Citations de Kathrine Kressman Taylor (348)
L'amitié entre deux hommes (un juif américain et un allemand) peut-elle résister aux affres de la vie ? C'est pour moi tout le sens de ce livre à travers les lettres échangées par les deux "héros" : on s'interroge sur la nature humaine bonne ou mauvaise, ce que l'on aurait pu faire dans une telle situation d'horreur, sur le courage, sur le pardon. Le passé peut-il aider l'avenir à "devenir" meilleur ?
[...] Je n'ai jamais haï les juifs en tant qu'individus - toi, par exemple, je t'ai toujours considéré comme mon ami -, mais sache que je parle en toute honnêteté quand j'ajoute que je t'ai sincèrement aimé non à cause de ta race, mais malgré elle.
Vaincre le désespoir nous engage souvent dans des directions insensées.
Quelque chose - j'ignore quoi - va se produire. On a trouvé un Guide ! Pourtant, prudent, je me dis tout bas : où cela va-t-il nous mener ? Vaincre le désespoir nous engage souvent dans des directions insensées.
Peut-être va-t-on trouver un moyen pour mettre fin à la misère. Quelque chose - j'ignore quoi - va se produire. On a trouvé un Guide ! Pourtant, prudent, je me dis tout bas : où cela va-t-il nous mener? Vaincre le désespoir nous engage souvent dans des directions insensées.
(p. 24, Lettre du 25 mars 1933 de Martin à Max).
I have never hated the individual Jew - yourself I have always cherished as a friend, but you will know the I speak in all honesty when I say I have loved you, not because of your race but in spite of it.
The Jew is the universal scapegoat. This does not happen without reason, and it is not the old superstition about "Christ-killers" that makes them distrusted. But this Jew trouble is only an incident.
Maintenant je dois te demander de ne plus m’écrire. Chaque mot qui arrive dans cette maison est désormais censuré, et je me demande dans combien de temps, à la banque, ils se mettront à ouvrir le courrier. Je ne veux plus rien avoir à faire avec les juifs, mis à part les virements bancaires et leurs reçus
L'homme que j'ai aimé comme un frère, dont le coeur a toujours débordé d'affection et d'amitié, ne peut s'associer, même passivement, au massacre de gens innocents.
La race juive est une plaie ouverte pour toute nation qui lui a donné refuge. Je n’ai jamais haï les Juifs en tant qu’individus. Toi, par exemple, je t’ai toujours considéré comme mon ami, mais sache que je parle en toute honnêteté quand j’ajoute que je t’ai sincèrement aimé non à cause de ta race, mais malgré elle.
Heureusement qu'il existe un havre où l'on peut toujours savourer une relation authentique : le coin du feu chez un ami auprès duquel on peut se défaire de ses petites vanités et trouver chaleur et compréhension ; un lieu où les égoïsmes sont caducs et où le vin, les livres et la conversation donnent un autre sens à la vie.
Anna connut un moment de félicité totale, car l'étang bordé de saules pleureurs au milieu des aubépines et de la lande, était l'endroit où elle aimait chercher la solitude absolue.
Maintenant je dois te demander de ne plus m'écrire. Chaque mot qui arrive dans cette maison est censuré, et je me demande dans combien de temps , à la banque il se mettrons à ouvrir le courrier. Je ne veux plus rien avoir à faire avec les juifs mis à part les virements bancaires et leurs reçus....
Toute sa vie, même dans la maturité, il aspirerait au silence du lever du jour, au souffle de vie pure, à la sensation de cette grande roue tournoyante.Mais il était maintenant atteint par l'humanité; il était pris dans le monde de la culpabilité.
"L'homme que j'ai aimé comme un frère, dont le cœur a toujours débordé d'affection et d'amitié, ne peut pas s'associer, même passionnément, au massacre de gens innocents."
Te voilà de retour en Allemagne.Comme je t'envie...
Quand aucun pied n'approche,
La fleur de pêcher reste sans parfum.
Tu dis que nous persécutons les libéraux, Max, que nous brûlons les livres. Tu devrais te réveiller : est-ce que le chirurgien qui enlève un cancer fait preuve de ce sentimentalisme niais ? Il taille dans le vif, sans états d'âme. Oui, nous sommes cruels. La naissance est un acte brutal ; notre re-naissance l'est aussi.
Je garde confiance en toi et je prie pour que mon hypothèse soit la bonne, il te suffit de me le confirmer.
Heureusement qu'il existe un havre où l'on peut toujours savourer une relation authentique : le coin du feu chez un ami auprès duquel on peut se défaire de ses petites vanités et trouver chaleur et compréhension ; un lieu où les égoïsmes sont caducs et où le vin, les livres et la conversation donnent un autre sens à la vie. Là, on a construit quelque chose que la fausseté ne peut atteindre. On s'y sent chez soi.
Tu dis que nous persécutons les libéraux, que nous brûlons les livres. Tu devrais te réveiller : Est-ce que le chirurgien qui enlève un cancer fait preuve de ce sentimentalisme niais? Il taille dans le vif, sans états d'âme. Oui, nous sommes cruels. La naissance est un acte brutal. Notre re-naissance l'est aussi. Mais quelle jubilation de pouvoir enfin redresser la tête ! Comment un rêveur comme toi pourrait-il comprendre la beauté dégainée ?