au revoir les enfants" de Louis Malle, même ambiance, mêmes situations.



Vu que c'est autobiographique on ne peut analyser les personnages ou les situations de par leur authenticité, les faits sont les faits, que l'on aime ou pas.



Un classique sur la fuite des juifs de France pendant la seconde guerre mondiale qu'il faut avoir lu

Voir la chronique sur mon blog :
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Un sac de billes

Le récit de Joseph Joffo se déroule sous l'occupation pendant la seconde guerre mondiale. Il nous fait parcourir la France la peur au ventre pour rester en vie. La complicité avec son frère Maurice apporte une touche de douceur dans la noirceur des faits et de l'époque.



Un témoignage qui reprend toute sa force à notre époque. Ne pas oublier, des gens ont été persécutés et assassinés pour leur origines ethniques, leurs idées politiques et religieuses. La génération dont je fais partie se croyait à l'abri, nous n'avons peut-être pas assez mis en garde nos enfants que l'histoire pouvait recommencer.



Un livre à faire lire car très juste et très bien écrit. Construit de façon concise et nette, il est accessible à tout public. A lire dès l'adolescence.
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Un sac de billes

J'ai trouvé ce livre dans une boîte à livres, peu après la mort de son auteur et je me suis rendue compte que je ne l'avais jamais lu ... Ce n'est pas juste un classique. C'est le témoignage d'une époque, pas si lointaine, d'un racisme bête qui touchait tout le monde, y compris ces enfants obligés de traverser la France, seuls, à 10 et 12 ans, pour espérer survivre. Pourquoi? C'est la question que se pose Joseph lorsqu'il est insulté. Oui il est important de lire encore en 2019, ce genre de témoignage, l'oubli est impensable.
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