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Critiques de Kem Nunn (107)
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Surf City

Ike Tucker vit dans un bled paumé qu'il n'a jamais quitté.

Deux passions au compteur, la mécanique des deux-roues et la recherche de la vérité.

Cette dernière lui donnant ainsi l'occasion d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte et accessoirement de découvrir la vérité, rien que la vérité... le pourquoi du comment du je sais pas why explicitant un tant soit peu la disparition de sa grande soeur.

Une première piste le conduira en Californie du Sud.

Huntington Beach, Surf City la bien nommée.

Un enfer sur rouleaux salins pour un mec connaissant déjà de graves déconvenues avec une planche à repasser.



Comme un p'tit air initial de Point Break avec Patriiiiiiick, calme toi bébé, pas pour me déplaire.

Ses hordes de surfers, ses gourous de la planche et leur existentialisme débité sur fond de bitures journalières assorties de drogues en tout genre parce que sinon, la fête elle est moins folle.

Ce blanc-bec qui entrave que dalle au surf mais qui va se jeter dans le grand bain pour une pseudo chimère ressemblant trait pour trait à sa frangine.

Bon début.



La suite est à l'aune de l'intro.

Plusieurs univers s'y côtoient, bikers, surfers, le tout gravitant autour d'une planète un brin candide : Ike.

Surf City, c'est également l'école de la vie pour un campagnard venu se frotter aux palpitations d'un monde dont il ignore tous les codes.

Son évolution est intéressante. Elle prendra souvent le pas sur une enquête parfois bien en retrait, de facto, qui sonnera bien plus de deux fois.



Des personnages charismatiques consistants, une intrigue solide, Surf City offre un dépaysement garanti pour tout amateur de grand air iodé, le tout sur une bande-son à la born to be (non, pas alive, on range les pattes d'eph' orange en velours côtelé) wild.

On quitte ce paradis du surf et de la bécane qui pétarade à regret tout en se promettant de revenir vers Kem Nunn sitôt cette p ***** de b***** de s******** de planche domptée.

Pas gagné.
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Chance

Ce que j’ai ressenti:…Une folle coïncidence, une Chance de thriller!



CHANCE:II. Tour favorable ou défavorable, mais de soi imprévisible et livré au hasard que peut prendre ou que prend effectivement une situation ou un événement; issue heureuse ou malheureuse d’une situation donnée.



Si le Vendredi 13 est un jour à jouer au loto, ça serait bien aussi de passer en librairie , histoire d’avoir quand même la Chance de lire un bon thriller, faute de gagner des millions….



Voyons un peu ce que la donne nous a distribué:

•Un psychiatre malchanceux dans sa vie personnelle.

•Une trop mystérieuse jeune femme attirante mais dérangée.

•Un flic corrompu et jaloux.



Un tiercé donc improbable et scabreux, mais réjouissant pour nous, lecteurs, qui nous délecterons de voir comment une folle aventure devient une véritable histoire de fous…Jetez un D sur le plateau, et vous aurez évidemment, le grain de sable qui enraye les perspectives et les plans de chacun, qu’il se faisait de sa propre vie et rend la partie d’autant plus palpitante et aléatoire…



On finit tous par mourir. Ce qui compte, c’est ce qu’on fait du temps qu’il nous reste.



Non, je n’ai pas un souci d’orthographe, D est un personnage qui reconditionne les lignes de vies, et c’est sûrement mon personnage préféré de ce roman noir! Sa puissance, son aura, son côté décalé, il a tout pour attirer notre regard, même s’il reste enfermé au fond d’une boutique…Jaclyn aussi, est un personnage qui attire tous les regards, enfin surtout les masculins: une femme aux multiples facettes qui sait se servir de tous ses atouts pour attirer les mâles de son entourage…Et bien sûr, le combat de coq entre Eldon et Raymond qui se dispute toute l’attention de Madame, au prix fort, et ne reculant devant rien, surtout pas les lois, pour arriver à acculer son adversaire….De biens jolies cartes en main pour tout amateur de suspense!!!!



Il y a deux catégories de douleurs dans la vie. La douleur de la discipline et la douleur du remords.



Si comme au bingo, il faut tirer le bon numéro, attirez vous donc un brin de Chance, et choisissez celui ci! Laissez vous , vous entraîner dans une folle partie d’adrénaline où les sueurs et l’angoisse vous accompagneront dans ses pages. Pour remporter la mise, il vous faudra emprunter des sentiers dérangés, vous cacher dans des coins sombres, marcher sur les fils instables de l’esprit, et subir tous les jeux de violence, et peut être même se faire mettre au tapis…Vous avez de la Chance, l’année commence fort en thriller obsessionnel et obsédant, et ce livre rougeoyant a toutes les chances de vous plaire si vous aimez les romans noirs psychologiques! Une très bonne pioche, alors n’hésitez pas à mettre la main dessus!



Parfois, l’essentiel est de croire en quelque chose. C’est le conseil de base qu’on donne aux malades en phase terminale.


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Tijuana Straits

À la frontière du Mexique et de la Californie (Tijuana). Deux êtres se battent pour leur survie et celle des autres.

Je dirai même trois êtres parce que le soi-disant « méchant » et aussi désemparé qu’eux



Tijuana est un lieu où la détresse humaine se croise, la violence, la drogue et l’amour du surf.

J’ai beaucoup apprécié ce livre, les personnages et leurs combats.

Mais je reste bouleversé par leur vie.



Je suis écœuré par cette inégalité et ce manque d’espoir. Ils ne leur restent rien et pourtant… ils continuent à y croire… mais ont-ils le choix ?

Un ouvrage que je ne suis pas prête d’oublier…



Bonne lecture !
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Surf City

Cette fiction noire au possible, charrie la désespérance d'une Californie

où viennent se briser les rêves des oubliés et laissés pour compte du rêve américain.

Ike Tucker quitte son désert pour les plages californiennes, côté saumâtre.

Pour retrouver les traces de sa sœur disparue à Huntington, le gringalet se fera surfer.

Ses connaissance de la mécanique moto le rapprocheront aussi du milieu des bikers emmenés par le charismatique Preston l'ancienne star du surf devenu motard.

Ike Tucker va faire son apprentissage entre Preston et le gourou vénéneux Hound Adams... Et qui sait dans quel cauchemar ce dernier peut plonger Ike...

Le surf et la vague de plus en plus haute qu'il faut attraper, comme la dope qui maintient l'énergie... Et les rêves qui s'éteignent, laissant des regards vides et morts. Pas de fuite possible, parfois une rédemption tardive...

Avec Kem Nunn, on est à la fois si proche et si loin de Brett Easton Ellis et son Moins que zéro. C'est la Californie, dont la carte postale est maquillée à outrance comme une voiture volée, pour les touristes.. L'horreur sous le tapis bleu.

Je laisse découvrir aux futurs lecteurs de Surf City, ce qu'il adviendra de Ike, Preston, Hound, Michelle, Barbara... dans ce livre tellement sombre et habité qu'il faut bien le lire.
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Chance

Challenge ABC 2016-2017



En ce début 2017, j'ai bien cru que la chance littéraire me souriait. Pensez donc, alors que je me demandais quel auteur j'allais inscrire à la lettre N du challenge ABC de Babelio, j'apprends qu'un nouveau roman de Kem Nunn (dont j'avais adoré « Tijuana Straits » et beaucoup aimé « Surf City ») va bientôt sortir : « Chance ». Coup de bol. Ensuite, figurez-vous que j'apprends l'existence, presque au même moment, du réseau Netgalley, qui permet de découvrir les nouvelles parutions de nombreux éditeurs, parmi lesquelles – heureuse coïncidence – le roman de Ken Nunn. Ni une, ni deux, je sollicite mon exemplaire, et double, et même triple chance, je l'obtiens ! Encore tout étourdie par cette baraka en cascade, je salivais d'avance à l'idée du délice qui m'attendait.

Et puis, comment dire... Bardaf ce fut l'embardée. La déception, la douche, pas froide mais un peu tiède. Moi qui m'attendais à un repas gastronomique, me voilà avec un feuilleté que j'ai digéré laborieusement. Heureusement tous les goûts sont dans la nature, et cela conviendra certainement à d'autres que moi. Voici donc les ingrédients : nous sommes à San Francisco, en compagnie du docteur Eldon Chance, 50 ans, neuropsychiatre spécialisé en expertises judiciaires et qui ,faut-il le préciser, porte bien mal son nom. Divorce, sa fille en pleine crise d'ado, problèmes financiers et fiscaux, la vie du Dr Chance part en vrille. Comme si cela ne suffisait pas, il se laisse entraîner, au mépris de toute déontologie, dans une sorte de triangle amoureux on ne peut plus malsain et dangereux : il tombe amoureux d'une de ses patientes atteinte de dédoublement de personnalité, voire de personnalités multiples, et qui souffre surtout de l'existence d'un mari possessif et violent, flic haut placé et ripou par-dessus le marché. le Dr Chance se voit en Superman sauvant sa belle (mais qui est-elle vraiment?) des griffes de son tortionnaire, mais, dans ce mortel combat, il n'a pas exactement le profil d'un super-héros. Heureusement pour lui, il fait la connaissance de D., armoire normande sans peur mais pas sans reproches, colosse philosophe et rusé comme un renard.



Polar psychologique au rythme assez lent, voire poussif, « Chance » est un roman sinueux qui explore le domaine des troubles de la personnalité et de la schizophrénie, entre réalité et hallucinations. Manipulations, violence, obsessions, on est loin du rêve californien, et Kem Nunn nous emmène dans les sombres méandres du cerveau humain et de l'amoralité. Bien écrit, tantôt lyrique, tantôt introspectif, teinté d'humour (noir, forcément), « Chance » n'est pas mauvais, mais il n'est ni aussi puissant queTijuana Straits, ni aussi poignant que Surf City. D'où ma déception.

A croire que le surf est l'ingrédient qui porte chance à Kem Nunn.
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Surf City

La version « carte postale » et superficielle de Huntington Beach (Surf City, pour les intimes), ce sont les plages de Californie, leurs surfeurs beaux, bronzés et musclés (genre – aarghhh – Simon Baker alias « The Mentalist », vous voyez?) assurant le spectacle sur le haut des vagues et sous un soleil radieux. Un air de vacances avec cocktails et jolies filles toujours disponibles, sea-sex-and-sun. Pas très intéressant.

Heureusement, sitôt le bouquin retourné, la 4ème de couverture laisse augurer de l'envers du décor, sombre comme les coulisses de l'Enfer, donc bien plus captivant. Et en effet. Surf City, dans la version Kem Nunn, c'est plutôt « vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance ». Ike Tucker, 18 ans, l'avait vaguement pressenti quand il décida de quitter le désert californien et la station-service de son oncle pour rechercher sa soeur. Ellen, sa seule vraie famille, partie vivre sa vie, disparue depuis des mois, vue pour la dernière fois à Huntington Beach. C'est tout ce qu'Ike sait, en plus des noms des trois types avec lesquels elle serait allée au Mexique, sans en revenir.

Ike « ne sait rien du monde, ne sait rien des hommes ». Il ne sait rien du surf non plus. Il ne tardera pas à faire son apprentissage, souvent à ses dépens, à coups de poing et de paquets d'eau de mer. Les hommes et les vagues ne se laissent pas aisément apprivoiser, et ne pardonnent aucune maladresse. Ike parvient cependant peu à peu à intégrer le cercle quasi mythique (mystique, aussi) des dieux du surf local. Si le trio sea-sex-sun est toujours d'actualité, la drogue et les pornos amateurs s'invitent aussi sous le soleil de Satan, et on s'enfonce de plus en plus loin dans les noirs replis de l'âme humaine.

Comme plus tard Tijuana Straits, Surf City (1er roman de K. Nunn, un peu moins abouti que le précité) développe des personnages venus du désert – géographique et sentimental – des loosers que la vie n'a pas vraiment cajolés, mais à qui le sort offre comme une dernière planche (de surf) de salut, qui leur permettrait de s'extraire de leur vie sans horizon ou de racheter leur passé obscur. Ike et Preston, son mentor, son père de substitution, ont le mérite de s'y accrocher, à cette planche, mais terrible est le purgatoire et tentants l'abandon et la résignation.

Des personnages attachants, émouvants, en quête de vérité et de rédemption, qui se battent et se débattent avec leurs démons, tout cela serait noir, très noir, sans la présence de la Nature et du surf, sport mythique élevé ici au rang d'art et de religion. Même si on n'y comprend rien, les descriptions techniques, les mouvements, la lutte puis l'harmonie avec la vague domptée sont autant de respirations et de moments de beauté dans un univers impitoyable.
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Surf City

Ellen est partie un matin, une vieille valise au bout du bras, levant avec ses bottes des rubans de poussière rouge. Elle a quitté le monde étriqué de son enfance sans un signe d'adieu. Désemparé, Ike, son frère a continué à travailler dans le garage de son oncle ayant le désert pour seul horizon. Deux ans plus tard, un inconnu l'informe de la disparition d'Ellen. Trois surfeurs l'auraient conduite au Mexique et seraient revenus sans elle. Ike part à sa recherche. Pour ce garçon tout juste sorti de l'adolescence, qui n'est jamais sorti de son bled paumé, c'est une véritable quête initiatique. Pour approcher le trio, il s'installe à Huntington Beach, une ville communément appelée "Surf City". Le sud de la Californie se distingue par la beauté de son littoral. Mais ce spot aux paysages paradisiaques est peuplé d'une faune dangereuse que Ike devra côtoyer pour retrouver sa soeur. Les épreuves qu'il va affronter seront autant de révélateurs qui vont lui permettre de mieux se connaitre et de prendre son destin en main. Kem Nunn dépeint une Californie pétrie de mille contradictions sociales et géographiques. Le monde du surf croise celui de la drogue, des bikers, de la pornographie et d'une secte.Ce récit initiatique à la sauce californienne a été publié il y a trente-cinq ans et n'a pas pris une ride.
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Tijuana Straits

Un polar qui n’en est pas un, une histoire de surf et de pollution à la frontière du Mexique et de la Californie.



Des crimes, il y en a. Des clandestins qui traversent les frontières des « vigiles » qui les traquent impitoyablement, du trafic de drogue, mais aussi des crimes industriels, des industries américaines qui se sont délocalisées aux USA pour pouvoir polluer impunément.



De la violence, des meurtres gratuits et des femmes battues, mais aussi des enfants qui naissent sans cerveau parce que leurs parents ont absorbé trop de produits chimiques.



Les protagonistes : une jeune mexicaine idéaliste qui cherche à trouver des preuves contre les compagnies et un ancien surfeur vermiculteur, un ex-tôlard que la drogue avait conduit en prison.



Et le décor, c’est un lieu qui devrait être un endroit de rêve, une plage du Pacifique, un paradis des surfeurs, mais une plage traversée par un certain mur…



Un roman métissé, noirceur du crime, tristesse sociale et euphorie des vagues…

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Tijuana Straits

Lu dans le cadre du Challenge ABC



C’est du noir, du pur et dur. Je ne vous parle pas de café ou de chocolat, mais de quelque chose de bien moins réconfortant : la vallée du fleuve Tijuana et son embouchure, à la frontière Mexique-US. Il y est bien question de nature, mais rien de bucolique : les usines américaines implantées côté mexicain empoisonnent d’abord leurs ouvriers avec les émanations chimiques de leurs produits, puis déversent leurs déchets toxiques dans la rivière sans le moindre état d’âme. Le principe du pollueur-payeur n’a pas cours ici. C’est pourtant le combat, le sacerdoce de Magdalena, jeune assistante juridique mexicaine. Ca, plus son bénévolat dans un foyer pour femmes battues. Voilà beaucoup de misère, de noirceur et de dangers pour de si frêles épaules. D’ailleurs Magdalena est victime d’une tentative de meurtre, et n’en réchappe qu’en s’enfuyant vers l’océan, où elle manque de se noyer. Finalement rejetée dans un sale état sur la plage, côté américain, elle est recueillie par Sam Fahey. Lui par contre n’a plus rien de jeune, ni de combattif. La quarantaine bien amortie, Sam la Mouette Fahey est une ancienne gloire du surf, reconverti, après un passage par la case prison pour trafic de drogue, en vermiculteur. Il vit seul avec son élevage de lombrics au fond de la vallée, dans une vieille ferme délabrée. Il survit, solitaire, taciturne, s’évadant dans la bière et le Valium, et dans ses souvenirs d’océan et de vagues mythiques dans la passe de Tijuana Straits.

Sam aidera Magdalena dans son combat écologiste, malgré une forte envie de préserver sa tranquillité si durement gagnée.

Vous vous en doutez, il y aura encore des vagues…



C’est donc du noir, et du tout bon. Pas de flics pour mener l’enquête, pas de rebondissements à toutes les pages, mais un certain suspense, et une plongée dans les bas-fonds de Tijuana, fabrique de criminels ultra-violents aux cerveaux ravagés.

Avec des personnages blessés par la vie, touchants, aux destins bouleversés et bouleversants, perdus au milieu des thèmes sombres de l’immigration clandestine, du capitalisme sauvage, de la drogue et des catastrophes écologiques, l’auteur nous laisse remonter à la surface et respirer quand il se met à parler de surf et de vagues avec poésie. C’est sûr, il connaît son sujet : l’océan, espace infini, de perdition ou de liberté…

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Chance

Ambiance malsaine dans les brumes du port de San Francisco, le docteur Chance, plutôt mal nommé en ce moment, se demande justement si ce n’est pas l’année de tous les emmerdements.



Brillant neuropsychiatre en instance de divorce, sa femme le quitte pour un coach sportif dyslexique, Eldon Chance se sent gagné par l’ennui et la neurasthénie.



Alors non, c’est sûr, il n’aurait vraiment pas dû s’occuper de cette patiente au mari violent et influent. Chance dans sa malchance va tout de même pouvoir compter sur D, un malabar qui l’a à la bonne.



D a intégré une philosophie primitive mais efficace : dans la vie un homme est soit émetteur, soit récepteur, au milieu du chaos urbain et mental dans lequel il se débat, le professeur Eldon Chance va trouver en D, l’émetteur de coup de massue, un sacré compagnon de route.



Thriller, polar psychiatrique, une femme double et manipulatrice et les brumes de San Francisco nous font évidemment penser à Vertigo mais Tarantino aurait remplacé Hitchcock. Haletant, violent et pourtant tendre et mélancolique, Kem Nunn en conteur né, il cite Nietzche, Steinbeck, Shakespeare ou William Blake, entraine le lecteur dans une intrigue sexuellement tarabiscotée. Le romancier démiurge n’est pas tendre avec son héros, mais comme le disait Friedrich justement : « Il n’y a pas de victimes, il n’y a que des volontaires. »
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Tijuana Straits

Tijuana Straits, l'embouchure de la rivière Tijuana, frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Autrefois un petit paradis pour les surfeurs et les habitants de la vallée, terres fertiles, océan déchaîné et nature sauvage. Aujourd'hui une zone de non droit, où les clandestins, les passeurs et les garde frontières s'affrontent malgré la barrière qui coupe les terres et l'océan en deux, des eaux si polluées qu'un simple bain dans l'océan peut vous tuer et côté mexicain l'enfer des usines où on fabrique tout et n'importe quoi et où les travailleurs pauvres sont exploités. Sam Fahey a grandi ici, auprès d'un père défaillant et ruiné, a consacré sa jeunesse au surf jusqu'à ce que la sombre réalité le rattrape, le fasse passer par la case prison et plusieurs trahisons, et l'amène à essayer de joindre péniblement les deux bouts dans une ferme perdue au fin fond de la vallée. Mais quand il recueille Magdalena, une jeune Mexicaine, il sait que les ennuis ne font que commencer...



Noir c'est noir et Kem Nunn donne tout de suite le ton dès les premières pages de ce roman, rejoignant les grand maîtres américains du roman noir, ces récits poisseux, désespérés où tout espoir de s'en sortir semble vain et où la misère et le désespoir collent à la peau de héros paumés qui n'ont aucune chance d'échapper à leur destin. Et ici la misère des laissés pour compte de l'Amérique rurale, dans cette vallée perdue loin des fastes des villes californiennes un peu plus au nord, trouve un écho encore plus profond dans ce qui se passe de l'autre côté de la frontière. Tijuana, une ville dont le nom est devenu synonyme des pires vilénies, meurtres, atteintes environnementales, exploitation des travailleurs précaires, corruption généralisée, etc, etc, la liste est encore longue. L'auteur connaît son sujet et nous plonge sans concession dans cet enfer, quelques pages suffisent à nous faire partager la dure réalité des jeunes mexicains venus de la campagne en quête de travail dans cette ville qui dévore ces habitants, les descriptions sont brutes et certains passages se lisent en apnée tellement ils sont bouleversants.



Et au milieu de toute cette noirceur, le roman arrive à instiller un peu de beauté et de poésie. Tout d'abord cette rencontre entre deux personnages cabossés que tout oppose, Magdalena la jeune Mexicaine, orpheline qui a consacré sa vie au combat pour dénoncer les atteintes à l'environnement et essayer de poursuivre en justice les responsables et Sam Fahey, antihéros que l'on apprend à mieux connaître et dont on découvre petit à petit le passé tragique. Il faut voir comment ces deux solitaires vont petit à petit apprendre à se connaître et à s'apprécier et le talent avec lequel l'auteur nous décrit cette rencontre. Et puis la nature, cette vallée de la Tijuana, un petit paradis sauvage maintenant contaminé par la folie des hommes et l'océan, l'océan et ses vagues, que l'on observe, que l'on apprend à connaître, pour lesquelles on est prêt à tous les sacrifices. Même sans rien connaître au surf on ne peut qu'apprécier les descriptions des combats que livrent Sam et son mentor avec ces vagues géantes qui ne se reproduisent que tous les dix ou vingt ans et on ressent toute la force de cette nature malmenée par l'homme et pourtant toujours présente.



Tijuana Straits est un roman qui vous happe et qu'on ne peut pas lâcher même si parfois la dureté des événements évoqués et la violence omniprésente m'ont forcé à ralentir ma lecture pour reprendre mon souffle. On pressent dès le début que tout ça finira mal, la tension monte jusqu'au magnifique final où l'auteur oublie un instant la folie des hommes pour nous ramener enfin à la nature et aux vagues, celles qui vous obsèdent, celles qui ont toujours été là et qui le seront sans doute encore quoi que fassent les humains. Un très beau roman, un uppercut et un magnifique témoignage hommage de l'amour des vagues et du surf. A découvrir !
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Surf City

"La Californie, c'est beau et félin comme une fille sous héroïne." disait le Motorcycle Boy dans "Rusty James".

Ike, 19 ans, vit avec son oncle et sa grand-mère dans une station-service perdue dans le désert californien. Sa soeur a fugué deux ans auparavant, avide de vivre, mais elle n'a plus jamais donné de nouvelles. Et un jour, un type arrivé de nulle part informe Ike que sa soeur trainait sur la côte avec des surfers pas nets, mais qu'elle a disparu. Ike décide alors de partir à sa recherche.



Roman d'apprentissage et roman noir, histoire très dure que celle de ce petit gars, Ike, plouc du désert si chétif qu'on lui donne à peine 17 ans, jamais sorti de son trou et qui part affronter le monde pour retrouver sa grande soeur. Il découvre l'océan à Huntington Beach, s'étourdit entre les surfers et les motards, les hippies et les punks, qui tous trempent dans des affaires sordides. Y résistera-t'il ou cèdera-t'il ?

J'ai été très impressionnée par la reconstitution de cette Californie des années 70, peuplée de vétérans du Vietnam, de fugueurs et de drogués. Il y a un climat de violence, de méfiance, qui est très pesant. On a beau être au bord du Pacifique et sous des nuances de ciel somptueuses, les âmes sont aussi sales que les rues. Seul le surf apporte quelques instants de beauté, lorsque Kem Nunn parvient à saisir et retranscrire la majesté de la communion avec l'eau ; mais cette pureté ne dure jamais.

Le style sec, qui ne s'épanouit que dans la description des paysages, entretient la sensation de malaise et d'oppression : il y a quelque chose de très malsain dans cette histoire, d'âpre et de désespéré, et en cela, c'est du beau travail d'écriture. J'ai toutefois regretté l'emploi de termes crus qui m'ont semblé inutiles dans leur contexte, mais peut-être que l'auteur y a vu un moyen de viriliser son intrigue -à mon sens, ça l'appauvrit.



Ca reste néanmoins un roman très réussi dans son genre, glaçant malgré le soleil californien, et éprouvant à lire en raison de la tension maintenue tout au long de ses 300 pages.

"Elle est défoncée à bloc, elle se croit sur le toit du monde. Elle ne sait pas qu'elle meurt les bras pleins de trous." ajoutait le Motorcycle Boy.



(merci, Isidore, de m'avoir fait découvrir ce roman et cet auteur !)
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Tijuana Straits

Cela faisait trop longtemps que Tijuana Straits traînait dans mes étagères. Il était plus que temps de le lire. Maintenant que c’est fait, je me demande pourquoi je ne l’ai pas lu plus tôt…



Ce roman, c’est comme une vague pour le surf, on commence doucement, des trucs pas trop durs, mais pas trop gentils non plus, durant tout un temps, on pense que la mer est calme, que le tsunami n’arrivera pas et puis bardaf, ça vous tombe dessus et ça emporte tout.



Tout d’abord, nous ferons connaissance avec Sam Fahey, un ancien surfeur, un type qui avait tout pour réussir dans la vie et qui, en faisant les mauvais choix (pour gagner plus de fric, plus vite), s’est trop souvent retrouvé dans la case prison, sans passer par la banque.



Magdalena est une activiste, qui vit au Mexique et qui, après quelques péripéties, va se retrouver du côté américain, à la frontière entre les deux pays, de l’autre côté du mur, des fils, des barrières en fer. Et puis il y a un autre type, un de ceux dont on n’a pas envie de croiser la route…



L’auteur ne nous livre pas un thriller haletant où tout le monde court comme des poulets sans tête. Il prend le temps de poser son décor (pas paradisiaque) et de présenter ses personnages principaux, remontant le fil du temps afin qu’on puisse mieux les appréhender. C’est aussi une bonne occasion pour nous parler de la misère au Mexique, loin des cartes postales touristiques.



Armando avait un boulot, comme d’autres, mais dans une usine où le comité sécurité et hygiène est aux abonnés absents, de même que les syndicats, les droits des travailleurs et où les femmes enceintes ne sont pas travailleuses protégées. Les gens bossent avec des solvants, des diluants, des colles fortes, sans protection, pour un salaire de misère.



Il y a une grande part écologique aussi, dans ce récit, puisque Magdalena a le rêve un peu fou que les pollueurs soient les payeurs et surtout, qu’ils nettoient leurs merdes, leur pollution et qu’ils soient jugés (et punis) pour tous les torts qu’ils ont commis, et dont les principales victimes sont les habitants qui respirent, boivent, vivent dans des pollutions hautement dangereuses.



Le rythme n’est pas trépidant, mais le plaisir de lecture est ailleurs, notamment dans les portraits des personnages, ni tout blancs, ni tout noirs, dans la critique des sociétés mexicaines et américaines, dans le scénario qui ne manque pas de profondeur, dans la partie écologique (sans devenir indigeste), dans les conditions de travail décrites. Bref, tout ce qui fait d’un roman un grand roman noir, sombre, violent, mais pas que ça.



Parce que oui, dans toute cette boue polluée, il y a une lueur d’espoir, celle que l’on appelle la rédemption et que certains cherchent afin de donner un sens à leur vie, afin de réparer les erreurs du passé, afin de ne plus être lâche, afin d’avoir de la dignité, afin de se racheter à leurs propres yeux.



Tijuana Straits est un bon roman noir, avec tous les ingrédients qu’il faut, de qualité, le tout cuisiné à l’ancienne, avec des vrais morceaux de hard-boiled dedans, sans pour autant que l’auteur ait forcé sur les quantités.



Mais pourquoi l’ai-je laissé prendre si longtemps les poussières, moi ???


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Tijuana Straits

CHEF D'OEUVRE ABSOLU, ABOUTI ET TOTALEMENT MAGIQUE

Tijuana Straits est un bijou. Je l'ai lu en 2012 et il reste parmi mes toutes meilleures lectures. Un grand roman noir, lyrique, sur le fil, qui parle de corruption et d'amour, d'engagement militant et de rédemption mais aussi de cette vague légendaire, rêve ultime des surfeurs les plus fous mais polluée à tel point qu’elle peut en venir à tuer. Un roman au souffle incomparable et à la noirceur sans compromis. Comme toujours chez Kem Nunn, les descriptions sont splendides et les personnages, principaux comme secondaires, sont inoubliables et viennent hanter longtemps après la lecture.Les hommes, la terre, la mer ; le paradis et l'enfer ; les fautes et la rédemption ...

Ex-surfer ayant vaincu le Mystic Peak mais déchu, ex-trafiquant de drogue, Sam Fahey a choisi de vivre reclus, à la frontière des Etats-Unis et du Mexique, dans un endroit au milieu de nulle part, près des Tijuana straits, ces courants violents qui naissent dans la baie de Tijuana, à l’embouchure de la rivière du même nom.

Son quotidien est bousculé par l'irruption de Magdalena, jeune Mexicaine poursuivie par des tueurs pour avoir voulu s'attaquer aux industriels pollueurs et aux cartels qui exploitent les clandestins. A ses côtés, même s'il ne voulait plus se trouver mêlé aux affaires du Monde, Sam retrouve la volonté de lutter et l'envie de retrouver sa dignité.
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Chance

Eldon Chance n’aime pas trop les surprises dans sa vie bien rangée. Pourtant, quand on est neuropsychiatre, on en voit souvent de toutes les couleurs. Mais c’est la vie des autres, du moins jusqu’à ce qu’il entrouvre la porte de la sienne à l’une de ses patientes. Oui, Chance a un petit défaut : il est humain. Manque de bol, d’autres personnages bien particuliers vont s’engouffrer dans la brèche.



L’histoire débute assez sobrement, avant de subir un subtil glissement (de terrain) pour sortir de la normalité et en arriver à une faille béante digne de celle de San Andreas. Logique, quand on sait que le roman se déroule à San Francisco.



Ne pas se fier aux apparences. On peut avoir fait preuve de prudence et d’hésitations tout au long de sa vie, et voir le vernis se craqueler à 50 ans passés.



Kem Nunn joue avec les codes des récits à suspense, pour écrire une histoire pleine d’ambivalence. Personne n’est tout blanc ou tout noir, même le renommé neuropsy Eldon Chance. Peut-être ne fait-il que le découvrir après toutes ces d’années bien rangées, à côtoyer des femmes et des hommes qui n’entrent pas dans le moule.



Chance (le livre), à travers ce récit prenant, est davantage qu’un catalogue des maladies mentales (qui sont cliniquement bien décrites à travers les comptes-rendus du médecin). C’est une vision de ce qu’on appelle abusivement la folie, au travers de personnages qui sont surtout particulièrement humains.



Kem Nunn décrit le rêve californien pour mieux le piétiner. Avec son habile changement de ton au fur et à mesure, il happe le lecteur pour le divertir autant que le questionner. Son style sait évoluer, parfois lyrique, parfois direct, toujours soigné.



C’est un peu un suspense à l’ancienne auquel il nous convie (la quatrième de couverture parle de récit hitchcockien), mais pourtant bien ancré dans notre réalité (mais quelle réalité ?). Il ne révolutionne rien, mais sait parler au lecteur adepte des personnages psychologiquement finement ciselés, et sait les rendre émotionnellement touchants à travers leurs failles intérieures.



Chance est un roman prenant et parfois perturbant. Kem Nunn est clairement un auteur intemporel, assez loin des modes.



A noter que ce roman a fait l’objet d’une adaptation en série TV avec Hugh Laurie dans le rôle titre.
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Chance

Je referme ce livre avec des sentiments mêlés , une sorte de soulagement...d’en être sortie , et une sensation étrange et une question ...que c’est - il finalement passé ? Comment ce médecin s’est il laissé embarqué dans cette histoire ? Ce livre est fascinant et un peu dérangeant dans la manière dont il fascine . Il y a de l’humour certes mais aussi une vision très noire des humains. Des exposés intéressants sur la psychologie les troubles mentaux et un portrait terrible d’une certaine société américaine.

C’est le premier livre de cet auteur que je découvre et cela m’incite à en lire d’autres .
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Chance

Neuropsychiatre renommé, Eldon Chance est plongé dans une procédure de divorce dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle ne se déroule pas à l’amiable. Flirtant avec la dépression, Chance rencontre une patiente étonnante. Jaclyn Blackstone subit un mari violent et manipulateur, dit avoir plusieurs personnalités et, surtout, se révèle extrêmement séduisante. Fasciné par cette femme, Chance a tôt fait d’envisager de passer les limites de la relation praticien/patient. Une idée d’autant plus mauvaise que Raymond Blackstone, l’époux de Jaclyn est un flic corrompu et extrêmement dangereux.

C’est ainsi qu’Eldon Chance, abandonnant toute raison, se laisse entraîner dans une histoire qui risque vite de dépasser malgré l’aide que lui apporte D., colossal, mystérieux et très certainement déséquilibré employé d’un antiquaire avec lequel le médecin est en affaire dans le cadre de son déménagement.

Si l’on est encore et toujours sur la côte Pacifique, à San Francisco, Kem Nunn laisse cette fois de côté l’océan et le surf pour une étrange virée dans une ville aussi froide qu’angoissante. Virée dont certains aspects, d’ailleurs, en particulier quelques excursions nocturnes auprès de D., ne sont pas sans rappeler l’excellente Reine de Pomona.

Kem Nunn est un écrivain rare : six romans en 30 ans, dix ans entre le précédent, Tijuana Straits, et Chance. C’est dire si, même s’il a entre-temps contribué à quelques scénarios pour la télévision – pour Sons of Anarchy et surtout pour l’étrange et envoutante John from Cincinnati –, l’homme aime prendre son temps pour écrire des romans aboutis.

En l’occurrence, moins que sur l’écriture, efficace et sans fioriture, Nunn s’est concentré sur la construction de son intrigue qui, sous un aspect banal, se trouve être particulièrement retorse. Une fois n’est pas coutume, on pourra reprendre sans vergogne l’adjectif qu’accole l’éditeur à ce roman. Oui, Chance a quelque chose d’hitchcockien, quelque part entre Sueurs froides et Pas de printemps pour Marnie. Adoptant un récit à la troisième personne mais avec un point de vue interne, Kem Nunn ne donne à voir et à comprendre que ce qu’Eldon Chance peut saisir ou entend accepter comme une réalité. Or, on l’a vu, et ces actes ne cessent de le montrer, le neuropsychiatre est en train de lâcher prise. Aussi, peu à peu la question de la véracité de ce que comprend Chance se pose-t-elle de manière toujours plus aigüe. Plus encore, c’est la question de la réalité de l’identité des individus qui entrent dans la vie de Chance qui finit par se poser : D. est-il vraiment ce qu’il dit être et aide-t-il vraiment Eldon ? Jaclyn joue-t-elle les schizophrènes pour mieux manipuler le médecin et son époux est-il aussi dangereux qu’elle veut le faire croire ?

Kem Nunn joue avec ses personnages et avec son lecteur, les plaçant au bord d’un tourbillon qui les aspire peu à peu dans une histoire vertigineuse dont l’inconfort est contrebalancé par une subtile dose d’humour et de constantes relances de l’action. C’est millimétré, certes, mais les lecteurs de Kem Nunn le savent, la réponse ne sera pas forcément cartésienne. C’est aussi cela qui fait le talent et le charme de l’auteur : une capacité à créer le malaise, à poser les faits en les tronquant juste assez pour empêcher tout certitude. C’est à ça que ressemble le vrai bon thriller.


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Tijuana Straits

Tijuana, paradis pour les surfers avec sa passe du Mystic Peak et enfer pour les candidats à l'immigration. Cette frontière entre le Mexique et la Californie est le centre de tous les espoirs mais aussi de tous les rêves brisés.

Sam Fahey s'y est installée afin d'oublier son passé et de vivre loin de l'humanité. Cette ancien surfer et repris de justice vit donc seul dans sa ferme vermicole. Mais un jour il recueille une jeune mexicaine. Il pense tout d'abord à une immigrante clandestine qui a tenté la passage de la frontière vers l'amérique, mais apprend rapidement qu'on a tenté de l'assassiner. Magdalena mène en effet une enquête pour prouver la culpabilité des entreprises malhonnêtes qui empoisonnent les eaux mexicaines, et tuent lentement la population. Seule contre tous, elle espère que Sam Fahey va l'aider à démasquer le commanditaire de son assassinat et ainsi confondre un patron crapuleux.

La vie de Sam ne sera plus jamais la même.

Tijuana straits est avant tout une histoire humaine. Nous rencontrons des personnages que la vie a malmenés, des hommes et des femmes meurtris par une vie difficile. Sam Fahey est un homme dont les choix de vie l'on menait en prison. Depuis il vit reclus de peur de refaire du mal. Malgré tout, le jour où il rencontre Magdalena, l'espoir renait doucement en lui. Il désire sincèrement l' aider et enfin prouver qu'il n'est pas comme son père, foncièrement pourri.Magdalena vit depuis toujours dans ce no man's land où la loi du plus fort est omniprésente. Elle a perdu sa mère très jeune, dans une nondation volontaire causée par des hommes puissants sans scrupule. Toute cette injustice révolte Magdalena et c'est le coeur vaillant qu'elle décide de mener son combat. Un soir, en fuyant ses assaillants elle est sauvée par Sam Fahey. Elle demande de l'aide à cet inconnu.

Mais qui va aider l'autre ?

L'on découvre rapidement qui attente à la vie de Magdalena. C'est un jeune mexicain, Armando Santoya. La vie lui a tout pris, femme, enfants, foyer. Et le désespoir le mène fatalement à la folie.

En fait, l'histoire elle-même est secondaire, comme un décor de cinéma. Ici seuls les personnages donnent corps à ce roman. On les découvre, on les suit, on s'immisce dans leurs pensées, dans leur âme. Mais toujours avec beaucoup de pudeur.

Tout le livre se lit dans le calme, les personnages se dévoilent au fil des pages, chaque mot est une part de chacun. D'un côté nous suivons la renaissance de l'espoir avec Sam et Magdalena et de l'autre nous assistons impuissant à la descente aux enfers, au désespoir, à la folie d' Armando Santoya.

Plus roman sociologique que thriller, Tijuana Straits nous emmène aux bords de ses "Frontières".....



" On dit que ce sont nos choix qui font de nous ce que nous sommes".
Lien : http://lacaveauxlivres.blogs..
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Surf City

Ce livre fut pour moi un véritable coup de cœur. L'intrigue est haletante, j'ai été touchée par le destin de ce surfer naïf, infortuné à la recherche de sa soeur. L'immersion dans cette ville californienne ensuite est totale. A chaque fois que j'ouvrais le roman, je me sentais transportée dans cette ambiance côtière. Et enfin, l'émotion que m'a procuré ce livre fut totale : joie, frissons, tristesse... Un de mes livres favori !
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Surf City

Ike Tucker, 18 ans, vit avec son oncle Gordon dans un patelin perdu dans le désert de Californie. Sa sœur aînée, Ellen, est partie depuis plusieurs mois sans jamais donner de nouvelles. Quand un homme débarque dans la station Texaco de Gordon et dit à Ike qu’Ellen a disparu de Huntington Beach où elle avait fini par débarquer, après être partie au Mexique avec trois hommes, le jeune homme décide de rejoindre la côte pour retrouver sa sœur. Là, à Huntington Beach, Ike va découvrir un monde dont il ne soupçonnait pas l’existence, le surf, l’amitié, l’amour, mais aussi des choses bien plus sombres dissimulées sous le vernis de cette culture de plage.



Premier roman de Kem Nunn, Surf City (Tapping the Source, 1984) pose les grands thèmes de l’œuvre de l’écrivain californien : manipulation, reniement des idéaux, trahison, rédemption et, bien entendu, surf. Sombre roman d’initiation qui voit se confronter le jeune Ike, enfant du désert – géographiquement parlant, mais aussi désert sentimental – à un monde nouveau qui lui fait découvrir d’autres horizons mais aussi l’amitié, l’amour et les trahisons qui les accompagnent, Surf City crée surtout le malaise en brossant le tableau de l’envers du décor d’une côte californienne sensée faire rêver.



Pris sous l’aile de Preston Marsh, ancienne légende du surf déchue, alcoolique, violent mais décidé à tenter malgré tout de préserver son innocence, Ike se trouve propulsé dans un monde de faux semblants où les stars de Huntington Beach, ces surfeurs qui font affluer spectateurs et spectatrices sur la jetée pour observer leurs exploits, qui jouent les gourous lors de soirées où alcool et drogue coulent à flots, dissimulent bien mal une part d’ombre prête à l’engloutir.

Loin de la Californie du Sud fantasmée des chansons des Beach Boys, le théâtre du roman de Kem Nunn est un territoire jalousement gardé où, Ike a tôt fait de s’en apercevoir, on ne pénètre pas sans y avoir été invité et où toute incursion indésirable est traitée par la violence . Petit à petit, sous l’image de paradis cool, émerge celle d’un lieu interdit aux étrangers puis, d’un Léviathan engloutissant les âmes qui s’y sont égarées.



Tout le talent de Kem Nunn, dans ce roman – et dans une partie des suivants – réside dans ce contraste qu’il sait créer entre la représentation d’une culture surf fondée sur un lien quasi mystique entre l’homme et l’océan dans des lieux édéniques que découvre Ike aux côtés de Preston sur la plage du Ranch Trax, et l’atmosphère de manipulation qu’il met en place. C’est que, de la fusion des âmes sous l’égide du dieu surf à l’endoctrinement sectaire, la frontière est ténue et que l’illusion d’un monde désintéressé et tourné seulement vers la communion avec les éléments ne peut dissimuler bien longtemps le désir, bien humain, de domination.



Violent, installant un climat éminemment délétère malgré quelques somptueux moments de grâce qui laissent entrevoir la possibilité de retrouver un paradis perdu, Surf City inaugure avec talent – et malgré, il faut bien l’admettre un final un peu décevant – l’œuvre atypique de Kem Nunn.


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