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Critiques de Jung-Hi Oh (20)
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L'oiseau

Dans ce court texte, L'oiseau, écrit par Jung-Hi Oh, autrice coréenne, la narratrice est Umi, une petite fille qui raconte son histoire, à commencer par la mort de la mère.

Nous sommes en Corée du Sud, au moment où le pays tente de se relever de ses blessures passées, un pays en pleine reconstruction. Umi a onze ans et son petit frère Uil, neuf ans. Privés de leur mère, ils sont ballotés ici et là dans la famille maternelle, tandis que le père travaille au loin sur des chantiers.

Un jour, le père daigne les récupérer. Il revient les chercher en compagnie d'une jeune femme qui se voit endosser un peu malgré elle le rôle de mère. Ils vont habiter dans l'appartement d'un grand immeuble. Sans doute une lueur d'espoir naît alors dans le coeur de ces deux petits : celui de faire partie enfin d'une vraie famille... Mais le bonheur est de courte durée. Sous les coups du père, la nouvelle compagne s'en va... Et le père doit repartir vers les chantiers au loin qui l'appellent...

Alors, voilà les deux enfants seuls, presque livrés à eux-mêmes, et notre toute jeune narratrice se retrouve investie du rôle de grande soeur, de mère, de maîtresse d'école auprès de son jeune frère...

C'est une histoire presque ordinaire dans la manière de la raconter, à travers la chronique douce-amère qui nous vient ici comme la mélancolie d'un chant triste.

Dans l'univers de cet immeuble qui évoque parfois l'ambiance d'un huis-clos, formant le voisinage misérable, nous découvrons quelques personnages insolites qui apportent leur fantaisie mais aussi leurs fragilités au décor sombre et triste des pages. Cette petite communauté ressemble à une société brisée, sans illusions...

La nuit, bien calé contre le mur, si l'on y colle l'oreille, parfois on entend des larmes venir du tréfonds des étages.

Et puis il y a cet oiseau en cage dans l'appartement de Monsieur Yi, le voisin veuf, et qui fascine la petite Umi... Dans la cage il y a un petit miroir pour tenir compagnie à l'oiseau seul, qui lui aussi tient compagnie à Monsieur Yi, désormais seul...

Parfois les rêves de la petite Umi font du bruit, font surgir de l'enchantement, des visions oniriques d'un monde qui n'est plus ou ne sera jamais... Les rêves, c'est l'univers où l'âme peut vagabonder, le seul endroit où elle peut enfin déployer ses ailes, comme un oiseau épris de liberté, découvrir un monde meilleur...

Parfois elle est légèrement inquiète quand elle se réveille aux premières lueurs du matin, mais le jour la happe alors dans son élan frénétique et tout devient différent... Car il faut survivre. Il n'y a pas de place alors pour la peur...

C'est le portrait d'un monde désenchanté, dépeint à hauteur d'enfant, l'image d'une enfance enfermée dans une dure réalité comme celle d'un oiseau en cage...

Sous les regards compatissants, tantôt aveugles, tantôt impuissants, d'un voisinage misérable, nous cheminons avec Umi qui grandit trop vite, qui a déjà compris comment survivre avec les autres, même si elle ne sait pas trop bien s'y prendre avec son petit frère qui fait les quatre cents coups...

L'écriture de ce texte est de toute beauté.

Le ton, le propos du récit m'ont fait penser à La Tombe des Lucioles, de Akiyuki Nosaka, qui nous laissait voir le destin douloureux de deux enfants dans les décombres du Japon dévasté par la seconde guerre mondiale. C'est une chronique intime qui évoque la résilience de deux enfants et dont la teneur donne une puissance universelle au texte.

Mais il m'a manqué cependant un soupçon d'émotion, quelque chose qui m'aurait chaviré pour être en totale empathie avec ces deux enfants, mais en voudrais-je à cette enfant, la narratrice, qui tient le monde à distance pour mieux se protéger du malheur en embuscade ?

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L'âme du vent

L'âme du vent réunit deux nouvelles, la première éponyme et la seconde intitulée La soirée. Dans les deux, nous suivons deux femmes mariées et mères de famille, à Séoul.

La première est une fugueuse invétérée. Malgré la tristesse de son fils, les remontrances de sa mère, les colères de son mari, elle ne peut s'empêcher de quitter son foyer pour de courtes escapades. Elle erre sans but, à la recherche d'elle-même, incapable d'expliquer ses fugues.

La deuxième est une écrivaine conviée à une réception où elle doit rejoindre son mari. Mais ses enfants ne sont pas prêts et elle-même a taché sa robe en effectuant des travaux de tapisserie. Quoi qu'il en soit, elle arrive dans la belle demeure de ses hôtes. Elle n'y connait personne et doit se composer une figure pour s'intégrer. Derrière le respect des convenances, le masque de l'épouse, la mère, l'auteure, souffle le vent de l'anticonformisme.



Deux femmes différentes mais toutes deux troublées par le rôle que la société coréenne patriarcale leur impose.

L'âme du vent est une nouvelle d'une tristesse infinie. Outre le sort que la société réserve aux femmes en les cantonnant dans un rôle d'épouse et de mère, Jung-hi Oh évoque la quête de soi, l'impossibilité de se construire un avenir lorsque l'on ne connait pas son passé et, bien sûr, la guerre de Corée, sujet récurrent chez les auteurs coréens. Beaucoup de poésie et de pudeur pour une nouvelle subtile qui remue en profondeur.

La soirée est plus légère, moins violente. On y ressent tout de même les questionnements d'une femme corsetée par les convenances et le manque de communication dans un couple où le mari fait peu d'efforts, certain de son bon droit et de la soumission de son épouse.

Jung-hi Oh est assurément une auteure à suivre. Sa plume reste délicate et poétique et sait se faire émouvante même quand elle aborde des sujets très durs. Une belle découverte à poursuivre avec un roman plus long.

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L'oiseau

Beaucoup de poésie dans ce roman pourtant dur. La situation de Umi 11 ans et de son petit frère Uil 9 ans est extrêmement difficile et cruelle. Leur mère est morte, leur père absent. Ces 2 enfants sont ballottés chez les tantes puis sont menés à eux seuls, mais à aucun moment ce roman ne tire les larmes des yeux. La distance que met Umi à son histoire, leur histoire est telle que nous sommes nous aussi, lecteurs, prit dans cette mise à distance. Cela n'empêche cependant nullement pas d'être en empathie avec ces deux enfants.

On comprend que l'enfance a dû faire place à une maturité bien trop précoce, l'écriture est poétique et la façon dont l'auteur raconte cette histoire est inattendue. Paradoxalement, cette mise à distance m'a beaucoup touchée et c'est ce qui fait la force de ce roman. Je ne crois pas avoir déjà lu cet auteur mais je vais m'y intéresser de plus près. Ce roman a peu de critiques sur babelio mais cela ne reflète en rien sa qualité.
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La pierre tombale

Emprunté juin 2022 - Bibliothèque Buffon- Paris



Toute première lecture de cette écrivaine coréenne, qui m'a émue !



Lecture très poignante d'un moment de l'Histoire de la Corée du Nord, à travers les yeux et les émotions d'un très jeune garçon !



Haeryông, petit port de la Corée du Nord.

C'est ici qu'est né Hyôndo, tout comme son père et son grand-père, propriétaires de bateaux. L'histoire débute dans cette famille un été pendant la seconde guerre mondiale et s'achève avec la mise en place du gouvernement communiste.



En l'espace de quelques mois, le petit monde familier de Hyôndo, un tout jeune garçon de neuf ans solitaire, est bouleversé comme celui de ses parents et de son village !



. Tous les jours, il est à son poste de guet dans le quartier où se trouve une stèle - cette " pierre tombale " témoin de l'Histoire - pour observer la violence de la police japonaise, l'arrivée de l'oncle, mal en point, devenu "opiomane" et apportant la ruine et la honte à sa famille....L'arrivée des soi-disant libérateurs, les Russes, se révélant des " misérables" et des "pilleurs" apportant la peur , encore la peur, sans oublier l'angoisse de l'avenir et les dégâts laissés par " la maladie d'Hiroshima"!





" Grâce à la bravoure de l'Armée rouge, l'impérialisme japonais a été vaincu et la Corée libérée du règne colonial. L'Armée rouge est notre camarade, une authentique armée de libération qui nous a libérés de l'esclavage."(..):"



Ce drapeau jusque-là inconnu sur lesquels étaient dessinés la faucille et le marteau de l'Armée rouge. Peut-être s'étaient-ils inconsciemment attendus à des uniformes tachés de sang et troués par les balles, à un glorieux diadème de vainqueur ou à une génération de " bienfaiteurs " littéralement parlant... Avant tout, ils aspiraient à une autorité capable de mettre de l'ordre dans cette époque instable et trouble.Mais ces êtres n'étaient que grossiers et misérables. "(p.56)



A l'automne, quand les Japonais laissent la place aux Russes, et quand tous ceux qui possédaient un petit quelque chose se retrouvent dépossédés et accusés, les parents de Hyôndo doivent choisir, se décider à rester et connaître la honte, ou partir et abandonner leur propre pays....Beaucoup de douleur, de souffrances subies pa la population coréenne qui ne sait plus quoi penser entre le départ des envahisseurs japonais et les pseudos libérateurs russes qui apporteront d'autres épreuves avec les violences du régime communiste !! La petite histoire des petites gens qui rencontre la Grande Histoire qui broie tout sur son passage !...



Ce bref roman est à la fois poétique et abominablement douloureux, doublement bouleversant car nous le voyons à travers le regard perdu de ce petit garçon, qui, décidément ne comprend rien au monde des Grands...



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La pierre tombale

C’est depuis la pierre tombale, une stèle au milieu du petit village d’Haeryông, que Hyôndo observe le monde qui l’entoure. A neuf ans, il ne comprend pas tout des agitations de la guerre mais il note que les colons japonais quittent le village, chassés par les communistes venus libérés la Corée. Petit-fils de pêcheur et fils d’un propriétaire d’usine, Hyôndo découvre alors que pour les libérateurs russes, la propriété, c’est le mal. Alors que le peu que possède sa famille va leur être enlevé, qu’ils sont considérés comme des contre-révolutionnaires et que la misère les guette, ses parents décident de quitter le Nord. Un exil difficile pour tous ceux qui laissent derrière eux leur pays natal, leurs maigres biens et des membres de leur famille.



C’est avec beaucoup de délicatesse que Jung-hi Oh raconte ce petit village de Corée du Nord à travers les yeux d’un petit garçon. Hyôndo est parfois démuni face au comportement des adultes et surtout face à la marche de l’Histoire. Mais le sens de l’observation ne lui fait pas défaut. Il voit les Japonais fuir, les soldats russes s’installer. Il voit sa famille, jusque là respectée, devenir la cible de gens envieux et haineux. Il voit son oncle revenu d’Hiroshima avec un mal que nul ne peut guérir. Il voit la violence, la souffrance et la peur.

C’est un roman court mais qui en dit long sur les épreuves subies par le peuple coréen, d’abord sous le joug des Japonais, puis sous l’emprise des communistes. Le regard de Hyôndo sur le monde des adultes est innocent, souvent perplexe et montre bien l’impuissance de ceux qui subissent la guerre. Une belle histoire, triste mais aussi lumineuse.

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L'oiseau

Contrairement à Diablotino qui m'a conseillé ce roman je n'y ai pas été réceptive. Il est vrai que j'y ai trouvé de la poésie mêlée à une réalité très crue et violente. Cependant l'histoire de ces deux enfants, abandonnés à leur triste sort après avoir perdu leur mère et été témoins de la violence de leur père sur sa nouvelle femme, est désespérante. L'émotion n'est jamais exprimée mais j'ai ressenti une Chape de plomb tout au long de ma lecture. D'un certain point de vue j'ai pensé au Tombeau des lucioles d'A. Nosaka par son réalisme,sa noirceur et la répétition de drames. La solitude du frère et de la soeur pour affronter un monde hostile est aussi un point commun. Pourtant, dans ce roman la maturité prématurée de la petite fille se traduit par de la dureté, par la construction d'une carapace qui empêche toute tendresse contrairement à la relation hyper émouvante des deux enfants de Nosaka. Avec l'oiseau il n'y a aucun rayon de lumière même fugitif,l'envol est impossible !
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L'oiseau

La narratrice, Umi, est une fille de onze ans dont la mère est morte. Elle et son petit frère de neuf ans, Uil, sont d'abord hébergés pendant quelques temps dans la famille ascendante de leur mère. Puis leur père, Pak Mansik, qui n'a manifestement guère le temps et l'attention pour ses enfants, trouve un logement d'un confort pour le moins très limité. Très vite, il ramène à la maison une jeune femme, qu'il a rachetée au pavé. La belle s'ennuie, est d'humeur lunatique, parfois gentille et rieuse, plus souvent geignarde et ne voulant pas endosser un rôle de maman de substitution. A la suite de la pendaison de crémaillère arrosée, le voisin Monsieur Yi, un veuf, devine son premier « métier » et fait des allusions devant Pak…qui va dans la nuit battre sa partenaire. Les enfants, réveillés et témoins, ne sont guère surpris. La belle finira par partir. Dès lors, le père travaille au loin sur des chantiers de construction ne reviendra qu'épisodiquement, et les enfants sont de plus en plus livrés à eux-mêmes avec pour seules compagnies la télé et ses dessins animés et un voisinage assez âgé plus ou moins cassé par la vie (il y a ce Monsieur Yi, un veuf qui vit avec une femelle oiseau veuve comme il dit, des homosexuelles, un criminel, un médecin aveugle…). Umi va devoir prendre la responsabilité de sa vie et protéger son frère. Elle le fait avec courage, mais le ras-le-bol surgit de plus en plus fréquemment. Son frère, qui est un peu déficient mentalement, lui tape souvent sur le système, il sèche l'école, fugue, fait des bêtises avec un groupe de son âge. Elle s'entend réutiliser les expressions d'agacement de cette pseudo-mère éphémère. Quand une assistante sociale lui est désignée, elle s'arrange pour la mener en bateau, ne pas l'introduire dans le logement. Elle commence à battre son frère. Quand le père revient, il est aviné, et se met à tripoter sa fille. Un jour, Uil est mordu par la chienne du médecin. Les enfants ont faim...Elle va exiger de manger la chienne, qui attend pourtant des petits. Uil ne rêve que de s'envoler, son état se détériore, il délire, parle tout seul, tout le temps, et nous livre leur terrible passé, avec ce père indigne, un homme violent qui battait déjà leur mère…Dans le voisinage, les situations se dénouent aussi, pendant que l'oiseau de Monsieur Yi s'exprime de plus en plus, comme s'il voulait parler à tous ces gens…Peut-être pour exprimer cette détresse collective ?



Ce livre court, 130 pages d'assez gros caractères, nous raconte le drame de ces enfants victimes des violences conjugales, qui subissent et se trouvent prédisposés à reproduire implacablement les mêmes travers. C'est aussi le drame de la discrimination, du déclassement, de la perte individuelle et collective des repères. Ce texte se lit d'un seul jet. La qualité et la fluidité du style nous entraînent vers un tourbillon, un abîme de noirceur. L'auteur ne joue pas la carte du pathos, pas d'atermoiements, que du factuel, le déroulé implacable des jours sans avenir. Une oeuvre triste, déchirante, et encore une belle découverte de cette littérature coréenne, assez (positivement) exigeante je trouve, qui perce peu à peu en France.

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L'oiseau

La maman d’Uil et d’Umi est donc partie (morte ?) et les deux enfants sont ballotés d’un foyer à un autre, tantôt chez une grand-mère, tantôt chez un oncle. Leur père travaille au loin sur des chantiers de construction. Mais comment grandir sans figure maternelle ? Sans la chaleur d’une famille ?



Sans être maltraités, les enfants semblent être un poids pour ceux chez qui ils passent. Ils n’ont pas de foyer à eux et leurs affaires tiennent dans un sac. Et puis, un jour, leur père est venu les chercher sans prévenir. Ils partent dans la nuit. Un logement les attend : un petit appartement de location dans une cour. Le lendemain, le père revient avec une femme. « C’est votre nouvelle mère. Appelez-là maman. » Selon lui, il vont enfin « être une famille et vivre heureux. » La femme, coquette, se plaint de la misère des lieux. On comprendra qu’elle sort d’un bordel, racheté par le père des enfants. Elle finira par partir, sans rien dire. Le père qui rentrait le week-end ne rentre plus désormais. Abandonnés, les deux enfants sont dès lors livrés à eux-même.



Umi, du haut de ses 11 ans, nous raconte sa vie, son quotidien en compagnie de son petit frère de 9 ans, Uil. Leur univers se concentre autour de la vie de la cour et des voisins. Les appartements sont proches, imbriqués et la vie se fait en collectivité. Les logements n’ont pas l’eau courante et on se lave au robinet de la cour. On s’entraide, on cancane, on s’enferme. La galerie de personnages est pittoresque. Il y a ce couple dont on ne sait si le mari est un vraiment un homme. Il y a cet homme discret dont on ne sait que peu de choses. Plus loin, c’est une femme qui reste immobile depuis une chute depuis un toi. Il y a Monsieur Yi et ses exercices d’haltères. Et puis, surtout il y a son bel oiseau, enfermé dans une cage qui prend l’air chaque jour. Les deux enfants s’occupent. Umi joue parfois la mère pour Uil qui se blesse souvent dans ses pitreries. C’est que le petit garçon croit dur comme fer qu’il peut voler. Quand ils ne sont pas à l’école, ils regardent la télévision. Ils vont à la bédéthèque, se promènent dans les environs. Le père ne revient toujours pas. Le voisinage est compatissant à leur égard, une « mère-consultante » (assistante sociale) est dépêchée mais Umi continue de lui échapper, tandis que leur vie se dégrade.



Portrait poignant d’une enfance brisée, L’oiseau nous parle de l’intérieur de cet abandon parental. Sans comprendre, sans juger les actes de ces derniers, les deux enfants tentent de continuer à survivre. Affleure pourtant inconsciemment la question du pourquoi qui, malgré eux, les empêchent d’avancer. Tristesse et fatalisme fissure leur monde de l’enfance. Une enfance qui n’est plus mais une maturité qui tarde à venir.



Tel un oiseau dans sa cage, Umi et Uil ne peuvent s’envoler. Enfermés dans leur monde enfantin sans en posséder la clé, ils ne peuvent profiter de la naïveté de leur âge. Et peut-on devenir adulte prématurément lorsque l’on a pas eu d’enfance ? Le monde des grands est-il si enviable ? Avec une poésie certaine, ce texte à la fois léger et lourd se révèle une critique acerbe du monde adulte, oscillant entre violence et déshumanisation.

Ce court roman déploie dans une prose sobre mais malgré tout vibrante toute l’âpreté d’une enfance à la dérive.

Un très beau roman, à n’en pas douter.
Lien : http://grenieralivres.fr/201..
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La pierre tombale

Une chronique, presque une nouvelle qui suit le cycle des saisons, racontant la Corée sur ces quelques mois qui vont changer son histoire. Si l'enfant en est le personnage principal, il n'en est pas le narrateur, plutôt un témoin, l'auteur évitant ainsi l'écueil des récits enfantins par trop naïfs, construits sur le sous-entendu et l'incompréhension. Depuis cette stèle, coeur du bourg, Hyôndo assiste aux scènes quotidiennes comme un petit théâtre lui dévoilant la vie, les gens, et suit les bouleversements dus à la guerre qui les transforment.



Entre la maison, l'école, la place de la Pierre Tombale, il regarde ce peuple coréen, ses traditions, ses coutumes, ses croyances, sa propre famille considérée comme nantie, les populations qui se croisent mais ne se mêlent pas : Chinois vivants en dehors de l'enceinte, les Chrétiens, l'occupant japonais. La rue dit plus et mieux cette société que les adultes. Puis ce sera l'installation des troupes soviétiques, les espoirs patriotiques de liberté, les réformes communistes après l'impérialisme. Toutefois, il ne s'agit pas d'un texte contemplatif. Réaliste, sensible, ce récit révèle toute sa densité à travers le quotidien, des scènes comme des tableaux vivants à la fois subtils et parfaitement évocateurs, mémoire en images, en sensations furtives parfois, à travers les portraits, les descriptions, les réflexions de l'enfant, les paroles qu'il retient...bombardement atomique, 38ème parallèle.



Une prose sobre, descriptive, précise qui donne sa force et son charme à ce roman, une peinture en demi-teinte qui n'occulte rien, ni la noirceur des ombres ni la beauté des reflets de lumière; une narration en regard qui témoigne de cette vie là, à ce moment là.



- 102 pages - Traduit du coréen par Jeong Eun-Jin & Jacques Batilliot -




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Le Quartier chinois

OH Jung-hi nous décrit une Corée peu familière : celle de l’après-guerre, un pays encore en proie à un conflit, celui entre le nord et le sud, l’un des épisodes marquant de la Guerre froide .Le texte se compose de trois nouvelles distinctes en apparence, mais s’attachant à décrire la difficulté de grandir et de vivre.



Dans la première nouvelle intitulée « Le Quartier chinois », une fillette de neuf ans quitte la campagne pour une ville portuaire .Le nom de quartier chinois est assimilée à un repère géographique : il est près du port .C’est aussi un lieu de perdition, de débauche. Evoquant la présence de Chinois, la petite fille les décrit ainsi : « Pour nous, ils étaient contrebandiers opiomanes, coolies cachant de l’or sous chaque point des coutures de leurs guenilles, brigands martelant la terre gelée au galop de leurs chevaux barbares (…) Ce qui se trouvait derrière les portes fermées (…) était-ce de l’or ? de l’opium ? ou de la méfiance ? »

Cette fillette découvre la vie, sa cruauté, sa dureté .Elle évoque les déplacements de sa mère, ses fréquentes rentrées tardives à la maison .Au moment où sa mère accouche, elle découvre ses menstruations : « Puis je glissai la main sous mon vêtement à la rencontre de cette chaleur accablante qui m’engluait tout le corps comme une toile d’araignée, à la recherche de son origine .Mes premières règles. »

Dans la deuxième nouvelle « La Cour de l’enfance » , c’est l’absence du père qui est à l’origine du traumatisme de l’enfance , et aussi la violence familiale engendrée par le frère de la narratrice , substitut haineux à l’autorité parentale .L’auteure évoque également une interrogation sur la question de savoir que faire en cas d’absence du père .Cette question est soulevée par Yôngjo, jeune enfant en proie à de douloureuses rêveries : « Et cet enfant qui demande :qui est mon père ? (…) Quand leur père est malade, ils fabriquent un remède avec la chair qu’ils prélèvent sur leur propre cuisse ; quand le pays est en danger, ils accourent sur le champ de bataille, prêts au sacrifice. »



Dans la troisième nouvelle « Le Feu d’artifice », c’est le rapport à l’histoire qui est évoqué, le rôle des vielles croyances superstitieuses. Ebi, une sorte de croquemitaine est évoqué par l’un des personnages .L’histoire n’est jamais bien loin, celle de la guerre de Corée, toute proche, l’envahissement du pays par les soldats chinois, et plus près de nous les années de la dictature militaire en Corée du Sud .Elle se termine sur une interrogation éternelle, exprimée par le grand-père d’un des personnages, Kwanhi : »Que peut-on faire dans un monde pareil ? (…) Mettez vos connaissances au service de causes justes. »

Le récit mêle l’histoire récente de la Corée, sa modernisation, ses vielles croyances à travers les descriptions des vies des personnages contenues dans les trois nouvelles : ils souffrent, mûrissent, parviennent, ou non, à trouver des issues .En cela, le récit de OH-Jung-hi atteint à l’universel.



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Le Quartier chinois

Résumé "le quartier chinois"

La famille d'Une petite fille part de son village pour aller à la ville. La mère, le père, les enfants, la grand-mère sont du voyage. L'histoire de situe après la guerre. La ville a subi les bombardements, mais le quartier chinois a été épargné. La petite fille grandit, et elle apprend les choses de la vie:la mort, la folie, la violence.

Ce texte des années 70 nous plonge dans la misère et la pauvreté de ce quartier. Chacun essaie de survivre tant bien que mal.



Résumé "la cour de l'enfance"

Vers la fin de la guerre, une famille de chinois déménage et s'installe dans un taudis. Le père est parti. La mère tente de gagner quelques sous en se prostituant. Le grand frère bat jusqu'au sang l'une de ses sœurs. Violence et désespoir, c'est ce que vit cette petite fille.



Résumé "le feu d'artifice".

L'histoire dans un quartier, vu par une petite fille. Il est question d'école, de coiffeur, de poulailler, et plein d'autres choses.



Mon avis est assez mitigé sur ce livre.

J'ai eu du mal à rentrer dans chacune de ces trois petites histoires. Toutes sont racontées comme des petites tranches de vie mises bout à bout. Et l'ensemble m'a fait une impression de décousue.

Ces histoires sont sans doute inspirées des souvenirs de l'auteure lorsqu'elle était petite fille, pendant la guerre.

Il est question de l'absence du père, de la faim, de la saleté, de la pauvreté, du rejet, de violence, des femmes souvent enceintes et des enfants qui naissent les uns derrières les autres et dont les plus grands s'occupent pendant que la mère essaie de travailler bien souvent avec le petit dernier dans le dos.

Ce livre ne me laissera sans doute pas un grand souvenir.

Il n'est pas franchement désagréable à lire, et je remercie masse critique de le l'avoir envoyé. Et probablement que certaines personnes l'adoreront. D'ailleurs, l'auteure a reçu plusieurs grands prix. Mais personnellement, je n'ai pas adoré.
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L'oiseau

Umi, 11 ans, raconte...elle vit avec son petit frère Uil dont elle assume la responsabilité car sa maman est décédée et son père a quitté le domicile familial. Cette petite maman-soeur improvisée doit faire face, sans moyen financier, à la vie, à l'école, à l'éducation et à la violence. Ce livre dénonce avec plein de finesse le quotidien de cette fillette qui tente tant bien que mal de préserver une cellule familiale. Tout est entouré de mystères, le lecteur devine les événements au travers des rêves d'Umi. Un livre magnifique, tout en poésie sur le dureté de la vie dans certaines familles. Amateur de drames familiaux, ce livre est pour vous!
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L'âme du vent

Une petite pépite de littérature coréenne : c'est un petit recueil de deux nouvelles écrit par l'autrice Jung-Hi Oh.

L'âme du vent est la nouvelle la plus développée du recueil et raconte l'histoire d'un couple qui fait naufrage en raison de l'incapacité de l'épouse Eun-So à rester dans son foyer : l'appel du vent est le plus fort, et d'errance en épreuves elle part à la recherche de l'origine de ce besoin impérieux de fuir.

J'ai aimé l'alternance des points de vue, l'attention portée aux sentiments des personnages, y compris par eux-mêmes. Le regard porté sur le monde et sur la nature est extrêmement poétique et sensible, et le vent est présent de manière filée, comme un esprit qui veille. D'ailleurs, le titre peut être compris de deux façons différentes une fois la lecture finie.

La finesse de la peinture des personnages rend difficile de jeter entièrement la pierre à un personnage, même si le mari m'a un peu fait grincer des dents : père aimant et homme soucieux, sa réaction avec Eun-So découle de la société dans laquelle ils évoluent.

(TW : viol)



La deuxième nouvelle s'intitule La Soirée et raconte la sortie d'une épouse et de ses deux enfants à une garden-party où elle rejoint son époux, entre ivresse, mesquineries et en même temps esprit de bonne entente... La narratrice porte un regard lucide et grisé sur la soirée. De très belles descriptions humaines ici aussi.
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Le Quartier chinois

J'ai reçu ce livre suite à la masse critique et je m'attendais à un livre un petit peu comme la joueuse de go, ou la petite tailleuse chinoise. Rien de bien extraordinaire mais mignon et qui se lis tout de même.



Franchement, je me suis tellement ennuyée en le lisant que je ne l'ai même pas terminé. Au bout de trois quart du livre, il n'y a eut que des paragraphe voir des pages pour ne rien dire du tout et parfois même sans queue ni tête (presque 5 pages pour dire "on ne sait pas si la gamine est vivante ou non").

Je pensais que même si ce n'était pas un livre d'action, ça nous raconterais la vie de cette jeune fille et du coup il y aurait des petits trucs quand même qui fait qu'on a envie de poursuivre mais là encore déception. Il ne se passe absolument rien du tout dans la vie de cette enfant. Je ne demande pas qu'elle devienne agent secret non plus, mais qu'il se passe quelque chose autre que je me lève, je fais ma journée et je me couche quoi.



En clair, ça se lis mais ce n'est franchement pas le roman du siècle.
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L'oiseau

Ce roman coréen raconte la violence d'une sœur sur son frère, après que sa mère est morte et son père parti. Elle va reproduire la violence qu'elle a elle même vécue et il vont vivre leur destin dans ce petit appartement urbain.

Ce petit roman, mon premier coréen, se lit bien, on entre dans cet univers un peu glauque et morbide mais qui est portant plein de vie. On s'attache à ces enfants, on essaye de les comprendre et on les suit tant bien que mal.

Un roman triste mais passionnant.

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L'oiseau

Je n'avais jamais lu d'oeuvre de cet auteur coréen à succes et traduit dans beaucoup de langues. Même si ce n'est pas autobiographique, on sent une enfance meurtrie, faite de souffrance et de misère. Les mots sont cinglant, sans superflu inutile, l'atmosphère est lourde et pesante. La pauvreté et le désespoir de cette famille est touchant et surtout le "dérapage" de cette petite fille, une enfant déjà devenue grande avant l'heure... la fin est un peu bizarre, je ne suis pas certaine d'ailleurs de l'avoir comprise... j'ai bien aimé cependant ce récit.


Lien : http://bourgeoiseblog.canalb..
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L'oiseau

Depuis que leur mère est partie, il y a longtemps déjà, Umi, onze ans, et son plus jeune frère Uil sont trimballés d’un foyer à l’autre. D’abord accueillis par leur grand-mère maternelle, ils ont ensuite été successivement hébergés chez deux de leurs oncles à la mort de celle-ci. Mais un jour leur père, qu’ils ne voyaient qu’à l’occasion de rares retours des chantiers lointains où il travaillait plusieurs mois durant, vient les chercher, ayant gagné suffisamment d’argent lors de sa dernière mission pour s’installer avec eux. Il amène par ailleurs dans leur nouveau foyer une femme, censée faire office de maman.

Les deux enfants ont jusqu’alors grandi sans affection, entourés d’adultes qui n’ont cessé de les considérer comme des indésirables, leur reprochant incessamment leur simple présence. Umi et Uil ont par la force des choses appris à être indépendants, chacun à sa manière, l’aînée en faisant preuve d’une maturité précoce et d’une attitude protectrice envers son frère, ce dernier, contemplatif et rêveur, ayant plutôt tendance à se réfugier dans des fantasmagories enfantines.



Et leur nouvelle maison n’est pas vraiment un havre de paix ou un foyer aimant. Les relations entre leur père et sa petite amie sont tendues, ainsi que le devine intuitivement Umi face au rire à répétition et aux reproches amers et sarcastiques de la femme, ou au regard fiévreux et hébété de son père, qui tantôt se montre prodigue et fanfaronne sur sa prochaine richesse, tantôt laisse éclater une violence habituellement latente.



Les enfants trouvent des motifs de distraction auprès des voisins qui les entourent, occupants de la maison divisée en appartements où leur père a élu domicile, parmi lesquels l’aimable fille de la propriétaire, constamment au lit car paralysée, dont l’allure efféminée du mari musicien suscite les commentaires moqueurs des voisins, le couple Mun qui travaille dans une fabrique de biscuits, Chông représentant de commerce, et surtout M. Yi le camionneur et son oiseau en cage qui fascine Uil.



Et puis un jour, les enfants se retrouvent seuls, livrés à eux-mêmes dans un appartement qui devient de plus en plus insalubre, survivant -à peine- grâce à la débrouillardise d’Umi, aguerrie à la cruauté d’un monde où ils n’ont pas vraiment de place.



C’est la voix de cette dernière qui porte le récit, et c’est ce qui donne au roman sa force, en installant une tension dramatique croissante, faisant du lecteur le témoin atterré de la manière dont la fillette, pour surmonter ses peurs d’enfant et assurer un quotidien précaire, s’endurcit, plonge peu à peu dans une brutalité que lui inspirent les adultes qui l’entourent, tapant, insultant ce frère qu’elle se désespère en même temps de voir dépérir à vue d’œil et se laisser entraîner dans des jeux toxiques par des enfants plus grands.



"L’oiseau" est un texte âpre et triste, à la fois beau et tragique, sur la perte trop précoce de l’innocence et de ses rêves d’enfant, mais aussi sur l’amour fraternel et sur ces instants de grâce au cours desquels l’imaginaire enfantin, même fugacement, parvient à percer de sa lueur l’épaisseur des pires ténèbres.




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La pierre tombale

Un livre court, idéal pour faire la connaissance de la plume de cette formidable femme de lettres coréenne : Oh Jung-Hi et d'une tranche de l'histoire de la Corée.



L'écriture est très belle. C'est à la fois littéraire et poétique. Il n'y a cependant pas de longueur comme on peut en trouver parfois mais des phrases concises, justes qui brossent admirablement différents tableaux de cette période. Cependant des tableaux vivants, colorés qui nous imprègnent de l'ambiance de l'époque. On percevrait presque l'odeur du poisson dans la maison du petit garçon. C'est donc particulièrement réussi.



C'est aussi avec douceur et par petites touches qu'on perçoit la folie de ces temps reculés et la violence de la guerre exhalant parfois le pire. On se prend d'amitié pour ce petit garçon vif et curieux, impuissant face à l'horreur de ce temps et on vibre à ses côtés.



Un très beau livre !




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Le chant du pèlerin

Composé de quatre nouvelles, ce recueil de OH Jung-hi prend son titre dans la troisième nouvelle Le Chant du pèlerin. Ce chant est le fil conducteur du recueil qu’il soit simple comptine, berceuse ou chanson d’enfant, connus de tous, ou bien discours chanté et qui n’a pas sens.



Le recueil commence à la tombée de la nuit et se termine à l’aube, évoquant un cycle qui se perpétue, où les personnages sont comme pris au hasard dans l’immensité de la mégapole séoulite. On trouve dans ces nouvelles des éléments caractéristiques de la culture coréenne, comme l’habit blanc, la maison traditionnelle ou encore la fête de Dano Je*; mais aussi des éléments de la littérature coréenne, qui utilise beaucoup les onomatopées.



Dans la première nouvelle « La nuit, la pluie », notre héroïne est une pharmacienne, elle nous décrit sa vie quotidienne, ses habitudes et celles de sa famille, d’une manière simple presque informe.



Dans la seconde « Le miroir de bronze », notre héros est un vieil homme qui a du mal à s’habituer à la vieillesse et aux conséquences de celle-ci, et qui observe avec attention la vie de sa voisine, petite fille capricieuse, qui va très peu à l’école.



Dans la troisième « Le chant du pèlerin », notre héroïne est une jeune femme qui a tout perdue et qui essaie de reprendre sa vie là où elle l’avait laissé deux ans auparavant, quand elle était femme au foyer, avec un mari et une jolie petite fille, et avait pour passion la fabrication de marionnettes.



Dans la quatrième et dernière nouvelle « L’étoile de l’aube », notre héroïne est une femme mariée, dont le mari travaille à l’étranger, et qui va seule à une soirée avec ses anciens camarades de l’université.





Traitant de certains problèmes de société en Corée du Sud, comme le divorce, ces deux derniers récits nous proposent une vision de la femme coréenne d’aujourd’hui, à l’européenne, celle-ci se met en marge de la société par ses actes, en rupture avec la société traditionnelle confucéenne, où la femme doit se soumettre à l’homme.



On peut ne pas accrocher aux récits de OH Jung-hi, le lecteur pourrait être l’acteur de ces différentes scènes tellement elles sont simples et d’une étrange familiarité.



Décrits avec calme, les différents personnages sont au fil du récit innocentés de leurs actes passés, comme lavés de leurs péchés, par la pluie ou par la neige qui tombe sur la ville. Au cours de ces récits, les personnages ne prennent pas de décisions importantes, ils se laissent porter par le courant, par leur destin.



On ne sait que peu de chose de nos personnages, leur biographie n’est pas nécessaire pour comprendre l’action, leurs vies sont simples, chacun de nous peut se reconnaître en eux, ou reconnaître une personne qu’il connaît. Le lecteur se place directement dans la tête du personnage et affronte avec lui cet instant de vie.





OH Jung-hi est née en 1947 à Séoul, dans une Corée encore marquée par la colonisation japonaise. Son enfance est marquée par la guerre de Corée et la dictature militaire, qui la suit. Elle commence sa carrière d’écrivain dans les années 1970, à l’époque de la modernisation de la Corée du Sud. Elle est aujourd’hui l’auteur coréen la plus traduite au monde. Trois autres de ses romans sont parus en France : L’Âme du Vent, paru aux éditions Philippe Picquier; La Pierre Tombale, aux éditions Actes Sud, et L’oiseau, aux éditions du Seuil.



Lee Byoung-Jou, professeur émérite à l’Institut Nationale des Langues et Civilisations Orientales (INALCO – Paris 8), a aussi traduit d’autres ouvrages de OH Jung-hi comme L’Âme du Vent et La Pierre Tombale.
Lien : http://www.latheierelitterai..
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Le Quartier chinois

Le quartier chinois

OH Jung-hi (Editions Serge Safran)



Innocence et enfance semblent avoir du mal à coexister dans le « Quartier chinois » de OH Jung-hi.

L’auteur nous trace un portrait à multi facettes d’une fillette confrontée à la dureté du monde des adultes : père absent, mère alcoolique, grande fratrie dont la responsabilité au quotidien incombe à une grand-mère, qui se doit de faire face.

Affection, tendresse, caresses sont les grandes absentes dans ce monde des enfants.

Le « Quartier chinois » est un livre sombre.

La dernière partie du livre est étrangement déroutante. Une fête de village, où se mêlent feux d’artifice, lâcher de pigeons,, lanternes suspendues aux arbres, collecte de sang, durant laquelle »les gens avancent comme une armée de rats » nous dit OH Jung-hi !

Du poulailler familial parviennent des cris de volailles effrayées…Sera-ce la belette ou le rat qui sera venu se servir ? L’auteur termine ce livre noir par la mort lente d’un coq. Scène très perturbante tout comme l’aura été la lecture de ce livre.

A lire ? OUI, si on est un fan de la Corée

NON, si on se sent impuissant et attristé face aux enfances malheureuses.

Un très grand bravo toutefois à l’équipe des traducteurs qui a réussit à transmettre beaucoup d’émotion avec fluidité, simplicité, réalisme..Un très bel ouvrage.
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