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Citations de Kamel Daoud (552)


Elle appartient à un genre de femmes qui, aujourd’hui , a disparu dans ce pays: libre, conquérante, insoumise et vivant son corps comme un don, non comme un péché ou une honte.
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Les bars encore ouverts dans ce pays sont des aquariums où nagent des poissons alourdis raclant les fonds. On vient ici quand on veut échapper à son âge, son dieu ou sa femme, je crois, mais dans le désordre. Bon, je pense que tu connais un peu ce genre d’endroit. Sauf qu’on ferme tous les bars du pays depuis peu et qu’on se retrouve tous comme des rats piégés sautant d’un bateau qui coule à un autre. Et quand on aura atteint le dernier bar, il faudra jouer des coudes, on sera nombreux, vieux. Un vrai Jugement dernier que ce moment. Je t’y invite, c’est pour bientôt. Tu sais comment s’appelle ce bar pour les intimes ? Le Titanic. Mais sur l’enseigne est inscrit le nom d’une montagne : Djebel Zendel. Va savoir.
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La religion pour moi est un transport collectif que je ne prends pas. J’aime aller vers ce Dieu, à pied s’il le faut, mais pas en voyage organisé.

(Actes Sud, p.76)
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On entendait les oiseaux dehors,
des bruits de moteurs et d'arbres qui essayaient de s'enlacer sous le vent
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Mais non, il ne l’a pas nommé, parce que sinon mon frère aurait posé un problème de conscience à l’assassin : on ne tue pas un homme facilement quand il a un prénom.
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La religion est pour moi un train collectif que je ne prends pas.
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Les sentiments vieillissent lentement, moins vite que la peau.
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La nuit vient de faire tourner la tête du ciel vers l'infini. C'est le dos de Dieu que tu regardes quand il n'y a plus de soleil pour t'aveugler. Silence. Je déteste ce mot, on y entend le vacarme de ses définitions multiples. Un souffle rauque traverse ma mémoire chaque fois que le monde se tait.
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quand les colons s’enfuient, ils nous laissent souvent trois choses : des os, des routes et des mots – ou des morts…
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Aujourd’hui, ma mère est tellement vieille qu’elle ressemble à sa propre mère, ou peut-être à son arrière-grand-mère ou même à son arrière-arrière-grand-mère. À partir d’un certain âge, la vieillesse nous donne les traits de tous nos ancêtres réunis,
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L ‘autre jour un producteur de vin me racontait ses misères . Impossible de trouver des ouvriers, l’activité est considéré comme « haram », illicite. Même les banques du pays s’y mettent et refusent de lui accorder des crédits! Ha, ha! Je me suis toujours demandé: pourquoi ce rapport compliqué au vin? Pourquoi diabolise-t-on ce breuvage quand il est censé couler à profusion au paradis? Pourquoi est-il interdit ici-bas, et promis là-haut?
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D'ailleurs , c'est le vendredi que je n'aime pas. C'est un jour que je passe souvent sur le balcon de mon appartement à regarder la rue, les gens, et la mosquée. Elle est si imposante que j'ai l'impression qu'elle empêche de voir Dieu
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C'est ce qui frappe dans mon pays : la mort du désir du monde. Une sorte de rancune à l'égard du rire et de l'art, un soupçon qui devient des lois et des inquisitions.
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Le nu ne suffit pas s'il n'imite pas l'offrande. Traversé de mouvements, il s'éloigne, se dérobe, se perd à la vue du désir.
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Car ce que l'on veut appréhender ce n'est pas le corps de l'extérieur, mais partager l'obscurité tiède du dedans. Je ferme les yeux et, du coup, je vis ton corps à toi à partir de ton propre obscurcissement, je me noue à ta veine. Je partage ton point aveugle qui te leste. Je me confonds et je ne peux le faire, dans ma condition de séparé, que par cette nuit fabriquée par mes paupières closes.
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Relire n'épuise en rien le mystère car le livre est un corps, pas une ligne droite entre un début et une fin. Je le retourne ou l'enlace ou le caresse ou m'y enfonce, mot à mot.
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L'amour. Quelle sensation étrange,non? Ça ressemble à de l'ébriété. On éprouve la perte de l'équilibre et des sens, mais qui s'accompagne d'une acuité étrangement précise et inutile.
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Il ne sait ni lire ni écrire mais a l'instinct méchant de ceux qui en ressentent le manque.
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Un point me taraude en particulier : Comment mon frère s'est-il retrouvé sur cette plage ? On ne le saura jamais. Ce détail est un incommensurable mystère et donne le vertige, quand on se demande ensuite comment un homme peut perdre son prénom, puis sa vie, puis son propre cadavre en une seule journée.
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Les meilleurs romans de ce pays [l'Algérie] sont d'ailleurs le produit d'une parenthèse, l'exercice d'un faux anonymat ou l'accident préfabriqué d'un homme qui suspend sa rotation autour du soleil pour décrire ses propres chaussures.
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