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Critiques de Julia Kristeva (84)
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Meurtre à Byzance

Le lecteur ignorant le travail de Julia Kristeva – sémiologue et psychanalyste, biographe du « Génie féminin » (Hannah Arendt, Melanie Klein, Colette), universitaire de grand renom – qui s'attendrait à avoir entre les mains un banal polar historique, du genre Da Vinci Code, trouverait cette lecture repoussante. Moi aussi, qui avais pourtant d'autres perspectives, ai longtemps été rebuté par un style rêche et « post-moderne » auquel j'ai quelques difficultés à m'habituer. Et puis le moment est venu, sans doute une décennie trop tard, mais avec assez de satisfaction, tout compte fait.

Thriller ? Oui, vague pastiche du genre. Avec quelques meurtres bien sanguinolents au début et pas vraiment à la fin, avec un tueur en série et un autre assassin en épiphénomène, avec un commissaire principal dont nous n'apprendrons guère qu'un tic langagier et quelques qualités d'amant mais absolument aucune contribution à l'enquête. Si enquête il y a.

Byzance ? Ce n'est pas un lieu, pas une époque. Byzance est un état d'esprit : c'est l'Europe du début des années 2000, entre l'attaque aux Tours jumelles et le moment où elle devient elle-même victime d'attentats djihadistes, c'est la France où Jospin ne se qualifie pas au second tour de la présidentielle et qui refuse d'intégrer la coalition guerrière contre l'Irak. Byzance est la troisième voie, c'est une résistance par le logos à Santa-Barbara qui avance partout et aux nouvelles Croisades, une alternative à une pourriture politico-mafieuso-porno-sectaire, mais aussi, elle-même, un insupportable bavardage de société du spectacle, héritière de querelles théologiques absconses et de complots d'arracheurs d'yeux et d'empoisonneuses.

De quoi parle donc ce livre ? De migrations. Il dit que le migrant ne peut qu'être malheureux parce qu'il a perdu sa mère. Pour l'avoir perdue, parfois il se met à rechercher ses ancêtres. S'il est historien des migrations et enfant illégitime, comme Sebastian Chrest-Jones, le personnage principal du roman, il peut réinventer l'Histoire en la façonnant à l'usage de sa propre généalogie. Le livre contient alors un autre récit, bien plus essentiel, qui consiste dans la biographie d'Anne Comnène, née en 1083 et peut-être la première femme intellectuelle de l'Histoire, et dans celle d'Ebrard Pagan – dit aussi de Payns, neveu d'Adhémar de Monteil évêque envoyé par Urban II – qui, parti croisé du Puy-en-Velay, se serait fait dispenser, aurait peut-être été en contact avec l'hérésie bogomile et aurait fait souche à Philippopolis, actuelle Plovdiv en Bulgarie. Biographies imaginaires, généalogie fantasmée, narration romanesque d'un amour impossible et d'une alternative personnelle aux Croisades. Deux images d'une Europe-Byzance unie par et dans les (questionnements sur les) migrations et les guerres de religion.

Qui se laisse prendre à ce deuxième niveau narratif (à part le lecteur) ? La journaliste française Stéphanie Delacour, maîtresse du commissaire Rilsky, intellectuelle parisienne prolixe, prétentieuse, au style affecté, opinions catégoriques sur tout, une vraie chipie [je dis ça mais il y a sûrement des hommes et des femmes qui la trouveraient irrésistible, hein ?!] – qui se croît ironiste et cite parfois Kristeva. En fait, en tant que deuxième narratrice, c'est l'auteure à qui appartient l'authentique ironie, là où elle s'est fait un alter-ego si caricatural et presque odieux ! Mais il se trouve que Stéphanie aussi est descendante de migrants et en deuil de sa mère. Donc elle va aimer le roman byzantin et essayer de le comprendre un peu, avec son prisme bobo-parisien-lacanien. Elle comprend d'autant moins qu'elle divague énormément.

Et qui donc ne l'aime ni le comprend pas du tout ? Qui se refuse à cette quête des origines et à cette interrogation sur les douleurs de la migration ? Les deux autres personnages, qui sont dans la déni parce que trop impliqués : le commissaire et le serial killer, « étranger parmi les étrangers », naturellement.
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Pouvoirs de l'horreur

Chère lectrice, cher lecteur,



Pourquoi lisons-nous des romans terrifiants? Quel impact l’horreur a-t-il chez le lecteur? Dans ce billet, laissez-moi essayer de vous présenter Pouvoirs de l’horreur; essai sur l’abjection de Julia Kristeva. Pourquoi? Et bien, avec tous les billets qui circulent en ce moment sur les livres d’horreur, j’ai plutôt opté pour présenter un essai qui traite de ce sujet.



J’ai lu Pouvoirs de l’horreur, il y a plusieurs années, durant mes études littéraires. Je l’ai ressorti de ma bibliothèque pour vous. Il importe que je vous mentionne que cet essai se réfère, entre autres, à des concepts psychanalytiques freudiens ou lacaniens. Je vais essayer de vous vulgariser le plus possible ce que je perçois de cet essai fort intéressant qui propose une théorie originale : l’abjection. Kristeva divise son essai en deux grandes parties structurées autour de 11 chapitres. Dans la première partie, elle explore les concepts propres à sa théorie de l’abjection et dans la seconde, elle analyse l’écriture de Céline en appliquant sa théorie.



D’emblée, Kristeva nous mentionne :





“Il y a, dans l’abjection, une de ces violentes et obscures révoltes de l’être contre ce qui le menace et qui lui paraît venir d’un dehors ou d’un dedans exorbitant, jeté à côté du possible, du tolérable, du pensable. C’est là, tout près mais inassimilable. Ça sollicite, inquiète, fascine le désir qui pourtant ne se laisse pas séduire. Apeuré, il se détourne. Écœuré, il rejette. Un absolu le protège de l’opprobre, il est en fier, il y tient. Mais en même temps, quand même, cet élan, ce spasme, ce saut, est attiré vers un ailleurs aussi tentant que condamné. Inlassablement, comme un boomerang indomptable, un pôle d’appel et de répulsion met celui qui en est habité littéralement hors de lui (p. 9).”



Le concept de la dualité est fondamental. L’objet de l’abject est à la fois terrifiant et désirable, tentant et damnant, sacré et profane, refoulé et purifié. L’abjection dans l’essai est associée, entre autres, à la pourriture, au cadavre, à des images sanguinolentes. De plus, Kristeva se réfère dans son essai au moi, au surmoi, au refoulement originaire, etc. Je ne vais pas entrer dans les concepts psychanalytiques. Je vous conseille plutôt de lire cet essai pour comprendre la portée de ces derniers. En ce sens, le lecteur serait amené à lire des romans qui l’amènent dans des sphères inconscientes où ses pulsions refoulées exultent à travers une transgression de l’interdit par le biais de différents procédés stylistiques. Cet interdit peut être associé à la loi du père, aux normes imposées par la société, etc. Aussi, le lecteur est amené à ressentir du plaisir, de la fascination devant ce qui devrait le répugner. Sa quête est intiment liée à l’interdit.



Je vous recommande d’aller à la rencontre de la théorie de l’abjection pour comprendre cette fascination de l’horreur pour le lecteur. D’ailleurs, plusieurs personnes ont appliqué la théorie de l’abjection dans leur thèse de doctorat pour étudier des auteurs comme Stephen King ou Nelly Arcand pour ne mentionner que ces derniers.



Je vous assure que ce billet n’est qu’un bref aperçu de l’essai de Kristeva. Toutefois, je tenais à vous en parler un petit peu… en ce temps de l’Halloween pour amorcer une réflexion sur ce que Freud nommait cette étrange étrangeté.



Bien à vous,



Madame lit



https://madamelit.wordpress.com/

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Un été avec Proust



Ce recueil divisé en thèmes (le temps, les personnages, Proust et son monde, l'amour, l'imaginaire, les lieux, Proust et les philosophes, les arts) est à lire absolument lorsqu'on a fait, comme moi, une pause dans La Recherche et qu'on a un peu de mal à s'y remettre, alors même qu'on a beaucoup aimé passer du temps avec les personnages proustiens. Je ne sais pas si c'est le cas pour tout le monde mais j'ai éprouvé une petite lassitude après Sodome et Gomorrhe et j'ai fait une pause qui a duré presque un an. C'est vraiment la lecture de ce recueil qui m'a donné envie de m'y remettre, ce qui est chose faite depuis le 31 août.



J'ai beaucoup appris avec ce livre et j'ai envisagé La recherche sous des aspects qui m'avaient échappé. Antoine Compagnon nous rappelle que les pays étrangers ont tout de suite salué La Recherche comme une oeuvre innovante et importante. Il nous redonne la loi qui veut que la moitié des acheteurs de Du côté de chez Swann se procure le second tome, et que la moitié des acheteurs de celui-ci achète le troisième. Mais après, les lecteurs persévèrent. Antoine Compagnon nous apprend aussi que l'illustre première phrase est apparue tardivement après de nombreux essais. J'ai d'ailleurs particulièrement aimé la partie rédigée par Antoine Compagnon, qui ne se résume pas, loin s'en faut, aux anecdotes. Celle écrite par Jean-Yves Tadié compare Proust et son maître Balzac et elle m'a aussi passionnée. Nicolas Grimaldi nous apprend quel est le mot le plus employé dans La Recherche. Je ne vais pas tout vous révéler parce qu'il faut que vous lisiez ce livre si vous avez commencé La recherche. Comme dans tous les recueils, il y a des parties plus intéressantes que d'autres, selon notre culture et notre sensibilité.
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Un été avec Proust

n livre au sujet de Proust rassemblant neuf écrivains appréciant pour des raisons différentes la Recherche, : Laura El Makki, Antoine Compagnon,Raphaël Enthoven, Michel Erman, Adrien Goetz, Nicolas Grimaldi, Julia Kristeva, Jérôme Prieur, Jean-Yves Tadié.



Ils ont chacun leur Proust et, durant l’été 2013, ils l’ont raconté sur les ondes de France Inter. Je n’écoute pas souvent la radio l’été , mais ce livre me le ferait regretter. J’ai lu avec beaucoup d’intérêt ce recueil, il m’a permis de revivre des bons moments de ma lecture de La Recherche , à la vérité les meilleurs moments sont les extraits de l’œuvre de ce si grand écrivain. Je pense que ce petit livre peut amener de nouveaux lecteurs qui ont encore peur du style de Proust. Pour les autres ceux et celles qui lisent et relisent La Recherche, nous nous sentons en communion avec des idées que nous avons eues ou qui nous apparaissent comme justes.



Si je ne suis pas plus enthousiaste, c’est que j’ai trouvé difficile de passer d’un critique à l’autre.C’est un peu comme les nouvelles, mais en plus difficile : on commence par s’installer dans un style dans un mode de pensée et il faut en changer sans en avoir envie. À chaque fois, ça m’a fait perdre les premières pages du penseur suivant car je regrettais la pensée que je venais de quitter. Enfin, il m’a manqué, ce qui pour moi fait le sel de Proust, c’est son humour. Cette écrivain qui croque avec tant de précision toutes les couches de la population est parfois très drôle . Je me souviens de la scène où Françoise est complètement indifférente à la souffrance de la jeune bonne, alors qu’elle est bouleversée à la lecture des mêmes maux dans le livre de médecine du père du narrateur.



En dehors de ces deux remarques, je dois dire que je n’ai pas réussi à quitter ce livre pendant une dizaine de jours et je sais que je le relirai souvent car j’ai toujours du mal à passer beaucoup de temps sans Proust. J’ai enfin relu Sodome et Gomorrhe qui ne m’avait pas plu à la première lecture, et j’ai été contente de lire dans ce livre à quel point Marcel Proust a écrit san
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Un été avec Proust

Une approche personnelle de l'oeuvre de Proust qui donne envie de le relire.
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Du mariage considéré comme un des beaux-arts

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Un été avec Proust

8 spécialistes de Proust, amoureux de La Recherche, parlent de leur rapport à cette œuvre hors de toute mesure. Ils se penchent sur les lieux, les personnages, des thèmes tels que l’amour ou les arts…



A l’origine, Un été avec Proust est une série d’émissions diffusées sur France Inter durant l’été 2013. C’est la productrice Laura El Makki qui a réuni ces intellectuels proustiens pour demander à chacun 3 à 5 chroniques qui sont devenues dans ce livre autant de courts chapitres se concluant tous par une longue citation extraite d’un des tomes de La Recherche. Antoine Compagnon, Raphaël Enthoven, Adrien Goetz, Julia Kristeva… évoquent leur découverte de l’œuvre et les passages, les personnages, qui les ont marqués : le début du livre, la rencontre du narrateur avec Albertine, la petite sonate de Vinteuil, le baron de Charlus, Swann… le tout avec un plaisir communicatif.



Résultat ? Un livre tout sauf pontifiant, à picorer au fil de vos envies, pour vous donner le goût de (re)lire toute l’œuvre de Proust.

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Meurtre à Byzance

Le titre dit : "meurtre à Byzance". Donc, "meurtre" et "Byzance". Cependant:

Coté meurtre, après une entrée en matière intéressante, nous devons attendre une bonne centaine de pages avant de découvrir le meurtrier, mais entretemps, ce n'est pas une intrigue, loin de là, mais des divagations et introspections diverses sur tout et rien. La découverte du meurtrier, cependant, n'arrête pas ces réflexions, qui continuent pour 40 dernières pages.

Côté Byzance, c'est une byzance trop subjective qu'expose l'auteure.



Le roman m'a semblé tellement subjectif, qu'il en a été tellement ennuyant. C'est une soupe confuse de diatribes personnelles sur la migration, la politique, la religion, le mondialisme, le sexe, les genres, surtout la psychanalyse et la psychologie (l'auteure étant professionnelle dans ces domaines. A noter les références que l'auteure fait à ses propres théories!). bref tout ce qu'on espère éviter en lisant un roman intitulé "meurtre à byzance"



Le style lui-même n'a rien de byzantin: si Byzance est le classicisme, les canons et la beauté, le style du livre m'a semblé extrémement pénible, sans aucune beauté, prétentieux, que les "'nutile de le dire" parsemés ici et là ne rendent aucunement plus sympathique.



C'était une déception, du moins pour quelqu'un qui n'a lu le livre que pour l'espoir d'y trouver une byzance historique.
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Un été avec Proust

Passer l’été avec Proust ressemble étrangement à un Entretien avec un vampire. Souffrant de graves crises d’asthme, l’écrivain passa les dernières années de sa vie seul, calfeutré dans son lit, travaillant la nuit et dormant le jour, dans une chambre dont les murs furent recouverts de liège et les volets constamment clos. On peut imaginer cette fin de vie comme une recette pour garder le teint (et la tête) de Marie-Antoinette.



Heureusement, 8 auteurs, qui n’ont de pâle que l’iris de leurs yeux, nous offrent ce bijou littéraire, Un été avec Proust.



La série d’émissions de Laura El Makki sur France Inter est enfin disponible en livre. Pas de panique, il n’y a rien de compliqué ni d’ennuyeux ! Bien au contraire, les plus grands spécialistes de Proust se penchent sur les thèmes cruciaux et dressent un fascinant portrait de l’œuvre. Chaque étude (sur le temps, l’amour, l’imaginaire, les arts, etc.) tient en quelques pages, ponctuée de citations et de passages d’une des plus grands œuvres du XXème siècle. Vous n’avez jamais lu Proust ? Aucun problème, le livre se déguste sans prétention ni prérequis. Il est même conseillé pour être un peu moins sot en cette rentrée. On découvre Proust comme un subtil chroniqueur mondain, un esprit satirique, un capteur de sensations (il les attrape au vol comme des papillons pour qu’elles ne s’enfuient), un gay non refoulé (contrairement à son collègue André Gide, qui lui refusa la première fois le manuscrit de Du côté de chez Swann), en somme, un écrivain MODERNE.



C’est l’occasion de briller en société en chopant des phrases comme “tâcher de garder toujours avec vous un morceau de ciel au-dessus de votre tête” ou encore “on se souvient de l’atmosphère parce que des jeunes filles y ont souri”.



Pour les amoureux de Proust, ce livre vous fera l’effet d’une délicieuse madeleine dans votre vie.



L’anecdote proustienne à connaître : Marcel Proust a écrit la A la Recherche du temps perdu à 40 ans. Cette œuvre s’étale sur 7 tomes : Du côté de chez Swann, A l’ombre des jeunes filles en fleurs, Prix Goncourt 1918, Le Côté de Guermantes, Sodome et Gomorrhe, La Prisonnière, Albertine disparue et Le Temps retrouvé. Il mourut en 1922 à 51 ans avant que tous ces tomes soient édités mais en réussissant le pari fou de finir d’écrire son œuvre. A ce sujet, il dit un jour à sa gouvernante Céleste Albaret “Je viens de mettre FIN à mon livre, maintenant je peux mourir”.


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Un été avec Proust

Par quelques éminents spécialistes, des angles de vue variés qui ont le mérite d'être alertes, originaux et limpides. Les auteurs ne pontifient pas trop et surtout donnent envie de lire ou relire Proust dans son intégralité. Des extraits suffisamment longs pour avoir du sens illustrent leurs propos. Une lecture réjouissante et instructive.
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Leur regard perce nos ombres

Dialogue épistolaire entre deux regards différents sur le monde, Julia Kristeva, la psychanalyste et mère d'un enfant handicapé et le croyant et Jean Vanier, fondateur de l'Arche et mu par la foi . Les auteurs se rejoignent sur la valeur et les ressources largement ignorées de la vulnérabilité humaine et des personnes en situation de handicap en particulier.



L'intéressant est sans doute le constat de Julia Kristeva sur l'impossibilité constatée de notre monde rationnel de dépasser le point de vue d'une "prise en charge", souvent minimale des personnes en situation de handicap (pour elles) alors qu'à l'Arche, un autre paradigme (avec elles) semble toucher à une certaine harmonie via un chemin spirituel.



C'est très poli et très consensuel, cela débat peu, voire pas du tout. D'où l'impression parfois que deux livres ont été imbriqué l'un dans l'autre...
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Un été avec Proust

Ce collectif autour de "notre " Proust national est bien agréable à lire, mais j'y ferais une objection première : les larges extraits que chacun des intervenants a élus sont à mon avis un peu trop longs, voire nombreux et souffrent d'être déconnectés de leur contexte et cotexte. Ma préférence irait à Grimaldi et Enthoven qui me semblent apporter une réflexion un tantinet profonde et plaisante. Mais ce livre n'est rien de mieux qu'un exercice propre à flatter les lecteurs de Proust qui pourront se gargariser, une fois encore, de faire partie des happy few : Nous L'avons lu, sommes sommes élus !

Un peu d'humour nuit rarement, n'est-il pas?

Veuillez excuser cette pointe d'esprit inutile, comme l'est le livre qui reste un malin travail d'édition;-)

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Un été avec Proust

Un été avec Proust, opus intelligent, limpide, vif.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Colette : Un génie féminin

Mince opuscule, que je trouve mal écrit et décevant. Je connais bien Colette, et mal Kristeva, cette situation va perdurer. Faut-il vraiment publier les fonds de tiroir des universitaires de renom? Qu'est-ce que cela ajoute à leur gloire? De plus, j'ai relevé deux erreurs grossières dans l'orthographe des noms propres, dont celui d'Henry Gauthier- Villars.Que sont les correcteurs devenus? Petits éditeurs, encore un effort pour devenir grands!
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Seule, une femme

je n'y arrive vraiment pas....pourtant le sujet m'intéresse.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Leur regard perce nos ombres

"Témoignage de la rencontre d'une psychanalyste et mère de famille, Julia Christeva, avec un philosophe, écrivain, Jean Vannier. La vie des autres est un miroir; le combat des uns peut devenir un secours, un voie de salut et de libération pour les autres"
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Le langage, cet inconnu

Ce livre offre un compte rendu exhaustif et sommaire du questionnement humain sur le langage. Il s’amorce en nous donnant les outils terminologiques essentiels pour nous orienter, avant de brosser un portrait historique des pensées sur le langage à travers les diverses civilisations jusqu’aux derniers aboutissements de la linguistique moderne et il aboutit sur la nécessité que nous imposerait la psychanalyse et la sémiotique de disposer d’une conception plus englobante du langage que celle qu'englobe la linguistique.

Personnellement, j’y ai trouvé le livre dont j’avais besoin pour avoir un point de vue général sur la linguistique, en plus de pouvoir m’initier à l’auteure qu’est Kristeva et dont la réputation un tant soi peu sulfureuse de « féministe-postmoderne » m’intriguait.

En fait, comme la plupart des auteurs qui lui sont associés à tord et à travers en tant que « postmodernes », que ce soit Lyotard, Foucault, Derrida ou encore Deleuze, elle expose ses idées brillamment, précisément, avec une irréprochable rigueur. Pour ce qui est de son positionnement féministe, il n’apparaît jamais dans ce livre.

Par contre, elle assume très clairement, et de manière même un peu insistante, un impératif de « matérialisme », à partir duquel elle semble repousser toute tentative de réflexion d’ordre philosophique vers l’idéologie, et elle m’apparaît aussi avoir une sorte de foi religieuse envers le postulat psychanalytique que l’individualité consciente n’est qu’une illusion et que la vérité demeure dans l’inconscient. Ces deux positionnements ne sont jamais défendus. Ils sont simplement donnés et répétés avec constance. Mais, la situation est peut-être moins due à une naïveté de sa part qu’à la conséquence d’assumer l’absence de conscience individuelle de même que tout recours aux idéologies philosophiques...
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Histoires d'amour

C'est toujours un plaisir de plonger dans la pensée luxuriante de cette grande dame. Voir les figures mythiques culturelles faire écho à nos histoires et schémas psychologiques, c'est un peu poursuivre le travail de mythodologie de Durand en terres de psychanalyse. Lisez-le, vous ne vous percevrez plus de la même manière ! Quels rapports au lien, à l'amour, au don de soi créons nous ? Quels sont les chemins et matériaux culturels à notre disposition ? Ce livre est bien utile pour choisir ou créer de nouveaux axes de vie ainsi que comprendre nos rapports aux autres.
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Le temps sensible

Certes, il est préférable d’avoir lu À la Recherche du temps perdu avant de s’attaquer à ce Temps sensible de Kristeva. Cet essai est bien entendu complémentaire de l’œuvre de Proust. Pourtant, si l’aventurier-lecteur n’est pas armé d’une érudition certaine tant en psychanalyse qu’en philosophie, il sortira quelque peu groggy de sa lecture. Si le premier chapitre consacré à l’analyse des caractères d’À la Recherche est passionnant, tout se complique à partir de la troisième partie du deuxième chapitre. Julia Kristeva s’adresse alors à un public éclairé en traitant de la perception et de la conscience freudienne. On se dit alors que ce n’est qu’une difficile étape avant la traversée du champ philosophique, mais, là encore, le novice est laissé sur le bas du chemin. De la volonté schopenhauerienne aux théories heideggériennes, Julia Kristeva s’en donne à cœur joie. Le pauvre amateur, dépité, voit alors défiler sous ses yeux un sabir incompréhensible qui le laisse quelque peu amer. Mais il retrouve quelques couleurs vers la fin, dans la partie consacrée à la remarquable analyse de la phrase proustienne, sentant alors qu’il n’a pas tout à fait perdu son temps.
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Meurtre à Byzance

Une déception : j'attendais trop de ce livre. Un sujet passionnant, un auteur originaire de la région. Une sommité littéraire. Pourtant c'est bâclé, écrit à la va-vite, avec des tics verbaux à la mode, des anglicismes, un thriller historique conventionnel, une sorte de Da Vinci code...
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