AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Kem Nunn (107)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Tijuana Straits

Sam Fahey vit comme retiré du monde, face à l'océan dans sa ferme où il élève des vers. Sam est un ancien surfeur champion au style particulier qui lui a valu son surnom de La Mouette. Il chasse également parfois, contre rétribution, lui qui connaît si bien le littoral, les chiens errants qui se déplacent en meutes et menacent la fragile faune locale, avant tout les espèces protégées d'oiseaux.

C'est à l'occasion d'une de ces chasses qu'il va rencontrer Magdalena, une jeune Mexicaine échouée sur la plage, qu'il va d'abord croire immigrée clandestine, ce qui n'est pas le cas: cette femme appartient à une organisation de défense des ouvrières de Tijuana, ville présente de l'autre côtés de la frontière, et est persuadée d'être poursuivi par des hommes à la solde de la mafia.

Les deux héros de ce drame vont apprendre à se connaître et à s'apprécier, eux qui vivent en reclus, chacun avec ses démons et ses convictions. Ils vont apprendre à franchir les barrières, les frontières, au sens figuré comme au sens littéral.

Kem Nunn dresse des portraits criant de vérité, des personnages très humains, comme chaque protagoniste, qui même s'il n'occupe dans le roman que quelques pages n'en paraît pas moins important, étant pleinement présent.

Et il y a le surf, et tout l'amour que Kem Nunn semble porter à ce sport, qu'il transcrit de façon très forte, l'homme se retrouvant face à la nature toute puissante et pourtant bien fragile face aux méfaits industriels notamment; la question écologique est ainsi très présente au sein du roman.
Commenter  J’apprécie          40
Tijuana Straits

Un magnifique roman d'humanité. La trame du roman policier nous entraine dans un tourbillon. On dévore le livre pour savoir qui veut tuer Magdalena. L'auteur sait nous embrouiller pour mieux nous révéler la vérité.

Pourtant la force de ce livre n'est pas là. Elle est dans la puissance des personnages, dans la précision de leurs caractères, dans la justesse de leurs sentiments, dans l'implacable réalité des parias vivant des deux côtés de la frontière mexicano-américaine, oubliés de tous, touchants dans leur impuissance, dans leur désir de rester des hommes portés par leurs espoirs, si infimes soient-ils.
Commenter  J’apprécie          40
Tijuana Straits

Les Tijuana Straits, ce sont ces courants violents qui naissent dans la baie de Tijuana, à l’embouchure de la rivière du même nom. Ils modèlent les bancs de sable auxquels la houle vient se heurter pour former les vagues que les surfeurs les plus courageux peuvent venir chevaucher. Les plus courageux, parce que l’eau ici est polluée à tel point qu’elle peut en venir à tuer. C’est là que passe la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Et c’est là aussi, dans la Tijuana river, que viennent échouer les produits chimiques des maquiladoras qui tuent les ouvriers mexicains avant de tuer la terre aux États-Unis et de pourrir enfin l’océan. Ce sont aussi ces courants qui tuent chaque année des dizaines ou des centaines de candidats à l’émigration qui tentent leur chance pour rejoindre l’american dream. Ce sont enfin ces courants qui vont amener sur le rivage californien, côté USA, après qu’on a tenté de l’assassiner, Magdalena, jeune assistante d’une avocate qui s’attaque aux trusts américains qui dirigent les usines mexicaines.



Sam Fahey, ancienne gloire locale pour avoir surfé le Mystic Peak, la vague légendaire qui apparaît parfois dans la baie, vit reclus dans une ferme semi abandonnée dans laquelle il élève des vers de terre. Sa chute a été lente mais inexorable : après l’époque bénie où la vallée était un petit paradis et où il surfait et sauvait des vies en tant que sauveteur aux côtés de Hoddy Younger, Sam a basculé dans la drogue, le trafic, la prison, l’exclusion, la dépression. C’est lui qui va recueillir Magdalena. Ce sera l’occasion pour cet homme brisé de retrouver sa dignité, de lever la tête et d’expier ses fautes et celles de son père.



Le dernier livre de Kem Nunn, Le Sabot du Diable, a été publié en France en 2004. C’est peu dire donc, que l’on attendait le suivant avec impatience. Il est vrai aussi que s’il est un écrivain rare, Kem Nunn tient au moins toutes ses promesses. Il nous offre là un roman au souffle incomparable, à la noirceur profonde, à la beauté vénéneuse. Une fois encore les descriptions sont splendides, y compris celles des pires cloaques, et les personnages, principaux comme secondaires, sont inoubliables et viennent vous hanter longtemps après la lecture.



Un roman noir donc, et encore un nouveau chef-d’œuvre de Kem Nunn, mêlant nature sauvage et dénonciation d’un système qui broie. Les hommes, la terre, la mer. Et transforme peu à peu, inéluctablement, le paradis en enfer et les hommes en démons.




Lien : http://encoredunoir.over-blo..
Commenter  J’apprécie          40
Le sabot du diable

Jack Fletcher est un photographe de surf qui n'a plus travaillé depuis un petit moment. Pourtant un magazine prestigieux fait appel à lui pour prendre des photos de Heart Attacks, une vague mitique. Drew Harmon, une légende du surf qui s'est retiré des compétitions voilà quelques années, a prévu de la surfer. C'est Drew qui a choisi Jack comme photographe car ils ont déjà travaillé ensemble, à la bonne époque.

Jack part donc avec deux jeunes surfeurs qui montent à la rencontre de Drew. Celui-ci est installé dans une réserve indienne, pas très loin de Devil's Hoof, lieu où nait la vague.

La première sortie se terminera par un accident qui verra la mort d'un jeune indien accompagnateur. La tension monte avec les indiens partis sur le sentier de la guerre. Sans compter la présence de requins qui trainent à Devil's Hoof. Les quatre hommes auront fort à faire pour s'en sortir.



J'avais un peu peur de tomber dans une lecture uniquement consacrée au surf. Mais l'auteur, qui s'y connait apparement beaucoup, et les explications ne prennent pas le pas sur le récit. Le livre est classé dans la collection Policier des éditions Points mais c'est plutôt un roman noir. Il n'y a pas de meurtre, quoiqu'on parle au départ d'une jeune femme assassinée mais aucune enquête ne lui est consacrée. Le récit est plutôt construit autour de la confrontation entre les surfeurs et les autochtones indiens qui viennent de perdre un enfant dans l'accident provoqué par le photographe.

Les personnages sont tous très forts. Surtout Fletcher et Drew qui ont des personnalités très marquées mais aussi très différentes. Pourtant ils travaillent ensemble et Drew semble trouver important d'avoir ce photographe là plutôt qu'un autre. Drew est un personnage emblématique qui fait figure de patriarche bien posé sur son socle, indéboulonnable. Il a quand même un côté obsessionnel à vouloir absolument faire sa vague sans tenir compte de son entourage : sa femme par exemple qui se retrouve dans une situation très difficile. Elle tient, elle aussi une part importante dans le récit et possède une personnalité très fantasque.

La nature est un personnage à elle toute seule. L'auteur nous transporte littéralement dans cette contrée sauvage au bord de l'océan. On voit très bien se dessiner le paysage de chaque parties de l'aventure.

C'est une lecture qui m'a finalement beaucoup plu. Même si j'ai trouvé les 50 dernières pages un peu longuettes. Les personnages crapahutent un peu trop longtemps dans la nature pour se rendre au lieu de la vague.
Lien : http://kactusss.blogspot.com..
Commenter  J’apprécie          40
Tijuana Straits

Ancien surfeur passionné, Sam Fahey a réussi à reprendre une petite vie relativement paisible en se lançant dans la lombriculture, après avoir purgé une peine pour trafic de drogue. Il sauve de la noyade Magdalena, une jeune mexicaine militante que deux mercenaires minables ont essayé de supprimer. Mal en point, elle s'installe chez Fahey le temps de se remettre, et sollicite son aide pour récupérer des dossiers accablants sur les maquiladoras.

Tijuana, ville de la frontière mexicaine, est une poubelle industrielle des Etats-Unis, et de la société de consommation en général. Grâce à l'ALENA, cette zone échange librement avec ses voisins nord-américains, tout en s'affranchissant des principes élémentaires de production théoriquement en vigueur en Occident : respect du droit du travail et des normes sanitaires vis à vis des salariés et de l'environnement.

Tous ces problèmes liés aux maquiladoras sont censés être au coeur du roman qui évoque également l'extrême précarité des Mexicains frontaliers, leurs conditions de vie difficiles - migration clandestine, exploitation ouvrière, trafic et usage de drogue, prostitution, violences masculines, tératogénie... Hélas l'intrigue est très diluée, sans suspense, avec moult digressions sur le surf. Les trente dernières pages, empreintes de douceur et de tristesse m'ont légèrement réconciliée avec le reste du récit, d'autant qu'elles font suite à un interminable cocktail traque-fuite-action...

Sur le même thème, j'avais beaucoup aimé "La frontière" de Patrick Bard, et peut-être ai-je eu le tort de comparer ces deux ouvrages au lieu de prendre "Tijuana Straits" pour ce qu'il était...







Commenter  J’apprécie          42
Tijuana Straits

Dévoré d’une traite ! Après une telle lecture, aucune envie de partir en voyage à la frontière mexicaine, du coté de Tijuana. Pollution, viols, nous somme dans une zone hors de toute loi. Les personnages du roman sont attachants, l’intrigue est prévisible car le lecteur a un peu d’avance sur l’héroïne. Malgré tout, l’écriture fonctionne et si certaines péripéties sont tirées par les cheveux (L’héroïne sauvée des flots par un vieux surfeur alcoolique) je suis resté accroché au bouquin du début à la fin.
Commenter  J’apprécie          30
Le sabot du diable

Le sabot du diable.. Ou le roman noir avec des surfeurs dedans... Et des fois je me demande ce qu'il me passe par l'esprit quand je m'achète des bouquins..



Pitch :

Fletcher est photographe, jadis il photographiait les « ride » sur les grosses vagues, dans les îles, Hawaï Waiméa et toussah maintenant il est plus dans la photo de mariage à Pomona, avec les costars bleu pervenche.. ouais c'est moche... Et puis un jour y a le coup de téléphone .. un boulot, une requête, où on le demande expressément... lui et rien que lui, en plus quand cette demande vient d'une légende du surf... Pour un spot aussi légendaire que mystérieux.. Bin Fletcher se fait pas prier... Bon c'est parti pour se rendre dans le nord de la Californie, la où l'eau est du domaine du glacial et en plus infestée de requin... en route pour « heart attack » c'est le nom de la vague, et le sabot du diable c'est son emplacement... les aléas de la vie, de la géographie ou de l'histoire font que le spot , bin c'est en plein dans une réserve indienne mais ça va bien se passer...

Et bin non !



Alors Fletcher le photographe tapé, qui a tout perdu, le boulot, la bonne femme, la gosse et qui en plus à mal au dos, se retrouve accompagné par deux débiles (une sacrée couche) pour retrouver ze Légende Drew Harmond qui avait disparu des radars depuis une paye...



Une galerie de personnages, le photographe, les surfeurs, la femme d'Harmond, les indiens...

Ils sont tous secoués... tous, d'une manière ou d'une autres, ils traînent tous leur drames,

Les indiens et leur vie misérable, et eux aussi leurs travers, entre tribues qui peuvent pas se blairer, qui entre eux ne peuvent même pas s'entendre...

Harmond perdu dans sa folie égoïste peut-être, déconnecté aussi..ayant vécu un drame terrible avec sa femme.. et agissant de manière complètement dingue à mon sens...

Comment tous traînent un putain de mauvais karma...

Et elle Kendra, la femme d'Harmond, seule, s'enfonçant petit à petit dans la folie, déjà sujette au départ.. pleine de doute de questions qui font que dormir n'est plus à l'ordre du jour... et que se promener dans la foret c'est mieux... ça détonne un peu dans la réserve, encore une Wagai tapée du casque... Mais ça ils ont un peu l'habitude avec les blancs, ils ont bien compris...



Une lecture assez étrange, avec le drame annoncé, même si on ne sait pas encore où il se place, et ça va être lequel ?... A -t- il déjà eu lieu ? Ou est-il à venir ?...



Une écriture cru, un parler cru... Une violence à tous les niveaux... Pour le surf on est pas dans le fantasme à la Point break avec Bodhi... nan Drew c'est pas le Bodhien de base.. Ou peut-être que si au fond, mais il est surtout moins sympathique et beaucoup plus sérieux, technique.. ça te parle de bouée à 7, de graphiques, d'isobare, de reef, de line up, de gun ( rien à voir avec les flingues même si y en a qui vont apparaître au cours de cette histoire glauque) et de plein d'autre mots made in surf..

Et là on se dit que l'auteur le connaît bien ce sport, qu'il l'a lui aussi pratiqué et sûrement à la grande époque (avant tout le fric), vu qu'il te parle de Da Cat, quand le surf c'était être fou, être libre, juste avec la vague, la grande...



Une atmosphère qui oscille un moment, ou les légendes indiennes prennent petit à petit plein de place.. ou les suspicions grimpent les questions aussi.. genre « mais pourquoi tu fais ça ?.. personne de sain d'esprit ne ferait ça » nan c'est assez space...



Ils sont space ces gens, ces personnages..



La fin qu'on voit venir, mais c'est normal et ce n'est pas le plus important et de toute façon elle ne pouvais être autre...Rien que part le nom de l'endroit, comment l'appelle les indiens... Humaliwu...
Commenter  J’apprécie          30
Surf City

A 18 ans, Ike n'a jamais quitté son patelin paumé du désert californien où il vivait avec son oncle, gérant d'une station service, et sa soeur, qui a disparu depuis deux ans. Apprenant qu'elle est partie sur la côte, il se décide alors à aller la retrouver. Il débarque dans la ville de Huntington Beach, où le surf est roi. Ne connaissant rien de cet univers (ni du monde, de manière générale), il se met à rechercher sa soeur tout en s'initiant au surf grâce à Preston Marsh, ancienne gloire déchue de ce sport qui a des relations dans la pègre locale.

C'est un roman noir plutôt bien écrit mais un peu trop lent. Il y a de nombreux passages où il ne se passe vraiment rien, à part du surf et des recherches qui piétinent. En plus la fin est assez décevante et téléphonée. J'ai bien aimé globalement mais ce n'est pas le livre du siècle.
Commenter  J’apprécie          30
Chance

"Chaque soir, chaque matin / Tels naissent pour le chagrin.



Chaque matin, chaque soir / Tels pour délices d'espoir.



Tels naissent pour les délices / Tels pour nuit qui ne finisse."



William Blake.



Mon avis :



Chance est neuropsychiatre, divorcé et à l'aube de ses cinquante ans, trouve son quotidien bien morne. Mais c'est sans compter sur son envie soudaine de vendre des meubles, lubie qui va l'entraîner bien malgré lui dans une spirale de conséquences tempétueuses et de dommages collatéraux. La venue d'une nouvelle patiente très séduisante mais très instable va aussi bouleverser son quotidien.



J'apprécie énormément ce que propose Sonatine, je ne vous apprends rien. Quand il est question de cerveau, de mémoire, de psychologie je suis encore plus tentée et c'est pourquoi j'ai eu envie de me plonger dans le quotidien d'un neuropsychiatre. Ce roman noir nous propose parfois des termes médicaux à la limite de la compréhension pour les non initiés et un puzzle difficile à recomposer. Surtout qu'il n'est pas facile de comprendre l'intention de cette histoire.



J'ai bien aimé les décisions de ce médecin et tout ce que cela a engendré mais je n'ai pas su saisir l'étincelle. Celle qui permet d'avoir une vision éclairée du but de ce récit tout en restant dans le flou. Les personnages sont intéressants, principalement la patiente au coeur de ce récit et le mystérieux D, pour autant difficile de s'attacher à eux.



Il fallait bien que le noir me consume entièrement et me laisse au bord de la route, sans avoir saisi la substantifique moelle inhérente du voyage. La destination me reste inconnue, je me suis perdue dans les méandres de la psyché du Dr Chance.



Défi Lecture 2017, catégorie 23 : un livre dont un des personnages est un docteur.
Lien : http://the-love-book.eklablo..
Commenter  J’apprécie          30
Chance

Avis de Scarlett (Chroniqueuse sur le blog Léa Touch Book) :



De Kem Nunn j’ai lu et tellement aimé « Tijuana straits » que j'ai voulu lire tous les polars noirs qui parlaient de cette frontière mexico-californienne, des clandestins et de surf. Tous ceux que j’ai pu lire n’étaient pas bons et très loin d’égaler K.Nunn. Alors un nouveau polar de cet écrivain et hop me voici volontaire de lecture (en même temps ce n’est pas trop ardu comme volontariat).



« Chance » c’est l’histoire d’un homme un peu déboussolé, en pleine procédure de divorce, englué dans les conséquences d’un tel évènement à savoir les factures d’avocat, la vente de la maison, l’éloignement d’avec sa fille. Et dans cette ambiance un peu morose il croise la route d’une belle femme un peu mystérieuse et insolite que son mari, policier ripoux violente. Il s’éprend un peu de la jeune femme qui souffre de troubles de dédoublement de la personnalité et puis les choses se compliquent, s’enflamment dans une sorte de cauchemar incontrôlable pour le héros qui comme le livre s’appelle Chance.



Chance donc est un neuropsychiatre, expert auprès des tribunaux, récemment divorcé et un peu pommé, un peu désabusé et moralement en perte de vitesse pourrait-on dire

Durant ce roman noir, on croise la fascinante Jaclyn, la jeune femme qui souffre d’une dissociation de personnalité, séparée de Raymond Blackstone , policier véreux. Leur relation est trouble, violente et traîne des relents glauques.



Chance croisera aussi la route de D comme Darius, personnage captivant. Un grand gaillard qui remet des antiquités à neuf tout en lisant Steinbeck, un homme étrange un peu philosophe qui semble avoir vécu cent vies et qui veut aider Chance.

Il y a aussi Carl le vieil antiquaire, Carla l’ex-femme de Chance et puis Nicole adolescente, sa fille que le divorce de ses parents perturbe et qui se cherche.



Le récit de Kem Nunn est détaillé, le rythme est plutôt lent et au fil de la lecture l’atmosphère s’épaissit et devient floue comme les questions sans réponse de Chance. On a une bonne vision de la psychologie des personnages, Et on visite San Fransisco et son brouillard avec minutie. Il y a une intrigue qui monte crescendo mais aussi des réflexions sur la vie, le pourquoi des choses assez savoureuses.



Malgré tout , j’ai trouvé que le livre manquait du petit supplément de souffle , d’émotions qui transcende le lecteur et font les excellents romans. J’attendais plus de l’auteur de Tijuana straits et au final je reste un sur ma fin.
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
Commenter  J’apprécie          31
Tijuana Straits

Quand on a été un champion de surf, au sommet de son art, une légende et qu'on se retrouve éleveur de vers dans un no man's land au coeur de la mégapole San Diego Tijuana c'est que quelque chose a déraillé. Ou bien c'est Sam Fahey, lui-même, qui a déraillé. Le voici, solitaire au milieu de l'estuaire de la Tijuana river, sorte d'égout à ciel ouvert, à traquer une meute de chiens errants. Et c'est Magdalena, mexicaine qu'on a tenté d'assassiner, qu'il va trouver sur son chemin. Celle-là, il ne l'abandonnera à son sort, et peut-être trouvera t-il la rédemption.

Ce roman aurait pu être un roman sentimental. Il n'en est rien. Et n'attendez pas de happy end. C’est avant tout un grand roman qui nous plonge dans un univers glauque ou tout est cassé : la nature, polluée, les hommes, rongés par la pollution et la drogue, la solitude, et au milieu la frontière qui n'en finit pas de produire son lot de morts. Seule éclaircie, le surf, évasion ultime.

Le récit de Kem Nunn démarre doucement pour installer peu à peu une ambiance pesante. Par touches successives, il décrit tantôt la nature, omniprésente et constamment malmenée par l'homme, tantôt les hommes, parias d'une société qui les a broyés. Au milieu Sam et Magdalena se retrouve, se découvre, elle, l’activiste qui se bat pour un monde meilleur, lui, qui se bat pour ne pas perdre pied, pour oublier. Car « On dit que ce sont nos choix qui font de nous ce que nous sommes ». Un grand roman dense et généreux.
Commenter  J’apprécie          30
Tijuana Straits

Si vous ne deviez lire qu’un seul roman noir cette année, que ce soit celui-là. On pourrait même dire un seul roman tout court tellement les qualités abondent. Explications. L’écriture : magnifique, puissante, poétique...
Lien : http://manoes.canalblog.com
Commenter  J’apprécie          30
Tijuana Straits

Ce roman pourrait s’intituler « La Frontière » tant il fait un personnage central de cette clôture illuminée la nuit, laide cicatrice de métal qui descend jusque dans la mer entre Tijuana, Mexique, et les Etats-Unis. Mais le titre est déjà pris, superbe roman de P. Bard (Point Policier).

Le personnage central, Fahey, est un ancien surfeur resté légendaire, qui ne regarde plus que la terre où il élèves des lombrics. La nuit, insomniaque, il danse sur la terre comme il dansait autrefois sur les vagues. Mais Fahey ne sait pas vivre sans la bière et les poignées de cachets qui lui apportent l’oubli d’un passé qu’on ne déchiffre que petit peu par petit peu. Sa rencontre avec Magdalena, une jeune juriste mexicaine dont il sauve la vie, va le contraindre à sortir de l’ornière où il se protégeait. Tout pourtant les éloigne, lui qui se laisse porter par la vie comme autrefois par la mer, elle qui se bat avec comme seule arme le droit et sa passion pour la justice.


Lien : http://jeanne.desaubry.over-..
Commenter  J’apprécie          30
Surf City

J’avais adoré de Kem Nunn « Tijuana Straits » lu il y a longtemps, une lecture marquante pour moi. C’était un bouquin qui m’avait donné envie de lire du roman noir et qui de mémoire traitait le sujet de la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Je retourne vers cet auteur un peu tardivement avec « Surf City » son premier livre. Et on peut dire que sa plume et sa façon de raconter les histoires me touchent toujours autant. On sent que Kem Nunn n’est pas encore à son meilleur mais il y a déjà les ingrédients qui forme un bon polar qu’on ne lâche pas. Ici il est question du surf et de la drogue en Californie. J’ai parfois pensé à la « patrouille de l’aube » de Don Winslow durant cette lecture, un autre romancier qui a amené le surf dans ses intrigues. Une raison supplémentaire de découvrir Kem Nunn.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
Commenter  J’apprécie          20
Tijuana Straits

Roman noir par beaucoup d'aspects.

Peu d'espoir pour l'humanité, pour l'environnement, pour l'avenir...

On patauge pendant longtemps dans la fange de l'humanité de part et d'autre de la frontière mexicaine.

Une belle écriture pour décrire la misère qui colle à cette région et à sa population. Des personnages forts, poignants mais aussi de grandes longueurs, des descriptions, des ambiances travaillés.

Sans oublier, évidemment, l'ode au surf, à ses mythes, sa philosophie, ses préceptes, ses valeurs.... Comme une religion.

Par certains aspects, ce livre m'a aussi fait penser à "No country for old men". Peut-être un peu en dessous quand même.

Un bon livre, au final, mais qui demandera une concentration et de la disponibilité intellectuelle pour adhérer à cette atmosphère.

Commenter  J’apprécie          20
Tijuana Straits

Kem Nunn est un auteur peu prolifique qui mérite vraiment l'attention. Ce roman est son 5e, publié en 2004 aux Etats Unis. Après Le sabot du diable et son remarquable coup d'essai, Surf City en 1984, Nunn poursuit dans la veine "Surf noir", avec en ligne de mire, cette fois-ci, les exactions ordinaires perpétrées par les industriels occidentaux au sud de la frontière mexicaine, à l'encontre de la population misérable de Tijuana et des espaces naturels encore intacts quelques décennies en arrière.



Tijuana Straits, c'est d'abord trois portraits finement travaillés. Celui de Fahey pour commencer. Surfeur dans sa jeunesse, il accumule les mauvais plans pour fuir son pauvre type de père : drogue (conso & bizness), prison, amour sacrifié. Il se retrouve, la quarantaine bien entamée, à entretenir une ferme vermicole (culture des vers pour la pèche) moribonde, en rendant également service à un organisme local chargé d'entretenir la pérennité des fragiles espèces d'oiseaux qui se reproduisent sur la côte. Le surf l'habite toujours, et son mentor d'autrefois, un indien aujourd'hui mystérieusement disparu, plane comme un fantôme sur sa destinée incertaine.



Il y a ensuite Magdalena, jeune passionaria mexicaine partie en croisade contre les esclavagistes pollueurs qui sévissent à Tijuana, sponsorisés par les autorités corrompues de son pays. Citons enfin le personnage effrayant d'Armando Santoya, sorte de monstre fou créé par la pauvreté et l'exposition aux solvants qui lui ont grignoté le cerveau.

Alors que Fahey s'achemine tout droit au fond de sa voie de garage, Magdalena s'échoue sur la côte, trainant à ses trousses de mystérieux agresseurs. Elle se cramponne momentanément à lui comme à une bouée de sauvetage...



Jamais les préoccupations écologiques de Nunn n'ont été aussi explicites. L'auteur s'affranchit de tout manichéisme en évitant de charger la barque : s'il y a bien une intrigue criminelle, les industriels exploitant sans aucune limite la population locale ne sont pas les commanditaires des terribles agressions dont il est question ici, même si leur responsabilité est indirectement engagée. On reconnaît là la pate subtile de cet auteur, qui rend sa dénonciation de la situation atroce vécue par les travailleurs mexicains encore plus forte en misant sur la crédibilité de son histoire. Nunn observe de façon raisonnée le gâchis épouvantable produit par la froide cupidité d'hommes incontestablement mauvais, qu'on ne rencontrera pas. Il se concentre sur une histoire intime, la rencontre de deux personnes à la dérive (l'une bien plus que l'autre), et leur offre un destin à la mesure de leur vécu.



Un roman sincère et touchant, écrit dans un style modeste qui va parfois chercher des métaphores bien alambiquées ; un peu en retrait par rapport au précédent (Le sabot du diable), vraiment grandiose.

Commenter  J’apprécie          20
Surf City

Ike Tucker n'a que dix sept ans lorsqu'un jeune trouduc débarque dans son coin de désert pour lui apprendre que sa sœur a disparu lors d'un voyage au Mexique, et qu'elle était alors bien mal accompagnée : trois noms sur un bout de papier, dont un certain Hound Adams. Ike adorait sa sœur ; il part donc sur ses traces à Huntington Beach, enclave californienne dédiée au surf dont l'un des dieux encore en activité n'est autre que Hound Adams.



Artiste de la mécanique motomobile, Ike se met dans la poche un redoutable biker, Preston Marsh. Celui-ci était le vrai roi du surf quinze ans plus tôt, c'était un pote de Hound Adams. Ike fricote avec les deux hommes en alternance, mais apprend peu de choses sur sa sœur. De plus, le passé des deux ex-potes comporte un bon paquet de zones d'ombre. Ike va surfer, découvrir l'amour et ouvrir une fenêtre sur l'enfer, tout ça dans un écrin naturel paradisiaque.



Avec ce premier roman, Kem Nunn attaque d'emblée à un très haut niveau. Son thriller est parfaitement maîtrisé : personnages extrêmes mais complètement crédibles, définis avec une grande intelligence ; écriture impeccable ; progression de l'intrigue très finement dosée... Surf City ("Tapping the source" en VO, du logo imprimé sur les planches de Hound et Preston) nous enlève pour un voyage secouant qu'on ne peut oublier en refermant le volume. On pourrait à peine regretter le classicisme du dénouement, mais celui-ci est amené avec toute la subtilité possible, sans la moindre lourdeur complaisante qui n'aurait pas manqué de fuser sous la plume de bien d'autres auteurs. Un grand roman noir.

Commenter  J’apprécie          20
Surf City

Kem Nunn nous imprègne d'une atmosphère unique, à la fois désespérée et régénératrice, ce roman est d'une grande puissance. Certes le rythme est lent, on s'attarde beaucoup sur les description, mais cela ne m'a pas déplu, au contraire. Je poursuivrai assurément avec cet auteur.
Commenter  J’apprécie          20
Tijuana Straits

Thriller sociologique ou roman noir psychologique? Traité ecolo lyrique ou pamphlet politico romantique ? Kem Nunn avait des trucs a dire et il les a écrit. Avec la manière.



Le décor chlingue, les méchants sont vraiment déter' et on annonce gros, très gros, en terme de houle. Et puis il y a la frontière, les clandés, les milices, les maquiladoras, la pollution, énormément de pollution mais finalement assez peu de prostitution (les putes) même si les femmes ne sont pas forcément en position de force. Quoi que. Tous les personnages sont révoltés, femmes comprises, et tentent individuellement ou collectivement de faire front. Ils et elles placent leur morale où il le peuvent (si ils en ont une) et progressent dans le récit d'une façon que j'ai trouvé un petit peu attendue. Le bouquin tient cependant en haleine avec une fin à mi chemin entre Hemingway et Michael Mann.



Au final, c'est un bon roman noir dont la seule culpabilité est peut être d'avoir voulu être un grand roman.
Commenter  J’apprécie          20
Tijuana Straits

La Californie et ses palmiers , ses plages et son soleil omniprèsent . Qui n'a pas rêvé d'y séjourner ? Mais ce décor de carte postale a tendance à se déliter plus au Sud , aux abords de la frontière mexicaine , frontière que bravent chaque jour les migrants en quête de vie meilleure et ce , au pèril de leur vie .

C'est dans cette règion que vit Sam Fahey , ancien surfeur renommé devenu fermier vermicole , après quelques années passé en prison pour avoir participer au trafic de drogue de trop . Vivant quasiment replié sur lui même il sauve par hasard une jeune mexicaine , Magdalena , poursuivi par une bande d'assassins .Parmi eux , Armando , poursuivi par ses démons et dont le cerveau est sous l'emprise permanente de la drogue . Il est persuadé que Magdalena qu'il surnomme la Madone a fait avorter son ancienne compagne et l'a aidé à fuir . Sa soif de vengeance comme sa folie vont l'amener à commettre les pires exactions et à faire couler le sang sur son passage .

Kem Nunn nous propose avec ce "Tijuana Straits" un roman dur et poignant sur la détresse et la folie ordiinaire de ces mexicains qui ont tout perdu , même l'espoir . Exploités dans des conditions sanitaires effroyables par des industriels sans scrupules , leur seule planche de salut est de traverser cette frontière américaine , si proche mais si dangereuse . La seule note d'espoir viendra peut être de ces femmes , qui comme Magdalena , souhaitent dénoncer cette situation et faire prendre conscience à ses compatriotes qu'il y a nécessairement une autre voie .

"Tijuana Straits" et à la fois un thriller haletant et un beau témoignage réaliste sur ces populations vivant à cheval sur deux pays er aux destins pourtant si différents .



Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Kem Nunn (509)Voir plus

Quiz Voir plus

Compléter les titres

De Diderot : "Les bijoux …...."

volés
indiscrets
de la reine
précieux

15 questions
11 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}